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Rakuten face à une vague d’escroqueries par hameçonnage : les clients appelés à renforcer leur sécurité

Rakuten Securities a récemment alerté ses clients sur une augmentation inquiétante des escroqueries par hameçonnage ayant entraîné des connexions et des transactions non autorisées. L’entreprise exhorte ses clients à renforcer la sécurité de leurs comptes pour faire face à cette menace croissante.

Depuis la fin de l’année dernière, les cyberattaques ciblant le secteur financier se sont intensifiées, exposant les investisseurs à des risques accrus. Rakuten Securities, l’un des plus grands courtiers en ligne, a constaté une augmentation spectaculaire des cas d’hameçonnage (phishing) conduisant à des transactions boursières non autorisées. Les victimes se retrouvent souvent piégées après avoir reçu des messages frauduleux ressemblant à des communications officielles. Cette situation met en lumière les vulnérabilités du système financier numérique et la nécessité de renforcer les mesures de sécurité pour protéger les investisseurs.

Une montée en puissance des attaques ciblées

Le 21 mars 2025, Rakuten Securities a publié une déclaration officielle sur sa page d’accueil, attirant l’attention de ses clients sur la gravité de la situation. L’entreprise a signalé une hausse significative des demandes de renseignements concernant des connexions suspectes à des comptes de trading et des transactions effectuées sans l’autorisation des titulaires.

« Depuis la fin de l’année dernière, nous avons reçu de nombreuses demandes de renseignements de la part de clients concernant des connexions non autorisées« . Cette augmentation des signalements reflète une tendance inquiétante dans le secteur financier, où les attaques informatiques se professionnalisent et ciblent des comptes à fort potentiel de rendement.

Parmi les cas signalés, certains clients ont découvert que des actions chinoises avaient été achetées à leur insu. Cette situation laisse supposer une tentative de manipulation des cours boursiers par des criminels cherchant à exploiter les fluctuations de titres peu liquides. Ce type de fraude est particulièrement difficile à détecter, car il repose sur des transactions en apparence légitimes, dissimulées au sein de volumes de trading importants.

La stratégie des criminels : sophistication et adaptation

Les escroqueries par hameçonnage sont devenues de plus en plus sophistiquées. Les cybercriminels utilisent des méthodes avancées pour inciter les investisseurs à divulguer leurs identifiants de connexion. Des faux emails, des messages texte et des appels téléphoniques imitant les communications officielles de Rakuten Securities sont employés pour tromper les victimes.

Ces techniques d’hameçonnage ne se contentent plus de demander des identifiants de connexion. Elles exploitent également des méthodes d’ingénierie sociale pour obtenir des informations sensibles supplémentaires, comme les codes de vérification envoyés par SMS.

Les criminels s’adaptent rapidement aux nouvelles mesures de sécurité. Ils exploitent les failles comportementales des utilisateurs et utilisent l’intelligence artificielle pour personnaliser leurs attaques.

L’une des stratégies les plus fréquentes consiste à pousser la victime à télécharger une application ou un fichier infecté. Une fois installé, le logiciel malveillant permet aux attaquants d’intercepter les données de connexion en temps réel et de contourner les dispositifs de sécurité tels que l’authentification à deux facteurs (2FA).

Des transactions boursières suspectes : la menace d’une manipulation du marché

Le rapport de Rakuten Securities met en évidence une tendance inquiétante : les attaques ciblent non seulement des comptes individuels, mais également des portefeuilles d’actions spécifiques. Les actions chinoises semblent être une cible privilégiée des criminels.

En achetant des titres peu liquides à l’insu des investisseurs, les attaquants parviennent à influencer temporairement le cours de ces actions. En gonflant artificiellement la demande, ils provoquent une hausse des prix, leur permettant de vendre ensuite ces titres à profit avant que le marché ne corrige l’anomalie.

Cette tactique, connue sous le nom de « pump and dump« , est particulièrement redoutable dans un contexte de marché volatil. Les actions chinoises, souvent cotées à la fois sur les bourses asiatiques et internationales, offrent un terrain propice à ce type de manipulation. Les criminels peuvent ainsi exploiter les écarts de cotation entre différentes places boursières pour maximiser leurs profits.

Le fait que des actions chinoises soient spécifiquement ciblées suggère une coordination entre plusieurs acteurs criminels. Cela pourrait être le signe d’une tentative de manipulation de grande ampleur.

