Archives de catégorie : Cybersécurité

Actualités liées à la CyberSecurité.

Le cyber espionnage chinois bondit de 150 %

Un rapport met en évidence une augmentation spectaculaire des cyberattaques, notamment une hausse de 150 % des activités cyber chinoises et une explosion des manipulations assistées par l’intelligence artificielle. Le paysage de la cybersécurité se complexifie dangereusement.

La menace cybernétique mondiale ne cesse de croître, portée par des acteurs étatiques et cybercriminels de plus en plus sophistiqués. Le Global Threat Report 2025 de CrowdStrike dévoile des chiffres inquiétants : une augmentation de 442 % des attaques de vishing, une montée en flèche des cyberattaques chinoises et des intrusions sans malware qui défient les solutions de sécurité traditionnelles. Face à ces nouvelles menaces, les entreprises et les gouvernements doivent revoir leurs stratégies et adopter une approche plus proactive pour anticiper les cyberattaques de demain.

L’espionnage cyber chinois atteint des sommets

Les attaques cyber chinoises ont connu une augmentation de 150 %, avec une explosion de 300 % pour les secteurs critiques comme la finance, l’industrie et les médias. En 2024, sept nouveaux groupes de pirates chinois ont été identifiés, illustrant une montée en puissance agressive des opérations d’espionnage commanditées par Pékin. Ces attaques visent avant tout l’acquisition de données sensibles et l’infiltration de réseaux stratégiques.

Cette recrudescence s’inscrit dans une tendance globale où les États-nations exploitent des cyber opérations pour asseoir leur influence géopolitique. Ces actions sont souvent menées sous le couvert de sociétés écran ou via des groupes affiliés, compliquant leur détection et leur attribution. L’espionnage économique et industriel reste une priorité pour ces cyber opérateurs qui ciblent en priorité les innovations technologiques et les secrets commerciaux.

En 2024, sept nouveaux groupes d’attaquants liés à la Chine, contribuant à une hausse de 150 % des cyberattaques d’espionnage.

L’intelligence artificielle au service des cybercriminels

L’ingénierie sociale assistée par l’IA est désormais une arme incontournable pour les cybercriminels. Le rapport met en lumière une augmentation de 442 % des attaques de vishing, où des voix synthétiques convaincantes sont utilisées pour tromper les victimes et dérober des informations sensibles. Des groupes tels que CURLY SPIDER, CHATTY SPIDER et PLUMP SPIDER ont perfectionné ces techniques pour contourner les systèmes de détection et infiltrer des réseaux sécurisés.

L’Iran, de son côté, a exploité l’IA pour identifier des vulnérabilités et développer des exploits ciblant les infrastructures critiques. Cette utilisation offensive de l’intelligence artificielle permet aux attaquants de déployer des campagnes de piratage plus efficaces et difficiles à repérer. Par ailleurs, l’essor des intrusions sans malware complique la tâche des équipes de cybersécurité : désormais, 79 % des attaques initiales ne reposent plus sur des logiciels malveillants mais sur l’exploitation d’identifiants volés.

Exergue : Le vishing a explosé de 442 % en 2024, porté par l’ingénierie sociale assistée par l’intelligence artificielle.

Une cybersécurité sous pression

Les entreprises et institutions doivent faire face à une réduction drastique des délais d’intrusion. En 2024, le temps moyen pour compromettre un système est passé à 48 minutes, avec un record de 51 secondes. Cette rapidité rend la détection et la réponse d’autant plus complexes, nécessitant une approche unifiée et en temps réel.

Les attaques internes sont également en hausse, notamment sous l’impulsion du groupe FAMOUS CHOLLIMA, lié à la Corée du Nord. En 2024, ce groupe a été impliqué dans 304 incidents de cybersécurité, dont 40 % provenaient de cybercriminels infiltrés sous de fausses identités pour accéder aux systèmes. Par ailleurs, les intrusions dans le cloud ont augmenté de 26 % en un an, les cybercriminels exploitant des comptes légitimes pour masquer leur présence et éviter la détection.

Les tentatives de fraude par « deepfakes » : +2137% en 3 ans

Les tentatives de fraude utilisant des deepfakes ont explosé de 2137 % en trois ans, selon une étude. Cette évolution inquiète le secteur financier, contraint de renforcer ses mesures de cybersécurité pour contrer ces usurpations d’identité sophistiquées.

Les deepfakes, ces faux contenus générés par intelligence artificielle, ne sont plus seulement une curiosité technologique. Leur utilisation à des fins frauduleuses explose, particulièrement dans le secteur financier, où les tentatives de fraude par usurpation d’identité ont bondi de 2137 % depuis trois ans. L’étude de Signicat révèle une augmentation alarmante des attaques visant à prendre le contrôle des comptes bancaires ou à manipuler les procédures d’authentification. Pourtant, seulement 22 % des institutions financières se sont équipées d’outils de détection basés sur l’IA. Face à cette menace grandissante, les entreprises doivent repenser leurs stratégies et adopter des solutions multicouches alliant biométrie, intelligence artificielle et surveillance continue pour sécuriser leurs clients et leurs opérations.

La montée en puissance des deepfakes dans la fraude financière

Les deepfakes, ces falsifications numériques ultraréalistes générées par intelligence artificielle, ont bouleversé le paysage de la fraude financière. Autrefois peu répandus, ils sont aujourd’hui l’un des types d’usurpation d’identité les plus courants. Selon l’étude, 42,5 % des tentatives de fraude détectées dans le secteur financier reposent sur l’IA. En trois ans, les deepfakes sont passés de l’ombre à la lumière, devenant une arme redoutable pour les cybercriminels. L’un des cas les plus retentissants (et publics) : cette visioconférence où seule la comptable était humaine.

Cette technologie est exploitée principalement à travers deux types d’attaques. Les attaques par présentation consistent à manipuler les systèmes de reconnaissance en utilisant des vidéos en temps réel ou des images truquées. Elles sont souvent utilisées pour tromper les processus d’authentification faciale. L’un des cas les plus connu, avec masque en silicone et visioconférence trouble, l’affaire de l’ex Ministre de la Défense Le Drian.

