L’exercice annuel interarmées DEFNET se déroule du 16 au 27 mars 2015 au sein de sept sites militaires implantés sur le territoire national (Rennes, Douai, Toulon, Mont de Marsan et trois sur Paris) et à bord de deux bâtiments de la Marine nationale.
Placé sous l’autorité de l’officier général cyber, il s’inscrit dans le cadre de la montée en puissance de la chaîne opérationnelle de cyberdéfense du ministère de la Défense conformément au Livre blanc de 2013 qui fait de la cyberdéfense une des priorités nationales.
Entraînement fondateur pour la chaîne cyberdéfense, l’exercice DEFNET 2014 avait permis de valider des procédures opérationnelles dans l’emploi des groupes d’intervention rapide (GIR), et d’apporter des évolutions dans le format de la formation et de l’instruction cyber.
La deuxième édition de l’exercice DEFNET est particulièrement innovante par son caractère global. Elle permet d’entraîner nos forces spécialisées cyber depuis le niveau le plus bas jusqu’au niveau du Centre de planification et de conduite des opérations.
Les objectifs de l’édition 2015 sont multiples : expérimenter un modèle de centre opérationnel et le fonctionnement d’une réserve cyberdéfense dans un cadre opérationnel ; entraîner les joueurs à la planification et à la conduite des opérations dans le domaine de la lutte informatique défensive, au déploiement d’unités cyber (Terre, Mer, Air, DIRISI, expérimentation réserve Rennes et Paris) et à la prise en compte de la dimension cyber des opérations par des non spécialistes. Le scénario de DEFNET 2015 simule, dans un contexte international fictif, des menaces et des attaques cyber multiples contre plusieurs sites sur des thèmes très différents, au plus proche de la réalité. Associant les spécialistes de cyberdéfense des unités interarmées et des trois armées, cet exercice revêt une ampleur plus importante et un caractère résolument interarmées.
La cyberdéfense : une priorité nationale
« La cyberguerre, c’est la guerre de demain, elle commence déjà aujourd’hui, et la Loi de programmation militaire que j’ai présentée au Parlement intègre cette nouvelle donnée. Demain, il y aura une quatrième armée qui s’appellera l’armée cyber, demain il y aura des soldats cyber. Nous avons les moyens de réagir, nous avons aussi les moyens d’attaquer, mais nous sommes en situation de pouvoir répondre, parce que la cyberguerre c’est vraiment un outil majeur, contre lequel il faut se défendre, et la France est au rendez-vous« . (Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, Europe 1, le 13 janvier 2015)
Depuis quelques années, le nombre d’attaques recensées a très fortement augmenté : plus de 780 incidents ont ainsi été traités par le ministère en 2013, contre 420 en 2012, et 196 en 2011. Déjà engagé sur ces enjeux depuis plusieurs années, le ministère de la Défense a renforcé considérablement ses moyens en raison de cette hausse significative de la menace cyber. En outre, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013 a fait de la cyberdéfense une priorité nationale.
La cyberdéfense au sein du ministère de la Défense
La cyberdéfense militaire regroupe l’ensemble des actions défensives ou offensives conduites dans le cyberespace pour garantir le bon fonctionnement du ministère de la Défense et l’efficacité de l’action des forces armées en préparation ou dans la planification et la conduite des opérations.
Renforcement des moyens mis en œuvre pour la cyberdéfense
La Loi de programmation militaire (LPM) a renforcé significativement les moyens dévolus à la cyberdéfense. En complément des projets spécifiques mis en place et de l’augmentation des investissements RH et financiers, l’effort consacré à la cyberdéfense se traduit également par une série de mesures, telles que des exercices d’entraînement des forces cyber ou des journées de sensibilisation à la cybersécurité au sein de chaque unité militaire.
Le Pacte Défense Cyber
Le ministre de la Défense, M. Jean-Yves Le Drian, a lancé le « Pacte Défense Cyber » le 7 février 2014. Comptant parmi les priorités de la loi de programmation militaire (2014-2019) votée en avril 2013, la mise en place de ce pacte est dotée d’un milliard d’euros. Témoignant d’une ambition politique forte, ce plan vise à protéger la souveraineté de la France sur le long terme, et en faire une nation qui compte dans le cyberespace mondial.
L’expérimentation réserve
Le Livre blanc de la Défense et de la sécurité nationale de 2013 prévoit, pour faire face aux menaces actuelles et futures, d’organiser la montée en puissance de nouvelles composantes de la réserve, spécialisées dans des domaines dans lesquelles les forces de défense et de sécurité sont en plein essor. C’est notamment le cas de la cyberdéfense qui doit faire l’objet d’une composante dédiée.
Prévue par le Pacte défense cyber de 2014 pour assister l’État et les armées en cas de crise majeure, la réserve de cyberdéfense a une vocation opérationnelle. Sa création a été annoncée le 21 janvier 2015, à l’occasion du Forum international de la cybersécurité. Cette réserve de cyberdéfense est composée de 4 300 hommes et femmes spécialistes : militaires d’active, personnels civil de la Défense, réservistes opérationnels, et réservistes citoyens.
Ce nouveau modèle de réserve cyber sera expérimenté du 23 au 26 mars dans le cadre de l’exercice DEFNET 2015. Cette expérimentation consiste à accueillir des équipes de volontaires sur des sites militaires, simulant des sites d’intervention. Il s’agit de l’école militaire de Paris au centre d’études stratégiques de l’armée de Terre (CESAT) et de l’école des Transmissions de Cesson-Sévigné (ETRS). Des équipes d’expérimentation seront constituées d’un réserviste des armées (coordination), d’un ou deux enseignants français (encadrement technique) et de dix à douze élèves français du domaine de l’informatique et des télécommunications (bac+2 à bac+5). Elles devront effectuer un travail d’éradication de code malveillant et de réinstallation de système.
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