Une menace persistante dans le secteur financier

Les incidents signalés s’inscrivent dans une tendance plus large de cybercriminalité ciblant les institutions financières. Les services de courtage en ligne sont particulièrement vulnérables en raison du volume élevé de transactions et de la valeur des portefeuilles détenus par leurs clients.

Les plateformes de trading sont devenues une cible de choix pour les cybercriminels, attirés par la perspective de gains rapides et la possibilité de blanchir des fonds par le biais de transactions complexes. Les cryptomonnaies jouent également un rôle clé dans ces opérations, offrant aux criminels un moyen d’échapper aux contrôles traditionnels.

Dans un contexte de marché de plus en plus interconnecté, la question demeure : les plateformes de trading seront-elles capables de combler le fossé technologique face à des attaquants toujours plus sophistiqués ?

Phishing : le bilan alarmant de la cybersécurité

Un acteur majeur dans la lutte contre les cybermenaces a récemment publié les résultats édifiants de sa deuxième édition du baromètre annuel de la cybersécurité. Cette étude, basée sur l’analyse de 5,9 milliards de courriels et représentant plus de 2 millions d’utilisateurs, dévoile un panorama complexe et inquiétant de la cybersécurité actuelle.

En 2023, 1,6 milliard de courriers indésirables ont été interceptés et 143 millions de tentatives de cyberattaques, principalement sous forme de phishing, ont été neutralisées par la société MailingBlack, mettant en lumière l’ingéniosité et la persévérance des cybercriminels. L’étude révèle que des marques de confiance telles que La Poste, WeTransfer, Amazon, Microsoft, et Google sont fréquemment imitées dans le but de leurrer les utilisateurs. 7,6 % des spams contiennent des cybermenaces. 77,5 % de ces assauts numériques se manifestent par un hameçonnage exploitant des biais cognitifs humains tels que le stress, la curiosité, et l’appât du gain pour piéger les employés.

Les petites et moyennes entreprises (PME), suivies des administrations publiques, figurent parmi les cibles privilégiées. Ces entités, souvent moins armées contre les cybermenaces, se retrouvent en première ligne face à des adversaires numériques de plus en plus sophistiqués. Le secteur du commerce se distingue particulièrement, victime de 82 % des attaques exploitant des macros malveillantes dans des documents Word ou Excel, par exemple.

Par ailleurs, les postes de direction et les fonctions marketing sont particulièrement visés, soulignant la stratégie des attaquants de cibler les maillons clés au sein des organisations pour maximiser leur impact. Les postes de direction sont visés, en moyenne, 25 fois par mois. Vient ensuite, les postes marketing, avec 21 tentatives. Les postes administratifs arrivent quant à eux en troisième position, avec 9 tentatives par mois.

Les biais cognitifs auxquels les collaborateurs sont le plus sensibles, sont aussi les plus triviaux : le stress, la curiosité et l’appât du gain. Les messages pour les piéger varient peu, ou pas. Ils restent cependant très efficace. Voici quelques exemples repérés par ZATAZ et MailingBlack.

Promotions et événements spéciaux : “Profitez de notre offre exclusive Black Friday ! Des surprises incroyables vous attendent” ;
Facturation et paiements : “Alerte de facture impayée !” ;
Offres d’entreprise et bien-être : “Améliorez le bien-être de votre équipe ! Découvrez nos solutions exclusives” ;
Logistique et livraison : “Alerte de colis en attente ! Confirmez vos détails de livraison immédiatement !” ;
Sécurité et authentification : “Action requise pour votre sécurité ! Veuillez confirmer votre numéro de téléphone pour protéger votre compte”.

Hameçonnage : Les banques contraintes de rembourser, la Banque de France intervient

Le phishing est une menace croissante qui expose de nombreux Français à des fraudes bancaires. Malgré les protections légales en place, les banques ont souvent échappé à leurs obligations de remboursement, ce qui a conduit la Banque de France à prendre des mesures. Cet article examine les recommandations récentes de la Banque de France et souligne l’importance pour les banques de respecter les droits des victimes de phishing. Il met également en évidence les décisions de justice favorables aux clients et appelle à une vigilance accrue de la part des consommateurs et des entreprises.