Les attaques par injection, plus sophistiquées, visent à insérer directement des deepfakes dans des systèmes bancaires via des logiciels malveillants, contournant ainsi les vérifications biométriques et les processus KYC (Know Your Customer).

L’évolution rapide de ces techniques met en difficulté les systèmes traditionnels de détection des fraudes, qui peinent à différencier un deepfake d’une véritable interaction humaine.

Des institutions financières en retard face à la menace

Malgré la montée en flèche des fraudes basées sur l’IA, une grande majorité des institutions financières ne disposent toujours pas d’outils de prévention adaptés. L’étude de Signicat révèle qu’à peine 22 % des entreprises du secteur financier ont intégré des solutions de détection basées sur l’intelligence artificielle. Ce retard expose les banques, fintechs et entreprises de paiement à des risques accrus, alors même que les cybercriminels perfectionnent leurs méthodes.

Le Chief Product & Marketing Officer de Signicat, Pinar Alpay, met en garde : « Il y a trois ans, les attaques par deepfake ne représentaient que 0,1 % des tentatives de fraude détectées. Aujourd’hui, elles représentent 6,5 %, soit 1 cas sur 15. Les fraudeurs exploitent des techniques que les systèmes classiques ne peuvent plus identifier. […] En combinant intelligence artificielle, biométrie et authentification renforcée, les entreprises peuvent mieux protéger leurs clients et leurs opérations« , souligne-t-elle.

L’enjeu dépasse la simple mise à jour des technologies. Il s’agit également d’éduquer les employés et les clients pour qu’ils puissent identifier les signaux d’alerte d’une fraude par deepfake et éviter d’être piégés par ces usurpations d’identité avancées.

Vers une protection multicouche face aux deepfakes

Face à cette explosion des fraudes par deepfake, une seule solution s’impose : adopter une protection multicouche. L’étude insiste sur la nécessité d’une approche combinée, intégrant plusieurs niveaux de défense pour anticiper et bloquer ces attaques sophistiquées.

DataSecuritybreach.fr recommande une approche en quatre étapes :

  1. Une évaluation précoce des risques : identifier rapidement les comportements suspects grâce à l’intelligence artificielle.
  2. Une authentification renforcée : utiliser la biométrie faciale et des méthodes de vérification d’identité avancées.
  3. Une surveillance continue : mettre en place un contrôle en temps réel pour détecter toute tentative de fraude en cours.
  4. La formation et la veille : former ses équipes et mettre en place une veille des fuites de données impactant l’entreprise, les salariés, Etc. peuvent permettre la prise de conscience active face à du Social Engineering via deepfake.

L’adoption de ces nouvelles pratiques devient urgente. Sans une réaction rapide, les entreprises risquent de devenir les victimes privilégiées d’une cybercriminalité dopée à l’IA.

L’essor des deepfakes dans la fraude financière démontre une chose : les cybercriminels ont toujours un temps d’avance sur les systèmes de protection traditionnels. Face à une augmentation vertigineuse des tentatives d’usurpation d’identité, les entreprises doivent accélérer l’intégration de solutions de cybersécurité avancées. Mais seront-elles capables d’adapter leurs systèmes assez vite pour contenir cette menace ?

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Cybermenaces 2025 : l’évolution inquiétante des attaques

L’année 2025 s’annoncerait comme un tournant décisif dans le monde de la cybersécurité. Un rapport met en évidence une escalade alarmante des cyberattaques. Cinq tendances majeures se dégagent : des extorsions plus agressives, une vulnérabilité accrue des chaînes d’approvisionnement et du cloud, une accélération des attaques, l’essor des menaces internes, et l’utilisation croissante de l’IA par les cybercriminels.

Derrière ces évolutions se cachent des groupes de cybercriminels toujours plus sophistiqués et des États-nations exploitant la technologie à des fins stratégiques. Le rapport, basé sur l’analyse de plus de 500 cyberattaques majeures en 2024, révèle une dynamique où la rapidité et la sophistication des attaques dépassent souvent la capacité de réponse des entreprises.

L’extorsion prend une nouvelle dimension : du rançongiciel à la destruction opérationnelle

Les cyberattaques par ransomware continuent d’évoluer. Les groupes criminels ne se contentent plus de chiffrer les fichiers et d’exiger une rançon. Aujourd’hui, la destruction intentionnelle des systèmes devient un levier de pression supplémentaire pour forcer les entreprises à payer. Le rapport décrit trois phases d’évolution des attaques par extorsion :

Phase 1 : le chiffrement des fichiers – Une méthode classique où les pirates bloquent l’accès aux données et réclament une rançon.
Phase 2 : l’exfiltration des données – Les hackers menacent de publier des informations sensibles en plus de bloquer l’accès.
Phase 3 : la perturbation massive des opérations – Au-delà de l’attaque numérique, les pirates suppriment des données, sabotent des infrastructures et harcèlent employés et clients.

86 % des attaques recensées en 2024 ont entraîné des interruptions opérationnelles majeures. Les rançons demandées ont augmenté de 80 %, atteignant une médiane de 1,25 million de dollars.

Chaînes d’approvisionnement et cloud : des failles de plus en plus exploitées

Le rapport de Palo Alto et de son équipe Unit42 révèle une explosion des attaques ciblant les chaînes d’approvisionnement logicielles et les environnements cloud. En 2024, 29 % des incidents concernaient des ressources cloud, et 21 % des cas ont vu des pirates perturber directement ces infrastructures.

Les cybercriminels exploitent des vulnérabilités dans les identités et accès (IAM), profitant d’erreurs de configuration et d’identifiants exposés. Dans un cas étudié par Unit 42, des attaquants ont scanné 230 millions de cibles uniques pour trouver des données sensibles mal protégées.

