Archives de catégorie : backdoor

Meta accusée de graves manquements en cybersécurité

Un ex-employé de WhatsApp accuse Meta d’avoir ignoré des failles critiques et d’avoir réprimé ses alertes. L’affaire implique Mark Zuckerberg et relance le débat sur la transparence des géants du numérique.

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Attaullah Baig, ancien ingénieur de WhatsApp, affirme que des centaines de salariés pouvaient accéder sans restriction aux données sensibles des utilisateurs. Il accuse Meta d’avoir violé un accord conclu avec la FTC en 2020, de ne pas avoir signalé ces risques à la SEC et de l’avoir licencié après ses alertes. L’entreprise conteste, évoquant un collaborateur de faible niveau et mal noté. Mais le procès, qui met en cause directement Zuckerberg, soulève une question centrale : la gouvernance interne de Meta est-elle compatible avec la sécurité des données de milliards d’usagers ?

Des accusations directes contre la gouvernance de Meta

L’affaire débute par une série de découvertes que Baig dit avoir faites au sein de WhatsApp. Selon lui, des centaines d’ingénieurs disposaient d’un accès illimité aux informations personnelles des utilisateurs. Cet accès, décrit comme injustifié et incontrôlé, contreviendrait frontalement à l’engagement pris par Meta en 2020 devant la Federal Trade Commission (FTC). L’accord, conclu après plusieurs scandales liés à la vie privée, imposait un contrôle strict des accès internes et une responsabilisation accrue des dirigeants.

Baig soutient que non seulement ces obligations n’ont pas été respectées, mais que l’entreprise aurait sciemment fermé les yeux sur les vols de comptes. Les signalements de compromission d’identités numériques, fréquents sur WhatsApp, auraient été minimisés dans la communication interne et externe. L’ingénieur affirme aussi que Meta a manqué à ses devoirs de transparence envers la Securities and Exchange Commission (SEC) en omettant de déclarer ces risques dans les documents officiels remis aux investisseurs. Cette omission pourrait être assimilée à une fraude boursière.

Selon sa plainte, Baig a personnellement alerté Mark Zuckerberg, directeur général de Meta, et Will Cathcart, patron de WhatsApp. Plutôt que de traiter les failles, il décrit une réaction hostile : dénigrement de ses performances, microgestion intrusive et démantèlement des fonctionnalités de sécurité conçues par son équipe. Estimant avoir été victime de représailles, il a ensuite saisi la SEC. Peu après, il a été licencié.

Aujourd’hui, l’ancien ingénieur réclame sa réintégration, des compensations financières et un procès devant jury. Pour Meta, l’affaire ne repose sur rien : les représentants du groupe affirment que Baig n’était pas un responsable sécurité mais un simple manager de développement logiciel de niveau junior, dont les résultats jugés médiocres justifiaient le licenciement.

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Entre obligations réglementaires et enjeux stratégiques

L’aspect juridique de l’affaire repose sur deux points clés : le respect de l’accord FTC de 2020 et la communication à la SEC. L’accord imposait à Meta un dispositif de contrôle interne renforcé, notamment sur la gestion des accès aux données personnelles. Tout manquement à ces obligations pourrait exposer l’entreprise à de lourdes sanctions.

La SEC, de son côté, sanctionne toute dissimulation d’informations pouvant influencer les investisseurs. Si les accusations de Baig sont confirmées, Meta pourrait être poursuivie pour avoir présenté une image trompeuse de sa maîtrise des risques liés à la sécurité et à la confidentialité.

Au-delà du droit, le dossier révèle la tension permanente entre impératifs économiques et exigences de cybersécurité. WhatsApp, propriété de Meta depuis 2014, compte plus de deux milliards d’utilisateurs. Toute faille ou compromission massive aurait un impact mondial. L’accusation d’accès incontrôlé à grande échelle questionne directement la capacité du groupe à protéger les données sensibles, alors même que son modèle repose sur la confiance des utilisateurs et des annonceurs.

La défense de Meta s’appuie sur des éléments factuels : le département du Travail américain a déjà rejeté une plainte antérieure de Baig, estimant que son licenciement ne relevait pas de représailles. Pour l’entreprise, il s’agit donc d’un contentieux personnel monté en épingle. Mais le fait que l’affaire cite explicitement Mark Zuckerberg met sous tension la communication du groupe.

Cybersécurité et renseignement : une faille stratégique

L’accusation centrale, celle d’un accès illimité aux données utilisateurs par un trop grand nombre d’ingénieurs, mérite une lecture stratégique. Dans toute organisation numérique, la gestion des accès est l’un des piliers de la cybersécurité. Multiplier les accès sans justification augmente mécaniquement les risques d’abus, d’espionnage industriel ou d’ingérences étatiques.

Pour une plateforme mondiale comme WhatsApp, utilisée aussi bien par des particuliers que par des entreprises, des ONG ou des responsables politiques, la question prend une dimension de renseignement. L’hypothèse qu’un nombre élevé d’employés ait pu explorer les données personnelles ouvre la possibilité d’une exploitation malveillante interne ou externe.

Les services de renseignement, qui suivent de près les pratiques des grandes plateformes, s’intéressent à ce type de faille. Une infrastructure comptant des milliards d’utilisateurs représente une cible idéale pour l’espionnage, qu’il soit mené par des acteurs étatiques ou criminels. Les accusations de Baig, si elles se vérifient, signifieraient que Meta aurait facilité malgré elle la tâche de tout acteur souhaitant infiltrer ses systèmes.

La portée de l’affaire dépasse donc largement le cas d’un licenciement contesté. Elle interroge sur la gouvernance de la donnée au sein d’une entreprise devenue un nœud stratégique de communication mondiale.

Une crise de confiance pour Meta ?

Le groupe de Menlo Park se trouve à nouveau confronté à une crise de confiance. Depuis Cambridge Analytica, Meta traîne une réputation fragile en matière de protection des données. Chaque révélation ou accusation relance les doutes sur sa capacité à garantir la confidentialité.

Pour les régulateurs, cette affaire pourrait devenir un test. Si le procès confirme les accusations, la FTC et la SEC seraient contraintes de durcir encore leur contrôle. Si, au contraire, les arguments de Meta l’emportent, le cas illustrerait la difficulté pour un lanceur d’alerte interne de se faire entendre dans un groupe tentaculaire.

