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Chasse aux backdoors dans des appareils Cisco contrefaits

Une enquête met en lumière l’impact des composants contrefaits dans une infrastructure informatique. Et si derrière la copie se cachait une backdoor.

Des spécialistes de la sécurité matérielle viennent de publier un rapport détaillant une enquête concernant des commutateurs réseau contrefaits. L’enquête a conclu que les contrefaçons étaient conçues pour contourner les processus qui authentifient les composants du système.

L’équipe de sécurité matérielle de F-Secure Consulting a enquêté sur deux versions contrefaites différentes de commutateurs Cisco Catalyst série 2960-X. Les contrefaçons ont été découvertes par une société informatique après une mise à jour logicielle ratée. Une panne courante du matériel contrefait/modifié aux nouveaux logiciels.

D’abord, les enquêteurs ont découvert que si les contrefaçons ne possédaient pas de fonctionnalités de type « backdoor » (porte cachée), elles employaient néanmoins diverses mesures pour tromper les contrôles de sécurité. Par exemple, l’une des unités a exploité ce que l’équipe de recherche pense être une vulnérabilité logicielle non découverte auparavant pour miner les processus de démarrage sécurisés qui assurent une protection contre la falsification des microprogrammes.

« Nous avons découvert que les contrefaçons étaient construites pour contourner les mesures d’authentification, mais nous n’avons pas trouvé de preuves suggérant que les unités présentaient d’autres risques« , a déclaré Dmitry Janushkevich, consultant senior de l’équipe « Sécurité matérielle » de F-Secure Consulting, et auteur principal du rapport. « Les motifs des faussaires se limitaient probablement à gagner de l’argent en vendant les composants.« . Bref, il est indispensable de vérifier minutieusement tout matériel rentrant dans l’entreprise.

Derrière la contrefaçon

Ensuite, les contrefaçons étaient physiquement et opérationnellement similaires à un authentique commutateur Cisco. L’une des études techniques de l’unité suggère :

  • Les contrefacteurs investissent massivement dans la reproduction du design original de Cisco ;
  • Ils ont eu accès à une documentation technique propriétaire pour les aider à créer une copie convaincante.

« Les services de sécurité ne peuvent pas se permettre d’ignorer le matériel altéré/modifié. Ils doivent enquêter sur toutes les contrefaçons présentes dans la société« . Sans démolir le matériel et l’examiner de fond en comble, les organisations ne peuvent pas savoir si un dispositif modifié a eu un impact plus important sur la sécurité.

Enfin, l’impact peut être suffisamment important pour saper complètement les mesures de sécurité et de protection mises en place dans l’organisation.

Pour conclure, voici quelques conseils pour aider les organisations à se prémunir contre l’utilisation de composants contrefaits :

Procurez-vous tous vos composants auprès de revendeurs autorisés
Disposer de processus et de politiques internes clairs qui régissent les procédures de passation de marchés ;
S’assurer que tous les composants fonctionnent avec les derniers logiciels disponibles fournis par les fournisseurs ;
Notez les différences physiques entre les différentes unités d’un même produit, même si elles sont subtiles.

La contrefaçon de smartphones responsable d’une perte de 45,3 milliards d’euros à l’échelle mondiale d’après l’EUIPO

Un nouveau rapport établi par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle, l’EUIPO, en collaboration avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime que l’industrie légitime a vendu 184 millions de smartphones en moins en 2015, en raison de la présence sur le marché d’’appareils issus de la contrefaçon.

Le rapport de l’EUIPO estime qu’en 2015, 12,9 % des ventes légitimes de smartphones ont été perdues au niveau mondial en raison de la présence sur le marché de produits issus de la contrefaçon, pertes qui s’élèvent à 45,3 milliards €. Le rapport analyse le nombre de smartphones vendus dans 90 pays dans toutes les régions du monde sur la base du suivi des achats des consommateurs par point de vente. En 2015, 1,3 milliard de smartphones ont été vendus dans le monde entier, ce qui signifie qu’approximativement une personne sur six sur la planète a acheté un smartphone cette année-là à un prix moyen de 275 €.

