Archives de catégorie : Bitcoin

Piratage de Cryptsy annonce-t-il la fin du Bitcoin ?

Cryptsy, l’une des bourses d’échanges de Bitcoins piratée. Une porte cachée installée dans le code du porte-monnaie de cette crypto-monnaie.

Voilà un piratage impressionnant. D’abord par sa mise en place. Le pirate présumé, le développeur d’un concurrent du Bitcoin, Lucky7Coin. Il aurait inséré une backdoor (une porte cachée) directement dans le code du Cryptsy. Bilan, via IRC (Internet Relay Chat), le pirate aurait été capable de prendre le contrôle de  Cryptsy et de détourner des milliers de bitcoins et Litcoin. 13.000 bitcoins et pas moins de 300.000 litcoins ont été volés, soit un total de 11 millions d’euros. Un piratage qui daterait de 2014. Ce boursicoteur de Cryptsy avait réussi à éponger la perte.

Seulement, une descente de la police relance l’affaire. Plus efficace que le pirate, cette rumeur de perquisition a inciter les clients à retirer leur argent. Bilan, les transactions ont été stoppées tellement le cours chuté comme neige au soleil.

Pendant ce temps, chez les développeur de la crypto-monnaie, ça bouge, et pas dans le bon sens. Mike Hearn, co concepteur historique du Bitcoin a décidé de stopper son engagement considérant que ses collégues ne laissaient aucunes chances d’évolution à la monnaie numérique. Il souhaitait 24 transactions par seconde alors que ses « amis » ne souhaitent pas dépasser l’unique transaction par seconde. Et ce n’est pas les fermes de bitcoins, installées en Chine qui vont aider dans la bonne évolution de la monnaie 2.0.

Une prime de 1000 BTC a été proposée à toute personne capable de remonter à l’argent volé. Ce dernier a été entreposé sur un wallet qui n’a pas évolué depuis 2014. Big Vern, de chez Cryptsy, promet « le pardon » dans le cas ou le pirate rend spontanément les Bitcoins détournés. Sans réponse, ce dernier indique que « ce sera la guerre » contre ce pirate.

2015 : L’année du fléau Ransomware

55.8 % de tous les fichiers malveillants visant les internautes français contenaient une forme de ransomware.

Après avoir analysé des e-mails infectés visant des utilisateurs lors des douze derniers mois et détecté une proportion considérable de malwares de type ransomware, Bitdefender, société de technologies de sécurité Internet innovantes protégeant plus de 500 millions d’utilisateurs dans le monde entier, publie un aperçu de ce que pourrait être l’amplitude de cette menace.

En juin 2015, le FBI a lancé un avertissement à propos de Cryptowall 4.0, le décrivant comme le ransomware le plus « actif et menaçant, visant les particuliers et entreprises américaines ». L’étude de Bitdefender confirme cette tendance : 61,8% de toutes les attaques de malwares via e-mails aux États-Unis ont diffusé du ransomware (la plupart du temps Cryptowall et Cryptolocker).

En France, un peu plus de la moitié (55.8%) de tous les fichiers malveillants diffusés via e-mail contenaient une forme de ransomware.

À l’échelle mondiale, près du tiers des attaques de malwares par e-mails contenaient une forme de ransomware, dont la majorité aux États-Unis (11.9%) et environ 2% en France. Le reste des e-mails propageant d’autres types de malwares : chevaux de Troie, spywares et autres programmes malveillants.

Comme souvent, les internautes américains sont les plus ciblés par des infections ransomwares via mail (21.2%). La France arrive en 4e position des cibles privilégiées par les cybercriminels (3.85%).

Les cybercriminels à l’origine de ces ransomwares ont donc fait des États-Unis leur priorité, rejoignant ainsi les craintes des DSI américains davantage préoccupés par les ransomwares que par les menaces 0-day1. Ce pays représente en effet un marché hautement profitable pour ce type d’attaque. En 2015, les créateurs du tristement célèbre ransomware CryptoWall ont extorqué plus de 325 millions de dollars (près de 300 millions d’euros) aux victimes américaines, selon diverses études. Un des facteurs importants qui explique ces gains est l’utilisation d’algorithmes de chiffrement sophistiqués qui ne laisse bien souvent d’autre choix aux victimes que de payer la rançon. Le FBI lui-même a parfois encouragé des entreprises à payer.