Les recommandations de la Banque de France pour le remboursement des victimes de phishing

La fraude par phishing a connu une augmentation significative ces dernières années, exposant de nombreux utilisateurs de cartes bancaires à des risques financiers. Consciente de ce problème, la Banque de France, à travers son « Observatoire de la sécurité des moyens de paiement », a émis des recommandations claires le 16 mai 2023 pour garantir le remboursement des victimes de phishing par les banques. Ces recommandations insistent sur le respect du droit applicable et soulignent que les clients victimes de phishing doivent être remboursés, à moins qu’une négligence grave de leur part ne puisse être démontrée.

Le phishing est une méthode de fraude sophistiquée qui trompe les utilisateurs en les incitant à divulguer leurs informations bancaires personnelles par le biais de courriels non sollicités. Les fraudeurs se font passer pour des institutions financières légitimes en créant des sites web qui ressemblent à ceux des banques. Ils incitent les destinataires à mettre à jour leurs informations de compte en prétextant un problème technique ou une mise à jour nécessaire. Une fois que les victimes ont partagé leurs données personnelles, les fraudeurs peuvent accéder à leur compte bancaire et détourner des fonds en utilisant de faux ordres de paiement.

Selon les recommandations de la Banque de France, les banques sont tenues de rembourser les victimes de phishing. Le droit des opérations de paiement prévoit une protection solide pour les utilisateurs de cartes bancaires. Lorsqu’une opération non autorisée est effectuée après que des tiers aient obtenu les informations d’identification du titulaire du compte, la banque doit immédiatement rembourser le client afin de rétablir le solde du compte comme s’il n’y avait pas eu d’opération non autorisée.

Toutefois, les pertes liées à des opérations de paiement non autorisées ne peuvent être imputées au client que s’il a fait preuve d’une négligence grave dans la sécurisation de ses données personnelles. Il incombe à la banque de prouver cette négligence et cela ne peut être déduit simplement du fait que les informations de paiement ou les données personnelles du client ont été utilisées frauduleusement.

La Banque de France a souligné ces principes importants dans son communiqué, car dans la pratique, de nombreuses banques ont cherché à éviter les remboursements en accusant leurs clients de faute.

Les décisions de justice favorables aux clients et l’appel à la vigilance

Malgré les tentatives des banques de se soustraire à leurs responsabilités, certaines victimes de phishing ont réussi à obtenir justice grâce à des recours judiciaires. Les tribunaux ont régulièrement statué en faveur des clients, soulignant que les banques ne peuvent pas simplement imputer la responsabilité à leurs clients en se basant sur des éléments tels que le piratage de l’adresse e-mail ou la connaissance de la signature du titulaire du compte par des pirates, car ces informations peuvent être facilement obtenues par des fraudeurs habiles.

De plus, les décisions judiciaires ont mis en évidence l’obligation des banques de garantir l’inviolabilité de leurs plateformes et de prévenir toute opération frauduleuse permettant l’accès aux données personnelles et confidentielles des clients, y compris les informations figurant sur les cartes de code. Ainsi, les banques doivent assumer la responsabilité de prouver la sécurité de leurs systèmes, plutôt que de mettre en doute la négligence de leurs clients.

La Banque de France rappelle également l’importance de la vigilance tant pour les consommateurs que pour les entreprises. Il est crucial de renforcer les mesures de sécurité et de sensibilisation pour prévenir les attaques de phishing. Les utilisateurs de services bancaires en ligne doivent être attentifs aux courriels non sollicités et aux sites web suspects. Il est essentiel de ne jamais divulguer d’informations personnelles ou bancaires en réponse à de telles communications.

En réponse aux recommandations de la Banque de France, les établissements bancaires sont tenus de renforcer leurs systèmes de sécurisation des plateformes pour s’assurer du consentement et de la protection des titulaires de comptes lors des opérations de paiement. Cela inclut des mesures telles que l’authentification à deux facteurs, des systèmes de détection d’activité suspecte et des alertes de sécurité pour les utilisateurs.

En conclusion, l’hameçonnage reste un défi majeur pour les utilisateurs de services bancaires en ligne. Les recommandations de la Banque de France visent à garantir le remboursement des victimes de phishing par les banques, en mettant l’accent sur le respect du droit applicable. Les décisions de justice ont également soutenu les droits des clients et rappelé aux banques leur obligation de sécurité. En restant vigilants et en renforçant les mesures de sécurité, les consommateurs et les entreprises peuvent contribuer à lutter contre cette forme de fraude et à protéger leurs informations personnelles et financières.