Dans les deux scénarios, l’impact est réel : la question de la sécurité des données chez Meta reste ouverte. La mention directe de Zuckerberg dans le dossier montre que la responsabilité personnelle des dirigeants est désormais au cœur des débats.

La cybersécurité, longtemps traitée comme une fonction technique, devient ici un enjeu de gouvernance et de confiance publique. Dans un monde où la donnée est ressource stratégique, chaque faille non traitée peut se transformer en crise globale.

Au-delà du conflit personnel entre un ex-ingénieur et son employeur, l’affaire Baig révèle les tensions profondes qui traversent les géants du numérique : comment concilier croissance, gouvernance et sécurité dans un environnement où la donnée est devenue cible de convoitises multiples ? La justice américaine devra déterminer si Meta a failli à ses obligations. Mais la question qui reste est plus large : si même un acteur central comme WhatsApp ne parvient pas à maîtriser ses accès internes, quels garde-fous restent aux utilisateurs et aux États face aux risques d’ingérence ?

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Sources

Google sous pression après une menace du collectif Scattered LapSus Hunters

Un collectif cybercriminel exige le licenciement de deux experts sécurité de Google. Sans preuve d’intrusion, la menace illustre une nouvelle tactique d’intimidation contre les équipes de renseignement.

Le collectif Scattered LapSus Hunters, réunissant trois groupes de pirates connus, menace Google de divulguer des données internes si deux de ses experts en cybersécurité ne sont pas renvoyés. Cette demande inédite, relayée sur Telegram, cible directement les équipes de Threat Intelligence de l’entreprise. Aucune preuve d’intrusion n’a été présentée à ce jour, mais la menace intervient après une fuite récente liée à un prestataire Salesforce ayant touché des données de contacts professionnels. Google n’a pas confirmé de compromission ni réagi publiquement à cet ultimatum. L’affaire met en lumière les pressions croissantes exercées sur les géants technologiques et le rôle clé de leurs cellules de renseignement cyber.

Origines et méthodes du collectif

Les Scattered LapSus Hunters se présentent comme une alliance de trois acteurs notoires de la cybercriminalité : Scattered Spider, LapSus$ et ShinyHunters. Chacun s’est déjà illustré par des attaques marquantes contre de grandes entreprises technologiques. Scattered Spider est réputé pour ses campagnes de social engineering et ses opérations de rançongiciels. LapSus$ s’est fait connaître en piratant Microsoft, NVIDIA et d’autres géants du secteur. ShinyHunters, pour sa part, a bâti sa réputation en volant et en revendant des bases de données issues de plateformes comme Wattpad ou Tokopedia. Personne ne s’est encore imaginé « publiquement » qu’ilm s’agirait peut-être de la même personne, cachait depuis peu sous ces trois signatures.

Cette coalition revendique aujourd’hui une stratégie atypique : exiger non pas une rançon financière, mais le renvoi de deux employés de l’équipe de Threat Intelligence de Google. Une telle démarche suggère que ces analystes mènent activement des enquêtes susceptibles de nuire aux opérations des cybercriminels. Les noms n’ont pas été divulgués, mais le ciblage personnel constitue une escalade significative dans la confrontation entre acteurs malveillants et équipes de défense.

Alerte après une fuite via Salesforce

La menace survient quelques semaines après un incident impliquant l’écosystème de Google. En août, l’un des groupes liés au collectif a exploité une faille chez Salesforce, prestataire externe de Google, pour accéder à des données de contacts professionnels. Les systèmes centraux de l’entreprise n’ont pas été compromis, mais l’événement a permis aux attaquants de récupérer des informations exploitables pour des campagnes de phishing et de vishing à grande échelle.

Face à ce risque accru, Google a diffusé une recommandation mondiale de réinitialisation de mots de passe, visant ses 2,5 milliards d’utilisateurs Gmail. Ce geste illustre la sensibilité de la menace, même lorsque la compromission ne touche pas directement les infrastructures internes. Les cybercriminels misent sur ces brèches périphériques pour multiplier les angles d’attaque.

À ce stade, Google n’a publié aucun communiqué officiel en réponse à l’ultimatum des Scattered LapSus Hunters. L’entreprise semble attendre d’éventuelles preuves tangibles avant d’ajuster sa posture publique. Complyer à une exigence visant des employés serait inédit et risquerait de créer un précédent dangereux, incitant d’autres groupes à recourir à l’extorsion ciblée.

Cette situation constitue un test pour les grandes entreprises technologiques. Elles doivent arbitrer entre discrétion stratégique, communication transparente envers leurs utilisateurs et protection de leurs équipes de renseignement. Si les pirates publient un jour des preuves crédibles d’intrusion, Google sera contraint d’activer ses protocoles de divulgation et de confinement. En attendant, l’épisode illustre la montée en puissance des tactiques de pression psychologique sur les défenseurs, autant que sur les infrastructures techniques.

APT29 : la Russie piège le web avec des attaques « watering hole »

Une fausse page Cloudflare, un clic de routine, et l’espionnage commence. Les attaques de l’APT29 révèlent comment Moscou transforme les sites légitimes en armes numériques.

Le groupe APT29, lié au renseignement extérieur russe (SVR), a mis en place une nouvelle campagne d’attaques « watering hole » dévoilée par Amazon. En compromettant des sites populaires, ils ont piégé aléatoirement une partie des visiteurs avec de fausses pages de sécurité imitant Cloudflare. Derrière cette ruse, l’objectif n’était pas de voler des mots de passe mais d’exploiter l’authentification Microsoft pour obtenir un accès persistant aux comptes. L’opération illustre l’évolution constante des méthodes de l’APT29, déjà impliqué dans des campagnes contre universitaires, ONG et opposants russes. Elle met en évidence une stratégie de collecte de renseignement à grande échelle, jouant sur la confiance des internautes.

