Archives de catégorie : Cybersécurité

Actualités liées à la CyberSecurité.

Notification d’infraction aux données : linkedIn

La société LinkedIn vient de communiquer sur son « problème » de fuite de données. Voici ses propos et sa notification d’infraction aux données.

« Vous avez pu récemment entendre parler de problème de sécurité à LinkedIn. Nous souhaitions nous assurer que vous disposiez des faits réels, des données concernées et des mesures que nous prenons pour vous protéger.

Que s’est-il passé ?
Le 17 mai 2016, nous avons découvert que des données volées en 2012 de LinkedIn ont été mises à disposition en ligne. Il ne s’agit pas d’une nouvelle infraction ou d’un hack. Nous avons pris des mesures immédiates pour invalider tous les mots de passe des comptes que nous estimons affectés. Il s’agit des comptes créés avant 2012 qui n’avaient pas mis leur mot de passe à jour après l’infraction.

Quelles sont les données concernées ?
Les adresses e-mail des membres, les mots de passe chiffrés et l’ID LinkedIn (identifiant interne attribué à chaque profil de membre) de 2012.

Nos mesures
Nous avons invalidé les mots de passe de tous les comptes créés avant l’infraction de 2012 qui n’avaient pas réinitialisé les mots de passe depuis. De plus, nous utilisons des outils automatiques pour identifier et bloquer toute activité suspicieuse qui se produirait sur les comptes LinkedIn. Nous collaborons également avec les forces de l’ordre.

LinkedIn a pris des mesures importantes depuis 2012 pour renforcer la sécurité des comptes. Nous avons ajouté des couches de protection supplémentaires au stockage des mots de passe et offrons la possibilité à nos membres d’activer la vérification en deux étapes pour plus de sécurité.

Vos options
Nous avons plusieurs équipes dédiées à la sécurité des données confiées par nos membres à LinkedIn. De votre côté, pour renforcer la sécurité de vos comptes, nous vous suggérons d’accéder au Centre de sécurité pour apprendre à activer la vérification en deux étapes et à créer des mots de passe résistants. Nous recommandons que vous changiez régulièrement de mot de passe et que si vous utilisez des mots de passe similaires, ou les mêmes, sur d’autres sites web, vous les changiez aussi.

Pour plus d’informations
Si vous avez des questions, veuillez contacter notre équipe Sécurité tns-help@linkedin.com. Pour en savoir plus, lisez notre blog officiel. »

Ross : La justice prochainement rendue par une intelligence artificielle ?

Des chercheurs ont mis en place une intelligence artificielle baptisée ROSS qui sera capable, dans les mois à venir, de remplacer un avocat.

Comme si le monde n’était pas assez inquiet à la vue de l’automatisation et de la création d’intelligence artificielle capable de remplacer l’homme dans les taches professionnelles du quotidien. Les avocats vont pouvoir commencer à trembler. La semaine dernière, le cabinet d’avocats Baker & Hostetler a annoncé mettre en place une intelligence artificielle exclusive signée IBM. Une technologie baptisée Ross.

ROSS est le premier avocat artificiellement intelligent du monde. Conçu comme un outil algorithmique d’auto-apprentissage, Ross est capable de la plupart des actions cognitives de base et possède des capacités de recherche « affinées », dont la possibilité de faire des citations complètes. Ross se joindra à l’équipe de 50 avocats du cabinet Baker & Hostetler, des juristes spécialisés dans les affaires de faillite.

Il suffit de poser une question simple à ROSS, et ce dernier fournit l’ensemble des textes de lois, et dirige son interlocuteur vers la lecture de la législation en vigueur concernant l’affaire en cours, la jurisprudence et des sources secondaires. ROSS surveille les jugements afin d’informer les avocats de nouvelles décisions judiciaires qui peuvent influer sur les cas traités.

Ross sera principalement utilisé comme un outil de recherche, à synthétiser rapidement un grand nombre de dossiers et extraire les sources les plus pertinentes. Bref, après l’IA de Google qui a ingurgité des milliers de romans à l’eau de rose et qui est capable aujourd’hui de créer des poésies d’amour [très étranges] ; après le professeur de la Georgia Tech’s School of Interactive Computing qui n’était en fait qu’un bot [les élèves l’ont appris à la fin de l’année scolaire], voici donc venir le robot avocat. Une idée sortie tout droit du nanar de science-fiction Demolition Man ? En 2015, un étudiant britannique de l’université de Stanford avait créé un site internet baptisé « Ne payez pas« . Son site, et le bot programmé à cet effet, est capable de noyer d’arguments juridiques les tribunaux pour permettre aux internautes condamnés à payer une amende à ne pas être condamné.

Droit à l’oubli : Google interjette appel de sa condamnation par la CNIL

Cnil contre Google : Le combat du droit à l’oubli continue après l’appel de sa condamnation par la CNIL ce 19 mai.

Google est bousculé par les autorités européennes et nationales depuis 2 ans concernant le référencement des personnes physiques au sein du moteur de recherches.

Tout a commencé avec l’affaire dite ‘’Google Spain’’ en 2014, au terme de laquelle la Cour de justice de l’Union Européenne a condamné le géant mondial de l’internet à retirer les résultats « inadéquats, pas ou plus pertinents ou excessifs » référençant le nom de personnes qui ne le souhaitaient pas ou plus et en ont formulé la demande.

Suite à cette décision, le moteur de recherche a reçu des dizaines de milliers de requêtes de la part de citoyens français. On dit qu’ils cherchent à exercer leur « droit à l’oubli », bien que celui-ci n’existe pas actuellement de manière explicite dans la législation ou jurisprudence européenne et française.

Les tentatives de Google pour échapper au droit à l’oubli
Suite à la décision de la Cour de Strasbourg, la société Google a accédé en demi-teinte aux demandes des internautes. Après avoir créée un formulaire à cet effet, elle a procédé au déréférencement de certains résultats mais seulement sur les extensions européennes du moteur de recherches comme google.fr ou google.uk. A contrario, elle refuse catégoriquement de faire jouer le droit à l’oubli des personnes sur le portail google.com. Or, tout le monde peut utiliser cette extension, ce qui revient à rendre illusoire le déférencement.

En mai 2015, face à ce manque de volonté, la présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a publiquement mis en demeure le moteur de recherche mondial n°1 d’accéder aux demandes de déréférencement sur tous les noms de domaine de la société. Un recours gracieux a été formé fin juillet 2015 par Google faisant valoir que l’injonction entraverait le droit à l’information de ses internautes tout en instaurant une forme de censure. Selon la société, il ne revient pas à une agence nationale de protection des données à caractère personnel de se revendiquer « une autorité à l’échelle mondiale pour contrôler les informations auxquelles ont accès les internautes à travers le monde ».

Après le rejet de ce recours gracieux, la CNIL a engagé une procédure de sanction à l’encontre de Google qui s’est soldée par sa condamnation à 100 000 euros d’amende pour ne pas avoir appliqué le droit à l’oubli sur l’ensemble de ses extensions géographiques.

Google interjette appel de sa condamnation par la CNIL
Ce jeudi 19 mai 2016, Google a fait appel de cette condamnation peu sévère au regard du chiffre d’affaire astronomique de cette société de droit américain, qui était de 66 milliard de dollars en 2014, soit 19% de plus qu’en 2013. On en déduit que Google en fait une affaire personnelle, une affaire de principe : La société ne veut pas se laisser dicter sa conduite par la Cour de justice de l’Union européenne et certainement pas par une autorité administrative française.

A l’image de David contre Goliath, le combat de la CNIL contre Google est extrêmement déséquilibré. Nous ne pouvons que saluer la persévérance de la CNIL dans sa confrontation avec Google pour faire respecter les droits des particuliers français partout dans le monde. Le projet de loi pour une République numérique conforte la position de la CNIL en consacrant un droit à l’oubli pour les mineurs. De plus, toute personne pourra dorénavant organiser les conditions de conservation et de communication des données à caractère personnel la concernant après son décès, ce qu’on peut rattacher au droit à l’oubli. Entre neutralité du net et droit à l’oubli, des choix vont devoir être pris et il faudra les imposer à Google, ce qui présage encore une longue vie à la saga judiciaire sur le déréférencement. (Par Maitre Antoine Chéron, avocat spécialisé en propriété intellectuelle et NTIC)

Ransomware: +30% d’attaques en 3 mois

Le ransomware a dépassé les attaques de type APT (menaces persistantes avancées) pour devenir le principal sujet d’actualité du trimestre. 2900 nouvelles variantes de malwares au cours de ces 92 jours.

Selon le rapport de Kaspersky Lab sur les malwares au premier trimestre, les experts de la société ont détecté 2900 nouvelles variantes de malwares au cours de cette période, soit une augmentation de 14 % par rapport au trimestre précédent. 15 000 variantes de ransomware sont ainsi dorénavant recensés. Un nombre qui va sans cesse croissant. Pourquoi ? Comme j’ai pu vous en parler, plusieurs kits dédiés aux ransomwares sont commercialisés dans le blackmarket. Autant dire qu’il devient malheureusement très simple de fabriquer son arme de maître chanteur 2.0.

Au premier trimestre 2016, les solutions de sécurité de l’éditeur d’antivirus ont empêché 372 602 attaques de ransomware contre leurs utilisateurs, dont 17 % ciblant les entreprises. Le nombre d’utilisateurs attaqués a augmenté de 30 % par rapport au 4ème trimestre 2015. Un chiffre à prendre avec des pincettes, les ransomwares restant très difficiles à détecter dans leurs premiéres apparitions.

Locky , l’un des ransomwares les plus médiatisés et répandus au 1er trimestre
Le ransomware Locky est apparu, par exemple, dans 114 pays. Celui-ci était toujours actif début mai. Un autre ransomware nommé Petya est intéressant du point de vue technique en raison de sa capacité, non seulement à crypter les données stockées sur un ordinateur, mais aussi à écraser le secteur d’amorce (MBR) du disque dur, ce qui empêche le démarrage du système d’exploitation sur les machines infectées.

Les trois familles de ransomware les plus détectées au 1er trimestre ont été Teslacrypt (58,4 %), CTB-Locker (23,5 %) et Cryptowall (3,4 %). Toutes les trois se propagent principalement par des spams comportant des pièces jointes malveillantes ou des liens vers des pages web infectées. « Une fois le ransomware infiltré dans le système de l’utilisateur, il est pratiquement impossible de s’en débarrasser sans perdre des données personnelles. » confirme Aleks Gostev, expert de sécurité en chef au sein de l’équipe GReAT (Global Research & Analysis Team) de KL.

Une autre raison explique la croissance des attaques de ransomware : les utilisateurs ne s’estiment pas en mesure de combattre cette menace. Les entreprises et les particuliers n’ont pas conscience des contre-mesures technologiques pouvant les aider à prévenir une infection et le verrouillage des fichiers ou des systèmes, et négligent les règles de sécurité informatique de base, une situation dont profitent les cybercriminels entre autres. Bref, trop d’entreprise se contente d’un ou deux logiciels de sécurité, se pensant sécurisées et non concernées. L’éducation du personnel devrait pourtant être la priorité des priorités.

25 bases de données piratées diffusées sur la toile

25 bases de données piratées diffusées sur Internet par un pirate. De la promo vente sur le dos de millions d’internautes. Des Français concernés.

Le 18 mai dernier, un pirate informatique a décidé de diffuser sur Internet 25 bases de données piratées. Les cibles de ce malveillant numérique courent de 2014 à 2016. J’ai pu constater de nombreuses informations de Français enregistrées dans les bases de données volées aux sites 000webhost, Vodaphone, SnapChat, BlackHatWorld pour ne citer qu’eux.

La plus récente des BDD concerne le site LinuxMint, piraté en 2016. Le pirate a diffusé les contenus non pas par beauté du geste, il n’y en a aucun dans tous les cas, mais par intérêt économique. D’abord il diffuse son compte Bitcoin, histoire de s’attirer les donateurs, mais aussi les clients qui pourraient lui commander d’autres données, via les informations qu’il garde en secret, dans son ordinateur. Il met aussi en pâture des bases de données qu’il n’a plus besoin. Des millions de datas ponctionnées, vidées, revendues dans le black market, depuis des semaines.

Pirater une maison connectée, facile ?

Pirater une maison connectée, facile ?  Une nouvelle étude expose les risques dans un foyer via l’analyse de quatre objets connectés très populaires. 

C’est devenu très « mode » de sortir une étude sur les objets connectés. J’avoue ne rien n’y apprendre, mais cela à le mérite de rappeler que le problème est encore trop négligé par les constructeurs et les consommateurs. Les chercheurs des Bitdefender Labs ont réalisé une étude sur quatre périphériques de l’Internet des Objets (IdO) destinés au grand public, afin d’en savoir plus sur la sécurisation des données de l’utilisateur et les risques dans un foyer connecté. La question est de savoir si pirater une maison connectée est facile.

Les produits sont l’interrupteur connecté WeMo Switch qui utilise le réseau WiFi existant pour contrôler les appareils électroniques (télévisions, lampes, chauffages, ventilateurs, etc.), quel que soit l’endroit où vous vous trouvez ; l’ampoule LED Lifx Bulb connectée via WiFi, compatible avec Nest ; le kit LinkHub, incluant des ampoules GE Link et un hub pour gérer à distance les lampes, individuellement ou par groupes, les synchroniser avec d’autres périphériques connectés et automatiser l’éclairage selon l’emploi du temps et le récepteur audio Wifi Cobblestone de Muzo pour diffuser de la musique depuis son smartphone ou sa tablette, via le réseau WiFi.

L’analyse révèle que les mécanismes d’authentification de ces objets connectés peuvent être contournés et donc exposer potentiellement les foyers et leurs occupants à une violation de leur vie privée. Les chercheurs sont parvenus à découvrir le mot de passe pour accéder à l’objet connecté et à intercepter les identifiant et mot de passe WiFi de l’utilisateur. Les failles identifiées par l’équipe de recherche concernent des protocoles non protégés et donc vulnérables, des autorisations et authentifications insuffisantes, un manque de chiffrement lors de la configuration via le hotspot (données envoyées en clair) ou encore des identifiants faibles.

L’IdO pose des problèmes de sécurité spécifiques, et par conséquent, nécessite une nouvelle approche intégrée de la cyber-sécurité domestique, qui passe de la sécurité centrée sur le périphérique à une solution capable de protéger un nombre illimité d’appareils et d’intercepter les attaques là où elles se produisent : sur le réseau. Si des marques comme Philips et Apple ont créé un écosystème verrouillé, l’interopérabilité reste essentielle à ce stade du développement des nouveaux objets connectés. Il est donc plus que temps que les constructeurs prennent en compte nativement la sécurité dans le développement de leurs différents appareils.