Augmentation des fausses applications Cloud

Un rapport sur les menaces révèle les nouvelles sources principales de renvois vers de fausses pages de connexion, ainsi que l’augmentation des fausses applications cloud tierces exploitées pour tromper les utilisateurs.

Une nouvelle étude explique comment la prédominance des applications cloud a changé la façon dont les cybercriminels livrent les attaques de phishing pour voler des données.

Le rapport « Netskope Cloud and Threat Report: Phishing » détaille les tendances relatives aux méthodes de diffusion du phishing, telles que les fausses pages de connexion et applications cloud tierces conçues pour imiter les versions légitimes. Il analyse également les cibles de ce type attaques ainsi que l’hébergement des contenus frauduleux.

Bien que l’email reste le principal moyen d’acheminer des liens de phishing vers de fausses pages de connexion dans le but de voler des noms d’utilisateur, des mots de passe ou encore des codes d’authentification multifacteur, le rapport révèle que les utilisateurs cliquent plus fréquemment sur des liens de phishing provenant d’autres canaux, notamment des sites internet et des blogs, des médias sociaux et des résultats de moteurs de recherche. Le rapport décrit également l’augmentation du nombre de fausses applications cloud tierces conçues pour inciter les utilisateurs à autoriser l’accès à leurs données et à leurs ressources dans le cloud.

Les nombreuses origines du phishing

Traditionnellement considérée comme la principale menace de phishing, seules 11 % des tentatives d’attaques proviennent de services de messagerie web, tels que Gmail, Microsoft Live et Yahoo. Les sites internet et les blogs, en particulier ceux hébergés sur des services gratuits, sont les sources les plus courantes en matière de phishing, avec 26 %. Le rapport a identifié deux techniques principales : l’utilisation de liens malveillants par le biais de spams sur des sites web et des blogs légitimes, et l’exploitation de sites internet et de blogs créés spécifiquement pour promouvoir le contenu frauduleux.

Les renvois de moteurs de recherche vers des pages de phishing sont également devenus courants, car les cybercriminels exploitent les vides de données. Ainsi, ils créent des pages centrées sur des termes de recherche peu courants et sur lesquelles ils peuvent facilement s’imposer dans les premiers résultats pour ces termes. Parmi les exemples identifiés par le Threat Labs de Netskope dans l’exploitation de cette technique, figurent le mode d’emploi de fonctionnalités spécifiques de logiciels connus, les réponses à des questionnaires pour des cours en ligne ou encore les manuels d’utilisation de divers produits pour les entreprises et les particuliers.

« Les employés des entreprises ont été formés à repérer les messages de phishing dans les emails et les SMS. Les cybercriminels ont donc adapté leurs méthodes et incitent les utilisateurs à cliquer sur des liens de phishing dans des endroits moins attendus,  explique Ray Canzanese, de chez Netskope. Même si nous ne pensons pas forcément à la possibilité d’une attaque de phishing en surfant sur internet ou sur notre moteur de recherche préféré, nous devons tous faire preuve du même niveau de vigilance et de scepticisme qu’avec les emails entrants. Cela suppose de ne jamais saisir d’informations d’identification ou de données sensibles dans une page après avoir cliqué sur un lien. Il faut toujours se rendre directement sur les pages de connexion.« 

La montée en puissance des fausses applications cloud tierces

Le rapport révèle une autre méthode de phishing importante, qui consiste à inciter les utilisateurs à autoriser l’accès à leurs données et leurs ressources dans le cloud par le biais de fausses applications cloud tierces. Cette tendance est particulièrement inquiétante car l’accès aux applications tierces est omniprésent et constitue une surface d’attaque considérable. En moyenne, les utilisateurs finaux des entreprises ont accordé à plus de 440 applications tierces l’accès à leurs données et applications Google, avec une entreprise ayant jusqu’à 12 300 plugins différents accédant aux données, soit une moyenne de 16 plugins par utilisateur. Tout aussi alarmant, plus de 44 % de toutes les applications tierces accédant à Google Drive ont accès soit à des données sensibles, soit à toutes les données de Google Drive d’un utilisateur, ce qui incite les cybercriminels à créer de fausses applications tierces pour le cloud.

La nouvelle génération d’attaques de phishing est à nos portes. Avec la prédominance des applications cloud et l’évolution de la nature de leur utilisation, des extensions Chrome ou d’applications, les utilisateurs sont invités à autoriser l’accès dans ce qui est devenu un vecteur d’attaque négligé.