La patience des prédateurs

Le groupe APT29, aussi appelé Midnight Blizzard, n’agit pas comme un simple collectif cybercriminel. Ses opérations sont attribuées au Service de renseignement extérieur russe (SVR), héritier des réseaux d’espionnage de la guerre froide. Désormais, les agents ne déposent plus de messages secrets sous un banc public. Ils infiltrent des sites fréquentés chaque jour par des internautes ordinaires et attendent patiemment que leurs cibles idéales se présentent.

Amazon a révélé que cette opération récente reposait sur une stratégie de long terme. Plutôt que d’attaquer un seul organisme, les pirates ont compromis plusieurs sites de confiance, laissés en apparence intacts. Puis, ils ont installé un mécanisme sélectif : seuls 10 % des visiteurs étaient redirigés vers une fausse page Cloudflare, ce qui rendait la manœuvre difficile à détecter. Le reste du trafic continuait normalement, réduisant fortement les soupçons.

Ce choix tactique traduit la sophistication de l’APT29 : ils ne cherchent pas la masse mais la précision. L’approche aléatoire permet de collecter des profils variés, parmi lesquels certains deviennent de véritables cibles stratégiques.

L’art technique et psychologique

Le danger de l’APT29 ne réside pas uniquement dans ses liens présumés avec le SVR, mais dans sa maîtrise conjointe de la technique et de la psychologie des victimes. Le code malveillant, soigneusement analysé par Amazon, utilisait un encodage base64 pour échapper aux détections automatiques. Des cookies étaient placés pour éviter qu’un utilisateur redirigé une première fois le soit de nouveau, ce qui aurait éveillé les soupçons.

La copie des pages de vérification Cloudflare était parfaite : couleurs, logos, interface. Aux yeux d’un internaute pressé, tout semblait légitime. Mais le but n’était pas de capturer des identifiants saisis dans un formulaire. L’APT29 exploitait un mécanisme légal de Microsoft : le « device code authentication ». En incitant les victimes à autoriser un nouvel appareil, ils obtenaient un accès direct et durable aux comptes Microsoft des cibles, avec courriels, documents et données sensibles incluses.

Cette approche illustre une tendance croissante : détourner les fonctionnalités existantes plutôt que créer des malwares visibles. Le faux se mêle au vrai, et c’est l’utilisateur, confiant, qui ouvre lui-même la porte.

Un jeu du chat et de la souris permanent

Amazon a tenté de neutraliser l’opération en supprimant les domaines piégés. Mais l’APT29 a immédiatement rebondi, transférant ses infrastructures vers un autre fournisseur cloud et enregistrant de nouveaux noms de domaine, dont « cloudflare.redirectpartners.com ». Cette réactivité explique pourquoi ils figurent parmi les acteurs les plus persistants du cyberespionnage mondial.

Ce n’est pas une première. En octobre 2024, Amazon avait déjà interrompu une tentative d’usurpation de ses propres services par le groupe russe. En juin 2025, Google avait signalé des campagnes de phishing contre chercheurs et critiques du Kremlin. Chaque épisode montre une adaptation rapide, une volonté d’apprendre de ses échecs et une extension progressive du champ d’action.

L’APT29 ne vise pas une opération unique. Il perfectionne un modèle, teste ses armes numériques, observe les réactions adverses et prépare déjà la prochaine vague.

Le facteur humain au cœur de la manœuvre

Cette campagne ne se distingue pas par une complexité technique extrême. Elle se distingue par sa capacité à exploiter la confiance. Les sites étaient authentiques. Les pages de sécurité paraissaient ordinaires. Les demandes d’autorisation venaient de Microsoft.

Tout reposait sur un principe simple : inciter les gens à suivre ce qui semblait être la procédure normale. C’est pourquoi la formation en cybersécurité atteint vite ses limites. Expliquer qu’il faut « se méfier de tout » reste théorique. En pratique, un employé cherchant un document ou un particulier voulant lire ses courriels cliquera souvent sans réfléchir. C’est cette normalité apparente qui rend l’attaque redoutable.

Derrière, les conséquences dépassent la simple compromission d’un compte personnel. L’échantillon aléatoire de victimes peut contenir des fonctionnaires, des contractants de la défense, des journalistes ou des militants. Autant de profils qui intéressent directement Moscou dans une logique de renseignement.

Cette campagne montre que la guerre de l’information ne passe plus uniquement par les réseaux diplomatiques ou militaires. Elle s’insinue dans les gestes banals du numérique quotidien. La vraie question est donc la suivante : jusqu’où les acteurs étatiques comme l’APT29 peuvent-ils exploiter la routine des internautes avant que les systèmes de défense collectifs ne s’adaptent ?

L’Espagne annule un contrat Huawei de 10 millions d’euros sur fond de pressions sécuritaires

Madrid a stoppé un contrat stratégique impliquant Huawei dans le réseau RedIRIS. Une décision dictée par la sécurité nationale et la crainte d’ingérences étrangères dans des infrastructures sensibles.

Le gouvernement espagnol a annulé un contrat de 9,8 millions € avec Telefónica, qui prévoyait l’installation d’équipements Huawei pour moderniser le réseau de recherche RedIRIS, utilisé par universités et Défense. Officiellement justifiée par l’autonomie stratégique, cette décision reflète aussi les pressions internationales concernant les risques liés aux fournisseurs chinois. L’annulation retarde le projet, augmente son coût et oblige à relancer la mise en concurrence. Si Madrid n’impose pas de veto explicite à Huawei, la décision marque un tournant dans la politique numérique espagnole. Elle interroge l’équilibre entre ouverture technologique et souveraineté cyber, dans un contexte de tensions croissantes entre Chine, États-Unis et Europe.

Sécurité nationale en ligne de mire

Le 29 août, le ministère espagnol de la Science et de l’Innovation a notifié à Telefónica l’annulation du contrat attribué pour équiper RedIRIS. Cette dorsale nationale relie plus de 500 institutions de recherche, dont le ministère de la Défense, et devait passer de 100 à 400 Gbps grâce à de nouveaux équipements fournis par Huawei. L’investissement prévu atteignait 9,8 millions €, financé par des fonds publics et européens.

Le gouvernement a invoqué la stratégie de « souveraineté numérique » et la nécessité de protéger les communications critiques. Cette justification masque à peine la pression exercée par les États-Unis, qui dénoncent depuis des années le risque d’espionnage inhérent aux technologies Huawei. Washington considère que la loi chinoise sur le renseignement oblige les entreprises locales à coopérer avec Pékin.