Pirater une maison connectée : pour maîtriser nos terminaux, commençons par comprendre leurs données
Tandis que se développent toutes sortes d’objets connectés et que les prix des différents capteurs baissent, l’Internet des Objets (ou IoT) fait son entrée triomphale dans nos quotidiens hyperconnectés. Et si beaucoup ont déjà prédit des milliards de dollars d’investissements et de profits pour ces objets qui intégreront pleinement nos vies d’ici 2050, on a tendance à oublier l’inflation inévitable des bases de données liées à de tels terminaux. Le véritable enjeu réside pourtant dans ces stocks d’informations. Car s’il faut sans doute s’attendre à des problèmes de connectivité des objets eux-mêmes, ce seront surtout les données qui en émaneront qu’il faudra savoir gérer pour tirer le meilleur de l’IoT.

Cela va de l’extraction des données à partir des terminaux, des machines et des plates-formes distantes à l’interprétation des données afin de stimuler la productivité et d’accroître les performances. Que ce soit pour une maison connectée, un terminal portatif ou une solution industrielle, il existe souvent un décalage entre la collecte des nouvelles données et la présentation des informations analysées de manière à ce qu’elles puissent être comprises et explorées dans les moindres détails.

Il existe trois éléments clés pour franchir ces obstacles et apprivoiser l’IoT, comme le confirme Edouard Beaucourt, Directeur Régional France, Suisse Romande et Afrique du Nord de la société Tableau Software..

Pirater une maison connectée : L’IoT doit être souple et intéractif
En matière d’analyse de données, chaque question que nous nous posons par rapport aux données nécessite son propre graphique et sa propre perspective visuelle. Cela est particulièrement vrai pour l’explosion de données provenant des capteurs qui constituent la base de l’IoT. Malheureusement, la plupart des applications de l’IoT sont fournies avec des vues « uniformisées ». Elles répondent à un ensemble de questions prédéterminées, jugées dignes d’obtenir une réponse par un petit groupe « d’experts », que ce soient les spécialistes de la santé à l’origine de FitBit ou les ingénieurs qui ont créé la plate-forme Predix de GE.

Pour exploiter pleinement le potentiel de l’IoT, les outils doivent être bien plus souples et doivent permettre aux utilisateurs de façonner et d’adapter les données de différentes façons, en fonction de leurs besoins ou de ceux de leur organisation. L’interactivité, l’exploration en détail et le partage sont fondamentaux pour rendre les données de l’IoT utiles, sans que cela nécessite un énorme projet autour de ces données. Idéalement, les utilisateurs seront en mesure d’avoir des conversations informelles et approfondies avec leurs données, tout en explorant d’autres données afin de découvrir toutes sortes de changement. Ils pourront parfois même dévoiler des tendances jusqu’alors inconnues.

Par exemple, vous disposez peut-être d’une application IoT qui analyse les données historiques de l’activité d’un moteur, d’une turbine à gaz ou d’une locomotive en panne, et qui détermine les conditions qui provoquent les dysfonctionnements ainsi que la fréquence à laquelle ils sont susceptibles de se produire. Mais comment savoir quelles pièces sont les plus fragiles ? Quelles usines les ont fabriquées ? Et quelle est la date de fabrication ? Ou encore quels fournisseurs ont causé le plus de problèmes ? L’interactivité et la possibilité de partager des informations sont fondamentales pour trouver les réponses à ces questions.

Pirater une maison connectée : L’IoT doit pouvoir intégrer et s’associer à d’autres données
Pour obtenir des réponses, les analyses de données interactives ne suffisent pas : il faut également associer les données IoT à un contexte supplémentaire. Commençons par un exemple concret : vous souhaitez combiner vos données Fitbit pour éventuellement trouver un lien entre votre programme d’exercices et vos cycles de sommeil. Vous vous posez les questions suivantes : Dans quelle mesure mon activité physique de la journée influence-t-elle mes cycles de sommeil ? Mes performances sont-elles meilleures lorsque je dors beaucoup ? Les tableaux de bord natifs de Fitbit vous permettent seulement d’analyser les données d’exercices de façon isolée. Cependant, si vous exportez les données, vous pouvez associer ces informations à d’autres informations, telles que le suivi de vos activités physiques et de vos apports alimentaires, vos mensurations et vos cycles de sommeil. L’exportation des données n’est pas forcément la méthode idéale, mais c’est parfois le seul moyen d’élargir la portée de l’analyse.

Imaginez maintenant que vous fusionnez des données disparates pour obtenir des informations exploitables pour votre entreprise. Les capteurs intégrés aux réacteurs d’avion peuvent aider à déterminer le moment où une opération de maintenance est nécessaire. Cela permettrait d’anticiper les éventuelles défaillances et d’économiser des milliards de dollars. De plus, l’intégration des données de ces capteurs dans d’autres informations peut également révéler les économies réalisées par rapport aux budgets prévus par produit et par région, par exemple.

Pirater une maison connectée : L’IoT doit pouvoir apprendre et se renouveler
L’exportation de données (sachant que ce n’est pas la méthode idéale), nous amène à un dernier point important : nous vivons dans un monde où il est de plus en plus utopique d’avoir des « données parfaites ». Vos données, aussi organisées soient-elles, sont susceptibles d’être stockées dans une source à laquelle vous n’avez pas accès. Elles peuvent également ne pas inclure certains éléments clés qui sont nécessaires pour répondre à vos questions, ou être formatées de telle sorte que leur analyse approfondie devient complexe. Les applications IoT souffrent des mêmes inconvénients, surtout lorsqu’il n’existe aucun consensus sur les normes et les protocoles pour la prise en charge de l’interopérabilité des terminaux.

Toutefois, plutôt que de laisser des données incomplètes ou de mauvaise qualité paralyser notre entreprise, nous devons utiliser ce dont nous disposons et procéder par itération jusqu’à trouver les bonnes solutions. Au fur et à mesure des itérations, vous apprenez à distinguer les données « acceptables » de celles dont la qualité est mauvaise. Les données acceptables suffisent en général à répondre à la plupart des questions, sinon toutes. De plus, comprendre les lacunes de certaines données permet d’améliorer le processus pour les collecter et les traiter. Cela vous aidera à résoudre les problèmes liés aux processus de collecte et d’intégration de vos données. Au final, cela nous aidera tous à apprivoiser l’IoT plus rapidement.

Forte hausse des applications Android malveillantes

Les applications Android malveillantes et les ransomwares dominent le paysage des menaces au 1er trimestre 2016.

La société Proofpoint a publie son Rapport trimestriel sur les menaces, qui analyse les menaces, les tendances et les transformations observées au sein de notre clientèle et sur le marché de la sécurité dans son ensemble au cours des trois derniers mois. Chaque jour, plus d’un milliard de courriels sont analysés, des centaines de millions de publications sur les réseaux sociaux et plus de 150 millions d’échantillons de malwares afin de protéger les utilisateurs, les données et les marques contre les menaces avancées. On apprend, entre autres, que 98 % des applications mobiles malveillantes examinées au 1er trimestre 2016 ont ciblé des appareils Android. Cela demeure vrai en dépit de la découverte médiatisée d’un cheval de Troie pour iOS et de la présence persistante d’applications iOS ou officieuses dangereuses. Les applications Android malveillantes sont de plus en plus nombreuses.

75 % des attaques de phishing véhiculées par des e-mails imposteurs comportent une adresse «répondre à » usurpée afin de faire croire aux destinataires que l’expéditeur est une personne représentant une autorité. Ce type de menaces est de plus en plus mature et spécialisé, et c’est l’un des principaux ciblant les entreprises aujourd’hui, qui leur auraient coûté 2,6 milliards de dollars au cours des deux dernières années selon les estimations.

Applications Android malveillantes

Les ransomwares se sont hissés aux premiers rangs des malwares privilégiés par les cybercriminels. Au 1er trimestre, 24 % des attaques par e-mail reposant sur des pièces jointes contenaient le nouveau ransomware Locky. Seul le malware Dridex a été plus fréquent.

L’e-mail reste le principal vecteur de menaces : le volume de messages malveillants a fortement augmenté au 1er trimestre 2016, de 66 % par rapport au 4ème trimestre 2015 et de plus de 800 % comparé au 1er trimestre 2015. Dridex représente 74 % des pièces jointes malveillantes.

Chaque grande marque analysée a augmenté ses publications sur les réseaux sociaux d’au moins 30 %. L’accroissement du volume des contenus générés par les marques et leurs fans va de pair une accentuation des risques. Les entreprises sont constamment confrontées au défi de protéger la réputation de leurs marques et d’empêcher le spam, la pornographie et un langage grossier de polluer leur message.

Les failles de Java et Flash Player continuent de rapporter gros aux cybercriminels. Angler est le kit d’exploitation de vulnérabilités le plus utilisé, représentant 60 % du trafic total imputable à ce type d’outil. Les kits Neutrino et RIG sont également en progression, respectivement de 86 % et 136 %. (ProofPoint)

Développement rapide des cybermenaces sur mesure

Des cybermenaces régionalisées, avec des langues, des styles et des méthodes de paiement locaux.

Une étude menée par les SophosLabs, de l’éditeur de solution de sécurité informatique éponyme, indique une tendance à l’augmentation, chez les cybercriminels, du ciblage et de la sélection spécifique de certains pays lors de la conception de leurs ransomwares et autres cyberattaques malveillantes. Cette étude intègre des informations émanant de plus d’un million de systèmes de par le monde qui ont été analysées.

Afin d’atteindre davantage de victimes avec leurs attaques, les cybercriminels conçoivent aujourd’hui des spams sur-mesure pour déployer leurs menaces en utilisant un langage, des styles et des méthodes de paiement locaux, pour une meilleure compatibilité culturelle. Les ransomwares sont malicieusement déguisés en authentiques notifications par email, en imitant des logos locaux, pour plus de crédibilité, plus de probabilité d’être cliqués et une meilleure rentabilité pour les cybercriminels. Afin d’avoir la meilleure efficacité possible, ces spams par email imitent par exemple l’agence postale locale, les services des impôts ou de police, les entreprises fournissant l’eau, le gaz, l’électricité, en utilisant des fausses confirmations d’envoi et de remboursement, de fausses amendes pour excès de vitesse, ou encore de fausses factures d’électricité. Une augmentation notable des spams dans lesquels les textes sont mieux orthographiés et ponctués, avec une meilleure structure grammaticale. « Vous devez faire davantage attention pour différencier les faux emails des vrais », déclare Chester Wisniewski, Senior Security Advisor chez Sophos à DataSecurityBreach.fr. « Etre au courant des tactiques et techniques utilisées dans votre région ou pays devient un aspect fondamental de la cybersécurité ».

Les experts ont aussi repéré une tendance nette à l’apparition de différents types de ransomwares qui ciblent des lieux spécifiques. Les différentes versions de CryptoWall frappent en priorité les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, l’Allemagne et la France. TorrentLocker attaque principalement le Royaume-Uni, l’Italie, l’Australie et l’Espagne et TeslatCrypt, quant à lui, sévit au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Canada, à Singapour et en Thaïlande. Les analyses montrent également le TER[1] (Threat Exposure Rates) par pays, sur les 3 premiers mois de 2016. Bien que les économies des pays occidentaux soient une cible principale, leurs TER sont plutôt faibles. Les pays classés avec un TER faible sont la France avec 5.2%, le Canada avec 4.6%, l’Australie avec 4.1%, les Etats-Unis avec 3%, et le Royaume-Uni avec 2.8%. L’Algérie avec 30.7%, la Bolivie avec 20.3%, le Pakistan avec 19.9%, la Chine avec 18.5% et l’Inde avec 16.9%, sont les pays avec les plus forts pourcentages de systèmes exposés à des attaques par malwares. ZATAZ.COM avait été l’un des premiers blog dédié à la protection numérique à annoncer la vente de « kit » pirate de création de ransomware.

« Même le blanchiment d’argent est ciblé géographiquement afin d’être plus lucratif. L’utilisation des cartes de crédit peut s’avérer risquée pour les cybercriminels. Ils ont ainsi commencé à utiliser des méthodes de paiement anonymes sur Internet, afin d’extorquer de l’argent à leurs cybervictimes via les ransomwares », a déclaré Wisniewski à Data Security Breach. « Nous avons pu observer des cybercriminels utiliser les équivalents locaux de cartes de paiement en ligne ou en magasin, telles que la carte prépayée Green Dot MoneyPak chez Walgreens aux Etats-Unis, ou encore Ukash, à présent paysafecard, utilisée dans plusieurs magasins au Royaume-Uni ». L’idée de sélectionner des pays en particulier est aussi ressortie de l’étude comme une tendance forte.

Les cybercriminels programment leurs attaques afin d’éviter certains pays ou certains types de clavier avec un langage particulier. Un phénomène qui apparaît pour plusieurs raisons. Il peut s’agir de la volonté des cybercriminels que ces attaques ne se produisent pas à proximité du point d’envoi, afin d’éviter toute détection. Il peut s’agir aussi d’un sentiment de fierté nationale, ou encore d’une stratégie conspirationniste afin de créer le doute à propos d’un pays en particulier, en l’épargnant lors du lancement de l’attaque.

Les banques sont un bon exemple de l’utilisation par les cybercriminels de malwares ciblant un endroit en particulier pour augmenter leurs gains. L’étude révèle, en effet, comment de manière historique les Trojans et malwares utilisés pour infiltrer les banques ou les institutions financières convergent vers des régions spécifiques :

·         Brazilian Banker Trojans et ses variantes ciblent le Brésil.
·         Dridex est présent davantage aux États-Unis et en Allemagne.
·         Trustezeb se rencontre plus dans les pays germanophones.
·         Yebot est populaire à Hong Kong et au Japon.
·         Zbot est plus répandu aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Japon.

Il existe une véritable industrie artisanale visant à créer des Trojans sur-mesure, prenant pour cible uniquement les banques brésiliennes. Maintenant que les cybercriminels créent des menaces qui semblent vraiment authentiques et qui sont ciblées, il est de plus en plus difficile de reconnaitre les spams malveillants. Les utilisateurs de PC domestiques sont souvent les cibles de telles attaques et doivent protéger leurs systèmes vis-à-vis de ces menaces sophistiquées.

Ransomwares : règles pour ne pas finir chiffré

Le ransomware est un logiciel malveillant qui infecte les équipements connectés, les réseaux et les centres de données. Ces derniers ne peuvent plus être utilisés tant qu’une rançon n’a pas été payée pour débloquer les systèmes infectés. Des attaques qui se sont démultipliées ces derniers mois.

Le ransomware existe depuis au moins 1989, à l’époque où le cheval de troie “PC Cyborg” cryptait des dossiers sur un disque dur et forçait les utilisateurs à payer 189 $ pour les récupérer. Depuis, les attaques de type ransomware sont devenues beaucoup plus sophistiquées, ciblées, et bien sûr lucratives. Même si ce protéger est dès plus simple (réflexion, éducation, anticipation), les attaques ont démontré que les internautes n’étaient toujours pas prêts face à un courriel mystérieux.