Cette nouvelle tendance des fausses applications tierces est un phénomène que nous surveillons et suivons de près pour nos clients. Nous nous attendons à ce que ces types d’attaques augmentent au fil du temps. Les entreprises doivent donc s’assurer que les nouvelles voies exploitées, telles que les autorisations OAuth, sont limitées ou verrouillées. Les employés doivent également être conscients de ces attaques et examiner minutieusement les demandes d’autorisation de la même manière qu’ils examinent les emails et les SMS.

Les employés continuent à cliquer et à être victimes de liens malveillants

Il est largement admis qu’il suffit d’un seul clic pour compromettre gravement une organisation. Alors que la sensibilisation et la formation des entreprises au phishing ne cessent de gagner en importance, le rapport révèle qu’en moyenne 8 utilisateurs sur 1 000 dans l’entreprise ont cliqué sur un lien de phishing ou ont tenté d’accéder d’une autre manière à un contenu de phishing.

Les utilisateurs sont attirés par de faux sites internet conçus pour imiter les pages de connexion légitimes. Les cybercriminels hébergent principalement ces sites internet sur des serveurs de contenu (22 %), suivis par des domaines nouvellement enregistrés (17 %). Une fois que les utilisateurs ont entré des informations personnelles sur un faux site, ou lui ont accordé l’accès à leurs données, les cybercriminels sont en mesure de collecter les noms d’utilisateur, les mots de passe et les codes d’authentification multifacteur.

La situation géographique joue un rôle dans le taux d’accès au phishing. L’Afrique et le Moyen-Orient présentent le pourcentage le plus élevé d’utilisateurs accédant à des contenus de phishing; en Afrique ce taux est supérieur de plus de 33 % à la moyenne, et il est plus de deux fois supérieur à la moyenne au Moyen-Orient. Les cybercriminels utilisent fréquemment la peur, l’incertitude et le doute (FUD) pour mettre au point des appâts de phishing et tentent également de tirer parti des grands sujets d’actualité. Au Moyen-Orient en particulier, ils semblent réussir à concevoir des leurres qui tirent parti des problèmes politiques, sociaux et économiques de la région.

TOP 5 des attaques DNS : Le phishing toujours plébiscité par les hackers, les DDoS en forte hausse

D’après le rapport IDC Global DNS Threat Report 2022, les attaques par phishing ont représenté 44% des attaques subies par les entreprises françaises tandis que les DDoS ont vu leur part croître de près de 11 points pour s’établir à 33%.

EfficientIP, entreprise hexagonale spécialisée dans l’automatisation du DDI (DNS, DHCP, IPAM), présente le Top 5 des attaques visant ou utilisant le DNS comme vecteur qui ont frappé les entreprises françaises en 2022. D’après le Global DNS Threat Report 2022, les hackers se sont ainsi concentrés sur les attaques par phishing, les malware basées sur le DNS, le DDoS, le DNS Hijacking et enfin l’abus des mauvaises configurations DNS au niveau du cloud. Parmi celles-ci, les attaques DDoS ont été en forte augmentation, boostées par le contexte de tensions internationales extrêmes.

Phishing

Aujourd’hui le phishing est la menace numéro 1 qui pèse sur le DNS. Ce mode opérationnel a représenté 44% des attaques subies par les entreprises françaises interrogées dans le cadre du DNS Threat Report. Les hackers se font passer pour un organisme connu (banque, service des impôts, CAF, etc.), en utilisant le logo et le nom de cet organisme pour inciter les utilisateurs à cliquer sur des liens frauduleux. L’usage de liens trompeurs et corrompus est ainsi le principal vecteur d’attaque utilisé par les hackers pour compromettre les DNS.

DNS based malwares

En deuxième position, les attaques DNS basées sur des Malwares ont quant à elles progressé de 8 points par rapport à 2021 pour représenter 40% des tentatives de compromissions qui ont visé les entreprises françaises en 2022. Pour ces attaques, les hackers tentent d’installer des virus au niveau du serveur DNS pour atteindre plusieurs objectifs. Ils peuvent par exemple altérer les configurations TCP/IP pour rediriger les utilisateurs vers des noms de domaine frauduleux, ou alors s’appuyer sur cette porte d’entrée pour exfiltrer les données qui circulent via le DNS.