Les ransomwares sont probablement la menace la plus importante pour les internautes depuis 2014 et resteront l’un des plus importants vecteurs de cybercriminalité en 2016. Alors que certains pirates préfèrent l’approche du chiffrement de fichiers, certaines versions plus novatrices se concentreront sur le développement de « l’extortionware » (malware qui bloque les comptes de services en ligne ou expose les données personnelles aux yeux de tous sur Internet).

Piratage : 4 millions de clients du FAI TalkTalk dans la nature

Une faille de type injection SQL a permis à un pirate informatique de mettre la main sur 4 millions de clients du Fournisseur d’Accès à Internet TalkTalk. Il réclamait plus de 100 000 euros pour son silence.

Le Fournisseur d’Accès à Internet (FAI) britannique TalkTalk a confirmé qu’un pirate informatique était passé dans ses entrailles numériques. Une injection SQL aurait donné accès  à des données clients. Quatre millions de fiches clients ont été, dans le meilleur des cas lus, dans le pire copiés. Il est possible que les renseignements personnels, y compris les coordonnées bancaires, ont été dérobés. Les serveurs de l’entreprise ont été fermés durant plus de 24 heures, le temps que les autorités compétentes face les constatations d’usages, ainsi que des copies afin de remonter aux traces laissées (ou pas) par l’intrus.

Le FAI a admis que « malheureusement » il y avait une «chance» que certaines données clients, les noms des abonnés, les adresses, dates de naissance, numéros de téléphone, adresses e-mail, informations de compte bancaire et numéros de cartes de crédit ont pu être consultés par des pirates. Le pirate a réclamé 80 000 livres sterlings, soit plus de 110 000 euros contre son silence.

Ransomware : Les créateurs de CoinVault arrêtés ?

La Police néerlandaise a arrêté lundi 14 septembre dernier deux hommes d’Amersfoort aux Pays Bas, soupçonnés d’être impliqués dans des attaques ransomware CoinVault.

Les attaques des cybercriminels avaient débuté en mai 2014 et s’étaient poursuivies jusqu’à aujourd’hui, prenant pour cibles des utilisateurs dans plus de 20 pays. Kaspersky Lab a réalisé d’importants efforts de recherches afin d’aider la National High Tech Crime Unit (NHTCU) de la Police néerlandaise à dépister et identifier les pirates présumés. Panda Security a également contribué à l’enquête de police en indiquant des versions de malware associées.

Les cybercriminels de CoinVault ont tenté d’infecter des dizaines des milliers d’ordinateurs dans le monde dont la plupart des victimes se trouvaient aux Pays-Bas, en Allemagne, aux Etats-Unis, en France et au Royaume-Uni. Les pirates sont parvenus à verrouiller au moins 1 500 ordinateurs fonctionnant sous  Windows, avant de réclamer une rançon sous la forme de « bitcoins » en échange du décryptage des fichiers.

Les cybercriminels responsables de cette campagne d’extorsion en ligne ont tenté d’adapter leurs techniques d’approches à différentes reprises, afin de pouvoir continuer à toucher de nouvelles victimes. Le premier rapport d’enquête de Kaspersky Lab sur CoinVault a été publié en novembre 2014, après que les premiers incidents du programme malveillant ont été rapportés. La campagne s’est ensuite interrompue jusqu’avril 2015, date à laquelle un nouveau cas a été découvert. Pendant ce même mois, Kaspersky Lab et la National High Tech Crime Unit (NHTCU) de la Police néerlandaise ont lancé le site web noransom.kaspersky.com, une base de données avec des clés de décryptage. Une application de décryptage a en outre été mise à disposition en ligne afin de permettre aux victimes de CoinVault de récupérer leurs données sans devoir verser de rançons aux criminels. Kaspersky Lab a ensuite été approché par Panda Security qui avait trouvé des informations sur des versions de malware associées et dont les recherches de Kaspersky Lab ont révélé que celles-ci étaient effectivement liées à CoinVault. Une analyse approfondie de tous les malwares apparentés a ensuite été réalisée et transmise à la Police néerlandaise.