La décision espagnole ne constitue pas un bannissement officiel de Huawei. Contrairement à Londres ou Berlin, Madrid n’a pas établi de liste de fournisseurs à risque. Mais ce signal politique place Huawei dans une position défavorable pour tout futur appel d’offres public lié aux infrastructures sensibles.

Conséquences économiques et techniques

L’annulation ne reste pas sans coût. La procédure de relance entraîne des retards et oblige à revoir les budgets. Selon les projections, les offres alternatives de Nokia, Cisco ou Juniper dépasseront largement l’enveloppe initiale. Les experts évoquent une augmentation des coûts à plus de 12 millions €, en raison de la rareté des équipements et de l’urgence imposée.

Telefónica, qui avait remporté le marché en bonne et due forme, se retrouve dans une situation délicate. L’opérateur n’a pas commenté publiquement mais doit désormais renégocier avec de nouveaux fournisseurs, tout en absorbant les délais. Pour les chercheurs et le ministère de la Défense, cela signifie un report dans la modernisation de leurs communications stratégiques.

Ce surcoût illustre le dilemme auquel se confrontent de nombreux pays européens : privilégier la souveraineté technologique face à la dépendance chinoise implique souvent des dépenses supérieures. Or, l’Espagne n’avait pas anticipé ces surcoûts dans son budget initial.

Les États-Unis jouent un rôle clé dans cette affaire. Depuis l’administration Trump, Washington mène une campagne internationale pour restreindre Huawei, accusée de liens étroits avec Pékin. Les diplomates américains ont multiplié les avertissements auprès des alliés européens : intégrer des équipements chinois dans des réseaux stratégiques, c’est ouvrir une porte potentielle au renseignement chinois.

L’OTAN, dont l’Espagne est membre, a relayé ces inquiétudes. Les communications militaires et gouvernementales transitant par RedIRIS ne pouvaient, selon les experts américains, dépendre d’une technologie jugée « non fiable ». À Bruxelles, la Commission européenne a publié plusieurs recommandations encourageant les États membres à réduire leur exposition aux fournisseurs à haut risque, sans toutefois imposer de bannissement formel.

Certains pays ont choisi une approche radicale. Le Royaume-Uni a ordonné le retrait complet des équipements Huawei de son réseau 5G d’ici 2027. L’Allemagne a imposé un examen strict de sécurité pour chaque équipement critique, visant en pratique à exclure Huawei et ZTE. L’Espagne, en revanche, avait jusqu’ici adopté une ligne plus conciliante, préférant évaluer chaque projet au cas par cas. L’affaire RedIRIS démontre que cette position évolue.

Lois chinoises et soupçons d’espionnage

Le cœur des inquiétudes occidentales repose sur la loi chinoise sur le renseignement de 2017. Ce texte oblige toute entreprise enregistrée en Chine à collaborer avec les services de sécurité nationale, sur demande. Pour les agences occidentales, cela signifie que Huawei pourrait être contraint de fournir un accès à ses équipements, sans possibilité de refus ni de transparence.

Les risques évoqués ne concernent pas uniquement l’espionnage passif. Dans un scénario de conflit ou de crise diplomatique, l’insertion de portes dérobées pourrait permettre une interruption ciblée de réseaux stratégiques. Les experts parlent d’« armes dormantes » dissimulées dans le code ou les mises à jour logicielles.

Huawei réfute systématiquement ces accusations et souligne que jamais aucune preuve technique n’a démontré l’existence de telles portes dérobées. L’entreprise rappelle sa présence dans plus de 170 pays et affirme que son exclusion relève davantage de la rivalité technologique que de la cybersécurité objective. Néanmoins, la perception de risque suffit à influencer les choix politiques européens.

La décision espagnole a des répercussions bien au-delà de l’économie numérique. Elle s’inscrit dans un équilibre délicat entre deux pôles d’influence. D’un côté, la Chine est un partenaire commercial majeur pour l’Espagne, notamment dans les secteurs automobile et énergétique. De l’autre, Washington reste un allié stratégique incontournable en matière de défense et de renseignement.

Annuler un contrat Huawei, c’est envoyer un signal de proximité à l’OTAN et aux États-Unis, mais au prix d’une irritation probable à Pékin. La Chine pourrait réagir en freinant certains investissements ou en réduisant sa coopération économique. Dans un contexte où l’Espagne cherche à attirer des capitaux étrangers pour sa transition numérique, le calcul est risqué.

Sur le plan industriel, cette annulation renforce indirectement les positions de Nokia, Cisco et Juniper en Europe. Ces acteurs, souvent américains ou européens, apparaissent comme des alternatives plus sûres, bien qu’à un coût supérieur. Pour l’industrie espagnole des télécoms, cela signifie aussi une dépendance accrue à des fournisseurs occidentaux déjà fortement sollicités.

En annulant ce contrat, Madrid a fait le choix de la prudence stratégique, au détriment de la rapidité et de l’efficacité économique. La souveraineté numérique devient un axe central de la politique européenne, mais l’Espagne reste confrontée à une question cruciale : jusqu’où céder aux pressions de ses alliés sans rompre avec un partenaire commercial comme la Chine, qui détient des leviers économiques puissants ?

Amazon déjoue une attaque sophistiquée d’APT29

Amazon a bloqué une opération de watering-hole d’APT29, visant à subtiliser des identifiants Microsoft grâce à des sites compromis, du JavaScript obfusqué et des redirections sélectives.

Amazon a neutralisé une campagne d’APT29, groupe lié au renseignement russe, qui exploitait des sites web compromis pour piéger des connexions Microsoft. Les assaillants utilisaient du JavaScript obfusqué et des mécanismes de redirection conditionnelle afin de tromper une partie des visiteurs. Près de 10 % du trafic était renvoyé vers des domaines contrôlés par l’attaquant, imitant Cloudflare pour capter les identifiants via le flux d’authentification par code d’appareil de Microsoft. Amazon a isolé les instances malveillantes et collaboré avec Microsoft et Cloudflare pour interrompre les infrastructures frauduleuses. Aucun système AWS n’a été compromis. Cette opération illustre le raffinement technique d’APT29 et la réponse coordonnée nécessaire pour contrer ces campagnes.