L’exploitation de failles dans les VPN et les applications SaaS est aussi en hausse. Des groupes comme Bling Libra et Muddled Libra s’infiltrent dans des systèmes cloud en abusant de politiques d’accès trop permissives et d’erreurs humaines, ce qui leur permet d’exfiltrer et de détruire des volumes massifs de données.

Les cyberattaques accélèrent : des heures, voire des minutes, pour réagir

L’un des constats les plus alarmants du rapport est l’accélération sans précédent des cyberattaques. Grâce à l’automatisation, aux kits de hacking prêts à l’emploi et à l’IA, les pirates peuvent compromettre un système et exfiltrer des données en moins d’une heure.

Les chiffres clés

25 % des attaques exfiltrent des données en moins de 5 heures (contre 15 heures en 2021).
19 % des attaques exfiltrent des données en moins d’une heure.
Temps médian pour l’exfiltration : 2 jours – une course contre la montre pour les défenseurs.
Un cas marquant du rapport concerne le groupe RansomHub, qui a infiltré un réseau municipal et exfiltré 500 Go de données en seulement sept heures, après avoir contourné une connexion VPN sans authentification multi-facteurs.

La montée en puissance des menaces internes : le rôle croissant des États-nations

L’année 2024 a vu une explosion des menaces internes orchestrées par des États-nations, notamment la Corée du Nord. Le nombre d’attaques de ce type a triplé, ciblant des secteurs variés comme la finance, les médias, la logistique et même des entreprises technologiques.

Le rapport détaille la tactique du groupe Wagemole, qui infiltre des entreprises via de faux employés en postes techniques sensibles. Ces agents : Exfiltrent des données sensibles. Introduisent des outils de surveillance clandestins. Altèrent du code source pour insérer des portes dérobées dans des logiciels critiques. L’utilisation de dispositifs KVM-over-IP permet également aux attaquants de prendre le contrôle de machines distantes sans être détectés par les outils de cybersécurité traditionnels.

L’IA : nouvelle arme des cybercriminels

Si l’intelligence artificielle est un atout pour les défenseurs, elle devient aussi une arme redoutable pour les attaquants. L’IA générative permet de créer des campagnes de phishing hyper réalistes ; De générer des malwares polymorphes, difficiles à détecter ; De simuler des voix et des visages pour tromper les entreprises et exécuter des attaques d’ingénierie sociale. Un test mené par Unit 42 a montré qu’un cybercriminel utilisant l’IA pouvait accélérer une attaque de 100 fois, réduisant le temps d’exfiltration de 2 jours à seulement 25 minutes.

La menace quantique sur la cryptographie et la réponse de Google Cloud

L’avancée continue de l’informatique quantique expérimentale soulève des inquiétudes quant à la sécurité des systèmes de cryptographie à clé publique les plus utilisés dans le monde. Une fois suffisamment développés, ces ordinateurs quantiques pourraient briser ces algorithmes, menaçant la confidentialité des données et l’intégrité des transactions numériques.

Depuis août 2024, les nouvelles normes de cryptographie post-quantique (PQC) du National Institute of Standards and Technology (NIST) permettent aux entreprises technologiques d’amorcer leur transition vers des solutions plus sûres. Google Cloud vient d’annoncer la prévisualisation de signatures numériques quantiquement sûres (FIPS 204/FIPS 205) dans son service Google Cloud Key Management Service (Cloud KMS) pour les clés logicielles. Cette annonce marque une étape importante dans la stratégie post-quantique de Google, qui inclut également ses modules de sécurité matérielle (Cloud HSM) et l’ensemble de son infrastructure de chiffrement.

Une stratégie post-quantique déployée sur plusieurs fronts

Dès 2016, l’entreprise a commencé à tester la PQC dans Chrome, puis en 2022, elle a commencé à l’utiliser pour protéger ses communications internes. Depuis, elle a mis en place plusieurs mesures pour renforcer ses protections, notamment dans ses serveurs de centres de données et dans les connexions entre Chrome Desktop et ses services comme Gmail et Cloud Console.

Désormais, Google Cloud KMS s’oriente vers une sécurisation totale contre les menaces quantiques. Cela inclut le support des algorithmes PQC standardisés par le NIST (FIPS 203, FIPS 204, FIPS 205 et futurs standards) en logiciel et en matériel. Cette approche vise à permettre aux clients de Google Cloud d’importer et d’échanger des clés de manière sécurisée, d’exécuter des opérations de chiffrement et de déchiffrement et de générer des signatures numériques résistantes aux futures attaques quantiques.

Une transition vers une infrastructure cryptographique transparente

Dans le but de garantir une transparence totale et une auditabilité de son code, Google mettra à disposition les implémentations logicielles de ces standards pour Cloud KMS en open source. Elles seront intégrées aux bibliothèques cryptographiques ouvertes BoringCrypto et Tink, développées par Google. Cette initiative vise à permettre aux entreprises et aux experts en sécurité d’analyser ces algorithmes et de les intégrer à leurs propres solutions de sécurité.

De plus, Google collabore activement avec les fournisseurs de modules de sécurité matérielle (HSM) et les partenaires de Google Cloud External Key Manager (EKM) afin d’assurer une migration réussie vers une cryptographie post-quantique pour tous les clients de Google Cloud.

Lancement des signatures numériques quantiquement sûres dans Cloud KMS

Une avancée majeure de cette stratégie est l’introduction des signatures numériques quantiquement sûres dans Cloud KMS. Cette nouvelle fonctionnalité permet aux clients d’utiliser l’API Cloud KMS pour signer numériquement des données et vérifier les signatures à l’aide d’algorithmes PQC standardisés par le NIST. Cette évolution est essentielle pour aider les entreprises à tester et intégrer ces nouvelles méthodes dans leurs flux de travail avant leur adoption élargie.

Les nouvelles signatures numériques de Cloud KMS offrent deux algorithmes PQC récents : ML-DSA-65 (basé sur les réseaux euclidiens, spécifié dans FIPS 204) et SLH-DSA-SHA2-128S (une signature basée sur le hachage sans état, définie dans FIPS 205). Ces signatures sont conçues pour résister aux attaques des futurs adversaires disposant d’ordinateurs quantiques capables de casser les systèmes cryptographiques classiques.