En avril 2015, lorsqu’une nouvelle version de CoinVault avait été observée, un élément intéressant avait été observé : le malware comportait des phrases sans fautes en néerlandais. Le néerlandais est une langue relativement difficile à écrire sans fautes, de sorte que nous soupçonnions, depuis le début de notre enquête, qu’il existait une connexion néerlandaise avec les auteurs présumés du malware. Ce qui s’est avéré être le cas par la suite. Le combat remporté contre CoinVault a été le fruit d’efforts communs entre des autorités responsables de l’application des lois et des entreprises privées. Nous avons atteint un formidable résultat: l’arrestation de deux suspects.

TeslaCrypt 2.0 : jeu, chiffre et match

Le ransomware crypteur TeslaCrypt 2.0 travestit son identité pour réclamer une rançon de 500 dollars La plupart des infections par TeslaCrypt se produisent aux Etats-Unis, en Allemagne et en Espagne, suivis de l’Italie, de la France et du Royaume-Uni.

Kaspersky Lab a détecté un comportement curieux dans une nouvelle menace de la famille de ransomwares crypteurs TeslaCrypt. La version 2.0 du cheval de Troie notoirement connu pour infecter les ordinateurs de joueurs affiche en effet dans le navigateur une page HTML qui est une réplique exacte de CryptoWall 3.0, un autre ransomware célèbre. Sans doute les criminels le font-ils avec une intention bien précise : à ce jour, de nombreux fichiers cryptés par CryptoWall n’ont pas pu être décryptés, ce qui n’est pas le cas pour de multiples exemples observés d’infection par TeslaCrypt. Une fois l’infection réussie, le programme malveillant réclame une rançon de 500 dollars/Euros sous forme de bitcoins en échange de la clé de décryptage ; si la victime tarde à obtempérer, le montant de la rançon double.

Les premiers échantillons de TeslaCrypt ont été détectés en février 2015 et ce nouveau cheval de Troie s’est acquis une notoriété immédiate auprès de joueurs sur ordinateurs. Parmi d’autres types de fichiers ciblés, il tente d’infecter des fichiers typiques de l’univers des jeux : parties sauvegardées, profils d’utilisateurs, replays, etc. Cependant, TeslaCrypt ne crypte pas les fichiers dont la taille est supérieure à 268 Mo.

Mécanisme d’infection
Quand TeslaCrypt infecte une nouvelle victime, il génère une adresse Bitcoin distincte pour recevoir le paiement de sa rançon, ainsi qu’une clé secrète permettant de lever le cryptage. Les serveurs de commande C&C de TeslaCrypt se trouvent dans le réseau Tor. La version 2.0 du cheval de Troie utilise deux jeux de clés : l’un est unique au sein d’un système infecté, l’autre est généré à répétition chaque fois que le programme malveillant est relancé dans le système. En outre, la clé secrète servant à crypter les fichiers de l’utilisateur n’est pas enregistrée sur le disque dur, ce qui complique nettement leur décryptage.

Les malwares de la famille TeslaCrypt ont été observés se propageant via les kits d’exploitation de vulnérabilités Angler, Sweet Orange et Nuclear. Dans ce mécanisme de propagation, la victime visite un site Web infecté et le code malveillant exploite des vulnérabilités du navigateur, le plus souvent dans des modules additionnels, pour installer le malware spécialisé sur l’ordinateur cible.

Recommandations aux utilisateurs
·         Effectuez régulièrement des sauvegardes de tous vos fichiers importants. Les copies doivent être conservées sur des supports déconnectés physiquement de l’ordinateur aussitôt la sauvegarde effectuée.