L’impact et la toxicité d’un ransomware sont difficiles à évaluer, car de nombreuses sociétés choisissent tout simplement de payer pour récupérer leurs données, une démarche qui n’est pas toujours la plus pertinente. Un rapport portant sur la campagne liée au ransomware Cryptowall v3, datant d’octobre 2015 et réalisé par la Cyber Threat Alliance, estimait que le coût engendré par cette seule attaque d’envergure ressortait à 325 millions de dollars.

Un ransomware utilise des modi operandi différents. Un crypto ransomware peut contaminer un système d’exploitation au point d’empêcher l’équipement de démarrer. D’autres ransomware vont crypter un lecteur ou un ensemble de fichiers et de dossiers. Certaines variantes, particulièrement malveillantes, disposent d’un minuteur qui déclenche la suppression des fichiers jusqu’au paiement de la rançon. Quelle que soit la variante, les ransomware exigent le règlement d’une rançon afin de débloquer ou libérer les systèmes informatiques, fichiers ou données verrouillés ou chiffrés.

Comment est-on infecté ?

Un ransomware peut être inoculé de différentes manières, mais, le plus souvent, il prend la forme d’un fichier infecté joint à un email. Par exemple, aujourd’hui, vous avez peut-être reçu un email prétendument envoyé par votre banque. Il comporte le bon logo, des liens URL vers votre véritable banque et votre nom. Le message vous indique qu’une activité suspecte a été détectée sur votre compte bancaire, et que vous devez installer le fichier joint à l’email afin de vérifier vos codes d’accès à votre compte en ligne. Ces vérifications semblent légitimes, mais il s’agit, en réalité, d’une attaque par phishing.

Vous le savez : aucune banque ne se permettrait d’envoyer un fichier à installer, surtout s’il s’agit de vérifier vos identifiants d’accès bancaire. En réalité, le document joint est vérolé par un ransomware dont l’objectif est de s’installer sur votre système d’exploitation si vous cliquez dessus.

Les documents joints aux emails ne constituent néanmoins pas les seuls leviers de contamination. Le téléchargement “drive-by” en est un autre : l’utilisateur visite un site web infecté et télécharge furtivement un logiciel malveillant qui s’installe à l’insu de l’utilisateur. Le ransomware se propage également via les réseaux sociaux ou les applications web de messagerie instantanée. Enfin, récemment, ce sont des serveurs web vulnérables qui ont été exploités pour servir de point d’entrée vers le réseau d’une entreprise.

Comment ne pas se faire piéger ?

Voici dix conseils pour protéger vos données et celles de votre entreprise des ravages d’un ransomware.

1.       Mettre en place une stratégie de sauvegarde et de restauration. Sauvegardez vos données régulièrement et stockez-les offline, sur un équipement autre que celui que vous utilisez.

2.       Utilisez des outils professionnels de sécurité email et web, capables d’analyser les documents joints aux emails, les sites web visités, les fichiers infectés par des logiciels malveillants, et qui peuvent bloquer des publicités potentiellement dangereuses, ainsi que l’accès à des sites et réseaux sociaux qui ne présentent aucun intérêt dans le cadre du travail. Ces outils doivent intégrer les fonctionnalités d’une sandbox de manière à ce qu’un fichier, nouvellement identifié ou non reconnu, puisse être exécuté et analysé dans un environnement sécurisé et cloisonné.

3.       Faites en sorte que vos systèmes d’exploitation, équipements et logiciels soient patchés et à jour.

4.       Assurez-vous que vos équipements, antivirus réseau, systèmes de prévention d’intrusion et outils antimalware bénéficient des mises à jour les plus récentes.

5.       Si possible, utilisez une liste d’applications qui empêchera les applications non conformes d’être téléchargées ou exécutées.

6.       Segmentez votre réseau en zones de sécurité, pour empêcher une infection présente dans une zone de se propager à d’autres.

Établissez et appliquez des autorisations et privilèges d’accès, de manière à ce qu’un nombre restreint d’utilisateurs présente le potentiel de contaminer les applications métiers, les données ou les services critiques.

8.       Établissez et mettez en vigueur une politique de sécurité qui va encadrer le BYOD (Bring your Own Device), afin d’inspecter et de désactiver les dispositifs non conformes à vos exigences de sécurité (absence d’anti-malware, signatures antivirales périmées, systèmes d’exploitation non patchés, etc.).

9.       Déployez des outils d’analyse post-incident pour analyser, suite à une attaque, l’origine de la menace, le délai de présence (et donc de nocuité) du logiciel malveillant au sein de votre environnement, la suppression réelle de la menace de chaque équipement et garantir que cette mésaventure ne peut se reproduire.

10.   ESSENTIEL: ne comptez PAS sur vos collaborateurs pour assurer la sécurité de votre entreprise. Même s’il est important de les sensibiliser davantage à la sécurité aux travers de formations (afin qu’ils apprennent à ne pas télécharger de fichiers, cliquer sur des pièces jointes à des emails suspects ou sur des liens internet non sollicités). L’être humain reste le maillon faible de votre chaîne de sécurité, et vous devez en tenir compte.

En effet, pour nombre de vos collaborateurs, cliquer sur des documents joints et faire des recherches sur Internet font partie de leur travail. Il est difficile d’être toujours méfiant. D’autre part, les attaques de type phishing sont devenues très convaincantes. Une attaque par phishing ciblée se sert de données disponibles en ligne et de profils sur les réseaux sociaux pour personnaliser son approche. Notons également qu’il est humain de cliquer naturellement sur une facture inattendue à régler, ou sur un message d’alerte provenant de votre banque. Enfin il ressort de nombreuses études que les utilisateurs ont le sentiment qu’assurer la sécurité est le travail de quelqu’un d’autre, mais certainement pas le leur.

Que faire si vous êtes contaminé ?

Si vous disposez d’une sauvegarde récente de vos données : vous pouvez effacer le contenu de votre équipement et procéder à la restauration.

1. Signalez le délit

Une recherche rapide en ligne vous mènera vers le site où signaler les cybercrimes dans votre pays ou région. En Europe, vous pouvez localiser le site de signalement des cybercrimes de votre pays à cette adresse.

2. Payer une rançon ne constitue pas une garantie

Payer une rançon ne garantit pas la restitution des fichiers. Les escrocs, en revanche, perçoivent les fonds et, dans certains cas, disposent des informations bancaires de leur victime. De plus, décrypter des fichiers ne signifie pas que le phénomène de contagion lié au logiciel malveillant a été éradiqué.

3. Faites appel à des experts

De nombreux systèmes d’exploitation, logiciels et solutions de sécurité sont fournis pas des acteurs qui comptent dans leurs équipes des experts capables de vous prodiguer des conseils sur la manière de réagir en cas d’infection. Des sociétés de services peuvent également vous proposer de réaliser des expertises post-incident et accélérer la reprise suite à un tel sinistre.

4. Prévoyez un plan B

Que faire si vos systèmes informatiques ou réseaux sont indisponibles ? Disposez-vous d’un plan de secours ? Pouvez-vous assurer le bon déroulement des opérations, même en mode restreint, pendant le processus de restauration ? Connaissez-vous le coût horaire subi par votre entreprise en cas d’indisponibilité système ? Ce coût est-il intégré à votre budget informatique ? Autant d’informations qui doivent être prises en compte dans votre politique de sécurité.

Bref, la cybercriminalité est une entreprise à but lucratif générant des milliards de revenus. Avec le même objectif que la plupart des entreprises, les cybercriminels sont très motivés quand il s’agit de trouver des moyens de s’enrichir. Mais contrairement aux entreprises, la fin justifie les moyens. Les cybercriminels misent sur des subterfuges, l’extorsion de fonds, des attaques, des menaces et des techniques d’ingénierie sociale pour accéder à vos données critiques et vos ressources.

Le ransomware n’est guère nouveau mais son récent essor, sa sophistication et sa rapidité de frappe soulignent une tendance orientée à la hausse et une volonté d’identifier de nouveaux moyens d’escroquer les particuliers et les entreprises qui sont en ligne.

Maintenant, plus que jamais, la sécurité n’est pas juste un élément à rajouter à votre métier. Elle est devenue indispensable pour mener vos opérations. Faites en sorte d’établir des partenariats avec des experts en sécurité qui comprennent que la sécurité ne se résume pas à activer un boîtier dans un centre de données. Il s’agit, au contraire, d’un ensemble de technologies intégrées et collaboratives, associé à une politique de sécurité efficace et à une approche par étapes qui prend en compte les phases de préparation, de protection, de détection, de réaction et d’apprentissage.

Les solutions de sécurité doivent pouvoir partager leurs informations de veille sur les menaces et neutraliser rapidement toute menace à l’échelle de votre environnement multisite. Elles doivent être intégrées au cœur de votre réseau et vous protéger de manière transparente et sur le long terme, à mesure que votre réseau évolue et se développe. Ces solutions doivent savoir s’adapter rapidement lorsque de nouvelles menaces apparaissent et, bien sûr, ne pas ralentir vos activités métiers au quotidien. (Guillaume Lovet, expert en cybercriminalité chez Fortinet)

Patch Tuesday – Mai 2016

Un mois de Mai avec un Patch Tuesday parmi les plus intenses depuis un moment en raison des menaces 0-Day qui y sont traitées et de leur ampleur potentielle.

Microsoft et Adobe publient les mises à jour de sécurité, mais avant de rentrer dans les détails des mises à jour de mai (17 en tout), rappelons l’urgence d’une autre vulnérabilité qui vous a peut-être échappée. Le célèbre programme Open Source ImageMagick est actuellement la cible d’une attaque active sur Internet. La vulnérabilité CVE-2016-3714 (renommée ImageTragick) permet d’exécuter du code à distance (RCE) via le l’envoi d’images. Pour l’instant, aucun patch n’est disponible, mais une solution de contournement a été publiée pour neutraliser les attaques en cours. Nous vous recommandons de faire comme les pirates, c’est-à-dire de scanner votre infrastructure pour rechercher des occurrences d’ImageMagick puis d’appliquer cette solution de contournement dans le fichier policy.xml. C’est ce que j’ai immédiatement fait sur mes sites, même si je n’utilise ImageMagick qu’en mode ligne de commande pour créer des vignettes. À noter que ces deux dernières semaines la solution de contournement s’est enrichie et qu’il est donc intéressant de la recharger si vous l’avez déjà appliquée.

Revenons aux mises à jour de Microsoft et d’Adobe publiées pour résoudre les vulnérabilités actuellement attaquées de manière active avec au total 17 bulletins pour colmater plus de 100 failles logicielles.

Tout en haut de notre liste des priorités figure la mise à jour pour Internet Explorer (MS16-051) qui résout une vulnérabilité de type RCE critique, en l’occurrence CVE-2016-0189 qui est actuellement sous le feu d’attaques. Cette vulnérabilité est située dans le moteur JavaScript et, dans Vista et Windows 2008, le moteur est distinct du navigateur. Donc, si vous exécutez ces variantes de Windows (seulement 2% fonctionnent encore sous Vista), vous devez installer MS16-053.

Vient ensuite APSA16-02, un avis de sécurité Zero-Day pour Adobe Flash. Aucun correctif n’est encore disponible, il est important de surveiller l’évolution de la situation. Adobe devrait publier une nouvelle version de Flash d’ici la fin de cette semaine. La vulnérabilité en question nommée CVE-2016-4117 fait actuellement l’objet d’attaques à l’aveugle.

Nous vous suggérons de commencer par traiter ces trois vulnérabilités avant de traiter d’autres problèmes. Pour la suite des bulletins, vous devriez vous concentrer sur :

MS16-054 pour Office qui résout deux vulnérabilités critiques au sein du format de fichier RTF. Elles peuvent être déclenchées via le volet d’aperçu d’Outlook sans que vos utilisateurs cliquent sur le fichier malveillant. Je vous r ecommande d’utiliser la fonction de blocage de fichiers pour supprimer RTF des formats de fichiers que vous acceptez, ce qui renforcera un peu votre protection et vous fera gagner du temps pour résoudre pleinement ce problème.

MS16-052 pour le navigateur Microsoft Edge sous Windows 10. Ce bulletin traite quatre vulnérabilités critiques, soit un peu moins que pour l’ancien navigateur Internet Explorer avec le bulletin MS16-051, sachant qu’aucune de ces failles ne fait l’objet d’une attaque directe.

MS16-055, un patch pour le sous-système graphique de Windows. S’agissant d’une vulnérabilité dans l’interface GDI, les vecteurs d’attaque peuvent provenir du Web et de documents. Les versions Windows affectées vont de Vista à Windows 10.

MS16-057 pour le shell Windows. Ce bulletin résout une vulnérabilité critique dans l’interface utilisateur au cœur de Windows, elle permet à un attaquant d’exécuter du code distant sur le système

MS16-062 pour les pilotes du noyau Windows. Toutes ces vulnérabilités sont locales mais du même type que celui utilisé par les attaquants pour élever leurs privilèges après s’être introduits dans le système.

Les bulletins MS16-056 et MS16-059 pour le Journal Windows et Windows Media Center traitent des vulnérabilités au sein de formats de fichier utilisés par ces applications. Si vous utilisez ces programmes, soyez vigilants car les vulnérabilités sont assez fréquentes et des attaquants finiront par découvrir ces nouvelles possibilités d’attaque un jour à l’autre. En raison de sa similarité avec MS15-134 (supporté dans Metasploit), il y a des chances pour que le bulletin MS16-059 figure très bientôt dans les boîtes à outils pour pirates.

MS16-058 pour IIS. Si vous exécutez IIS comme serveur Web, intéressez-vous à ce bulletin s’il y a des risques que des attaquants obtiennent les privilèges requis pour accéder à vos systèmes

APSB16-14 pour Adobe Reader, la mise à jour bimensuelle gère 92 vulnérabilités et expositions CVE différentes. (Qualys)

Facebook is watching you : système biométrique efficace

Depuis 2010, Facebook propose à ses utilisateurs un système de reconnaissance faciale qui permet de gagner du temps dans le « taguage » des personnes qui sont sur les photos. Sous couvert d’une nouvelle fonctionnalité, c’est un véritable dispositif biométrique qui a été mis en œuvre car il permet d’identification d’un individu à partir d’une simple photographie de son visage.

En Californie, trois utilisateurs ont reproché au réseau social n°1 d’avoir « secrètement et sans leur consentement » collecté des « données biométriques dérivées de leur visage ». Ces plaintes ont été jugées recevables par le juge James Donato qui « accepte comme vraies les allégations des plaignants » et juge « plausible » leur demande.