Google remplace l’authentification par SMS par un code QR plus sécurisé

Aprés le quantique, les mots de passe et la double authentification. Google prévoit de modifier son système d’authentification en deux étapes (2FA) en abandonnant l’envoi de codes par SMS au profit d’un code QR. Cette nouvelle mesure vise à renforcer la sécurité des comptes et à limiter les risques liés à l’interception des SMS.

Le système actuel repose sur l’envoi d’un code à six chiffres par SMS pour vérifier l’identité de l’utilisateur. Cependant, Google estime que ce procédé présente des failles, notamment la possibilité d’interception des SMS par des cybercriminels. Ces derniers peuvent utiliser diverses techniques comme l’attaque par SIM swapping ou le phishing pour obtenir ces codes et compromettre les comptes des utilisateurs.

Bien que la vérification en deux étapes par SMS reste préférable à une absence totale de protection, elle demeure vulnérable à des attaques sophistiquées. Google cherche donc à améliorer la protection des comptes en adoptant une méthode plus robuste.

Le code QR, une alternative plus fiable ?

L’alternative envisagée par Google repose sur l’utilisation d’un code QR. Concrètement, lorsqu’un utilisateur tente de se connecter à son compte Google sur un nouvel appareil, il devra scanner un code QR avec son smartphone. Cette approche, similaire à celle utilisée par l’application Itsme, offre plusieurs avantages : Contrairement aux SMS, les codes QR ne transitent pas par un réseau mobile potentiellement vulnérable.  Un simple scan permet une authentification rapide sans nécessité de mémoriser ou de saisir un code. L’authentification par QR nécessite un accès physique à l’appareil de l’utilisateur, ce qui complique grandement les tentatives d’usurpation.

Google et la lutte contre les faux comptes

Outre l’amélioration de la sécurité individuelle, Google espère aussi limiter la création massive de faux comptes Gmail utilisés pour envoyer du spam ou mener des campagnes de phishing. Actuellement, les criminels peuvent générer des milliers de comptes en automatisant la réception et l’insertion de codes SMS. L’utilisation d’un code QR pour valider un compte complique ces pratiques et renforce la fiabilité des comptes créés.

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Trump dynamite la protection des données : vers un open bar numérique ?

La récente décision de l’administration Trump de démanteler le Privacy and Civil Liberties Oversight Board (PCLOB) marque un tournant critique dans les relations transatlantiques en matière de protection des données.

Depuis des années, l’Europe tente de résister aux assauts américains sur la protection des données. Mais si vous pensiez que la bataille était déjà un champ de ruines, Trump vient d’arriver avec un bulldozer. Le président républicain supprime les dernières barrières juridiques qui protégeaient les citoyens étrangers contre la collecte et l’exploitation massive de leurs informations personnelles par les entreprises américaines.

Une privacité numérique déjà en miettes

Le Cloud Act et le Patriot Act avaient déjà sérieusement entaillé la vie privée numérique. Le Privacy Shield, censé encadrer le transfert des données entre l’Europe et les États-Unis, a été invalidé deux fois (2015 et 2020) par la Cour de justice de l’UE pour non-respect du RGPD et des droits fondamentaux. Aujourd’hui, les entreprises européennes qui utilisent AWS, Microsoft ou Google verront leurs données encore plus exposées.

L’IA américaine et la surveillance globale

Les données collectées alimenteront directement les modèles d’intelligence artificielle made in U.S.A. Grok 3, le dernier-né d’Elon Musk, s’entraîne déjà sur tous les échanges de X (ex-Twitter) et sur les informations exfiltrées par ses DOGE kids. Si demain, plus aucune restriction ne protège les données étrangères, ce sont des milliards d’informations personnelles qui nourriront ces modèles et renforceront les capacités de surveillance de l’État américain.

Les implications sont immenses. Non seulement les entreprises privées américaines, mais également le gouvernement des États-Unis, auront accès à une quantité illimitée de données européennes. Une surveillance renforcée s’installe, avec un contrôle accru sur les flux d’informations, les transactions commerciales et même les interactions sociales.

Le Royaume-Uni : un précédent inquiétant

Apple a annoncé ne plus pouvoir proposer de chiffrage avancé sur son cloud au Royaume-Uni, une décision qui, selon la presse américaine, ferait suite à une demande des autorités britanniques d’accéder aux données de ses utilisateurs. L’entreprise californienne affirme qu’elle n’a jamais mis en place de « porte dérobée » ou de « clé principale », mais le gouvernement britannique aurait demandé un accès aux données stockées sur le cloud, au nom de la sécurité nationale.

Cette affaire illustre comment les gouvernements exercent une pression croissante sur les entreprises technologiques pour accéder aux informations privées des citoyens. Les utilisateurs britanniques d’Apple qui n’avaient pas activé la fonction « protection avancée des données » (ADP) ne pourront plus le faire. Ceux qui l’ont déjà activée devront la désactiver sous peine de voir leurs services réduits.

Conséquences directes : Une réduction drastique des protections pour les données personnelles. Une augmentation du risque de surveillance gouvernementale. Une remise en cause du chiffrement des sauvegardes iCloud, des photos, notes et mémos vocaux.

L’Europe doit-elle enfin se défendre ?

L’UE et la Suisse sont-elles prêtes à faire face ? Voient-elles seulement le vent tourner ? Quand nos échanges, nos décisions, nos savoirs deviennent une matière première pour d’autres, ce n’est plus seulement une fuite, c’est une perte de souveraineté.

L’Union européenne, face à l’invalidation du Privacy Shield, peine à trouver une solution. Le RGPD, bien que strict, se heurte aux réalités technologiques et à la puissance des géants américains du numérique. Le risque est immense : une dépendance totale au cloud américain, et donc une vulnérabilité accrue face à la collecte massive des données européennes.

Faut-il enterrer définitivement l’idée d’un Privacy Shield 3 ou est-ce le moment de sortir du piège d’un cloud américain en mode open bar ?