Dans l’Union européenne, 150 millions d’unités ont été vendues en 2015, ce qui correspond à une unité pour un citoyen européen sur trois. Les contrefaçons au sein de l’UE-28 sont estimées à 14 millions d’unités en 2015, ce qui correspond à 8,3 % des ventes du secteur, à savoir 4,2 milliards d’EUR. Si l’on s’appuie sur les données disponibles dans d’autres régions du monde, la contrefaçon a entraîné, en 2015, des pertes en termes de ventes de 21,3 % en Afrique, de 19,6 % en Amérique latine, de 17,4 % dans les pays arabes, de 15,6 % en Chine, de 11,8 % dans la région Asie-Pacifique et de 7,6 % en Amérique du Nord. La Chine est touchée par un tiers des pertes mondiales totales de revenus dans le secteur des smartphones. Le directeur exécutif de l’EUIPO, M. António Campinos, a déclaré que « Les rapports et les analyses que nous réalisons à l’EUIPO nous permettent d’établir un schéma d’ensemble de l’incidence de la contrefaçon et du piratage sur les principaux secteurs économiques. Ceci est notre premier rapport d’une série qui analyse un secteur à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. Ses estimations selon lesquelles 12,9 % des ventes légitimes de smartphones ont été perdues au niveau mondial en 2015 peuvent constituer un puissant message à l’attention des responsables politiques et de tous ceux qui œuvrent pour lutter contre la contrefaçon dans le monde entier« .

Le directeur du bureau du développement de l’UIT, M. Brahima Sanou, a indiqué de son côté que « La contrefaçon affecte la croissance économique ainsi que la santé des consommateurs. Je me réjouis de constater que notre collaboration avec l’EUIPO contribue à mieux faire connaître les conséquences sociales et économiques des smartphones contrefaits. Il est de notre responsabilité de prendre des mesures pour protéger les consommateurs« .

Le présent rapport est le onzième d’une série d’études publiées par l’EUIPO par le biais de l’Observatoire européen des atteintes aux droits de propriété intellectuelle, au sujet de l’incidence économique de la contrefaçon sur les secteurs industriels de l’UE. Ce rapport est le premier de la série à avoir une portée mondiale. Les rapports précédents portaient sur: le secteur des pesticides, le secteur pharmaceutique, le secteur des boissons alcooliques et du vin, le secteur de la musique enregistrée, le secteur de la maroquinerie et des articles de voyage, le secteur des montres et de la bijouterie-joaillerie , le secteur des jouets et des jeux, le secteur des articles de sport, le secteur des vêtements, accessoires et chaussures et le secteur des cosmétiques et des soins personnels.

En France, selon l’EUIPO les pertes en termes de ventes dues à la contrefaçon sont estimées à 380 millions € en 2015, ce qui correspond à une perte de revenus estimée à 8 % pour l’industrie légitime. Infographiques Infographiques pour médias sociaux Allemagne En Allemagne, les pertes en termes de ventes dues à la contrefaçon sont estimées à 564 millions € en 2015. La perte de revenus estimée pour l’industrie légitime en Allemagne est l’une des plus faibles de l’UE, à savoir 5,7 %.

En Italie, les pertes en termes de ventes de smartphones sont estimées à 885 millions d’euros en 2015, ce qui correspond à une perte de revenus estimée à 15,4 % pour l’industrie légitime.

Au Royaume-Uni, les pertes en termes de ventes dues à la contrefaçon sont estimées à 660 millions d’euros en 2015, ce qui correspond à une perte de revenus estimée à 5,7 % pour l’industrie légitime.

En Espagne, l’EUIPO estime que les pertes en termes de ventes dues à la contrefaçon sont estimées à 386 millions € en 2015, ce qui correspond à une perte de revenus estimée à 10 %.

