La société Doctor Web a annoncé, il y a quelques jours, la détection d’un nouveau programme malveillant ciblant Linux : Linux.Hanthie. Selon les résultats de l’étude, les spécialistes ont découvert que ce Trojan (aussi connu sous le nom de Hand of Thief) peut exécuter beaucoup de fonctions, ainsi que cacher sa présence dans le système. Aujourd’hui ce malware est très populaire sur les forums clandestins de hackers où les pirates le vendent souvent. Linux.Hanthie est lié aux bots des familles FormGrabber et BackDoor ciblant le système d’exploitation Linux, et dispose de mécanismes anti détection ainsi que d’un démarrage masqué qui ne nécessite pas de privilèges administrateur. Il utilise un chiffrement fort pour la communication avec l’interface de commande (256-bit). La configuration flexible du bot est possible via le fichier de configuration.
Après son lancement, le Trojan bloque l’accès aux adresses depuis lesquelles les mises à jour logicielles ou les logiciels antivirus sont téléchargés. Ce Trojan est capable de se soustraire à l’analyse antivirus et de s’exécuter dans des environnements isolés et virtuels. Cette version de Linux.Hanthie ne possède pas de mécanismes d’auto réplication, c’est pourquoi ses développeurs conseillent de le distribuer en utilisant les moyens de l’ingénierie sociale. Ce Trojan est compatible avec les distributions Linux (dont Ubuntu, Fedora et Debian) et avec huit types d’environnements de bureau, par exemple, GNOME et KDE.
Après le démarrage du Trojan, l’installateur masque sa présence dans le système et détecte les machines virtuelles. Ensuite, Linux.Hanthie s’installe dans le système en créant un fichier d’auto démarrage et en plaçant une copie de réserve de lui-même dans l’un des dossiers sur le disque. Dans le dossier des fichiers temporaires, il crée une bibliothèque exécutable, qu’il essaie d’intégrer dans tous les processus en cours. En cas d’échec, Linux.Hanthie lance un nouveau fichier exécutable depuis un dossier temporaire responsable de la connexion avec le serveur de gestion et supprime sa version originale.
Le Trojan comprend plusieurs modules fonctionnels : l’un d’eux, qui représente une bibliothèque, exécute des fonctions malveillantes. Ce module injecte un grabber dans les navigateurs Mozilla Firefox, Google Chrome, Opera, ainsi que Chromiim et Ice Weasel (développés uniquement pour Linux). Ce grabber permet d’intercepter les sessions HTTP et HTTPS et d’envoyer des données entrées par l’utilisateur aux malfaiteurs. Cette bibliothèque peut également remplir la fonction de backdoor. Le trafic, lors du transfert des données entre le logiciel et le serveur de gestion, est crypté.
Le Trojan comprend d’autres fonctions. Par exemple, via la commande socks, il lance sur la machine infectée un serveur proxy ; via la commande bind, il lance un script pour écouter le port ; par la commande bc, il se connecte à un serveur ; par la commande update, il télécharge et installe une nouvelle version ; par la commande rm, il se supprime. Un autre module permet au Trojan de réaliser des fonctionnalités limitées sans effectuer d’injections de code.