Ce qui se joue ici n’est pas qu’une question de vie privée, mais bien de survie numérique. L’Europe doit-elle se résoudre à devenir une colonie digitale des États-Unis, ou peut-elle encore défendre sa souveraineté ?

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Cyberattaques en 2025 : une menace grandissante et des attaques toujours plus rapides

La cybersécurité fait face à une évolution sans précédent des menaces. Selon le rapport 2025 de l’Unit 42 de Palo Alto Networks, les cyberattaques sont plus rapides, sophistiquées et impactantes que jamais.

En 2025, les entreprises du monde entier doivent redoubler de vigilance face à des cybermenaces en constante mutation. Le rapport annuel sur la réponse aux incidents de l’Unit 42 révèle une évolution marquante des tactiques employées par les cybercriminels. Avec plus de 500 cyberattaques majeures analysées dans 38 pays, ce document met en lumière une tendance croissante aux perturbations intentionnelles des opérations plutôt qu’au simple vol de données. Plus alarmant encore, les attaquants se montrent toujours plus rapides, réussissant à exfiltrer des données en quelques minutes seulement. Alors que les entreprises renforcent leurs dispositifs de sécurité, les cybercriminels perfectionnent leurs stratégies. Comment répondre à ces nouvelles menaces et quelles mesures adopter pour limiter les risques ?

Une évolution vers la perturbation intentionnelle

L’Unit 42 met en évidence une transformation majeure des objectifs des cyberattaques. Alors que le vol de données était historiquement l’une des principales motivations des attaquants, 86 % des incidents en 2024 ont engendré des interruptions d’activité ou des atteintes à la réputation des entreprises concernées. Cette tendance traduit un changement de paradigme : désormais, la perturbation est une arme d’extorsion à part entière.

Les cybercriminels déploient des attaques sophistiquées visant à paralyser les activités d’une organisation en provoquant des pannes systémiques. Ces interruptions coûtent cher, tant sur le plan financier que sur celui de la confiance des clients et partenaires. Une attaque bien orchestrée peut engendrer des pertes de plusieurs millions d’euros et nuire durablement à l’image d’une entreprise. Cette stratégie de sabotage illustre une mutation profonde des motivations des cyberattaquants, qui exploitent les faiblesses des infrastructures informatiques modernes pour maximiser leur impact.

La vitesse d’exfiltration des données s’accélère

Le rapport 2025 de l’Unit 42 souligne une accélération frappante des cyberattaques. Dans 25 % des incidents analysés, les attaquants ont exfiltré des données en moins de cinq heures, une vitesse trois fois plus rapide qu’en 2021. Plus alarmant encore, dans 20 % des cas, l’exfiltration a eu lieu en moins d’une heure.

Cette rapidité est favorisée par plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’automatisation des attaques permet aux cybercriminels d’utiliser des outils d’intelligence artificielle et des algorithmes avancés pour voler des données à une vitesse inégalée. Ensuite, l’exploitation des failles systémiques est devenue une stratégie récurrente, les vulnérabilités des systèmes cloud et des chaînes d’approvisionnement offrant des points d’entrée privilégiés pour une infiltration rapide. De plus, les attaquants ont affiné leur connaissance des systèmes informatiques ciblés, leur permettant de cartographier précisément les infrastructures avant de lancer leurs offensives, optimisant ainsi l’efficacité de leurs actions malveillantes. Le Social Engineering a gagné du terrain comme le stipule le rapport.

Des techniques d’attaque toujours plus sophistiquées

L’Unit 42 observe une diversification et une sophistication croissante des cyberattaques. Parmi les principales évolutions relevées :

Les cybercriminels déplacent désormais leurs exfiltrations de données vers le cloud. Dans 45 % des cas analysés, les informations volées sont stockées dans des infrastructures cloud, compliquant leur détection et leur récupération par les entreprises victimes. Par ailleurs, les navigateurs web représentent une surface d’attaque de plus en plus exploitée. En effet, 44 % des incidents impliquent des activités malveillantes utilisant les navigateurs des employés, souvent via des campagnes de phishing réalisées avec des techniques avancées. De plus, les attaques multi-vectorielles deviennent la norme, 70 % des cyberattaques exploitant simultanément plusieurs failles dans le but de contourner les défenses des entreprises.

Comment répondre à ces menaces croissantes ?

Face à cette escalade des menaces, l’Unit 42 préconise plusieurs mesures pour renforcer la cybersécurité des organisations :

Les entreprises doivent adopter le modèle Zero Trust, qui consiste à limiter la confiance implicite et à vérifier systématiquement les accès et identités des utilisateurs. Il est aussi essentiel de renforcer la sécurité des environnements cloud en surveillant et corrigeant rapidement les mauvaises configurations ainsi que les vulnérabilités identifiées. En parallèle, l’amélioration de la visibilité et de la réponse aux incidents passe par une centralisation et une analyse en temps réel des journaux d’activités afin d’identifier et de neutraliser les menaces plus rapidement. Enfin, l’automatisation de la détection et de la réponse aux incidents grâce à l’intelligence artificielle s’avère indispensable pour lutter efficacement contre ces nouvelles formes de cyberattaques.

Vers un futur où la cyberrésilience est essentielle

L’année 2025 marque une nouvelle ère pour la cybersécurité, où la rapidité et la complexité des cyberattaques obligent les organisations à repenser leurs stratégies de défense. Si les entreprises s’adaptent en améliorant leur capacité de détection et de réponse, les attaquants trouvent toujours de nouvelles failles à exploiter.

La question reste ouverte : les entreprises seront-elles capables de maintenir une longueur d’avance sur des cybercriminels de plus en plus sophistiqués ?

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Un Centre de Cybersécurité de Pointe Inauguré à Redu/Transinne

Le pôle spatial et cyber Galaxia de Redu/Transinne en province de Luxembourg accueille désormais un centre de cybersécurité de pointe, intégrant un laboratoire de cryptographie quantique et un cyber range avec simulateur de crise.