Le PDG du géant du e-commerce Alibaba défend la contrefaçon

Alors que le volume de produits contrefaits ne cesse de croître, Jack Ma, PDG du géant du     e-commerce Alibaba, a affirmé lors d’une réunion avec des investisseurs à Hangzhou le 14 juin dernier que « les faux produits présentent aujourd’hui une meilleure qualité et un meilleur prix que les vrais produits » avant d’ajouter que ces produits sont fabriqués dans les mêmes usines avec les mêmes matériaux que les originaux mais n’utilisent simplement pas le même nom.

Ces propos rapportés par le Wall Street Journal ont évidemment provoqué de vives réactions dans le monde de l’industrie du luxe, un des secteurs les plus atteints par la contrefaçon, et posent à nouveau la question du rôle des plateformes de e-commerce dans la lutte contre la contrefaçon.

Alibaba accusé de faciliter la contrefaçon
Fin janvier, l’administration d’état du commerce et de l’industrie chinoise faisait déjà publiquement état d’une prolifération de faux, de vendeurs non-agréés et de pratiques illégales sur les plateformes de vente d’Alibaba, et principalement sur Taobao. Était notamment concernée la maroquinerie de luxe.
En mai dernier, le groupe de luxe français Kering avait d’ailleurs porté plainte aux États-Unis contre Alibaba, pour la second fois, en considérant que le groupe encourageait la commercialisation de produits contrefaits, notamment par la vente de mots clefs et les suggestions de son moteur de recherche, et en tirait profit en toute connaissance de cause.

L’insuffisante implication d’Alibaba dans la lutte contre la contrefaçon
Les méfiances à l’égard du géant chinois sont tangibles. L’adhésion du géant de l’e-commerce à la coalition anti-contrefaçon (Anti-Counterfeiting Coalition Internationale) avait d’ailleurs été suspendue en raison du retrait de certaines maisons de luxe préoccupées par la vente de produits contrefaits sur ses plateformes. Alors que groupe chinois avait pourtant amorcé une opération de communication assurant qu’il se mobilisait activement pour la lutte contre la contrefaçon sur ses sites, le récent discours tenu par son PDG, qu’il justifie par le nouveau business model inhérent à Internet, suscite des doutes quant à la politique réellement poursuivie par le groupe.

Des propos « consternants »
Guillaume de Seynes, président du Comité Colbert et directeur de la maison Hermès, a alors déclaré qu’il trouvait ces propos « consternants » et qu’ils constituaient une atteinte directe aux droits de propriété intellectuelle. Il avait alors souligné que la lutte contre la contrefaçon était particulièrement difficile à mener dans la mesure où un certain nombre de plateformes digitales ne procèdent à aucun contrôle des produits mis en ligne.

Simples intermédiaires techniques, ces plateformes bénéficient d’un régime de responsabilité allégé. Elles ne sont en aucun cas soumises à une obligation générale de surveillance et ne sont tenues que du retrait des contenus illicites qui leur seraient notifiés. Toutefois, elles pourraient être tenues pour responsables de la mise en ligne de produits contrefaisants dès lors qu’elles jouent un rôle actif si elles fournissent des conseils précis pour chaque vendeur et ont une connaissance effective des annonces. En revanche, la seule mise en place d’un système de filtrage automatisé des contenus ne suffira pas à qualifier la plateforme d’éditeur de contenus et à les priver du régime de responsabilité atténué.

Pour autant, depuis son entrée en Bourse, le groupe Alibaba fait face à une importante crise de crédibilité en allant à l’encontre d’une coopération efficace pour assainir le marché. (Par Maitre Antoine Chéron, avocat spécialisé en propriété intellectuelle et NTIC, fondateur du cabinet ACBM (http://www.acbm-avocats.com)

7 ans de prison et 750000€ d’amende pour les réseaux de contrefacteurs en France

Vêtements, produits de luxe, dvd, films, albums de musique… Les réseaux de contrefacteurs en bande organisée, comme un portail diffuseur de liens torrents reliés à des copies illicites risquent 7 ans d’emprisonnement et 750.000€ d’amende.