Attaque sur des sites légitimes

En août, plusieurs sites web authentiques ont été piégés par l’ajout d’un script JavaScript malveillant. Ce code, fortement obfusqué, recourait à l’encodage base64 pour masquer ses fonctions et compliquer l’analyse. Sa mission : déterminer si l’utilisateur devait être redirigé vers une infrastructure contrôlée par APT29. Seule une minorité de visiteurs, environ 10 %, était ciblée, réduisant le risque de détection. Les victimes aboutissaient sur un domaine imitant une vérification Cloudflare, notamment findcloudflare[.]com. Cette fausse étape permettait d’exploiter le flux d’authentification par code de périphérique de Microsoft et d’intercepter les tentatives de connexion.

L’activité a été repérée sur des instances EC2 utilisées à des fins malveillantes. Amazon a immédiatement isolé ces serveurs, bloqué leurs communications et engagé une coopération avec Cloudflare et Microsoft. Ensemble, ils ont procédé à la désactivation rapide des domaines frauduleux. Chaque fois qu’APT29 tentait de rétablir son infrastructure avec de nouveaux serveurs ou domaines, l’alliance technique permettait une coupure immédiate. Amazon a assuré qu’aucun système interne n’avait été touché par la campagne.

Tactiques techniques et sophistication

Les techniques employées confirment le niveau avancé d’APT29. Le JavaScript obfusqué rendait son contenu difficile à déchiffrer, dissimulant les instructions de redirection. Des redirections côté serveur permettaient d’alterner les comportements selon l’adresse IP, l’agent utilisateur ou le fuseau horaire du visiteur. L’usage de cookies servait à limiter la fréquence des redirections, empêchant un analyste de reproduire facilement le scénario d’attaque. Cette approche réduisait fortement les traces visibles et rendait l’infection plus persistante. Enfin, la rotation d’infrastructures, avec migration rapide entre domaines et serveurs compromis, ajoutait une résilience opérationnelle. Ces choix tactiques révèlent un objectif clair : espionner durablement sans attirer l’attention des défenses automatisées.

APT29, affilié au SVR russe, multiplie les campagnes contre les cibles stratégiques. Après des tentatives de phishing imitant AWS en 2024 et une campagne contre chercheurs et universitaires en 2025, le groupe renforce ses méthodes. Le recours à l’obfuscation avancée et aux redirections sélectives montre une stratégie d’ingénierie discrète, adaptée aux environnements cloud et aux services massivement utilisés. L’objectif reste constant : collecter des identifiants pour pénétrer des réseaux sensibles.

Les autorités américaines ont saisi deux domaines utilisés par le service de renseignement russe SVR (APT29/Cozy Bear) dans une vaste campagne de piratage. En mai 2021, les attaquants ont compromis un compte de l’USAID sur Constant Contact pour envoyer près de 3 000 e-mails piégés à plus de 150 organisations dans 24 pays. Les liens redirigeaient vers theyardservice[.]com, qui distribuait un malware installant Cobalt Strike. Les communications passaient aussi par worldhomeoutlet[.]com. Déjà en mai 2018, les États-Unis avaient saisi des domaines liés au botnet VPNFilter d’APT28. Microsoft a mené des actions similaires en 2018 et 2021.

L’affaire démontre la capacité d’APT29 à développer des outils furtifs et l’importance d’une veille proactive pour détecter l’obfuscation et les redirections conditionnelles. Jusqu’où ces techniques d’évasion, à la frontière entre espionnage discret et attaques massives, peuvent-elles encore progresser face aux systèmes de défense automatisés ?

Breach Salesloft Drift : Cloudflare, Zscaler et Palo Alto touchés

Un piratage via l’intégration Salesloft Drift-Salesforce a compromis plusieurs géants de la cybersécurité. Des tokens OAuth volés ont ouvert l’accès à des données sensibles.

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Un acteur malveillant a exploité une faille dans l’intégration Salesloft Drift-Salesforce pour siphonner des tokens OAuth et refresh. L’attaque, détectée en août 2025, a touché des entreprises majeures, dont Cloudflare, Zscaler et Palo Alto Networks. Les données volées incluent identités, contacts, contenus de support et même des identifiants de services critiques. L’incident interroge sur la sécurité des intégrations SaaS et l’exposition croissante des chaînes logicielles.

Un piratage sophistiqué ciblant les intégrations Salesforce

Entre le 8 et le 18 août 2025, un groupe baptisé UNC6395 a exploité l’intégration entre Salesloft Drift et Salesforce pour dérober massivement des tokens OAuth. Ces jetons permettaient d’accéder directement à des environnements Salesforce, ouvrant un accès sans authentification supplémentaire à de multiples données.

Les tokens, une fois volés, ont servi à exfiltrer des informations sensibles de plusieurs clients Salesforce. Parmi les organisations ciblées figurent des acteurs critiques du secteur cyber, dont Zscaler, Cloudflare et Palo Alto Networks. D’autres éditeurs comme Tanium et SpyCloud figurent aussi sur la liste des victimes confirmées.

Les attaquants ont ciblé les champs de support et les données clients stockées dans Salesforce. Selon les premières analyses, l’accès concernait à la fois des informations personnelles (noms, emails, numéros de téléphone) et des données techniques ou organisationnelles (clés AWS, tokens Snowflake, identifiants internes). Google Threat Intelligence Group (GTIG) attribue cette campagne à UNC6395, tout en soulignant l’absence de preuves solides reliant l’opération au collectif ShinyHunters, pourtant prompt à revendiquer la responsabilité.

 

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Des données sensibles exposées chez les leaders de la cybersécurité

Chez Cloudflare, les assaillants ont pu consulter des tickets de support, comprenant noms, coordonnées de clients et contenus des échanges. Certaines informations techniques soumises par des utilisateurs, comme des logins, ont également été exposées.

Zscaler a confirmé le vol de données relatives aux licences produits, aux postes occupés par ses clients et aux numéros de téléphone professionnels. Les échanges de support, parfois détaillés, faisaient partie du lot.