Au sein de l’Union européenne, le danger a rapidement été perçu s’agissant du système de reconnaissance faciale de Facebook qui l’a suspendu en 2012. Mais aux Etats-Unis, bien moins vigilants, cette fonctionnalité a perduré et il apparait bienvenu que la Justice y réagisse enfin. Facebook a constitué des profils qui répertorient les caractéristiques du visage de ses utilisateurs, leur cercle d’amis, leurs goûts, leurs sorties, etc. Avec plus de 3 milliards d’internautes dans le monde, cela revient à ce qu’environ 28% de la population ait un double virtuel rien que sur Facebook.

Facebook is watching you : Reconnaissance faciale, intelligence artificielle et atteinte aux libertés
Eu égard à leur grand potentiel discriminatoire, les données biométriques sont strictement encadrées par la loi du 6 janvier 1978 puisque d’après son article 25, une autorisation préalable de la Commission nationale de l’informatique et des libertés est indispensable pour  mettre en œuvre des « traitements automatisés comportant des données biométriques nécessaires au contrôle de l’identité des personnes ». Cela regroupe l’ensemble des techniques informatiques qui permettent d’identifier un individu à partir de ses caractéristiques physiques, biologiques, voire comportementales.

Les conditions générales d’utilisation de Facebook ne sont pas donc pas conformes à la législation française sur les données personnelles, notamment s’agissant de la condition de consentement préalable, spécifique et informé au traitement des multiples données à caractère personnel collectées. Mais le géant de l’internet ne répond qu’à l’autorégulation. Par opposition à la règlementation étatique, la régulation n’entend prendre en compte que la norme sociale, c’est-à-dire l’état des comportements à un moment donné. Si la norme sociale évolue, alors les pratiques de Facebook s’adapteront.

Vers une remise en cause mondialisée des abus de Facebook ?
L’affaire pendante devant les Tribunaux met en lumière le manque de réactivité des américains face aux agissements de Facebook. C’est seulement au bout de 5 années que la Justice s’empare de la question des données biométriques à l’initiative de simples utilisateurs, alors même qu’une action de groupe à l’américaine d’envergure aurait pu être engagée pour mettre sur le devant de la scène les abus de Facebook.

Néanmoins, « mieux vaut tard que jamais » et l’avenir d’une décision répressive  ouvre la porte vers de nouveaux horizons pour l’ensemble des utilisateurs. En effet, Facebook prend comme modèle pour toutes ses conditions générales d’utilisation à travers le monde la version américaine de « licencing ». Plus Facebook se verra obligé dans son pays natal à évoluer pour respecter les libertés individuelles des personnes inscrites, plus on s’éloignera du système tentaculaire imaginé par Mark Zuckerberg qui n’est pas sans rappeler celui imaginé par Georges Orwell dans son roman 1984.

Par Antoine CHERON, avocat associé, est docteur en droit de la propriété intellectuelle, avocat au barreau de PARIS et au barreau de BRUXELLES et chargé d’enseignement en Master de droit à l’Université de Assas (Paris II). Il est le fondateur du cabinet d’avocats ACBM.

Les cybers attaques ont un impact réel sur la confiance des consommateurs

Une enquête menée par le cabinet d’études VansonBourne à l’initiative de FireEye auprès d’un panel représentatif de 1000 consommateurs français, révèle que les cyber attaques de grande ampleur qui se sont produites en 2015 ont affecté durablement la confiance des consommateurs envers les grandes marques.

Les résultats de l’enquête ont mis en évidence une inquiétude grandissante du public directement liée à la perception d’un manque d’intérêt des directions générales pour la protection des données, plus des trois quarts (77%) des consommateurs déclarant être prêts à stopper leurs achats auprès d’une entreprise si une cyber attaque révélait une négligence de la part des dirigeants sur la protection des données. Cette négligence des dirigeants est d’ailleurs jugée plus grave que si la faille de sécurité est simplement due à une erreur humaine, seules 53% des personnes interrogées évoquant cette raison pour stopper leurs achats.

Les conclusions de l’enquête révèlent également l’impact financier potentiel sur le long terme des vols de données pour les grandes marques, 54% des consommateurs déclarant qu’ils engageraient des poursuites judiciaires contre les entreprises si leurs données personnelles étaient volées ou utilisées à des fins criminelles à la suite d’une cyber attaque. 71% des consommateurs indiquent également qu’ils divulgueront à l’avenir moins d’informations personnelles aux marques avec lesquelles ils sont en relation, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les ventes de beaucoup d’entreprises qui exploitent les donnes de leurs clients pour optimiser leur marketing.

Richard Turner, President EMEA de FireEye, a déclaré : « Les cyber attaques et les vols de données se sont multipliés dans l’actualité au cours de l’année écoulée, et les entreprises françaises n’ont pas toutes été épargnées. Les dirigeants des entreprises concernées ont dû réagir immédiatement pour limiter les pertes financières directes, en offrant des ristournes ou d’autres compensations aux consommateurs ». Mais cette enquête montre que les pertes financières dues à un vol de données s’étendent longtemps après que l’attaque initiale ait eu lieu. Elle met en lumière le « coût caché » des cyber attaques sur les entreprises, avec des consommateurs moins enclins à acheter auprès d’organisations réputées négligentes en matière de sécurité, et de plus en plus tentés d’engager des poursuites contre des fournisseurs si leurs données tombent en de mauvaises mains.

Les conclusions de cette enquête sur la confiance des consommateurs montrent que les perceptions négatives du public pour les marques attaquées peuvent persister longtemps après qu’elles aient quitté l’actualité, et que de plus en plus de consommateurs affectés par les vols de données pointent du doigt les responsables tout en haut de l’échelle. Il y a là des leçons importantes à retenir pour les directions générales, qui commencent à comprendre pourquoi elles doivent jouer un rôle plus actif dans la cyber sécurité. Il est également intéressant de voir dans ces résultats que les consommateurs accordent de plus en plus d’importance à la sécurité des données et gardent cet aspect à l’esprit lors de leurs décisions d’achat. Alors que la sécurité des données a été trop souvent considérée par le passé par les entreprises comme un simple centre de coût, elle représente désormais pour elles une opportunité d’attirer de nouveaux clients qui veulent avoir l’assurance que leurs données seront en sécurité. »

Les principales conclusions de l’enquête sur la confiance des consommateurs

·         Plus de la moitié des consommateurs interrogés (53%) déclarent prendre la sécurité de leurs données personnelles en considération lorsqu’ils achètent des produits et services.

·         71% des consommateurs interrogés divulgueront dans l’avenir moins de données personnelles aux organisations qui leur fournissent des produits et des services, en conséquence des cyber attaques majeures qui ont eu lieu l’année dernière.

·         Près de la moitié (42%) des consommateurs seraient prêts à payer plus un fournisseur de service garantissant une meilleure sécurité des données.

·         54% des consommateurs déclarent qu’ils engageraient des poursuites judiciaires contre leurs fournisseurs de produits et services si leurs données personnelles étaient volées ou utilisées à des fins criminelles à la suite d’une cyber attaque.

·         13% des personnes interrogées déclarent que la sécurité de leurs données personnelles est désormais leur principale préoccupation lorsqu’elles achètent des produits et services.

·         38% des consommateurs déclarent que les cyber attaques de grande ampleur qui se sont produites l’année dernière ont eu un impact négatif sur leur perception de la réputation des entreprises attaquées, tandis que 30% d’entre eux déclarent que ces cyber attaques ont dégradé la réputation de toutes les entreprises auprès desquelles elles font leurs achats.

·         21% des personnes interrogées qui ont eu connaissance des cyber attaques de l’année passée considèrent que la communication des dirigeants des entreprises concernées a été mauvaise ou très mauvaise.

·         L’enquête a également révélé que 93% des personnes interrogées s’attendraient à être informées dans les 24 heures si leur fournisseur de service était victime d’une attaque susceptible de compromettre leurs données. La nouvelle directive européenne GDPR (General Data Protection Regulation) imposant que les autorités soient informées d’un vol de données dans les 72 heures, ceci montre que les consommateurs sont encore plus stricts dans leurs exigences, 68% d’entre eux s’attendant même à être informés immédiatement.

Vivre et mourir à travers le regard des autres : Suicide en direct sur Périscope

Suicide en direct sur Périscope – Le grand public a découvert l’application Periscope après la médiatisation de la vidéo du footballeur de l’équipe de France Serge Aurier insultant Laurent Blanc en réponse à des questions posées par des internautes. Cette application permet en effet de retransmettre en direct ce qu’on filme et les autres utilisateurs peuvent commenter tout autant en direct ce qu’ils voient, et c’est un suicide ils ont pu assister ce mardi 10 mai.

Après avoir annoncé qu’elle allait faire quelque chose de choquant et demandé aux mineurs de ne pas regarder -ce qui a dû en attirer plus d’un- une jeune femme a annoncé avoir été violée et a désigné nommément de son agresseur. Afin de faire passer selon ses dires « un message », elle s’est ensuite jetée sous un RER C en direct sous les yeux d’une centaine d’utilisateurs. Elle avait moins de 20 ans.

Cela s’est produit vers 16h30 à la gare d’Egly en Essonne. La jeune femme avait quelques minutes auparavant annoncé son geste à l’un de ses proches par sms. Ce dernier comme les ‘’spectateurs’’ n’ont rien pu faire, si ce n’est appeler les pompiers qui ont ramassé le téléphone puis retiré sa batterie pour mettre fin à la vidéo. Le téléphone a été saisi par les enquêteurs d’une brigade de recherche et une enquête a été ouverte par le parquet d’Evry et de nombreuses personnes appellent à la fermeture de l’application via les réseaux sociaux.

Suicide en direct sur Périscope : l’illustration tragique des dérives de l’exposition de soi sur les réseaux
Comment a-t-on pu en arriver là ? Quel a pu être le raisonnement de cette jeune fille ? Elle a affirmé dans une de ses vidéos que « tant qu’on ne tape pas dans la provoc’ les gens de comprennent pas ». Elle a donc estimé que le seul moyen d’exprimer sa détresse due au viol dont elle aurait été victime était de partager son suicide avec des inconnus. Se jeter sous un RER est malheureusement devenu courant chez les jeunes, comme l’avais montré le suicide de deux élèves de Polytechnique en février et mars 2016.

Récemment les médias ont dénoncé une nouvelle mode consistant à tabasser un inconnu dans la rue de manière totalement gratuite et aléatoire, et ce en direct sur Periscope. Cette application tend à devenir le moyen de communication privilégié des comportements les plus noirs de notre société. Est-ce que le suicide de cette jeune femme va être une source d’inspiration pour d’autres personnes ? Nous ne l’espérons pas et plaidons en faveur d’une fermeture préventive de l’application devenue malgré elle malsaine.

L’éthique douteuse de Baidu mise en lumière après la mort d’un internaute
Baidu a été fondé en 2000 et est aujourd’hui le plus grand moteur de recherche Chinois, ce qui en fait le 5ème site le plus consulté au monde. A l’instar de Google avec son système AdWords, Baidu se finance grâce à la sponsorisation des liens internet. Or, les publicités médicales représentent environ 20% des revenus de son moteur de recherche. Début janvier, on a découvert que Baidu avait supprimé les messages négatifs de la part d’internautes de forums de santé sur des contenus sponsorisés de médicaments et hôpitaux. Ce n’était que les prémices d’une dénonciation des pratiques commerciales du groupe par l’autorité de régulation administrant l’internet chinois, la CAC.

Les dérives de l’utra-sponsorisation en matière médicale
Wei Zewi, un étudiant chinois de 21 ans diagnostiqué d’une forme rare de cancer a fait une recherche sur Baidu concernant sa maladie et les premiers résultats ont mis en évidence une immunothérapie expérimentale par un hôpital pekinois. Ce traitement très onéreux s’est révélé totalement inefficace et, avant de mourir, le jeune homme a écrit une lettre accusant Baidu de tromper ses usagers en classant les résultats selon les recettes publicitaires. L’émotion qu’il a suscité sur les réseaux sociaux a attiré l’attention des médias et autorités, jusqu’à faire dégringoler le cours du groupe chinois à la Bourse de New York.

L’enquête du régulateur de l’internet chinois révèle que « le mécanisme utilisé par Baidu pour classer les résultats dépend de façon excessive du prix payé et les contenus sponsorisés ne sont pas clairement signalés ». La CAC insiste sur le fait que ce système « influence l’impartialité et l’objectivité des résultats obtenus et contribue facilement à induire en erreur les internautes ». Ces remarques sont vraies dans tous les secteurs, mais les conséquences peuvent-être particulièrement désastreuses en matière médicale comme l’a montré le cas Wei Zewi. Ainsi, sans être des professionnels de la santé, on peut dire que les moteurs de recherche devraient respecter d’eux-mêmes une forme d’éthique médicale vis-à-vis de ses internautes malades.

Enfin une remise en cause du modèle économique biface des moteurs de recherche gratuits ?
Suite à cette affaire, Baidu a pris divers engagements. Il a assuré avoir supprimé les résultats sponsorisés de la part de plus de 2500 établissement médicaux ou entreprises de santé et a annoncé la mise en place d’un fonds d’indemnisation des usagers victimes de résultats publicitaires trompeurs de l’équivalent de 135 millions d’euros. De manière plus concrète, Baidu s’est engagé à signaler ostensiblement les contenus sponsorisés à l’aide de marqueurs et avertissements et les limitera à 30% de chaque page de résultat affiché.

Le modèle économique de Baidu est dit « biface » car on a d’un côté les internautes, qui ne payent pas et de l’autre coté les annonceurs, qui eux payent pour être mis en avant. Cette seconde face finance le moteur de recherche à concurrence de 84% du chiffre d’affaire. C’est donc de manière indirecte que les usagers de Baidu, Google, Ebay et de la multitude d’autres sites en apparence gratuits peuvent prendre le statut de consommateur. Ce statut permettrait aux internautes d’être protégés plus efficacement contre les abus des moteurs de recherche et de leurs partenaires annonceurs pour les inciter à se tourner vers tel ou tel produit ou service.

Mais le droit de la consommation ne s’est pas encore à proprement parler emparé de la question du modèle biface et de ses conséquences pour les internautes-consommateurs. Par exemple, le cheval de troie des attaquants du service AdWords de Google devant la Cour de justice de l’Union Européenne le 23 mars 2010 a été le droit des marques et la lutte contre la contrefaçon sur internet. Les mésaventures de Baidu catalyseront peut-être une prise de conscience collective des risques liés à l’influence des résultats de recherche sur les choix de consommation des internautes, particulièrement concernant leur santé.

Antoine CHERON, avocat associé, est docteur en droit de la propriété intellectuelle, avocat au barreau de PARIS et au barreau de BRUXELLES et chargé d’enseignement en Master de droit à l’Université de Assas (Paris II). Il est le fondateur du cabinet d’avocats ACBM (http://www.acbm-avocats.com)

Renforcer la cybersécurité des organismes financiers

La société financière SWIFT a publié très récemment un communiqué visant à sensibiliser ses 11 000 banques clientes à relever le niveau de sécurité lors de l’utilisation de leur système de transfert. Cette recommandation fait suite à la cyberattaque perpétrée contre la Banque Centrale du Bangladesh (BCB) ayant conduit au vol de 81 millions de dollars via un système de transfert de fonds Swift.