Mis en place en collaboration avec la firme belge Nexova, spécialisée en solutions d’ingénierie et de cybersécurité, le cyber range est une plateforme offrant aux organisations des scénarios d’attaque et de défense réalistes. Cet outil permet au personnel de vivre des expériences pratiques en cas d’attaque simulée, notamment dans le cadre de la directive NIS2. De plus, il offre la possibilité de tester et de déployer de nouvelles défenses sans impacter l’architecture réelle des systèmes.

Le cyber range est une plateforme d’émulation qui aide à comprendre le comportement des systèmes de défense internes, à anticiper les problèmes, à tester les correctifs et mises à jour, ainsi qu’à proposer des exercices et formations pratiques. Selon Axel Legay, expert en IA et cybersécurité chez Nexova, « 80% à 90% des cyberattaques sont d’origine humaine ou liées à des perturbations dans l’environnement humain ».

Pour répondre à ces défis, Nexova a développé l’outil CITEF, capable de créer une émulation réaliste des environnements IT et OT d’une organisation. Cet outil intègre des environnements de formation et de test, et génère des scénarios d’entraînement personnalisés basés sur l’intelligence artificielle.

Un Laboratoire de cryptographie quantique innovant

En partenariat avec Thales, le site de Redu/Transinne a également inauguré un laboratoire dédié à la cryptographie quantique. Gilles Brassard, cryptographe canadien et co-inventeur du premier protocole de cryptographie quantique BB84 en 1984, souligne que « l’arrivée de l’ordinateur quantique permettra de déjouer n’importe quelle sécurité puisque toutes les communications transmises et cryptées pourront être décryptées ».

Ce laboratoire offre un espace aux chercheurs, ingénieurs et experts pour développer des solutions innovantes visant à sécuriser les communications numériques en exploitant les principes de la physique quantique. L’objectif est de construire le réseau d’information du futur et de garantir une sécurisation complète des communications. Starion Group, spécialisée en ingénierie spatiale, a déjà manifesté son intérêt pour participer à ce projet, notamment pour étudier la sécurisation des données satellitaires et développer un bouclier quantique protégeant les systèmes d’échange de données.

Un Écosystème propice au développement

Ce projet, fruit d’un investissement de 10 millions d’euros dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie, bénéficie de la proximité du Centre européen de sécurité et d’éducation spatiale (ESEC). Ce centre se positionne comme une référence en matière de cybersécurité. L’Agence spatiale européenne (ESA) joue un rôle de catalyseur, avec pour objectif que ce centre de référence soit piloté par l’industrie.

La mise en place de ce centre de cybersécurité à Redu/Transinne représente une avancée majeure pour la région wallonne. Il offre aux entreprises et organismes publics les outils nécessaires pour renforcer leur résilience face aux cybermenaces croissantes. En combinant expertise locale et partenariats stratégiques, ce centre aspire à devenir un pilier essentiel de la cybersécurité en Europe.

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Le Forum économique mondial de Davos marqué par une hausse des attaques DDoS

Le Forum économique mondial de Davos 2024 a été marqué par une hausse significative des attaques DDoS. Il a été observé plus de 1 400 attaques ciblant les infrastructures suisses, doublant ainsi le volume enregistré en décembre.

Chaque année, le Forum économique mondial (WEF) de Davos attire des chefs d’État, des dirigeants d’entreprise et des figures influentes du monde entier. Cet événement, où se discutent les grandes orientations économiques et géopolitiques, est aussi une cible privilégiée des cyberattaques. Entre le 20 et le 24 janvier 2024, une activité DDoS inhabituelle a été détectée par l’équipe ASERT de NETSCOUT. Plus de 1 400 attaques ont été recensées, visant principalement les infrastructures télécoms et cloud suisses. Ces attaques ont culminé à 426 Gbps, mettant en évidence l’implication possible de groupes hacktivistes comme NoName057(16), connu pour ses campagnes de cyber-perturbation. Cet article décrypte cette vague d’attaques, ses méthodes et ses cibles, tout en soulignant les enjeux de cybersécurité lors d’événements d’envergure mondiale.

Le 21 janvier, NoName s’attaque à l’Italie, l’Ukraine, la Suisse ! – Capture Datasecuritybreach.fr

L’augmentation des attaques DDoS : Une menace persistante

Durant les cinq jours du Forum, ASERT a observé une activité DDoS environ deux fois plus importante qu’en décembre. Cette augmentation a été particulièrement marquée aux moments clés de l’événement, notamment lors des interventions de figures politiques de premier plan.

« Les attaques DDoS lors d’événements internationaux ne sont pas un hasard. Elles cherchent à perturber les communications et à envoyer un message politique ou idéologique. »

Le 19 janvier, la veille de l’ouverture du Forum, une attaque de 426 Gbps a ciblé un grand fournisseur suisse. Son objectif probable ? Tester l’efficacité des méthodes employées avant d’intensifier les actions les jours suivants.

Chiffres clés DDoS

Le nombre total d’attaques DDoS a augmenté de 20 % par rapport à 2023. L’Ukraine arrive en tête des pays les plus touchés, avec 2 052 attaques signalées, principalement organisées par des groupes pro-russes comme NoName057(16). DataSecurityBreach.fr a pu constater que les plateformes de commerce en ligne et sites web d’organisations (9 %), secteur financier (8,9 %), ainsi que d’autres industries, notamment le transport (7 %), les médias et Internet (7 %), et la fabrication (6,9 %). NoName057(16) s’est imposé comme l’acteur de menace principal dans les secteurs les plus touchés.

Au cours de l’année écoulée, NoName057(16) a connu une transformation majeure, formant plus d’une douzaine d’alliances stratégiques avec divers groupes hacktivistes pro-russes et pro-palestiniens. Ce passage de l’isolement à la collaboration a renforcé ses capacités opérationnelles et élargi son influence. Sans surprise, NoName057(16) a de nouveau dominé le domaine, surpassant largement les autres groupes en tant qu’attaquant le plus agressif. Depuis janvier 2023, le groupe a revendiqué 8 150 cyberattaques.

