Les ransomwares se sont avérés être une source lucrative pour les cybercriminels, avec des sauvegardes souvent insuffisamment protégées pour éviter les dommages ou le versement d’une rançon. De plus, le paiement ne garantit pas toujours une récupération réussie des données.
D’après une enquête menée par Veeam et présentée dans le Ransomware Trends Report, 40% des entreprises mondiales adoptent une politique de non-paiement en cas d’attaque de ransomware. Cependant, plus de 80% finissent par payer la rançon demandée par les pirates informatiques suite à une attaque. L’étude a interrogé environ 1 200 organisations et analysé 3 000 cyberattaques survenues l’année dernière.
L’enquête a révélé des informations précieuses sur la récupération après une attaque de ransomware. Dans 59% des cas, l’entreprise concernée a pu récupérer ses données après avoir payé la rançon. Dans 4% des cas, aucune rançon n’a été exigée. Par ailleurs, 16% des entreprises ont réussi à récupérer leurs données cryptées sans payer de rançon.
Cependant, 21% des organisations qui ont payé une rançon n’ont pas réussi à récupérer leurs données. Selon Veeam, cela inclut des situations où la clé de déchiffrement n’a pas été fournie ou ne fonctionnait pas.
Une attaque paralyse également les applications
Il est important de noter que la récupération des données ou l’empêchement de leur propagation ne résout pas l’intégralité du problème. Souvent, une attaque paralyse également les applications et les services numériques, nécessitant des réparations approfondies et une meilleure mise en place de la sécurité après l’attaque.
Par exemple, après l’attaque par ransomware de décembre dernier, la ville d’Anvers n’a pu restaurer ses principaux services numériques qu’un mois et demi plus tard, et six mois après l’attaque, tout n’était toujours pas rétabli. L’administration communale a admis cette semaine à Data News que de nombreux processus étaient complexes et nécessitaient une révision pour prévenir de futures attaques.
Veeam a également souligné que dans 93% des attaques, les cybercriminels tentent également de compromettre les sauvegardes, rendant la récupération des données plus difficile sans payer de rançon. Dans 75% des cas, les criminels ont réussi à entraver la récupération des données. L’entreprise recommande donc d’utiliser des sauvegardes inaltérables et d’intégrer des ‘air gaps’ (trous d’air) pour séparer la sauvegarde d’Internet et la protéger contre les attaques de ransomware.
Assurance en cybersécurité
L’impact du succès des ransomwares se fait également sentir dans le secteur de l’assurance en cybersécurité. 21% des répondants à l’enquête ont indiqué que leur assurance n’incluait pas le risque de ransomware. Trois quarts des participants ont constaté une augmentation de leur prime d’assurance l’année dernière, 43% ont fait état d’exigences accrues de la part de l’assureur, tandis que 10% ont déclaré être moins couverts qu’auparavant.
Cette tendance souligne l’importance de mettre en place des mesures de sécurité robustes pour protéger les données et les systèmes d’information contre les attaques de ransomware. Les entreprises doivent également se préparer à faire face à des augmentations de primes d’assurance en cybersécurité et à des exigences plus strictes de la part des assureurs, car le risque de cyberattaques continue de croître.
En conclusion, bien que le paiement d’une rançon puisse parfois permettre de récupérer des données, les entreprises doivent prendre conscience que cela ne garantit pas une récupération complète et peut également encourager davantage d’activités criminelles. Par conséquent, des mesures préventives, telles que l’amélioration de la sécurité des sauvegardes et le renforcement de la protection contre les ransomwares, doivent être prioritaires pour les organisations.