Chez Palo Alto Networks, les intrusions ont permis d’accéder aux données de comptes de vente internes, ainsi qu’à certains cas de support contenant des informations sensibles.

L’ampleur exacte du volume exfiltré n’a pas été chiffrée publiquement, mais plusieurs entreprises reconnaissent la possibilité que des credentials techniques aient été compromis. Salesforce a de son côté averti que les attaquants pouvaient avoir récupéré des clés AWS et des identifiants de services cloud critiques.

Si ces informations étaient exploitées pour une intrusion secondaire, les conséquences pourraient être majeures. La compromission d’intégrations SaaS utilisées par des milliers d’entreprises illustre la difficulté croissante à protéger les chaînes de confiance logicielles.

Réponses d’urgence et interrogations persistantes

Face à l’attaque, Salesforce et Salesloft ont immédiatement désactivé l’application Drift, révoqué les tokens associés et retiré Drift de l’AppExchange. Les entreprises touchées ont lancé des investigations internes, notifié leurs clients et enclenché des rotations massives de clés et tokens.

Cloudflare, Zscaler et Palo Alto Networks affirment que les systèmes centraux de leurs infrastructures n’ont pas été atteints. Les exfiltrations se limiteraient aux données Salesforce accessibles via Drift. Cependant, la confiance des clients reste mise à l’épreuve, d’autant que l’exploitation de tokens OAuth confère aux assaillants une persistance difficile à détecter.

Google GTIG rappelle que les campagnes d’UNC6395 se caractérisent par une exploitation rapide des intégrations SaaS et par un usage intensif de tokens volés. Leur mode opératoire témoigne d’une compréhension fine des environnements cloud modernes.

L’affaire soulève une question centrale : comment contrôler la prolifération d’applications tierces connectées aux environnements critiques, quand chacune d’elles peut devenir une porte d’entrée invisible ? Le piratage Salesloft Drift rappelle la fragilité des chaînes SaaS : une seule application compromise peut entraîner la fuite de données sensibles chez des acteurs mondiaux de la cybersécurité. L’enjeu stratégique devient clair : comment redéfinir la gestion des intégrations cloud pour éviter que le maillon faible ne compromette tout un écosystème ?

Selon 6Sens, environ 110 entreprises en France utilisent Salesloft (contre 390 au Royaume-Uni, 286 au Canada) .

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WhatsApp exploité sans clic : faille critique sur iOS et macOS

Une vulnérabilité critique de WhatsApp a permis des attaques sans interaction utilisateur. Meta confirme l’exploitation, Amnesty alerte : journalistes et ONG ciblés.

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Retour de la cyber attaque sans clic de souris ! Une vulnérabilité critique de WhatsApp pour iOS et macOS, identifiée comme CVE‑2025‑55177, a été activement exploitée en conjonction avec une faille d’iOS (CVE‑2025‑43300) pour mener des attaques zero‑click. Meta a confirmé des cyberattaques réelles. Amnesty International signale plusieurs alertes envoyées à des cibles potentielles, notamment des journalistes et des membres de la société civile. L’exploitation permettait de forcer WhatsApp à charger des données à partir d’URL arbitraires sur l’appareil, sans interaction. Les failles ont été corrigées fin juillet et début août 2025. Les experts recommandent la réinitialisation des appareils et une mise à jour immédiate. Une fois de plus, le logiciel espion gouvernemental est dans le viseur, sans attribution claire à ce jour.

Un scénario invisible : la vulnérabilité zero-click

Le 28 juillet 2025, WhatsApp publiait discrètement une mise à jour de sécurité pour ses utilisateurs iOS. Derrière ce correctif, une vulnérabilité critique dormait dans les lignes de code. CVE‑2025‑55177 permettait à un attaquant distant de manipuler WhatsApp afin qu’il charge du contenu depuis une URL arbitraire stockée sur l’appareil de la cible. Le danger en soi était déjà notable. Mais combinée à une autre faille (CVE‑2025‑43300) propre à iOS, la menace s’est transformée en une attaque sans clic : aucune interaction de l’utilisateur n’était nécessaire pour que le malware s’active.

La combinaison des deux failles a permis une exploitation silencieuse. Une simple ouverture automatique, un processus en arrière‑plan, suffisait à compromettre un appareil. Aucun lien à cliquer, aucun fichier à ouvrir. Les attaques de ce type, dites zero‑click, sont parmi les plus redoutées : elles sont invisibles, instantanées, souvent indétectables.

 

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Des cibles bien choisies, une attribution floue

Meta, maison‑mère de WhatsApp, a confirmé que la vulnérabilité avait été utilisée lors d’attaques réelles. L’entreprise a envoyé des notifications à certains utilisateurs ciblés, comme le prévoit sa politique de transparence. Amnesty International, qui suit régulièrement l’usage des logiciels espions contre les acteurs de la société civile, a confirmé avoir identifié plusieurs victimes potentielles. Parmi elles, des journalistes, des chercheurs et des membres d’organisations non gouvernementales.

La nature des cibles laisse peu de doute : il s’agit d’une campagne de surveillance avancée. Et bien que l’origine exacte de l’attaque n’ait pas encore été révélée, les analystes convergent vers une piste familière : l’usage de spyware commercial, probablement d’origine étatique. Ces outils, souvent vendus à des gouvernements sous couvert de sécurité nationale, sont régulièrement détournés à des fins de surveillance illégitime.

Les campagnes précédentes ont montré que les logiciels espion comme Pegasus ou Predator utilisent exactement ce type de vulnérabilités : zero‑click, multi‑plateformes, orientées interception. Rien ne permet d’affirmer que l’un de ces noms est impliqué ici, mais la logique, elle, ne change pas.

Correctifs déployés, mais la prudence reste de mise

WhatsApp a rapidement comblé la faille. La version 2.25.21.73 pour iOS, déployée le 28 juillet, intègre le correctif principal. WhatsApp Business, quant à lui, a reçu une mise à jour le 4 août (version 2.25.21.78), tout comme l’application macOS. Ces correctifs sont essentiels, mais ne suffisent pas à effacer les conséquences d’une compromission.