L’Union des Fabricants (Unifab), association française de lutte anti-contrefaçon qui œuvre depuis plus de 140 ans pour la protection et la promotion du droit de la propriété intellectuelle, et ses 200 entreprises adhérentes issues de tous les secteurs d’activité, se félicitent de l’adoption en Commission Mixte Paritaire (CMP) de l’amendement concernant l’aggravation des sanctions en matière de contrefaçon en bande organisée, portant les peines encourues pour les contrefacteurs, de 5 ans et 500.000€,  à 7 ans d’emprisonnement et 750.000€ d’amende.

Les discussions dans le cadre du projet de loi lutte contre le terrorisme, entamées à l’Assemblée Nationale et poursuivies au Sénat, ont abouti à une véritable avancée,  dans la protection des œuvres de l’esprit qui sont, il est important de le rappeler, les piliers de la tradition, du savoir-faire, de l’économie, de la création, et de la sécurité des consommateurs.

Réseaux de contrefacteurs

Cette disposition, qui demeure à l’adoption finale et définitive du texte, s’inscrit dans la droite ligne des 10 recommandations formulées par l’Unifab à l’occasion de la sortie de son rapport sur le lien direct entre « contrefaçon et terrorisme » remis officiellement au Ministre des Finances et des Comptes Publics M. Michel Sapin le 28 janvier dernier.

« Aujourd’hui nous célébrons une véritable et authentique victoire, une avancée spectaculaire, qui provoquera une réelle prise de conscience dans l’application des peines à leur plus juste niveau. Je ne peux que féliciter et remercier les acteurs majeurs de cette initiative, et particulièrement le président du Comité National Anti-Contrefaçon (CNAC) et Sénateur des Français à l’étranger M.Richard Yung, qui, grâce à un engagement sans faille a permis de réévaluer le cadre répressif de la propriété intellectuelle pour être en phase avec l’échelle des peines des délits similaires… » déclare Christian Peugeot, Président de l’Unifab.

Alors que la France, leader en matière de protection des droits de propriété intellectuelle, renforce son système répressif concernant les activités liées aux réseaux de contrefacteurs, le tribunal populaire de Putuo, à Shanghai vient de condamner un revendeur, sur une célèbre plateforme chinoise de e-commerce, à fermer sa boutique en ligne et à cesser d’utiliser frauduleusement la marque « Bonpoint ». Le contrefacteur a été condamné à payer 35.000 yuans, et, fait surprenant, à exprimer publiquement ses excuses dans le journal local Xinmin.

Des milliers de sites Français touchés par du viagra aggressif

Plus de 4500 sites français, en .fr, touchés en février par une opération de piratage d’envergure. Le site ZATAZ.COM explique que ce piratage de masse visait à diffuser des liens et des pharmacies illicités dans les sites infiltrés.

Alors que nous aurions pu penser que les administrateurs et autres webmasters de sites Internet avaient compris la leçon après les piratages de dizaines de milliers de sites Français, en janvier 2015, la révélation de zataz.com montre une fois de plus que de trop nombreux gestionnaires de sites Internet se moquent de la sécurité pensant que cela ne leur arrivera jamais. Le webzine zataz explique que plus de 4.500 sites en .fr « et 50 fois plus dans le monde » ont été touchés par une infiltration de masse. Mission des pirates, cacher des liens et des pages renvoyant sur des pharmacies illicites.

Dans l’émission de ce 1er mars 2015, zatazweb.tv montre en image le cas de plusieurs mairies et offices de tourisme français noyés sous les fausses pages dédiées au viagra, cialis… « Nous aurions pu penser qu’après l’opération anti France de janvier 2015, grand nombre d’administrateurs de sites importants auraient compris l’importance des mises à jour. A première vue, c’est raté » confirme zataz. Inquiétant !