Dans ce contexte de sensibilisation accrue et de transformation digitale des entreprises, les cyberattaques perpétrées contre les organismes financiers démontrent le besoin global de revoir la place de la sécurité dans les stratégies des organismes financiers et des entreprises, aux plus hauts niveaux de ces dernières. C’est d’autant plus essentiel à l’heure où les dommages collatéraux tels que l’impact sur le cours de la bourse et sur les investissements semblent inévitables.

Jean-François Pruvot, Regional Director France chez CyberArk, commente à Data Security Breach : « La cybersécurité doit irrévocablement être considérée comme une priorité par les entreprises car les répercussions immédiates d’une faille de sécurité concernent directement, et en premier lieu, leurs dirigeants qui sont porteurs de ces questions et sont donc tenus pour responsables du moindre incident. Dans le cas d’une cyberattaque de grande ampleur, cela aboutit la plupart du temps au renvoi ou à la démission quasi immédiate du PDG, comme ce fût le cas, par exemple, de la Banque Centrale du Bangladesh. Des mesures souvent radicales qui s’expliquent par des arguments économiques et stratégiques« .

D’un point de vue économique, les cybermenaces doivent aujourd’hui être considérées comme un risque systémique. En effet, les attaques contre les organisations financières impactent directement les investissements et le cours de la bourse, ce qui contribue à inciter les agences de notation et les organismes de contrôles financiers, qui jusqu’à présent ne prenaient pas en compte le risque cyber dans leurs analyses, à l’intégrer de plus en plus, à l’instar d’analystes financiers tels que Moody’s. L’adoption de cette démarche anticipative leur permet entre autres d’éviter que les investisseurs ne se retournent contre eux dans le cas d’un décrochage boursier causé par une cyberattaque.

Relever le niveau de sécurité

Par ailleurs, dès lors que les investissements et/ou le cours de la bourse sont impactés, les organisations doivent prendre conscience de l’effet « boule de neige » d’une cyberattaque, d’un point de vue stratégique. En effet, en attaquant l’entreprise, elle touche en premier lieu la direction, suivi du comité de direction et par extension atteint le conseil d’administration. Cela conduit à la nécessité de développer en amont un plan d’urgence, tenant compte des répercussions sur l’image et la réputation, pour faire face à l’éventualité d’une cyberattaque. Mais ce qui aura le plus de poids est sa manière d’appréhender une telle crise auprès de ses clients, partenaires et investisseurs et surtout sa capacité à recouvrer le business suite à une compromission. Par exemple, le renvoi effectif d’un dirigeant, ou sa démission, reste à l’heure actuelle quasiment inévitable car il démontre une volonté de l’entreprise d’aller de l’avant et de ne pas reproduire les mêmes erreurs : il envoie un message de renouveau à l’opinion.

Cependant, avant d’en arriver là, les hauts dirigeants, qui ont en majorité pris conscience de la menace du risque lié à la cybersécurité, doivent à présent s’atteler sérieusement à la mise en place et au verrouillage d’un plan de sécurité de l’information au sein de leur organisation, et ce, au-delà des investissements financiers dans les technologies. Pour y parvenir, ils doivent indiscutablement impliquer l’ensemble des départements de l’entreprise afin d’adresser à l’unisson, et en priorité, le problème central des pirates informatiques qui trouveront le moyen de s’introduire dans le périmètre de sécurité, et de détourner et d’abuser d’identifiants afin d’accéder à des informations sensibles ou de perpétrer des transactions frauduleuses dont les conséquences risquent de marquer l’organisme au fer rouge pour de longues années.

7 ans de prison et 750000€ d’amende pour les réseaux de contrefacteurs en France

Vêtements, produits de luxe, dvd, films, albums de musique… Les réseaux de contrefacteurs en bande organisée, comme un portail diffuseur de liens torrents reliés à des copies illicites risquent 7 ans d’emprisonnement et 750.000€ d’amende.

L’Union des Fabricants (Unifab), association française de lutte anti-contrefaçon qui œuvre depuis plus de 140 ans pour la protection et la promotion du droit de la propriété intellectuelle, et ses 200 entreprises adhérentes issues de tous les secteurs d’activité, se félicitent de l’adoption en Commission Mixte Paritaire (CMP) de l’amendement concernant l’aggravation des sanctions en matière de contrefaçon en bande organisée, portant les peines encourues pour les contrefacteurs, de 5 ans et 500.000€,  à 7 ans d’emprisonnement et 750.000€ d’amende.

Les discussions dans le cadre du projet de loi lutte contre le terrorisme, entamées à l’Assemblée Nationale et poursuivies au Sénat, ont abouti à une véritable avancée,  dans la protection des œuvres de l’esprit qui sont, il est important de le rappeler, les piliers de la tradition, du savoir-faire, de l’économie, de la création, et de la sécurité des consommateurs.

Réseaux de contrefacteurs

Cette disposition, qui demeure à l’adoption finale et définitive du texte, s’inscrit dans la droite ligne des 10 recommandations formulées par l’Unifab à l’occasion de la sortie de son rapport sur le lien direct entre « contrefaçon et terrorisme » remis officiellement au Ministre des Finances et des Comptes Publics M. Michel Sapin le 28 janvier dernier.

« Aujourd’hui nous célébrons une véritable et authentique victoire, une avancée spectaculaire, qui provoquera une réelle prise de conscience dans l’application des peines à leur plus juste niveau. Je ne peux que féliciter et remercier les acteurs majeurs de cette initiative, et particulièrement le président du Comité National Anti-Contrefaçon (CNAC) et Sénateur des Français à l’étranger M.Richard Yung, qui, grâce à un engagement sans faille a permis de réévaluer le cadre répressif de la propriété intellectuelle pour être en phase avec l’échelle des peines des délits similaires… » déclare Christian Peugeot, Président de l’Unifab.

Alors que la France, leader en matière de protection des droits de propriété intellectuelle, renforce son système répressif concernant les activités liées aux réseaux de contrefacteurs, le tribunal populaire de Putuo, à Shanghai vient de condamner un revendeur, sur une célèbre plateforme chinoise de e-commerce, à fermer sa boutique en ligne et à cesser d’utiliser frauduleusement la marque « Bonpoint ». Le contrefacteur a été condamné à payer 35.000 yuans, et, fait surprenant, à exprimer publiquement ses excuses dans le journal local Xinmin.

Pirate de données bancaires arrêté en Pologne

Un pirate de données bancaires Polonais, recherché depuis 6 mois, arrêté après avoir volé plus de 100.000 €. Il en avait 800.000 en réserve.

Selon les autorités polonaises, Mateusza C., un internaute de 35 ans originaire de Varsovie, est accusé de piratage bancaire. Lui et un complice [Polsilverem], ce dernier a été arrêté en octobre 2015, auraient réussi à s’infiltrer dans des banques locales pour orchestrer des virements illicites. 100.000 euros ont pu être dérobés et transformés en bitcoin, la crypto monnaie. Les pirates avaient encore la main sur 800.000 euros qu’ils n’ont pu transférer. Connu sur la toile sous le pseudonyme de Pocket, le pirate risque 10 ans de prison. Pendant ce temps, en Russie, le gouvernement de Vladimir Poutine se penche à punir les utilisateurs « malveillants » de Bitcoin. Des peines d’amendes et de prisons sont proposés dans une loi qui doit être votée le mois prochain.

Google s’ouvre les portes de centaines de milliers de dossiers de santé

Un accord signé entre Google et le National Health Service (NHS) britannique va permettre à Google d’accéder à plus de 1,6 millions de dossiers médicaux.

Le National Health Service (NHS) est le système de la santé publique du Royaume-Uni. Sa mission, permettre aux britanniques de se soigner dans les meilleures conditions. Quatre NHS régissent le système de santé publique des Écossais, Britanniques, Irlandais et Gallois. Les sujets de sa gracieuse majesté vont adorer apprendre que le NHS a signé un accord avec une filiale de Google, DeepMind. Finalité de ce partenariat, comprendre la santé humaine. Sauf qu’il semble que ce contrat passé en 2014 vient de prendre une nouvelle tournure plus intrusive.

DeepMind a dorénavant un accès complet à 1,6 millions de dossiers de patients britanniques. Des dossiers de patients passés par les trois principaux hôpitaux de Londres : Barnet, Chase Farm, et le Royal Free. En février, la filiale de Google dédiée à l’intelligence artificielle a indiqué avoir mis en place une application appelée Streams. Elle est destinée à aider les hôpitaux à surveiller les patients atteints de maladie rénale. Cependant, il vient d’être révélé que l’étendue des données partagées va beaucoup plus loin et inclut des journaux d’activité, au jour le jour, de l’hôpital (qui rend visite au malade, quand…) et de l’état des patients.

Les résultats des tests de pathologie et de radiologie sont également partagés. En outre, DeepMind a accès aux registres centralisés de tous les traitements hospitaliers du NHS au Royaume-Uni, et cela depuis 5 ans. Dans le même temps, DeepMind développe une plate-forme appelée Rescue Patient. Le logiciel utilise les flux de données de l’hôpital. Des informations qui doivent permettre de mener à bien un diagnostic. New Scientist explique que l’application compare les informations d’un nouveau patient avec des millions d’autres cas « Patient Rescue pourrait être en mesure de prédire les premiers stades d’une maladie. Les médecins pourraient alors effectuer des tests pour voir si la prédiction est correcte« .

Générer un mot de passe indéchiffrable, possible ?

A l’occasion de la Journée du Mot de Passe, les meilleurs conseils aux utilisateurs pour éviter que leurs codes secrets ne soient découverts.

Le 5 mai était la Journée Mondiale du Mot de Passe. Une idée marketing lancée par des éditeurs de solution de sécurité informatique. Pour marquer cette date d’une pierre blanche, plusieurs éditeurs ont analysé les habitudes des utilisateurs. Avast Software par exemple propose des recommandations pour créer et protéger des mots de passe indéchiffrables.

Créer des mots de passe fiables et les modifier fréquemment
Une actualité ponctuée d’histoires comme celles de la faille d’Ashley Madison, le site de rencontres extra-conjugales, démontre que les gens n’utilisent pas correctement leurs mots de passe. Les utilisateurs ne créent pas de codes assez fiables et il est certain qu’ils ne les changent pas régulièrement – même face au risque de voir leurs données sensibles et leurs potentielles frasques exposées, ou leur mariage brisé. Les utilisateurs créent des mots de passe facilement déchiffrables souvent par manque d’information ou par paresse, en témoigne la liste des codes les plus souvent utilisés compilée par les chercheurs. Dans le top 10 :

1.       123456
2.       123456789
3.       password
4.       101
5.       12345678
6.       12345
7.       Password1
8.       qwerty
9.       1234
10.      111111

Cette liste comprend les mots de passe les plus simples, tels que 123456, password, et qwerty. D’autres se retrouvent plus bas dans la liste comme iloveyou (#19) ou trustno1 (#57) – une ironie pour un code figurant dans la liste des mots de passe les plus populaires. « Certains pensent qu’une liste de mots de passe seuls qui fuite en ligne n’est pas un problème – cependant, environ 50 % de ces mots de passe étaient associés à une adresse mail, déclare le chercheur d’Avast Michal Salat. Nous savons que les gens utilisent les mêmes combinaisons de mails et de mots de passe pour différents comptes. C’est pourquoi si un hacker connait le mot de passe de votre profil Ashley Madison, il connaitra également celui de votre Facebook, Amazon, eBay, etc. »

Comment créer des mots de passe fiables ?

Il n’y a pas de meilleure occasion que le 5 mai pour commencer à changer ses habitudes et protéger ses codes. Voici quelques conseils pour garder un mot de passe fiable et sécurisé. Je vais être honnete avec vous, si vous ne prenez pas 5 minutes pour réfléchir à votre sécurité et à la bonne gestion de vos précieux, passez votre chemin !

Domus tutissimum cuique refugium atque receptaculum sit

·         Créer des mots de passe longs et complexes. Il suffit de reprendre une phrase d’un livre que vous aimez. N’oubliez pas d’y placer quelques chiffres, majuscules et signes de ponctuations.
·         Utiliser un mot de passe différent pour chaque compte. Lors de les conférences, je fais sortir les clés des participants. Une clé pour chaque porte (voiture, boite aux lettres, maison, bureau…). En informatique, il faut la même régle pour ses mots de passe.
·         Ne pas partager ses mots de passe. C’est peut-être une proposition idiote au premier abord, mais combien de fois, lors d’ateliers que je propose dans les écoles, j’entends le public m’expliquer avoir partager avec son ami, son voisin… sa clé wifi !
·         Changer ses mots de passe régulièrement. Pour mon cas, il change tous les 35 jours. Je ne suis pas à l’abris du vol d’une base de données dans les boutiques, sites… que j’utilise.
·         Utiliser un gestionnaire de mot de passe pour mémoriser ses mots de passe ? Je suis totalement contre. Il en existe beaucoup. Mais faire confiance à un outil dont on ne maîtrise ni le code, ni la sécurité, me parait dangereux. Beaucoup d’utilisateurs y trouvent un confort. L’ensemble de vos mots de passe sont regroupés dans une solution informatique qui chiffre les données. Un seul mot de passe est requis pour utiliser n’importe quel compte sauvegardé. Bref, vaut mieux ne pas perdre ce précieux cerbére !
·         Verrouiller son matériel avec un mot de passe. Les systèmes existent. utilisez les. Je croise bien trop d’ordinateur s’ouvrant d’une simple pression sur la touche « Entrée ».
·         Activer la double-authentification ou l’authentification forte. Indispensable aide. Téléphone portable, sites Internet, Facebook, Twitter… La double authentification renforce l’accès à vos espaces. En cas de perte, vol, piratage de votre précieux. Sans la double authentification, impossible d’accèder à vos données.

De son côté TeamViewer rappele aussi qu’il est déconseillé de fournir des informations personnelles identifiables : Utiliser plusieurs mots de passe forts peut impliquer quelques difficultés de mémorisation. Aussi, afin de s’en souvenir plus facilement, beaucoup d’utilisateurs emploient en guise de mot de passe des noms et des dates qui ont une signification personnelle. Les cyber-délinquants peuvent cependant exploiter des informations accessibles publiquement et des comptes de réseaux sociaux pour trouver ces informations et s’en servir pour deviner les mots de passe.

Forte hausse de la contrefaçon des billets de banque

La police allemande s’inquiète de la forte hausse de la contrefaçon des billets de banque de 20 et 50 euros. Elle a quasiment doublée en 2015.

