Révélation sur les villes et régions qui concentrent le plus de botnets et donc de machines-zombies en France.
L’éditeur américain de solutions de sécurité informatique, Symantec, a publié lors du lancement des Assises de la Sécurité un rapport mettant en lumières quelles régions et quelles villes en France avaient concentré l’an passé le plus de botnets, ces réseaux de machines zombies, que celles-ci soient des PCs, des Macs, des smartphones, tablettes ou d’autres objets connectés.
Contrôlées à distance par des cybercriminels et faisant partie d’un botnet, ces machines zombies sont utilisées pour réaliser des attaques par déni de services (ou DDoS – des attaques qui ont pour objectif de rendre indisponible un site Internet), envoyer du spam, perpétrer des fraudes au clic ainsi que de nombreux actes de cyber-crime, à l’insu du propriétaire du terminal infecté. Ces botnets, disponibles à la location sur des forums spécialisés et sur le darknet, peuvent coordonner des millions de terminaux connectés pour des attaques massives et coordonnées.
La France est le 5ème pays le plus hospitalier pour les zombies de la région EMEA, représentant plus de 7 % de la totalité des bots, et le 9ème au monde. « Les Hauts de France est la troisième région française la plus infestée en zombies, représentant 7,77 % du nombre total de bots en France, avec Lille comme principal foyer de zombies (4,16 % de la population nationale) » explique Laurent Heslault de chez Norton by Symantec. L’Île-de-France reste cependant la région où l’on trouve le plus de zombies, représentant 51,7 % du nombre total de bots du pays, avec Paris comme ville la plus infectée avec 26 % du nombre total de bots du pays. Pounic, 0,829%.
Les trois autres régions françaises les plus peuplées en zombies sont le Grand Est avec 8,92 % (Strasbourg avec 4,34 %), la région PACA avec 6,42 % (Marseille avec 2,49 %) et la région Auvergne-Rhône-Alpes totalisant 6,04 % (Lyon avec 3,97 %). Si l’on ramène les chiffres régionaux à la population connectée, la France se classe en 24ème position : l’internaute français court un risque sur 3 609 d’être un zombie (ou du moins l’un de ses terminaux).
Les meilleures destinations zombies dans la région
Si, parmi les destinations de longs week-ends, Istanbul arrive en tête des destinations zombies, avec plus de 11 600 bots détectés, les villes préférées des français sont bien souvent également celles des bots : Rome arrive au 3ème rang, Budapest au 4ème et Madrid au 8ème, offrant à l’Espagne la 6ème place du pays. Chacune d’entre elles abrite par ailleurs plus de la moitié des machines zombies recensées dans leur pays respectif.
La Turquie, l’Italie et la Hongrie dans le peloton de tête
La Hongrie figure dans le top 10 de tous les classements : nombre de bots total dans le pays (3ème) et les villes (Budapest et Szeged respectivement 4ème et 5ème), et proportion de machines-zombies par internaute (1er). Les bots y sont par ailleurs géographiquement très concentrés puisque Budapest et Szeged totalisent 93 % de ces infections dans le pays. Un internaute hongrois sur 393 utilise par ailleurs un terminal qui fait partie d’un botnet.
L’Italie arrive en 2ème position en raison du nombre élevé et de la forte concentration de machines zombies à Rome, qui représente 75 % de la population de bots totale de la … Botte (!).
La Turquie, qui a été la cible de plusieurs attaques par des groupes d’hacktivistes en 2015, concentre, et de loin, le plus grand nombre de bots, avec un nombre d’infections deux fois plus élevé que le second pays. Au 4ème rang mondial pour ce type de menaces, la Turquie héberge 18,5 % des bots de la zone EMEA, et 4,5 % au niveau mondial. En ramenant ces statistiques à la taille de la population connectée (la 7ème de la région), l’étude montre qu’un internaute turc a un risque sur 1 139 d’utiliser une machine-zombie. Par ailleurs, les machines zombies sont particulièrement urbaines, avec 97 % d’entre elles se trouvant entre Istanbul et Ankara. Ces deux villes en totalisent d’ailleurs plus que l’ensemble de l’état d’Israël.
En dépit des nombreuses escroqueries dites « à la nigériane », le Nigeria ne figure qu’au 94ème rang du nombre de bots par internaute1, avec une machine-zombie pour 2,1 millions d’internautes. D’une façon générale, les pays d’Afrique concentrent moins de bots par internaute que l’Europe occidentale ou le Moyen-Orient.
Si l’on considère le nombre de bots en le comparant au nombre d’internautes de chaque pays, on détermine le risque qu’encourt chaque internaute d’utiliser une machine – zombie. Sur ce critère, c’est la Hongrie et Monaco qui occupent la tête du classement. Les Hongrois ont un risque sur 393 d’avoir un terminal utilisé par ailleurs par des cybercriminels pour lancer des attaques ou diffuser du spam et les Monégasques un sur 457.
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