Chronologie des attaques DDoS observées

19 janvier : Une répétition avant l’événement

Avant même le début officiel du WEF, ASERT a détecté une attaque de 426 Gbps visant un fournisseur de services suisses. Elle s’est appuyée sur le DNS Reflection Amplification, une technique courante pour saturer une bande passante et tester la robustesse des infrastructures.

20 janvier : Des anomalies dès l’ouverture

À 15h20 UTC, alors que les premières sessions commençaient, une attaque atteignant 24 Gbps a été enregistrée. Contrairement à la veille, plusieurs vecteurs d’amplification ont été utilisés, rendant l’attaque plus difficile à contrer.

21 janvier : L’intensification des assauts

Cette journée a marqué un tournant, avec un volume croissant d’attaques précédant une allocution politique majeure. Les cybercriminels ont modifié leur approche, optant pour des attaques TCP ciblées et des inondations DNS sur UDP/53 et TCP/53.

22 janvier : Des attaques plus furtives

Bien que la bande passante utilisée ait été moindre, la sophistication des attaques a augmenté. Les méthodes TCP RST/SYN flood et TCP SYN/ACK amplification ont généré un flot de petits paquets difficilement filtrables.

23-24 janvier : Une fin sous tension

Si le 23 janvier fut relativement calme, le dernier jour du Forum a vu une résurgence des attaques DDoS, prolongeant leur effet plusieurs heures après la fin des discussions.

Qui sont les responsables ? Focus sur NoName057(16)

Les attaques observées portent la signature de groupes hacktivistes, notamment NoName057(16), affilié aux intérêts russes. Le blog ZATAZ avait été le premier a parlé de ces pirates devenus aujourd’hui des adeptes du DDoS. Ce collectif est connu pour ses attaques contre des entités politiques et économiques occidentales via leur projet DDoSia. Le groupe privilégie généralement les attaques HTTP flooding pour submerger les sites web, mais cette fois-ci, il a opté pour des méthodes TCP-based, corroborant les observations d’ASERT.

L’analyse des attaques DDoS montre qu’elles ont principalement visé les infrastructures critiques. Le secteur des télécommunications a absorbé près de la moitié des attaques, ce qui souligne l’importance de renforcer les défenses de ces infrastructures, particulièrement lors d’événements internationaux.

Les motivations derrière ces attaques sont multiples : démonstration de force, revendication politique, voire simple opportunisme. ZATAZ expliquait d’ailleurs que certains participants aux opérations de Noname057(16) profitaient des DDoS pour louer leur propre solution de cyberattaque ! Toutefois, une leçon essentielle se dégage : les événements internationaux nécessitent des stratégies de cybersécurité renforcées.

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Patch Tuesday de février 2025 : Les mises à jour critiques à ne pas manquer

Microsoft et Adobe renforcent la sécurité avec des correctifs majeurs en février 2025 dont plusieurs zero day.

Le Patch Tuesday de février 2025 apporte des mises à jour importantes pour Microsoft et Adobe, avec un total de 56 CVE corrigées pour Microsoft et 45 pour Adobe. Parmi elles, plusieurs vulnérabilités critiques et des Zero Day exploitées activement. Windows reste la priorité absolue ce mois-ci.

Ce mois-ci, Microsoft ralentit son rythme après la grosse mise à jour de janvier, mais continue de résoudre des vulnérabilités majeures, y compris deux Zero Day et une révision critique de Secure Boot. Adobe, quant à lui, cible principalement Adobe Commerce, corrigeant 30 CVE sur les 45 publiées. La mise à jour de Google Chrome est attendue sous peu, ce qui renforcera la sécurité des navigateurs basés sur Chromium, dont Microsoft Edge.

Vulnérabilités Microsoft exploitées

CVE-2025-21418 – Élévation de privilèges via AFD Windows

Microsoft corrige une vulnérabilité critique dans le pilote de fonction auxiliaire (AFD) Windows pour WinSock. Cette faille, exploitée activement, permet d’obtenir des privilèges SYSTEM, ce qui en fait une priorité pour toutes les versions de Windows, de Windows 10 à Server 2025. Son score CVSS est de 7,8.

CVE-2025-21391 – Élévation de privilèges via stockage Windows

Cette vulnérabilité concerne le stockage Windows et affecte également toutes les versions de Windows 10 à Server 2025. Son exploitation permet de gagner des privilèges élevés, ce qui justifie son traitement prioritaire. Score CVSS : 7,1.

CVE-2023-24932 – Secure Boot : une mise à jour essentielle

Une révision du correctif Secure Boot a été publiée, élargissant la couverture à Windows 11 24H2 et Server 2025. Cette faille, exploitée et publiquement divulguée, nécessite une mise à jour immédiate pour garantir une protection optimale.

Vulnérabilités Microsoft divulguées publiquement

CVE-2025-21377 – Usurpation d’identité via hachage NTLM

Cette faille de type Spoofing permet l’exposition de hachages NTLM, affectant toutes les versions de Windows. Bien que classée « Important » avec un score CVSS de 6,5, elle est publiquement divulguée, augmentant le risque d’exploitation.

CVE-2025-21194 – Contournement des fonctions de sécurité sur Microsoft Surface

Cette faille affecte les systèmes Surface et leur kit de développement. Bien que sa maturité d’exploitation ne soit pas encore prouvée, elle reste une menace potentielle à surveiller. Score CVSS : 7,1.

Vulnérabilités tierces : focus sur Adobe et Google Chrome

Adobe publie des mises à jour pour plusieurs de ses produits phares, dont InDesign, Commerce, Substance 3D, InCopy et Illustrator. La mise à jour d’Adobe Commerce, classée Priorité 1, corrige 30 des 45 CVE, ce qui la rend critique pour les entreprises utilisant cette plateforme.

Google Chrome publiera sa mise à jour de sécurité d’ici peu, impactant aussi Microsoft Edge et d’autres navigateurs basés sur Chromium. Étant donné la fréquence hebdomadaire des correctifs Chrome depuis août 2023, il est vivement conseillé de mettre à jour ses navigateurs chaque semaine.