Les experts en sécurité recommandent aux utilisateurs concernés — ou suspectant avoir été ciblés — d’effectuer une réinitialisation complète de leur appareil aux paramètres d’usine. Cette mesure radicale est souvent la seule capable de déloger un spyware implanté profondément dans le système.

La vulnérabilité n’a été exploitée qu’en conjonction avec des versions spécifiques d’iOS, et les appareils mis à jour seraient désormais protégés. Mais l’incident rappelle la complexité croissante de la menace : ce ne sont plus des failles isolées, mais des chaînes de vulnérabilités interconnectées, conçues pour frapper vite et rester invisibles. Et surtout, la question fondamentale demeure : quelle structure est derrière cette attaque ciblée ? Et combien d’autres failles attendent, silencieusement, dans le code ?

L’exploitation de CVE‑2025‑55177 n’est pas qu’une alerte technique. C’est une démonstration de force. Elle prouve que, même dans les applications les plus surveillées, des failles critiques subsistent. Et qu’elles sont activement exploitées par des entités capables, organisées, et patientes.

Si les correctifs sont essentiels, ils n’empêchent pas les dégâts. La confiance dans la technologie repose sur un équilibre fragile, que chaque vulnérabilité zero‑click érode un peu plus. Et pendant que les patchs se diffusent, les attaquants, eux, peaufinent déjà leur prochaine méthode.

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Snake : un faux document militaire pour piéger l’aérospatiale

Un keylogger avancé se cache dans un faux fichier officiel turc. La Turquie, et son industrie de défense, sont visées. Snake frappe sans alerter l’utilisateur.

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Une campagne de phishing ciblé, sophistiquée et discrète, frappe les entreprises turques de l’aérospatiale et de la défense. Déguisé en document Excel légitime de Turkish Aerospace Industries, le fichier malveillant déploie Snake, un keylogger furtif qui échappe à Windows Defender, collecte des données sensibles depuis les navigateurs et les clients mail, et exfiltre le tout via un serveur SMTP frauduleux. La charge secondaire “Remington”, injectée en mémoire, est déployée par l’outil Chiron. La Turquie répond par une signature YARA spécifique et une mobilisation coordonnée de l’équipe USOM. L’incident illustre le niveau de sophistication croissant des outils d’espionnage numérique dans un secteur où chaque frappe peut coûter cher.

Une attaque invisible dans un faux costume officiel

C’est un fichier anodin qui arrive dans une boîte mail. Une pièce jointe au format .xlsx.exe, déguisée en document commercial de Turkish Aerospace Industries. Rien d’alarmant au premier regard. Mais dès son ouverture, le piège se referme. Snake, un keylogger furtif (il intercepte les frappes clavier), s’installe dans le système, modifie les paramètres de sécurité de Windows Defender via PowerShell, et se dissimule dans une tâche planifiée exécutée à chaque démarrage.

Le stratagème repose sur une ingénierie sociale soignée. L’attaque cible uniquement des profils liés à l’industrie turque de la défense et de l’aérospatiale. Chaque message semble personnalisé, chaque expéditeur crédible. Le malware Snake s’installe silencieusement et donne l’impression d’être un utilitaire inoffensif, comme une calculatrice de température. En réalité, c’est un outil d’espionnage de nouvelle génération, chargé en mémoire de manière dynamique, sans laisser de traces classiques sur le disque.

Snake et Remington : un duo d’intrusion redoutable

Une fois en place, Snake commence son travail de collecte. Il cible les navigateurs les plus courants — Chrome, Firefox, Edge, Brave — et siphonne logins, cookies, données de formulaire, historiques, informations de cartes bancaires. Mais il ne s’arrête pas là. Snake explore également les clients de messagerie, déchiffrant les identifiants d’Outlook, Thunderbird ou Fox Mail grâce à l’analyse du registre Windows et des fichiers de stockage locaux.

La deuxième phase de l’attaque est tout aussi discrète. Baptisée Remington, cette charge complémentaire est injectée via l’outil Chiron, souvent utilisé pour encapsuler des fichiers .NET protégés. Elle agit en mémoire, sans être écrite sur le disque, évitant ainsi les antivirus traditionnels. L’ensemble de l’opération repose sur une architecture offensive modulaire, où chaque brique est conçue pour rester invisible.

 

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L’exfiltration des données se fait par SMTP, un choix inhabituel qui permet d’éviter certains pare-feu ou proxies. Le domaine utilisé (htcp.homes) se présente comme anodin, mais les identifiants de connexion au serveur sont intégrés dans le binaire, chiffrés à l’aide de l’algorithme DES. Une méthode ancienne mais suffisante pour dissuader les analyses automatisées.

La Turquie riposte, mais la menace persiste

Face à la menace, les autorités turques réagissent vite. L’équipe nationale USOM (équivalent turc du CERT) coordonne la réponse technique. Une règle YARA est diffusée pour identifier les fichiers .NET contenant les signatures spécifiques à Snake. Cette détection repose sur des caractéristiques uniques : noms de classes, flux d’injection mémoire, chaînes d’encodage base64 internes.

Mais au-delà de la réponse immédiate, c’est la stratégie défensive des secteurs sensibles qui est questionnée. Le niveau de sophistication de cette campagne montre que les attaquants disposent de moyens significatifs, d’un ciblage précis et d’un savoir-faire avancé dans la furtivité. Le fichier malveillant ne visait pas la masse, mais des postes clés, probablement techniques ou décisionnels.

Ce type d’attaque pourrait être une étape d’une opération plus large : infiltration, reconnaissance, préparation d’une compromission durable ou d’un vol massif de données stratégiques. Dans un contexte de tensions régionales et d’accélération de la compétition technologique, chaque fuite peut faire pencher l’équilibre d’un marché ou d’un programme militaire.

L’attaque menée par Snake n’a rien de classique. Elle est chirurgicale, modulaire, silencieuse. Elle témoigne d’une évolution préoccupante des malwares d’espionnage dans les secteurs de haute valeur technologique. Ce que révèle cette campagne, ce n’est pas seulement la vulnérabilité d’une infrastructure, mais celle d’un écosystème humain, où le faux sentiment de légitimité d’un document peut suffire à compromettre un projet entier.