Les billets de banques Euros contrefaits ont augmenté considérablement, en 2015, selon un rapport publié par l’Agence fédérale de la police criminelle allemande (BKA). En 2015, 86.500 cas ont été enregistrés par les autorités. Deux fois plus d’affaires qu’en 2011. 42% de plus qu’en 2014. Un total de 112.000 billets Euros falsifiées ont été découverts en Allemagne pour une valeur nominale de 5,5 millions d’euros. Une hausse de 48% par rapport à l’année précédente. 37% des faux étaient des billets de 20 euros. Les billets de 50 montent sur la plus haute marche de ce business de la contrefaçon avec la moitié des euros saisis.

Contrefaçon des billets de banque

Selon le rapport, cette hausse de la contrefaçon des billets de banque serait due au black market, le marché noir des données piratées, contrefaites et illégales. En plus des faux billets, il n’est pas rare de croiser du matériel pour contrefaire des billets de banque : des hologrammes et des modes d’emploi vendus dans les boutiques du dark net, par exemples.

Inquiétant, les contrefacteurs semblent être en mesure d’imiter beaucoup plus de fonctionnalités de sécurité, comme que la micro-impression. Le BKA a noté que la plupart des « contrefaçons de haute qualité » ont été produites en Europe orientale et méridionale. L’Italie est montrée du doigt.

En dépit de l’amélioration de la qualité des contrefaçons, les autorités indiquent que la majorité des billets contrefaits sont détectables sans l’utilisation d’aides techniques. (DW)

Le droit des données personnelles

N’attendez pas que la CNIL ou les pirates vous tombent dessus ! « Le droit des données personnelles » aux éditions Eyrolles.

La seconde édition de « Le droit des données personnelles » de Fabrice Mattatia, aux éditions Eyrolles augmentée et mise à jour, fait le point sur le droit applicable en France aux traitements de données personnelles. Elle intéressera aussi bien les juristes en quête d’un ouvrage de synthèse ou les informaticiens préparant un nouveau développement, que les directeurs informatiques et les dirigeants d’entreprises ou d’administrations désireux de connaître leurs obligations légales. Ils y trouveront un exposé méthodique des lois applicables, ainsi que l’analyse des jurisprudences les plus récentes, afin de pouvoir répondre aux questions concrètes qu’ils peuvent se poser : quelles formalités administratives accomplir ? Quels sont les droits des personnes concernées ? Y a-t-il des données dont le traitement est interdit ou encadré ? Combien de temps peuvent-ils conserver les données personnelles collectées ? Peut-on envoyer des données personnelles hors d’Europe, et notamment aux États-Unis ? Quel risque pénal prennent-ils en négligeant leurs obligations ? Quelles évolutions du cadre européen sont prévues dans les années à venir ? Un livre d’autant plus indispensable que le Parlement européen vient d’adopter définitivement le règlement sur la protection des données personnelles qui sera applicable d’ici 2 ans et dont l’analyse constitue le chapitre 9 de cet ouvrage. « Le droit des données personnelles » Ed. Eyrolles, chez votre libraire depuis le 22 avril 2016. (240 pages / 978-2-212-14298-3 / 35€).

Sécurité, conception et outils collaboratifs

Une étude européenne révèle que les décideurs informatiques mettent en priorité la sécurité de leurs équipements. La conception et les outils collaboratifs représentent également une préoccupation grandissante.

Une nouvelle étude révèle que, tandis qu’un quart des entreprises à travers l’Europe affirment avoir subi un incident de sécurité sur leurs équipements au cours des 12 derniers mois, moins d’un tiers d’entre elles (32 %) font entièrement confiance au niveau de sécurité de leur parc informatique. L’étude commandée par HP a été réalisée par Redshift Research dans sept pays européens auprès de 1016 décideurs informatiques, dont 205 en France. Ils ont été interrogés sur l’utilisation des équipements dans leur entreprise et les résultats font apparaître une inquiétude au sujet des technologies actuelles ; 90 % des participants étant particulièrement préoccupés par la sécurité des équipements.

Cependant, si les décideurs informatiques soulignent l’importance de la sécurité des équipements, ils reconnaissent que la conception est également un critère essentiel pour eux. Elle favorise la flexibilité au travail et contribue à la satisfaction des collaborateurs. Plus de deux tiers (69 %) des responsables interrogés estiment que la conception d’un PC est cruciale pour une mobilité optimale, tandis que plus des trois quarts (77 %) pensent qu’un PC bien conçu améliore la satisfaction au travail. Près de la moitié des décideurs informatiques (44 % – 47 % pour la France) admettent l’absence d’une politique de BYOD dans leur entreprise. Les équipements fournis par leur service informatique jouent de ce fait un rôle d’autant plus important pour les collaborateurs, surtout que la génération Y représente une proportion croissante du personnel.

« L’utilisation des équipements professionnels par nos clients ne cesse d’évoluer, se traduisant notamment par une collaboration, une mobilité et une productivité accrues pour les utilisateurs », commente Philippe Chaventré, Directeur de la Catégorie PC pour HP France. « Ces nouvelles méthodes de travail représentent également un véritable défi pour les décideurs informatiques. Ils doivent veiller à préserver la sécurité de leurs équipements tout en fournissant des produits modernes et bien pensés qui répondent aux exigences de leurs collaborateurs en matière de productivité et de design ».

Parmi les motifs les plus courants d’insatisfaction par rapport aux PC professionnels, les décideurs informatiques citent le design peu attrayant (32 %) et la faible autonomie de batterie (25 %). Grâce aux smartphones, les utilisateurs peuvent désormais travailler où et quand ils le souhaitent, à domicile, au bureau ou en déplacement, mais aussi se servir de leur équipement professionnel à des fins personnelles, notamment sur les réseaux sociaux. Cette tendance se reflète dans l’évolution de l’attitude des décideurs informatiques: plus d’un tiers (37 %) d’entre eux déclarent que leur entreprise ne surveille pas les activités extraprofessionnelles sur les PC professionnels. Ils indiquent également que leurs employés deviennent de plus en plus mobiles : 43 % précisent que leurs collaborateurs passent moins de 35 heures par semaine dans un bureau et, en moyenne, 9 heures hebdomadaires dans des réunions en face-à-face et à distance.

Avec un personnel toujours plus mobile, la demande d’outils collaboratifs en entreprise se fait plus pressante. La messagerie instantanée est l’outil collaboratif le plus couramment utilisé : plus de 50 % des personnes interrogées disent l’utiliser chaque jour (cela atteint même 60 % en France). La moitié des décideurs informatiques indiquent que leurs collaborateurs se servent d’outils de vidéoconférence sur leur PC au moins deux fois par semaine (25 % pour la France). Cependant, la connectivité des équipements demeure un défi, et même le principal frein technologique au travail collaboratif pour 29 % des participants à l’enquête. 25 % s’estiment par ailleurs bridés par les logiciels (20 % pour la France).

Les outils collaboratifs : expériences différentes à travers l’Europe
Les résultats de l’enquête mettent également en lumière des différences dans l’utilisation des équipements en entreprise à travers l’Europe. En Allemagne, les décideurs informatiques sont très nombreux à fournir des outils de vidéoconférence à leurs collaborateurs (seuls 7 % ne le font pas), alors qu’au Royaume-Uni ils sont plus d’un quart (27 %) à ne pas offrir cet équipement. De même, l’usage de la messagerie instantanée varie suivant les pays : 84 % des responsables interrogés en Espagne indiquent que leurs collaborateurs l’emploient quotidiennement, contre seulement 27 % en Suisse.

En France, 78 % des décideurs informatiques inscrivent la sécurité des équipements au cœur de leurs préoccupations, contre moins de la moitié de leurs homologues britanniques (49 %). Par ailleurs, en Espagne, plus de trois quarts (78 %) des participants à l’enquête ont subi un incident de sécurité sur les équipements de leur entreprise, contre à peine plus de la moitié (51 %) outre-Manche.

« En France, les décideurs informatiques s’inquiètent encore plus que leurs homologues européens de la sécurité de leurs équipements, dans la mesure où plus de trois quarts (78 %) en font une préoccupation majeure », précise Philippe Chaventré, Directeur de la Division PC pour HP France. « Cela n’est pas surprenant compte tenu de la vague récente de cyberattaques de grande ampleur lancées contre des entreprises françaises au cours des six derniers mois. Chaque responsable informatique a cela en tête et souhaite éviter à tout prix que son entreprise soit la prochaine sur la liste. Cependant, 84 % d’entre eux déclarent avoir confiance dans les solutions ou services de sécurité équipant les outils informatiques ».

Par contre, les décideurs informatiques ne font pas ressortir de différences significatives d’un pays à l’autre pour ce qui est de la satisfaction de leur personnel face à la conception des équipements.

Une faille du Login de Facebook corrigée

Les pirates se faisaient passer pour les titulaires des comptes en exploitant une faille du Login de Facebook.

Les Bitdefender Labs ont révélé une vulnérabilité  lors de l’authentification en ligne sur des sites Web tiers via Facebook. Un manque de mesure de sécurité lors de la validation permet aux pirates d’usurper l’identité des internautes et d’accéder, sans mot de passe, à leurs comptes en ligne.

Les social logins sont une alternative à l’authentification traditionnelle et un mode apprécié par les utilisateurs pour leur côté pratique : ils permettent aux utilisateurs de se connecter à leurs comptes Web sans saisir leur nom d’utilisateur ni leur mot de passe. La plupart des sites offrent des social logins via Facebook, LinkedIn, Twitter ou Google Plus. Les chercheurs des Bitdefender Labs ont trouvé un moyen d’usurper l’identité de l’utilisateur et d’avoir accès à ses comptes Web en utilisant le plug-in Facebook Login.

« Il s’agit d’une vulnérabilité grave qui permet aux pirates de créer un compte avec une adresse e-mail ne leur appartenant pas et de changer l’adresse e-mail liée au compte d’un site par une autre adresse non vérifiée », prévient Ionut Cernica, chercheur spécialiste des vulnérabilités chez Bitdefender. « Cela signifie qu’un pirate peut effectuer des paiements en ligne au nom de l’utilisateur, arrêter son moteur antivirus pour infecter ses périphériques, propager des malwares à ses contacts et bien plus encore. »

Pour que l’attaque réussisse, l’adresse e-mail de la victime ne doit pas déjà être enregistrée sur Facebook. La plupart des internautes ont plus d’une adresse e-mail publiée sur différents sites Web, accessibles à tout le monde. Il est donc assez simple pour le pirate d’obtenir une de ces adresses et de créer un compte Facebook avec cette dernière.

Pour vérifier l’identité d’un utilisateur sans exposer ses identifiants d’authentification, Facebook Login utilise le protocole OAuth. Grâce à OAuth, Facebook est autorisé à partager certaines informations de l’utilisateur avec le site Web tiers.

Comment se fait l’usurpation d’identité ? Une faille du Login de Facebook

Bitdefender a réussi à contourner l’étape de confirmation généralement requise lors de l’enregistrement d’une nouvelle adresse e-mail Facebook.

L’un de ses chercheurs a créé un compte Facebook avec l’adresse e-mail de la victime.

Après l’inscription, il a remplacé l’adresse e-mail par une autre dont il a le contrôle.

Après actualisation de la page, il apparaît que l’adresse e-mail de la victime a également été validée.

Lorsque le chercheur a tenté de se connecter sur un autre site via le bouton Facebook Login (avec l’adresse e-mail de la victime), il a dû confirmer sa propre adresse e-mail, et non celle de la victime.

Bien que le chercheur de Bitdefender n’ait confirmé que son compte personnel dans les paramètres du compte Facebook, l’adresse de la victime était bien le contact principal.

« J’ai utilisé à nouveau Facebook Login et décidé de mettre mon adresse comme contact principal à la place de celle de la victime, puis de la changer à nouveau pour faire du compte de la victime le compte principal. C’est une étape importante pour reproduire le problème », a ajouté Ionut Cernica.

Puis, sur un autre site Web, le chercheur de Bitdefender a utilisé Facebook Login pour se connecter sous l’identité de la victime. Le site a fait le lien entre l’adresse e-mail de la victime (en passant par Facebook) et le compte existant et a permis au chercheur, qui aurait pu être un pirate, de contrôler ce compte. « Le fournisseur d’identité – dans ce cas, Facebook – aurait dû attendre que la nouvelle adresse e-mail ait bien été vérifiée », affirme Ionut Cernica à DataSecurityBreach.fr.

Une faille du Login de Facebook corrigée rapidement. Facebook a réparé la vulnérabilité après en avoir été alerté par Bitdefender.

Social Engineering : les cybercriminels profitent de la nature humaine

Les cybercriminels profitent de la nature humaine, révèle l’édition 2016 du rapport Data Breach Investigations Report de Verizon.

L’édition 2016 du rapport Data Breach Investigations Report de Verizon montre que les cybercriminels recourent à des schémas d’attaques familiers et exploitant les failles de la nature humaine, notamment à travers des méthodes de phishing et de ransomware.

Plusieurs tendances remarquées les années précédentes se stabilisent et restent valables, parmi lesquelles :

  • On retrouve des motivations financières ou d’espionnage dans 89% de toutes les attaques
  • Dans la plupart des cas, ce sont des vulnérabilités connues et non corrigées qui sont exploitées, alors que des correctifs existent et sont disponibles depuis des mois voire des années. Les 10 vulnérabilités connues les plus fréquentes se retrouvent dans 85% des cas de compromissions réussies.
  • 63% des compromissions de données avérées sont imputables à l’utilisation de mots de passe volés, faciles à deviner ou de mots de passe par défaut qui n’ont pas été modifiés
  • 95% des cas de compromissions et 86% des incidents de sécurité ont été perpétrés en suivant l’un ou l’autre des neuf scénarios recensés comme les plus fréquents
  • Les attaques par ransomware augmentent de 16% par rapport à 2015
  • Il est navrant de constater que des mesures de défense pourtant basiques font toujours défaut dans de nombreuses entreprises

« Les entreprises, forces de sécurité et organisations gouvernementales font preuve d’une volonté forte de devancer les cybercriminels, et le Data Breach Investigations Report revêt pour cela une importance croissante », commente Chris Formant, président de Verizon Enterprise Solutions. « Les contributions et collaborations rassemblées au sein du DBIR, apportées par des organisations du monde entier, sont plus que jamais nécessaires pour bien appréhender l’état des menaces. Et la compréhension est la première étape de l’action. »

Les pratiques de phishing de plus en plus préoccupantes

Les pratiques de phishing, qui font qu’un utilisateur reçoit un e-mail qui lui apparaît légitime de la part d’une source frauduleuse, se sont nettement intensifiées par rapport à l’an dernier. Ce qui est alarmant, c’est que les messages de phishing ont été ouverts dans 30% des cas, contre 23% dans le rapport 2015, et que dans 13% de ces cas le destinataire a aussi ouvert la pièce jointe ou cliqué sur le lien délétère, provoquant l’activation du malware et ouvrant ainsi les portes aux cybercriminels.