DDoS

En troisième place, les DDoS ont vu leur part exploser et prendre 11 points pour représenter 33% des attaques subies par les entreprises en 2022. Le but de ces attaques est toujours le même, à savoir rendre impossible le fonctionnement du DNS en le saturant de requêtes et ainsi empêcher les entreprises de fonctionner. Dans un climat international tendu, ces attaques visant plus à mettre hors service ont été largement privilégiées aux ransomwares ayant des visées plus pécuniaires pour les hackers.

DNS Hijacking

Quatrième, le DNS hijacking – aussi appelé « redirection DNS » ou « attaque DNS » représente quant à lui 25% des attaques qui ont frappé les entreprises françaises, soit 8 points de plus que l’an passé. Ces attaques visent principalement deux niveaux de l’ensemble du système : le registre qui contrôle la liste des noms de domaine, et le serveur DNS qui gère les enregistrements techniques. Dans les deux cas l’objectif est de détourner, d’une manière ou d’une autre, les fonctionnalités du serveur de domaine des entreprises, soit pour rediriger les utilisateurs vers des domaines frauduleux, soit pour exfiltrer des données.

Abus des mauvaises configurations cloud

Enfin, la cinquième attaque la plus représentée en France avec 22% est l’abus des mauvaises configurations au niveau du cloud. Ces attaques exploitent les failles les erreurs de configuration au niveau du DNS et qui permettent aux hackers de mettre en place des redirections frauduleuses. Il est important de noter que ces attaques touchent aussi bien des entreprises que les grands hyperscalers.

« Ces attaques, leur variété, leur nombre et l’impact qu’elles ont sur les entreprises, aussi bien financier qu’au niveau de la réputation, montrent que la sécurité du DNS doit devenir une priorité absolue des entreprises. Il s’agit d’un organe central et vital qui représente bien trop d’opportunités pour les hackers s’il est mal protégé, » détaille Ronan David, directeur de la stratégie et cofondateur d’EfficientIP. « L’intégration de solutions de sécurité au niveau du serveur de noms de domaine permet non seulement de protéger celui-ci, mais aussi de renforcer la protection de tous les utilisateurs et des outils de l’entreprise.« 

Augmentation de 550% du vishing, arnaque téléphonique

Les attaques par hameçonnage vocal (vishing ou voice phishing) auraient augmenté de près de 550 % au cours des douze derniers mois, selon le dernier rapport trimestriel sur les tendances en matière de menaces. Une hausse peu étonnante à la vue des méthodes pirates mises en place pour passer outre la double authentification.

Au cours du premier trimestre 2022, les sociétés Agara/Phishlabs ont détecté des centaines de milliers d’attaques phishing en provenance des réseaux sociaux, messageries électroniques ciblant un large éventail d’entreprises et de marques. Ce rapport analyse les principales tendances du paysage des menaces actuel.

Les attaques par vishing dépassent la compromission des e-mails

Depuis le troisième trimestre 2021, les attaques par vishing ont dépassé la compromission des e-mails professionnels, se positionnant comme deuxième source de menaces pesant sur les systèmes de messagerie électronique. À la fin de l’année, ces dernières représentaient plus d’une menace sur quatre, et cette tendance s’est poursuivie au premier trimestre 2022.

« Les campagnes de vishing hybride continuent de générer des chiffres stupéfiants, puisqu’elles constituent 26,1 % du volume total des attaques enregistrées jusqu’à présent en 2022 », indique John LaCour, de chez HelpSystems. « On assiste à une multiplication des acteurs de la menace qui délaissent les campagnes de phishing vocal standards pour lancer des attaques par e-mail malveillant en plusieurs étapes. Au cours de ces attaques, les hackers se servent d’un numéro de rappel inséré dans le corps de l’e-mail comme appât, puis s’appuient sur l’ingénierie sociale et l’usurpation d’identité pour inciter la victime à appeler et à interagir avec un faux représentant. »

Un chiffre qui pourrait étonner, mais qui pourtant montre l’évolution des pirates. Le blog ZATAZ, référence en matière des actualités liées à la lutte contre le cybercrime, révélait en 2021, une méthode pirate baptisée la méthode du « ALLO » qui consiste à appeler les victimes, par téléphone, pour leur soutirer les informations que les pirates informatiques ne possèdent pas déjà !

