Une faille dans Microsoft Office utilisée depuis des semaines par des pirates pour diffuser le logiciel espion LatentBot.
L’espion LatentBot aimait Office ! Microsoft vient de corriger une vulnérabilité dans Office. Une faille qui permet de cacher des instructions malveillantes dans un document sauvegardé au format .RTF. Dès le 4 mars 2017, des documents malicieux exploitant CVE-2017-0199 ont été utilisés pour délivrer le malware LATENTBOT. Le malware, qui possède une capacité de vol d’identités, n’a depuis lors été observé que via des pirates aux motivations financières. LATENTBOT est un type de malware modulaire et extrêmement bien caché qui a été découvert pour la première fois par FireEye iSIGHT Intelligence en décembre 2015. Il possède une variété de capacités, dont le vol d’identités, l’effacement de disque dur et de données, la désactivation de logiciel de sécurité, et l’accès à distance du poste de travail. Récemment, nous avons identifié des campagnes LATENTBOT utilisant Microsoft Word Intruder (MWI). Les documents leurre distribuant le malware LATENTBOT utilisent des méthodes de manipulation génériques, de type document.doc ou hire_form.doc.
Des échantillons de FINSPY et de LATENTBOT partagent la même origine
Cette faille a permis à d’autres pirates de diffuser un autre outil d’espionnage, FINSPY. Un logiciel légalement commercialisé par la société Gamma group. Des artefacts partagés dans les échantillons de FINSPY et de LATENTBOT suggèrent que le même assembleur a été utilisé pour créer les deux, ce qui indique que l’exploit 0day a été fourni à la fois pour des opérations criminelles et de cyber espionnage en provenance de la même source.
Des campagnes de spam DRIDEX juste après la divulgation de CVE-2017-0199
A la suite de la divulgation des caractéristiques de la faille zero day le 7 avril 2017, celle-ci a été utilisée dans des campagnes de spam DRIDEX, qui continuent encore à ce jour. Nous ne pouvons confirmer le mécanisme par lequel les acteurs ont obtenu l’exploit. Ces acteurs peuvent avoir exploité les connaissances sur la faille obtenues dans les termes de la divulgation, ou y avoir eu accès lorsqu’il est devenu clair que la diffusion d’un patch était imminent. Une campagne de spams a été diffusée le 10 avril 2017, exploitant un leurre « Scan Data. » Le document en attachement exploitait CVE-2017-0199 pour installer DRIDEX sur l’ordinateur de la victime.
Perspectives et implications
Même si un seul utilisateur de FINSPY a été observé exploitant cet exploit zero day, la portée historique de ce malware, dont les capacités ont été utilisées par plusieurs états nations, suggère que d’autres clients y ont eu accès. De plus, cet incident confirme la nature globale des cyber menaces et l’intérêt de disposer d’une perspective mondiale – un incident de cyber espionnage ciblant des russes peut fournir l’occasion d’en savoir plus et d’interdire des activités criminelles visant des individus parlant une autre langue ailleurs.