Ces dernières années, le phishing était le scénario d’attaque privilégié du cyber espionnage. Il s’est maintenant généralisé, au point d’entrer dans la composition de 7 des 9 scénarios d’incidents les plus fréquents recensés dans l’édition 2016 du rapport. Cette technique d’une grande efficacité présente de nombreux avantages, dont un délai de compromission très court et la possibilité de cibler des individus et des entreprises spécifiques.

A la liste des erreurs humaines s’ajoutent celles commises par les entreprises elles-mêmes. Ces erreurs, labellisées dans la catégorie « Erreurs diverses », constituent le scénario n°1 des incidents de sécurité dans le rapport de cette année. Dans 26% des cas, ces erreurs impliquent l’envoi d’informations sensibles à la mauvaise personne. Mais on trouve aussi d’autres types d’erreurs de la même catégorie : pratiques inappropriées de destruction des informations internes, mauvaise configuration des systèmes IT, et perte ou vol d’actifs de la société, comme les PC portables et smartphones.

La nature humaine : la base d’une attaque informatique

« On peut dire qu’un sujet central est commun aux constatations de ce rapport : l’élément humain », déclare Bryan Sartin, directeur exécutif de l’équipe Verizon RISK à DataSecurityBreach.fr. « Malgré les avancées de la recherche en sécurité informatique et la disponibilité d’outils et de solutions de cyber détection, nous continuons de déplorer les mêmes erreurs depuis plus de dix ans. Alors que faire ? »

Les chercheurs spécialistes de la sécurité de Verizon soulignent aussi la grande rapidité avec laquelle les cybercriminels perpétuent leurs attaques. Dans 93% des cas, il faut à peine quelques minutes à des hackers pour compromettre des systèmes, et dans 28% des cas ils parviennent à exfiltrer des données en quelques minutes seulement.

Comme pour l’édition 2015 du rapport DBIR, les compromissions de terminaux mobiles et d’objets de l’Internet des objets (IoT) ne sont pas très représentées.  Mais le rapport signale qu’il existe bien des tentatives visant à démontrer la faisabilité de ces compromissions (proof of concept), et que ce n’est qu’une question de temps avant qu’une compromission à grande échelle se produise qui impacte les mobiles et terminaux IoT, ce qui signifie que les entreprises ne doivent pas relâcher leur vigilance en termes de protection des smartphones et des objets de l’IoT.

Il est important de noter également que les attaques d’applications Web sont devenues le vecteur n°1 des cas de compromissions de données, et que 95% des compromissions d’applis Web avaient des motivations financières.

Progression de l’attaque en trois volets

L’édition 2016 du rapport alerte sur le risque d’être victime d’un nouveau type d’attaque en trois volets qui se répète avec une grande régularité. De nombreuses entreprises ont fait les frais de telles attaques :

  • La nature humaine – Envoi d’un e-mail de phishing avec un lien pointant vers un site web malveillant ou une pièce jointe infectée
  • Un malware est téléchargé sur le PC de la victime et il ouvre la voie à d’autres malwares utilisés pour rechercher des informations secrètes et confidentielles à usurper (cyber espionnage) ou pour chiffrer des fichiers en vue de demander une rançon. Très souvent, le malware vole les identifiants d’accès à diverses applications au moyen d’enregistreurs de frappe.
  • Les droits d’accès dérobés servent à s’infiltrer davantage et perpétrer de nouvelles attaques : se connecter à des sites web de tiers, de banque en ligne ou de e-commerce, par exemple.

« L’objectif est de comprendre le mode opératoire des cybercriminels », déclare Bryan Sartin à datasecuritybreach.fr. « C’est en maîtrisant les scénarios des attaques que nous pourrons mieux les détecter, les prévenir et y répondre. » Téléchargez le rapport.

La France largement ciblée par les attaques DDoS au premier trimestre 2016

Les attaques DDoS – Chaque attaque DDoS neutralisée est une invitation pour ses auteurs à intensifier leur assaut. C’est là la réalité du secteur de la protection DDoS et l’explication de bon nombre des tendances que nous observons aujourd’hui dans le paysage des menaces DDoS.

Dans le précédent rapport, de la société Incapsula, l’attention sur un nombre croissant d’attaques DDoS de type « flood » à très haut débit lancées contre les clients de l’entreprise au niveau de la couche réseau. Dans ce type d’attaques, des paquets de données de petite taille, ne dépassant généralement pas 100 octets, sont émis à un rythme extrêmement élevé de façon à saturer la capacité des commutateurs réseau, ce qui aboutit à un déni de service pour les utilisateurs légitimes.

La vitesse d’émission des paquets est mesurée en Mpps (millions de paquets par seconde). Au 1er trimestre 2016, la fréquence de ces attaques présentant un nombre élevé de Mpps a été sans précédent. En moyenne, nous avons neutralisé une attaque de plus de 50 Mpps tous le quatre jours et une de plus de 80 Mpps tous les huit jours. Plusieurs de ces attaques ont franchi le cap des 100 Mpps, la plus intense culminant à plus de 120 Mpps.

Nous pensons que ces attaques à très haut débit sont une tentative pour mettre en échec les solutions de neutralisation DDoS de la génération actuelle.

A l’heure actuelle, la majorité des services et appliances de neutralisation sont d’une grande efficacité face aux assauts présentant un nombre élevé de Gbit/s. Cependant, comme les auteurs des attaques s’en rendent compte, bon nombre de ces mêmes solutions n’offrent pas une capacité identique contre les très hauts débits de paquets, car elles n’ont pas été conçues pour en traiter un volume aussi important.

Fait intéressant, nous avons également observé dans le nouveau rapport d’incapsula, l’emploi fréquent d’une combinaison de différents vecteurs pour constituer des assauts plus complexes, avec un débit élevé à la fois en Mpps et en Gbit/s.

Le scénario le plus courant ici est la combinaison d’une attaque de type UDP Flood à très haut débit et d’une attaque par amplification DNS, grosse consommatrice de bande passante. En conséquence, au 1er trimestre 2016, la fréquence des attaques par amplification DNS a augmenté de 6,3 % par rapport au trimestre précédent.

En outre, nous avons également constaté un accroissement notable du nombre d’attaques multivecteurs. Globalement, celles-ci ont représenté 33,9 % de l’ensemble des assauts sur la couche réseau, soit une hausse de 9,5 % par rapport au trimestre précédent. En termes absolus, le nombre d’attaques multivecteurs est passé de 1326 au 4ème trimestre 2015 à 1785 au 1er trimestre 2016.

Les attaques DDoS par pays.

Couche application : des robots DDoS plus malins

Les attaques DDoS sur la couche réseau, nous avons vu au premier trimestre 2016 les auteurs d’attaques passer à la vitesse supérieure et se concentrer sur des méthodes susceptibles de contourner les mesures de sécurité. La meilleure illustration en est une augmentation du nombre de robots DDoS capables de se glisser au travers des mailles du filet, à savoir les tests couramment utilisés pour filtrer le trafic d’attaque.

Au 1er trimestre 2016, le nombre de ces robots a explosé pour atteindre 36,6 % du trafic total des botnets, contre 6,1 % au trimestre précédent. Dans le détail, 18,9 % étaient capables d’accepter et de conserver des cookies, tandis que les 17,7 % restants pouvaient également interpréter du code JavaScript.

De telles capacités, combinées à une empreinte HTTP d’apparence authentique, rendent les robots malveillants indétectables par la plupart des méthodes. Les attaques DDoS se démultiplient !

En dehors de l’utilisation de robots plus sophistiqués, les assaillants explorent de nouvelles méthodes d’exécution des attaques sur la couche application. Les plus notables d’entre elles sont de type HTTP/S POST flood, employant des requêtes très longues pour tenter de saturer la connexion réseau de la cible.

Enfin, nous avons également observé un accroissement continu de la fréquence des assauts. Au premier trimestre 2016, un site sur deux victime d’une attaque a été ciblé plusieurs fois. Le nombre de sites attaqués entre deux et cinq fois est passé de 26,7 % à 31,8 %.

Les attaques DDoS : la Corée du Sud en tête des pays à l’origine des attaques

A partir du deuxième trimestre 2015, nous avons enregistré une forte recrudescence de l’activité des botnets DDoS provenant de Corée du Sud, une tendance qui s’est poursuivie ce trimestre. Cette fois, étant à l’origine de 29,5 % de l’ensemble du trafic DDoS sur la couche application, le pays s’est hissé en tête de liste des attaquants.

Un examen plus approfondi des données concernant les attaques DDoS révèle que la majorité du trafic d’attaque émanant de Corée du Sud provient de botnets Nitol (52,9 %) et PCRat (38,2 %). Plus de 38,6 % de ces attaques ont été lancées contre des sites web japonais et 30,3 % contre des cibles hébergées aux Etats-Unis.

Il est intéressant de noter, au cours de ce trimestre, une forte augmentation de l’utilisation de Generic!BT bot, un cheval de Troie connu pour infecter les ordinateurs Windows. Celui-ci a été identifié pour la première fois en 2010 et nous voyons aujourd’hui ses variantes employées pour pirater des machines dans le monde entier.

Au 1er trimestre 2016, des variantes de Generic!BT ont ainsi été utilisées dans des attaques DDoS issues de 7756 adresses IP distinctes réparties dans 52 pays, principalement en Europe de l’Est. La majorité de cette activité a été tracée jusqu’en Russie (52,6 %) et en Ukraine (26,6 %).

Conclusion : les attaques DDoS conçues contre les solutions de neutralisation

Les années précédentes, la plupart des attaques observées avaient pour but de causer un maximum de dommages aux infrastructures ciblées. Il s’agissait typiquement d’assauts de force brute, de type « flood », frappant avec une grande capacité et sans faire de détail. Les attaques plus sophistiquées étaient alors rares.

Cependant, au cours des derniers mois, nous avons enregistré un nombre croissant d’attaques orchestrées par rapport aux solutions de neutralisation DDoS. La diversité des méthodes d’attaque ainsi que l’expérimentation de nouveaux vecteurs semblent indiquer un changement de priorité, les assauts étant de plus en plus conçus pour paralyser les solutions de neutralisation, et non plus uniquement la cible.

D’une part, cela dénote l’omniprésence des services et appliances de protection DDoS, qui sont appelés à devenir partie intégrante de la majorité des périmètres de sécurité pour espérer contrer les attaques DDoS. D’autre part, cela illustre également le défi auquel le secteur de la neutralisation DDoS va être confronté : des attaques de plus en plus élaborées qui exploitent les points faibles de ses propres technologies.

Cybersécurité & Génération Z : entre confiance et insouciance

Entre confiance et insouciance – Une enquête menée par l’APSSIS auprès d’un panel d’adolescents montre comment la génération Z, omni connectée par nature, envisage la notion de confidentialité, en particulier s’agissant de ses données personnelles de santé. Entre confiance et insouciance, les adolescents redessinent certainement les contours de la confidentialité et seront peut-être les futurs clients connectés et dociles des mutuelles et assureurs 3.0.

L’APSISS, l’Association pour la Promotion de la Sécurité des Systèmes d’Information de Santé, publie les résultats d’une enquête réalisée auprès d’adolescents sur leur relation avec la protection des données, en particulier les données liées à leur santé.

Menée sur un panel de 204 jeunes scolarisés en classe de seconde, l’enquête a permis de dégager plusieurs enseignements qui viennent bouleverser notre vision de la notion de confidentialité.

Relation à Internet : entre confiance et insouciance
Plus de la moitié des adolescents interrogés déclarent faire confiance à Internet. Et, ils sont nombreux à utiliser leur propre identité pour s’y afficher et à y livrer des informations personnelles. Pourtant, « découvrir des photographies de la maison familiale sur des réseaux sociaux n’amuse pas les parents », confie Damien Bancal, spécialiste du cybercrime et contributeur de l’enquête APSSIS. « La majorité des parents ne savent pas que leurs enfants n’ont pas un, mais des espaces Facebook. (…) Le record, pour une jeune Lilloise de 12 ans : 14 comptes différents. »

Et si 32 % des jeunes interrogés déclarent avoir déjà été confrontés à des problèmes sur Internet (vol de données, harcèlement, confidentialité), ils restent néanmoins attirés par les plateformes de partage, comme le montre la croissance de l’usage des réseaux tels que Snapchat, Pinterest, Instagram…. 88 % d’entre eux, savent en outre que toutes les données qu’ils publient sont conservées sur Internet, et ils sont 62% à penser que cela ne pose aucun problème.

« Il est d’ailleurs intéressant de leur demander s’ils savent où sont stockées leurs données sauvegardées par leur montre connectée », s’amuse Damien Bancal. « Les adolescents (…) pensaient que ces informations n’étaient stockées qu’à leur poignet ».

Les données de santé moins sensibles que les données bancaires !
Selon les adolescents interrogés, les données bancaires et de santé ne font pas l’objet du même enjeu de protection. En effet, 77,5% estiment que leurs données de santé sont moins importantes que leurs données bancaires. « Est-ce parce qu’ils sont habitués à partager de nombreuses informations personnelles via leurs applications, sans trop se soucier des risques, et certains qu’elles sont protégées, qu’ils n’envisagent pas la même nécessité de protection pour leurs informations médicales ou de bien être ? », s’interroge Vincent Trély, Président de l’APSSIS.

Par ailleurs, 79% des adolescents du panel se disent plutôt d’accord avec le principe de partager leurs données de santé, avec leur mutuelle ou leur assureur au travers des applications et objets connectés qui les collecteront et ce, dans la perspective d’obtenir des tarifs adaptés à leur cas particulier.

entre confiance et insouciance : La notion de confidentialité remise en question
Il y a ceux qui font confiance au médecin (45 répondants) et à l’Etat (27 répondants) pour se charger du problème de confidentialité des données, et les autres, à la fois inquiets (76 répondants) et qui ignorent comment fonctionnent Internet et les applications collectant leurs données (84 répondants). Ce qui se cache derrière les applications qu’ils utilisent, notamment en termes de gestion de la vie privée, cela ne les intéresse pas (57 répondants). « Globalement, ils semblent peu curieux d’en savoir plus », note Vincent Trély. « Une fois l’inquiétude passée, c’est le service rendu par l’application qui prévaut ».

« Les conclusions de cette étude doivent nourrir notre réflexion et apporter quelques paramètres issus du réel à la conception traditionnelle que nous avons de la confidentialité. Le deal sera simple : la mise à disposition des données est par principe acquise, en fonction du bénéfice qu’apportera l’application collectrice. Nous serons tracés, géo localisés et nos données intimes seront agrégées par des plates-formes privées, mais nous serons d’accord. Car le retour sur investissement nous sera favorable. Il est également certain que la nouvelle génération prendra conscience de la valeur de ses données personnelles et décidera de les monnayer… Après tout, si la matière, ce sont les données, il serait bien légitime de rémunérer leur production » analyse Vincent Trély, Président de l’APSSIS. Pour recevoir l’étude complète : secretaire@apssis.com

Fraude au président : 2 millions de dollars volés, il attaque ses associés

Fraude au président : 2 millions de dollars volés à un ancien employé de Lehman Brothers, une banque d’investissement multinationale.