Priorités de mise à jour pour février

  1. Microsoft Windows : Priorité absolue avec 3 CVE exploitées activement, 2 vulnérabilités publiquement divulguées et plusieurs correctifs critiques.
  2. Adobe Commerce : 30 CVE corrigées, une mise à jour classée Priorité 1.
  3. Navigateurs web : Les mises à jour hebdomadaires de Chrome, Edge et Firefox sont essentielles pour réduire le risque d’exploitation.

GRASP : Une plateforme mondiale pour anticiper les risques de l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle progresse rapidement et transforme nos sociétés. Cependant, elle soulève aussi des défis cruciaux en matière de sécurité et de gouvernance. Pour répondre à ces enjeux, GRASP (Global Risk and AI Safety Preparedness) a été lancée afin de fournir une cartographie des risques liés à l’IA et d’identifier les meilleures solutions pour les atténuer.

Lancée le 9 février 2025 à l’occasion de l’événement AI Safety Connect à Paris, la plateforme GRASP est le fruit d’une collaboration entre la Mohammed Bin Rashid School of Government (MBRSG) et le Future of Life Institute (FLI). Son objectif est de structurer les menaces potentielles associées à l’IA et de proposer des stratégies d’atténuation adaptées. Grâce à une base de données interactive, elle permet aux gouvernements, chercheurs et entreprises d’accéder aux solutions existantes pour garantir une intelligence artificielle plus sûre et maîtrisée.

Une initiative internationale pour mieux comprendre les dangers de l’IA

Face à l’essor rapide de l’intelligence artificielle, les experts alertent sur les risques potentiels liés à son utilisation. Développée sous l’égide de la MBRSG, avec la participation d’institutions renommées telles que le Center for AI Security (CeSIA), Apart Research et l’Institut de Pékin pour la sécurité et la gouvernance de l’IA, GRASP vise à centraliser et structurer les connaissances en matière de sécurité de l’IA.

La plateforme est intégrée au projet SAFE (Safety and Assurance of Generative AI) du Global Partnership on AI (GPAI), en collaboration avec l’OCDE. Elle s’appuie également sur les recherches du MIT AI Risk Repository, qui recense plus de 80 types de risques et 200 solutions.

Une classification des risques identifiés

GRASP propose une cartographie détaillée des dangers liés à l’intelligence artificielle, divisée en trois grandes catégories :

  • L’utilisation malveillante de l’IA : Cyberattaques automatisées, diffusion de fausses informations, développement d’armes autonomes, surveillance intrusive.
  • Les défaillances et dérives technologiques : Erreurs de programmation, comportements imprévus, dérives des IA auto-apprenantes, perte de contrôle sur les systèmes avancés.
  • Les impacts sociétaux : Discrimination algorithmique, inégalités économiques, manipulation de l’opinion publique, effets sur la santé mentale et cognitive.

Grâce à cette classification, GRASP permet d’anticiper les menaces et d’adopter des mesures adaptées pour renforcer la sécurité de l’IA.

Un outil pour les décideurs et les chercheurs

GRASP ne se limite pas à un simple inventaire des risques : la plateforme est conçue pour être un véritable outil d’aide à la décision. Parmi ses fonctionnalités, on retrouve :

  • Une base de données interactive répertoriant les menaces et leurs solutions.
  • Une approche modulaire associant chaque risque à des stratégies d’atténuation concrètes.
  • Des études de cas détaillées illustrant les enjeux réels de la sécurité de l’IA.
  • Un moteur de recherche avancé permettant de filtrer les informations par domaine d’application ou niveau de criticité.

L’objectif est de permettre aux gouvernements, entreprises et chercheurs d’accéder facilement aux solutions existantes et de contribuer à la mise en place d’une intelligence artificielle responsable et maîtrisée.

Vers une gouvernance mondiale proactive

Le projet GRASP est dirigé par Cyrus Hodes, Fellow of Practice à la MBRSG et co-responsable du projet SAFE au sein du GPAI. Son ambition est d’intégrer pleinement les recommandations de GRASP aux initiatives de gouvernance de l’IA portées par l’OCDE et d’autres instances internationales.

Avec la montée en puissance de l’IA générative et des modèles toujours plus performants, la question de la régulation et de la prévention des risques devient cruciale. GRASP constitue une réponse concrète aux défis posés par ces technologies et s’inscrit dans une démarche de transparence et de responsabilité.

Quel avenir pour la régulation de l’intelligence artificielle ?

Alors que GRASP apporte un cadre structuré pour identifier et atténuer les risques, la question demeure : comment garantir une adoption efficace et universelle de ces recommandations ? Les prochaines années seront déterminantes pour observer l’impact réel de cette initiative et la manière dont elle influencera la gouvernance de l’IA à l’échelle mondiale. Un autre projet, du nom d’ATLTA, propose ce type de « veille ». ATLAS (Adversarial Threat Landscape for Artificial-Intelligence Systems) est une base de connaissances mondiale répertoriant les tactiques et techniques utilisées par les adversaires contre les systèmes d’IA. Elle s’appuie sur des observations d’attaques réelles ainsi que sur des démonstrations pratiques réalisées par des équipes rouges et des groupes de sécurité spécialisés en IA.

Lors de la DEF CON 2024 de Las Vegas, le plus grand rendez-vous de hacker éthiques travaillait déjà sur comprendre et trouver des solutions cybersécurité et régulation autour de l’IA. Le Generative Red Team 2 (GRT2) avait été organisé dans l’AI Village lors de DEF CON 32. Il s’agissait d’un défi de red teaming axé sur l’intelligence artificielle générative, conçu sous la forme d’un « bug bash ». Les participants étaient invités à évaluer un modèle d’apprentissage automatique, à identifier ses vulnérabilités et ses défauts, puis à fournir des explications accompagnées de preuves pour garantir la reproductibilité et l’importance de leurs découvertes.