·         Il est vital de mettre à jour vos logiciels à mesure que de nouvelles versions sont disponibles, en particulier votre navigateur et ses modules additionnels.

·         Au cas où un programme malveillant parvient néanmoins à s’infiltrer dans votre système, il sera le plus efficacement contré par la dernière version en date d’une solution de sécurité dont les bases de données sont actualisées et les modules de protection activés.

Du crowdfunding pour pédophiles

Le blackmarket ne cesse d’innover. Dernier cas en date, un espace de crowdfunding dédié aux producteurs de documents pédopornographiques. Quand l’horreur rencontre le dark net.

En novembre 2014, le FBI, épaulé par plusieurs polices à travers la planète, lançait une opération d’envergure à l’encontre de pédophiles. Une opération baptisée « Onymous« . Lors de cette action, un mystérieux et déroutant (du moins pour une personne normale, ndr) espace blackmarket pointait le bout de son business en proposant du crowdfunding (Financement Communautaire) pour amateurs d’images et vidéos pédopornographiques. Il fallait verser un certain nombre de bitcoins pour pouvoir débloquer des contenus proposés par ce Dark Web Pedo. Un espace qui fermera rapidement. L’auteur expliquant, sans rire, que trop de monde lui voulait du mal et que trop de rumeurs sur le traçage des utilisateurs de bitcoins faisaient fuir ses clients.

Le « commerçant » explique son système !

Huit mois plus tard, une « boutique » cachée dans les méandres de Tor (site en .onion que nous ne fournirons pas ici, NDR) propose une autre solution de paiement. Le commerçant, qui semble ressembler comme deux goutes d’eau à la première boutique de novembre 2014, propose un nouveau « Business model » : au lieu de fixer un certains nombres de Bitcoins à fournir comme dans le premier cas, il est demander de fournir de l’argent en téléchargeant un logiciel qui créera des bitcoins pour les enfoirés cachés derrière ce genre de business (pardon du terme, mais je n’avais pas d’autres mots de vocabulaire au moment de l’écriture de cet article, NDR).

L’idée, donc, demander aux consommateurs d’images et vidéos pédophiles d’installer sur leur ordinateur un logiciel qui « minera« , produira du Bitcoin pour les diffuseurs. Les « participants » peuvent, ensuite, acheter le contenu verrouillé une fois qu’une quantité prédéfinie de monnaie virtuelles a été versée. Le plus monstrueux dans l’histoire est la façon dont ce « commerçant » vend son idée. « vous pouvez contribuer sans jamais payer directement. Au lieu de verser des bitcoins, vous utilisez mon darkcoins, que j’utiliserai pour payer mes fournisseurs ». Le Cynisme du bonhomme va jusqu’à préciser que son espace de pornographie juvénile est pour une « Tolérance zéro » concernant le « viol ou la de contraindre d’un enfant à participer aux documents qu’il diffuse. » Le site est dans la ligne de mire des autorités américaines.

Risques sur mobiles : 1 code malveillant sur 2 cible l’argent des victimes

Selon le G DATA Mobile Malware Report, 5000 nouveaux programmes malveillants ciblent les appareils mobiles chaque jour.

Les achats réalisés à partir d’appareils mobiles connaissent une forte croissance. En France, le m-commerce représente 20 % des transactions en ligne selon le bilan du e-commerce au 1er trimestre 2015 de la Fevad. La gestion des comptes bancaires en ligne avec le mobile est une autre tendance qui attise la convoitise des cybercriminels. En gérant ses accès bancaires avec son mobile, l’utilisateur casse la protection à double facteur et laisse la porte ouverte aux attaques. Le rapport sur les dangers mobiles montre que 50% des 440 000 programmes analysés au premier trimestre 2015 ont un objectif purement financier.