Ce qui est bien avec le public dit « en col blanc » est qu’il n’écoute pas. On pourrait penser, à la suite des centaines de piratages médiatiques qu’une banque d’affaire, et donc ses employés, sont au fait de la sécurité informatique. Je les vois ses « stages » coutant des milliers d’euros de sensibilisation. Sensibilisations effectuées, dans la plupart des cas, par des gens qui ne connaissent du terrain numérique, que les heures de bureau qu’ils lui allouent.

Bref, normalement, un phishing et une fraude au président, cela ne doit plus exister chez nos banquiers. Le cas de Robert Millard, ancien codirigeant de la banque d’investissement multinationale Lehman Brothers a de quoi faire sourire. L’homme de « pouvoir » et « d’argent » a fait un virement de 1.938.000 dollars pour un achat d’appartement qu’il était en train d’orchestrer. Une jolie studette à 20 millions de dollars, à New York. Sauf que le virement a été effectué à destination d’un arnaqueur. L’escroc a piraté l’agence immobilière de Millard, son compte mail AOL et l’avocat en charge de son immobilier. Personne n’avait remarqué que le nom de l’avocat avait été mal orthographié.

Bilan, le « banquier » volé attaque en justice ce qu’il considère comme les coupables, ses anciens associés, afin de récupérer 200.000 dollars qu’il n’a pu retrouver.

Les agences immobilières sont aussi de belles cibles pour les pirates informatiques. Si vous êtes en train d’acquérir un bien, méfiez-vous de cette demande de changement d’adresse pour le virement bancaire. Je vous expliquais, en mars, comment les professionnels du FoVI, la fraude aux virements bancaires, visaient aussi les locataires de maison et d’appartements en faisant détourner les loyers.

Pendant ce temps…

… nous pourrions penser que les internautes sont maintenant habitués à ne plus cliquer sur n’importe quoi. Qu’ils ont entendu parler des ransomwares. Bref, ils se sont informés sur ces logiciels malveillants de rançonnage, ils sont donc sécurisés. A première vue… non ! Le département de la police de Newark, dans le New-Jersey s’est retrouvé fort dépourvu quand la bise numérique fut venue. Un ransomware activé et les machines des policiers prisent en otage. « Le service de police a indiqué  qu’il n’y avait aucune preuve d’une quelconque violation de données et que l’attaque n’a pas perturbé la prestation des services d’urgence aux citoyens« . Aucunes informations sur les informations chiffrées et à savoir si les données prises en otage ont été retrouvées.

Le fichier Pagat.txt dans votre site, attention danger

Plus de 45% d’augmentation, selon IBM Security, de la présence du fichier Pagat.txt dans les machines de ses clients. Le programme, une porte cachée qui permet bien des malveillances.

La force de WordPress, sa souplesse et ses nombreux plugins (options permettant d’agrémenter de services son site web). Cette force et aussi une faiblesse si vous ne mettez pas à jour votre CMS (WordPress, mais aussi Joomla! et compagnie, NDR) et les outils que vous avez pu y installer.

Au cours des mois de février en mars 2016, l’équipe IBM Managed Security Services (MSS) a découvert une augmentation de 45% de la présence d’un fichier baptisé pagat.txt dans les machines des clients.

Derrière ce faux fichier texte, une backdoor, un shell, bref une porte cachée codée en php. L’outil pirate est connu, aussi, sous le nom de C99. Une arme numérique ultra exploitée sur la toile. On trouve ce webshell sous forme d’image, de vidéo… Pagat semble être diffusé en profitant de failles dans les plugins de WordPress. Une quinzaine serait exploité à cet effet.

Rien de bien nouveau cependant, en janvier 2015, lors de l’opération pirate Anti Charlie, 80% des sites défacés (barbouillés) en France étaient le résultat de l’installation de C99 (grand frêre de Pagat) dans les serveurs des sites non sécurisés. Rien de plus simple, pour le pirate, de modifier la page index, de mettre la main sur les données privées. Cela démontre aussi que les mises à jour ne sont pas prises au sérieux par les utilisateurs. Google indique que 31 829 sites seraient touchés par cette malveillance.

Fuite de données santé pour 1.400 institutions

Fuite de données santé – Les tests de la mise à jour d’un logiciel américain dédié aux études cardiovasculaires effectués avec de vraies données de patients. 1.400 institutions de santé américaines alertées par l’American College of Cardiology.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel cas est découvert. J’ai bien peur que cela ne soit pas le dernier. L’American College of Cardiology vient d’alerter 1.400 institutions américaines de santé après la découverte d’une fuite de données de patients pas comme les autres.

L’American College of Cardiology indique que des informations de patients ont pu être compromises après que les dites informations se soient retrouvées dans une base de données utilisées lors du test d’un logiciel professionnel. Des dossiers médicaux datant de 2009 et 2010.

C’est lors de la refonte du logiciel du registre des données cardiovasculaires national ACC, qu’une table de la base de données (BDD) officielle a été copiée. L’incident a été découvert en Décembre 2015. Les hôpitaux ont reçu l’alerte deux mois plus tard. Dans les données de la BDD malmenée : noms, dates de naissance, numéros de sécurité sociale et les numéros d’identification des patients.

Effacer Quicktime de votre PC

Apple arrête de mettre à jour son logiciel QuickTime pour Windows. De multiples failles sortent de l’ombre. Effacer Quicktime de votre PC.

QuickTime et Windows, une longue et périlleuse histoire d’amour. Apple stoppe les frais, et vient de décider que son outil ne sera plus mis à jour pour les ordinateurs tournant sous Windows. Bilan, quelques minutes après cette annonce, des failles sortaient de l’ombre. Parmi les alertes, celles de Trend Micro, du Cert USA et du blackmarket.

Certes, tous les logiciels ont un cycle de vie, mais cet arrêt soudain et brutal pourrait entraîner de sérieux problèmes aux internautes et entreprises non avertis. Rien que le Zero Day initiative (2), deux vulnérabilités.

Comme le rappel le CERT, les systèmes informatiques exécutant ce logiciel sont exposés à un danger numérique. L’exploitation de QuickTime Windows pourrait permettre à des malveillants de prendre le contrôle des systèmes concernés. Apple explique comment effacer Quicktime de son ordinateur.

96 % des DSI Français s’attendent à être la cible d’attaques

Les DSI français admettent investir des millions à fonds perdus dans une cybersécurité qui se révèle inopérante sur la moitié des attaques. Une nouvelle étude  indique que 96 % des DSI, en France, s’attendent à être la cible d’attaques en raison de leur aveuglement à l’égard des nouvelles menaces.

Une étude, menée par Vanson Bourne auprès de 100 DSI en France, portant sur la fréquence et l’incidence d’une sécurité informatique inefficace indique que les Directeurs des Services Informatiques s’attendent à être la cible d’attaques. Ces décideurs informatiques sont unanimes : ils estiment que les fondements de la cybersécurité – clés cryptographiques et certificats numériques – n’étant actuellement aucunement protégés, les entreprises sont dans l’ignorance, en proie au chaos, et incapables de se défendre.

Les DSI, en France, reconnaissent gaspiller plusieurs millions de dollars dans la superposition de mécanismes de défense puisque ces outils vouent une confiance aveugle aux clés et aux certificats – et se révèlent incapables de différencier ceux dignes de confiance des autres. Si l’on se réfère aux prévisions de Gartner, qui estime que 50 % des attaques réseau cibleront le protocole SSL/TLS, cela signifie que des systèmes de sécurité aussi répandus que FireEye ne seront opérants que la moitié du temps. Et les DSI français admettent que ce chaos met en péril leurs projets des plus stratégiques, à savoir ériger des structures informatiques agiles autour du concept DevOps.

Etre la cible d’attaques

  • 90 % des DSI, en France, sont convaincus de l’inefficacité de leurs mécanismes de défense puisque ceux-ci sont incapables d’analyser le trafic réseau crypté pour y déceler d’éventuelles attaques.
  • 96 % des DSI, en France, ont déjà essuyé ou s’attendent à essuyer une attaque dissimulée dans du trafic crypté.
  • 91 % des DSI, en France, estiment que les clés de cryptage et certificats numériques dérobés sont en passe de représenter un marché extrêmement lucratif pour les pirates.
  • 79 % des DSI, en France, conviennent que leur stratégie d’accélération de l’informatique et de l’innovation est en danger car leurs initiatives introduisent des vulnérabilités nouvelles.

Les entreprises s’en remettent à des dizaines de milliers de clés et de certificats qui posent les fondements de la confiance sur lesquels s’appuient leurs sites web, machines virtuelles, appareils mobiles et serveurs cloud. Cette technologie a été adoptée pour contribuer à résoudre la problématique de sécurité initiale d’Internet, c’est-à-dire être en mesure d’isoler les contenus sûrs et confidentiels. Depuis la banque en ligne jusqu’à l’Internet des objets en passant par la sécurisation des applications et les applications mobiles, tout ce qui est basé sur IP dépend d’une clé et d’un certificat pour établir une connexion fiable et sécurisée. Sauf que des cybercriminels détournent actuellement des clés et certificats sans protection pour se dissimuler dans du trafic crypté, créer de faux sites web, déployer des logiciels malveillants, élever leurs privilèges et dérober des données.

Les technologies déployées – protection des postes de travail, protection contre les menaces avancées, pare-feu de nouvelle génération, analyse comportementale, détecteurs d’intrusions et prévention des pertes de données (DLP) – sont foncièrement imparfaites puisqu’il est impossible de séparer le bon grain de l’ivraie en dissociant les clés et certificats valables de ceux qui sont corrompus. Résultat, ces outils se révèlent incapables de passer au crible la grande majorité du trafic réseau crypté. D’où des failles béantes dans les mécanismes de défense des entreprises. Les cybercriminels mettent à profit ces angles morts dans le domaine de la sécurité : ils se servent de ces clés et certificats dénués de protection pour se dissimuler dans du trafic crypté et contourner les contrôles de sécurité.

« Les clés et certificats constituent les fondements de la cybersécurité : ils authentifient les connexions système et nous indiquent si les logiciels et équipements fonctionnent comme prévu. Si ces fondements s’effondrent, nous rencontrons de graves difficultés », commente Kevin Bocek, vice-président stratégie de sécurité et veille des menaces chez Venafi. « Si la France dispose de l’une des approches les plus évoluées au monde en matière de cybersécurité, elle se classe également parmi les 10 pays où la cybercriminalité fait rage : les entreprises françaises courent donc davantage de risques. Dotés d’une clé et d’un certificat compromis, dérobés ou falsifiés, les pirates peuvent usurper, contrefaire et surveiller les sites web, infrastructures, clouds et appareils mobiles de leurs cibles, et décrypter des communications censées être confidentielles. »

« Progressivement, les systèmes que nous avons mis en place pour tester et instituer une confiance en ligne se retournent contre nous. Pire, les éditeurs et fournisseurs qui affirment être en mesure de nous protéger en sont bien incapables. Leurs outils de protection pour postes de travail, pare-feu, détecteurs d’intrusions, systèmes DLP et autres sont pires qu’inutiles puisqu’ils leurrent les clients en les entretenant dans une illusion de sécurité. Cette étude indique que les DSI, en France, sont désormais conscients de dilapider des millions dans la mesure où des systèmes de sécurité tels que FireEye ne peuvent stopper la moitié des attaques. Selon les prévisions de Gartner, d’ici à 2017, plus de la moitié des attaques réseau ciblant les entreprises utiliseront du trafic crypté pour esquiver les contrôles ; ces technologies sont sans défense face à elles ! Sachant que le marché mondial de la sécurité des entreprises pèse environ 83 milliards de dollars, autant dire que c’est énormément d’argent gaspillé dans des solutions qui ne s’acquittent de leur mission qu’à temps partiel. »

« Et les marchés expriment clairement leur manque de confiance dans la cybersécurité. Ce n’est pas une coïncidence si 96 % des DSI admettent dilapider des milliards dans une cybersécurité inadéquate et si le fonds spéculatif HACK, spécialisé dans ce domaine, a perdu 25 % depuis novembre 2015. Des résultats bien en-deçà de l’indice S&P500 qui, lui, s’inscrit en repli de 10 % du fait des turbulences sur les marchés. »

Les risques liés à des clés et certificats sans protection, échappant à tout contrôle, se multiplient à mesure que leur nombre augmente. Un récent rapport de Ponemon révèle qu’en moyenne, une entreprise possède plus de 23 000 clés et certificats, et que 54 % des professionnels de la sécurité avouent tout ignorer de leur emplacement, de leurs détenteurs et de leur mode d’utilisation. Les DSI craignent que la multiplication des clés et certificats à l’appui des nouvelles initiatives informatiques n’aggrave encore la situation.

La cible d’attaques : trop de clés et certificats

À la lumière des initiatives de cryptage systématique (« Encryption Everywhere »), apparues dans le sillage des révélations d’Edward Snowden et des opérations d’espionnage de la NSA, la quasi-totalité des DSI français (97 %) se disent préoccupés par la marche à suivre pour sécuriser la gestion et la protection de l’ensemble des certificats et clés de cryptage. Car à mesure que l’informatique s’accélèrera – via l’activation et la désactivation de services en fonction de l’élasticité des besoins – le nombre de clés et de certificats progressera en proportion. À la question de savoir si la rapidité de progression du mouvement « DevOps » complique encore l’identification de ce qui est ou non digne de confiance au sein de leurs entreprises, les DSI, en France, affirment à 79 % que c’est le cas.

« Gartner prévoit que d’ici à 2017, trois entreprises sur quatre évolueront vers une structure informatique bimodale avec une informatique à deux axes et deux vitesses : l’une qui accompagnera les applications en place en quête de stabilité, l’autre qui dispensera des services agiles adaptés aux projets d’innovation et stratégiques pour l’activité », poursuit Kevin Bocek. « Pourtant, le recours à des méthodes agiles et l’adoption du concept DevOps est une tentative extrêmement risquée et chaotique. Dans ces nouveaux environnements, la sécurité sera toujours mise à mal, et il sera pratiquement impossible de suivre ce qui est digne de confiance de ce qui ne l’est pas. »

« Raison pour laquelle il nous faut un système immunitaire pour Internet », conclut Kevin Bocek. « Comme chez l’homme, ce système donne aux entreprises les moyens de détecter instantanément les clés et certificats dignes de confiance des autres. Et, à partir du moment où la confiance en ces clés et certificats renaît, la valeur accordée aux autres investissements réalisés par l’entreprise dans le domaine de la sécurité augmente. »

Cette étude a été réalisée par le cabinet d’études de marché indépendant Vanson Bourne qui a interrogé 100 DSI au total, en poste dans de grandes entreprises en France.