Autres enseignements de ce rapport

Les attaques par usurpation d’identité sur les réseaux sociaux sont en hausse. Depuis le deuxième trimestre 2021, le volume des usurpations d’identité ciblant les marques a bondi de 339 % et celui des usurpations d’identité de dirigeants de 273 %. D’après les résultats, les marques constituent des cibles faciles pour les cyber criminels, surtout lorsqu’elles sont associées à des opérations de contrefaçon de produits vendus au détail. Cependant, pour certaines attaques ciblées, des comptes sociaux de dirigeants sont utilisés pour renforcer le réalisme.

Les escroqueries par e-mail dont l’objectif est le vol d’identifiants restent le type de menaces par messagerie électronique le plus courant signalé par les collaborateurs, à hauteur de près de 59 % de tous les typologies de menaces rencontrées. Les vols d’identités ont augmenté de 6,9 % en volume par rapport au quatrième trimestre 2021.

Le paysage des malware est en constante évolution

Qbot a été une fois de plus le malware le plus usité par les acteurs de la menace pour servir leurs attaques par ransomware, mais Emotet a refait surface au premier trimestre prenant la première place du podium.

Alors que près de la moitié des sites d’hameçonnage s’appuient sur un outil ou un service gratuit, le premier trimestre 2022 a été le premier de cinq trimestres consécutifs où les services payants ou compromis (52 %) ont dépassé les solutions gratuites pour les mises en scène des sites de phishing.

« Comme la diversité des canaux numériques utilisés par les entreprises pour conduire leurs activités et communiquer avec les consommateurs se développe, les hackers disposent de multiples vecteurs pour conduire leurs exactions », ajoute John LaCour. « La plupart des attaques ne démarrent pas de zéro ; elles reposent sur la refonte de tactiques traditionnelles et l’intégration de multiples plateformes. Pour continuer à se protéger, les entreprises ne doivent plus uniquement se concentrer sur une protection périmétrique mais augmenter leur visibilité sur différents canaux externes, afin de recueillir des renseignements et de surveiller les menaces de manière proactive. En outre, les équipes de sécurité doivent investir dans des partenariats qui garantiront la prévention rapide et complète des attaques avant qu’elles n’entraînent des préjudices financiers et des atteintes à la réputation. »

2,4 milliards de dollars de pertes à cause du phishing en 2021 selon le FBI

Avec près de 40% des plaintes pour des escroqueries en ligne portant sur le phishing, le FBI révèle dans son Internet Crime Report annuel* que ce type d’attaque a atteint les 2,4 milliards de dollars de dommages en 2021. Les cybercriminels passent par les mails pour diriger les internautes sur de faux sites et les inciter à partager des informations personnelles ou professionnelles.

Si dans son rapport le FBI accorde une attention toute particulière aux mails professionnels des entreprises provenant des États-Unis ou qui y sont actives, le montant mondial total est par conséquent encore plus élevé car il s’agit d’un problème qui touche tous les internautes.

Ces risques peuvent alors être préjudiciables aux marques et sites qui vont voir leur image dégradée à cause d’une perte de confiance de la part de l’internaute après une mauvaise expérience.

Par conséquent, garantir aux utilisateurs qu’ils sont bien sur un site authentifié va, d’une part, les protéger dans leur démarche, mais également les rassurer. Une manière complémentaire pour les entreprises de renforcer la relation client à travers une expérience consommateurs sans risque et de gagner en e-réputation en instaurant une réelle confiance avec les clients. 

Si des indices et un peu d’attention permettent de déjouer cette arnaque courante : vérification de l’orthographe, l’URL du site en question, site certifié d’un label ; un manque de vigilance peut vite arriver et engendrer le vol de ses données.

CHARMING KITTEN : des pirates venus d’Iran

Alors qu’ils ciblaient en mars dernier les éminents chercheurs en médecine via des campagnes de phishing principalement aux États-Unis et en Israël, l’acteur malveillant TA453, qui serait affilié au gouvernement iranien, également connu sous les noms de CHARMING KITTEN et PHOSPHORUS, est de retour avec une nouvelle campagne de leurres par email.

Baptisée « SpoofedScholars », cette opération représente l’une des campagnes les plus sophistiquées de TA453 selon la société en cybersécurité Proofpoint. Cet acteur malveillant procèderait en usurpant des infrastructures légitimes et reconnues pour atteindre leurs cibles. C’est en initiant des campagnes d’emails malveillants que TA453 a pu obtenir illégalement l’accès à un site Web appartenant à une institution universitaire de renommée mondiale afin de récolter les identifiants des cibles victimes.