La banque sur mobile, nouvelle cible ?
La croissance de l’utilisation des appareils mobiles pour gérer les comptes bancaires en ligne pose un nouveau problème de sécurité exploité par les cybercriminels. Les authentifications à double facteurs (identification sur le site Internet et validation par envoi SMS sur le mobile) mises en place par les banques pour sécuriser l’accès au compte en ligne montrent leur limite lorsque l’accès au compte et la validation se réalisent sur le même appareil. Une faille exploitée par exemple par le trojan bancaire FakeToken. Ce code se déguise en une application fournie par la banque. Une fois installée sur le mobile, l’application accède au compte de la victime et réalise des transactions bancaires en interceptant les codes de validation envoyés par SMS.

L’argent comme priorité
Les tablettes et smartphones deviennent des cibles de choix chez les attaquants. Il a été constaté qu’au moins 50% des programmes malveillants analysés ont une finalité financière. Les trojans constituent la majorité de ces dangers. Certains chiffrent les données de l’utilisateur et demandent une rançon ou abonnent la victime à des services surtaxés. D’autres, plus avancés, ciblent les comptes bancaires.

Hausse des dangers sur mobiles au premier trimestre 2015
Les experts ont identifié 440 267 nouveaux échantillons de malware Android au premier trimestre 2015. Comparé au dernier trimestre 2014 (413 871), le nombre de programmes nuisibles pour Android augmente de 6,4%, et de 21% si l’on compare au 1er trimestre 2014 (363 153).

Attaque à l’encontre de NAS de la marque Synology

Depuis quelques semaines, des utilisateurs de NAS de la marque Synology, des boitiers de stockages, ont été visés par un logiciel malveillant qui chiffre le contenu des disques durs du produit de la société américaine.

Baptisé Synolocker, le code malveillant est injecté de différente manière, dont une technique toute simple, retrouver l’ip du boitier et de s’y connecter pour bloquer la lecture des contenus.

Une technique qui vise de vieux NAS, du moins dont les mises à jour n’ont pas été effectuées.  Le pirate réclame entre 250 et 300 euros, en bitcoin (0.6 bitcoin). L’entreprise a mis à jour son firmware pour contrer plusieurs failles qui ont pu être exploitées par le malveillant. Une technique, pour bloquer l’attaque, du moins la freiner, fermer le NAS. Cela provoquera un arrêt du chiffrement en cours.

Preuve, aussi, qu’une sauvegarde parallèle et hors connexion est loin d’être négligeable.

Message d’alerte du NAS

Dear user,
The IP address [211.228.238.239] experienced 5 failed attempts when attempting to log into DSM running on SYN1 within 5 minutes, and was blocked at Thu Jul 31 22:41:50 2014.

Sincerely,
Synology DiskStation

Remise du rapport sur les monnaies virtuelles

La cellule Tracfin du ministère des finances français a remis au Ministre Michel Sapin, le 11 juillet, un rapport de son groupe de travail sur l’encadrement des monnaies virtuelles, dont le Bitcoin.

La croissance, évoquée dès 2012, des flux financiers en monnaie électronique dans les signalements par Tracfin s’intensifie. Le rapport de Tracfin analyse les risques d’utilisations illicites ou frauduleuses liés au développement des monnaies virtuelles dont l’exemple le plus célèbre est le bitcoin. Trois caractéristiques sources de risques classé par ce rapport sont l’intervention d’acteurs non régulés ; le manque de transparence et l’extraterritorialité.

Parmi les solutions proposées par ce rapport, limiter l’anonymat en imposant une prise d’identité lors de l’ouverture par un professionnel d’un compte en monnaies virtuelles pour un tiers, et une vérification d’identité pour les retraits et dépôts aux « distributeurs » de bitcoin. Autant dire que l’idée risque de faire sourire les utilisateurs les plus aguerris sur le sujet. Autres idées de régulation, demander aux plateformes qui échangent des monnaies virtuelles contre des devises officielles de tracer leurs clients en leur imposant de vérifier, pour chaque transaction, l’identité de l’auteur et du bénéficiaire, ainsi que l’origine des fonds. « La lutte contre la fraude, contre la criminalité et contre le terrorisme sont autant de priorités du Gouvernement. souligne le Ministre Sapin. Or, en permettant des transactions anonymes et instantanées d’un bout à l’autre monde, sans aucune traçabilité, le s monnaies virtuelles sont vouées à devenir des outils qui intéressent les fraudeurs et malfaiteurs de tous bords. Dès lors, ne pas nous pencher dès à présent sur le sujet serait irresponsable« .

