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Pirates, rien à déclarer ?

Le service de déclaration des revenus a été lancé le 13 avril dernier, et déjà près de 5 millions de français y ont eu recours. Pratique, rapide et mobile, la déclaration s’effectue en seulement quelques clics et permet même de bénéficier d’un délai supplémentaire ! La version papier devait être déposée au plus tard ce 17 mai, tandis que les citoyens ont jusqu’à la fin du mois, voire début juin en fonction de leur département, pour la soumettre en ligne. Chaque année, de plus en plus de français choisissent cette dernière option. Dans ce contexte, bien que le site officiel du gouvernement soit sécurisé et vise à protéger les informations des internautes, les hackers sont à l’affût de la moindre faille. Ils misent notamment sur la volonté de bien faire des citoyens ainsi que sur la crainte d’être en situation d’impayé avec l’administration fiscale.

Les pirates se donnent beaucoup de mal pour imiter les interactions entre les contribuables et les institutions. Emails frauduleux, fausses pages internet ou encore virus propagés sur les réseaux sociaux, autant de techniques employées pour tenter d’accéder aux données personnelles des citoyens pendant la période de télédéclaration. Le phishing par exemple, ou hameçonnage, consiste à faire croire à la victime qu’elle s’adresse à un tiers de confiance afin de lui soutirer des informations cruciales. Profitant que l’administration envoie notamment des emails pour rappeler les dates de soumission des déclarations et informer sur les démarches à suivre, les pirates vont utiliser ce même canal et prétendre qu’il manque un versement et qu’une majoration sera due s’il n’est pas réglé. La technique est imparable, les questions liées à l’argent et au respect de la loi fragilisent toujours les particuliers, par conséquent moins vigilants face à ce type d’emails.

Pour se protéger de telles tentatives de cyberattaque, il existe quelques indices faciles à repérer et des bonnes pratiques à adopter : S’assurer que l’adresse email de l’expéditeur soit bien « dgfip.finances.gouv.fr » et que celle du site internet soit « https://www.impots.gouv.fr« . Même si le format, le logo ou encore les couleurs sont similaires à la page web officielle, cette vérification est primordiale et donne déjà un premier niveau d’information concernant la source ;

Contrôler que le site en question utilise le protocole « https », garantissant ainsi la confidentialité et l’intégrité des données envoyées par le citoyen et reçues du serveur ;

Ne pas répondre aux emails prétendant provenir de la Direction Générale des Finances publiques et qui demandent des identifiants ou des informations bancaires par exemple. L’administration fiscale n’exige en effet jamais ainsi ce type de données de cette façon. Elle le rappelle d’ailleurs sur son site : « pour votre sécurité, ne répondez jamais à un courriel vous demandant vos coordonnées bancaires. » ;

Ne pas cliquer sur les liens contenus dans ce type d’email, ils peuvent renvoyer vers des faux sites derrières lesquels se cachent des hackers qui tenteront de récupérer des données personnelles et des informations bancaires ;

Supprimer tout email supposé frauduleux et mettre à jour le système de protection du terminal utilisé pour optimiser leur détection.

Ces bonnes pratiques semblent simples sur le papier. Néanmoins, il y a encore aujourd’hui trop de victimes de ces hackers qui emploient des techniques toujours plus sophistiquées pour « singer » les communications officielles et parvenir à leurs fins. Il est donc primordial de continuer à sensibiliser les internautes afin qu’ils connaissent les règles de sécurité à adopter pour protéger leurs données et leur argent ! Ce travail d’information est d’autant plus important que le gouvernement cherche à inciter toujours plus de contribuables à effectuer leurs déclarations en ligne, jusqu’à les rendre obligatoires et généralisées dès 2019. (Par Bastien Dubuc, Country Manager, Consumer, chez Avast France)