SpoofedScholars

Les attaques de TA453 sont toujours plus innovantes et complexes. La finalité de l’opération « SpoofedScholars » ? Dérober des informations qui seront ensuite détenues par l’IRGC (Corps des gardiens de la révolution iranienne). Pour le moment, rien ne prouve la réelle appartenance de ces pirates avec l’IRGC.

C’est après avoir établi une pseudo relation de confiance par le biais de nombreuses conversations, que TA453 a pu infiltrer les systèmes d’information de ses infrastructures cibles comme l’Université de Londres. En effet, TA453 fournissait dans ses échanges par emails, un « lien d’enregistrement » vers un site Web compromis hébergeant une page de collecte d’informations d’identification de la radio SOAS de l’Université de Londres.

Ce site de phishing, aux apparences trompeuses était en réalité configuré pour dérober une variété de données d’identification.

Sur la durée, TA453 a changé de tactique et a décidé de fournir le lien d’enregistrement phishing plus tôt et plus furtivement dans ses interactions avec ses cibles, rendant ainsi la phase de conversation non-nécessaire.

Bien qu’à l’heure actuelle cette campagne ait été démasquée et qu’une partie du groupe de TA453 ne semblent plus être actifs, la société estime avec une grande confiance que TA453 continuera d’usurper les universitaires du monde entier pour soutenir les opérations de collecte de renseignements de TA453 en faveur des intérêts du gouvernement iranien. Les universitaires, les journalistes et le personnel des groupes de réflexion devront redoubler de vigilance et vérifier l’identité des personnes qui souhaiteront échanger avec eux par mail pour des opportunités professionnelles.

Faux site Cdiscount, vrai piége pirate

Depuis quelques jours, le site cdiscount.com.recapitulatif-cds.com vous propose d’annuler une commande que vous auriez pu effectuer. Attention piège à pirate !

Plusieurs lecteurs de ZATAZ m’ont indiqué avoir été la cible d’une tentative de phishing rondement menée. Un courriel annonce qu’une commande effectuée chez CDiscount, une boutique en ligne française, est confirmée. Seulement, les lecteurs n’ont rien commandé.

La missive propose d’annuler cette commande. Bien évidemment, comme il n’y a pas eu d’achat, l’incitation au clic « annuler commande » est efficace.

Derrière, un hameçonnage pas comme les autres.

Le faux site CDiscount est installé en Malaisie. Chaque courriel envoyé contient de vraies informations concernant les internautes récepteurs de la lettre usurpatrice (identité, adresse postale, numéro de téléphone).

J’ai d’ailleurs découvert qu’en modifiant l’url pirate, d’autres coordonnées apparaissaient.

Les malveillants ont collecté des informations sur leurs potentielles victimes. L’ingénierie sociale peut alors commencer !

Prudence, l’adresse cdiscount.com.recapitulatif-cds.com n’est pas un site de l’enseigne. Créée le 4 janvier 2021, elle dirige vers Google si l’url est incomplet, sans le pseudo numéro de client.

Hameçonnage du compte d’un employé de GoDaddy

Le phishing, ça n’arrive pas qu’aux autres. Un employé de la société GoDaddy, entreprise spécialisée dans les noms de domaine, se fait piéger par un hameçonnage. Le pirate en profite pour modifier des pages de clients.

Voilà un piratage qu aurait pu faire de gros dégâts dans les mains d’un pirate informatique « professionnel ». Il y a quelques jours Un employé de la société GoDaddy, un fournisseur de noms de domaine (Registar), s’est fait piéger par un hameçonnage. A la suite de ce phishing, le pirate en a profité pour usurper un client du registar.

Une fois l’employé usurpé, autant dire que la cible n’était pas n’importe qui, le malveillant le pirate a modifié six DNS de plusieurs sociétés, dont Escrow.com. GoDaddy n’a pas précisé le nombre d’adresse web impactées par la fraude. Le pirate, un Malaisien, a modifié l’affichage des sites. Une modification possible via le remplacement des DNS d’origine d’un serveur légitime vers un serveur malveillant. Il aurait pu afficher une fausse page de collecte de données ou intercepter les courriels.

Le pirate a été contacté par téléphone. Se dernier a avoué que son attaque avait débuté par son hameçonnage. GoDaddy a assuré aux clients du fait que seuls les domaines appartenant à l’entreprise elle-même étaient compromis et que toutes les données des clients étaient totalement sécurisées.