A noter que la France souhaite le non-assujettissement des monnaies virtuelles à la TVA.

Le Bitcoin : populaire mais risqué

Selon l’étude « Financial Cyber Threats in 2013 » réalisée par Kaspersky Lab, les malwares ciblant le Bitcoin sont devenus « monnaie courante » en 2013. Le nombre d’attaques contre cette crypto-monnaie a ainsi été multiplié par plus de 2,5 pour atteindre un nombre de 8,3 millions incidents recensés. Créé notamment pour permettre des paiements anonymes sur Internet, le bitcoin rencontre un immense succès depuis quelques années. Début 2013, il s’échangeait au cours de 13.6$ et en décembre dernier, il culminait au taux record de 1200$. Au fil de l’année, le cours de la monnaie virtuelle a connu des hauts et des bas mais, depuis avril 2013, il n’est jamais descendu à moins de 80$. Ce phénomène a inévitablement attiré l’attention des escrocs. Pour compliquer le problème, les bitcoins sont souvent une proie facile pour les cybercriminels : si les utilisateurs les stockent sur leurs ordinateurs sous une forme non cryptée, il suffit aux pirates de s’approprier le fichier du « portefeuille » pour obtenir les informations relatives à son contenu et accéder au compte de leur victime.

Sur la trentaine d’échantillons de malware financiers, étudiés dans le cadre de l’étude de Kaspersky Lab, neuf concernaient un programme conçu pour voler des bitcoins. Ceux-ci représentaient au total 29 % des cyberattaques financières s’appuyant sur des applications malveillantes. Les outils employés par les cybercriminels pour dérober des bitcoins peuvent être classés en deux catégories. La première se compose de programmes destinés au vol des fichiers de portefeuille. Les applications de la seconde catégorie installent un logiciel qui génère des bitcoins (opération dite de « mining ») sur un ordinateur infecté. Dans l’absolu, les voleurs de portefeuille de bitcoins ont perpétré deux fois plus d’attaques en 2013. Cependant, les outils de « mining » se sont développés plus rapidement.

« En 2013, la valeur du bitcoin a été multipliée par plus de 85, ce qui a bien entendu attiré l’attention des cybercriminels. Vers la fin de l’année, le nombre d’utilisateurs attaqués par des malwares ciblant les bitcoins a commencé à se rapprocher de celui des victimes de cybermenaces bancaires plus classiques. Les détenteurs de bitcoins doivent donc être particulièrement prudents car il est quasiment impossible de récupérer l’argent virtuel volé. C’est le risque inhérent à l’utilisation d’une crypto-monnaie qui circule sans aucun contrôle des pouvoirs publics », commente Sergey Lozhkin, chercheur senior en sécurité pour Kaspersky Lab.

Pourcentage d’utilisateurs attaqués par différents types de malware chaque mois

Plus d’utilisateurs donc plus de risques, comment lutter ?
Pour une utilisation sécurisée des crypto-monnaies, les experts de Kaspersky Lab conseillent de conserver les fichiers de portefeuille sur des supports cryptés. Pour un stockage à long terme, l’utilisateur pourra transférer la somme virtuelle dans un portefeuille dédié et en noter les détails sur le papier. Il importe également d’installer sur l’ordinateur une protection fiable contre les logiciels malveillants, via une solution éprouvée de sécurité Internet. L’étude « Financial Cyber Threats in 2013 » s’appuie sur des données fournies bénévolement par les participants du réseau Kaspersky Security Network. KSN est une infrastructure mondiale distribuée dans le cloud et conçue pour traiter rapidement des données anonymisées relatives aux menaces rencontrées par les utilisateurs des produits Kaspersky Lab.