La question reste ouverte : combien de fichiers de ce type circulent actuellement, en sommeil dans les messageries, attendant l’ouverture d’un clic trop confiant ?

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Yandex sanctionné pour avoir refusé l’accès du FSB à Alisa

Le conflit entre innovation domestique et sécurité d’État s’expose publiquement. Yandex vient d’être sanctionné pour n’avoir pas ouvert au FSB un accès permanent à sa maison intelligente Alisa.

Un tribunal de Moscou a condamné Yandex à une amende de 10 000 roubles (environ 105 euros) pour avoir refusé de donner au FSB un accès permanent à sa plateforme de maison intelligente « Alisa ». La décision, prise fin juin 2025, dépasse le cadre d’une simple sanction financière : elle illustre l’extension de la loi Yarovaya aux objets connectés. Derrière ce jugement se profile un enjeu central pour la Russie : intégrer la sphère privée dans le dispositif de surveillance numérique. Quelles conséquences pour l’avenir des technologies domestiques, pour les entreprises opérant en Russie et pour les citoyens dont le foyer devient zone de contrôle ?

Les faits

Le 28 mai 2025, le FSB a transmis à Roskomnadzor un rapport d’inspection. Selon les services de sécurité, Yandex n’avait pas mis en place l’accès permanent requis à la ressource « yandex.ru/alice/smart-home ». La demande initiale consistait à garantir une disponibilité totale, 24 h sur 24, aux flux générés par l’écosystème Alisa.

L’affaire a été portée devant le tribunal du district de Khamovniki, à Moscou. Le 27 juin, le juge Vladislav Pojilovski a rendu sa décision : la culpabilité de Yandex était établie. En tant qu’« organisateur de la diffusion d’informations » (ORI), la société avait l’obligation légale de se conformer aux prescriptions. Le non-respect est considéré comme une infraction administrative, selon l’article 19.5 du Code de la Fédération de Russie.

Le représentant de Yandex ne s’est pas présenté à l’audience. Le tribunal, après analyse des pièces, a jugé l’entreprise coupable et infligé une amende de 10 000 roubles (105 euros).

Le montant peut sembler dérisoire. Mais le symbole est lourd : c’est la première fois qu’une plateforme de maison intelligente est sanctionnée pour avoir refusé l’accès intégral aux services de renseignement.

La décision marque une étape. Jusqu’ici, les sanctions avaient visé des messageries chiffrées comme Telegram. Avec Alisa, l’État russe franchit un seuil : celui de la vie domestique.

Les enjeux

La loi Yarovaya, adoptée en 2016, oblige les ORI à conserver et transmettre les communications aux autorités. L’esprit initial visait les fournisseurs de messageries, les réseaux sociaux et les services de courrier électronique. Mais son extension progressive touche désormais tout système numérique capable de traiter des données personnelles.

La qualification d’ORI appliquée à Alisa pose problème. Les messageries véhiculent des textes et des fichiers ; la maison intelligente produit des flux de voix, de vidéos, de données de capteurs. Assimiler ces deux réalités sous une même catégorie légale entraîne une application uniforme de la loi à des environnements techniques radicalement différents.

RUne phrase prononcée dans un salon devient, juridiquement, l’équivalent d’un message envoyé sur une messagerie cryptée.

Implications techniques

L’assistant vocal Alisa n’est pas un simple logiciel. Il coordonne des dizaines d’appareils connectés : enceintes, thermostats, caméras de surveillance, volets roulants, détecteurs de mouvement, téléviseurs. Mettre en place un accès complet pour le FSB suppose de centraliser ces flux dans une interface unique et de maintenir un accès permanent.

Cela équivaudrait à donner aux services de renseignement une cartographie détaillée du foyer : horaires de présence, habitudes de consommation, conversations privées, voire données médicales si des capteurs de santé sont connectés.

Développer une telle passerelle est extrêmement coûteux. Les investissements se chiffrent en millions d’euros. Pour une entreprise déjà soumise à de fortes contraintes réglementaires et économiques, la perspective de payer une amende symbolique est parfois plus rentable que de modifier toute l’architecture technique.

Certains analystes estiment que Yandex a délibérément choisi de ne pas se conformer. En acceptant la sanction, l’entreprise évite à la fois un coût démesuré et la perte de confiance des utilisateurs.

L’affaire révèle une faille du droit russe : l’absence de distinction entre services numériques hétérogènes. Une messagerie chiffrée et un réfrigérateur connecté sont rangés dans la même catégorie. Cette généralisation, pratique pour les services de sécurité, ignore les réalités techniques et complique l’application.

La décision judiciaire ouvre une perspective inquiétante : l’extension de la surveillance à tous les objets connectés. Les détecteurs de fumée, les voitures autonomes, les équipements médicaux domestiques pourraient demain être intégrés dans le réseau de contrôle.

Chaque foyer, chaque appareil deviendrait une antenne potentielle du système sécuritaire.

Yandex condamné pour refus d’accès du FSB à sa maison intelligente Alisa. Analyse d’une décision qui élargit la loi Yarovaya aux objets connectés et à la sphère privée.

Un EDR Killer partagé entre groupes de ransomware

Un outil furtif circule entre groupes de ransomware. Il désarme les antivirus, contourne les protections, s’améliore par usage. Sophos sonne l’alerte : la menace est désormais coopérative.

 

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Depuis 2022, un programme malveillant conçu pour désactiver les protections informatiques – baptisé « EDR Killer » – est partagé, adapté et utilisé par plusieurs groupes de ransomware parmi les plus dangereux. Sophos, entreprise de cybersécurité, a récemment révélé l’ampleur de cette coopération souterraine entre acteurs malveillants. Ce « tueur d’antivirus », indétectable grâce au chiffrement HeartCrypt et signé avec des certificats numériques frauduleux, cible toutes les principales solutions de sécurité du marché. Il s’intègre en amont des attaques, neutralisant les défenses des victimes avant même que le ransomware n’agisse. Ce phénomène illustre un tournant stratégique dans la cybercriminalité : des ennemis qui partagent leurs outils comme s’ils constituaient un arsenal collectif contre les systèmes de défense.

Une bombe invisible glissée dans les chaînes d’attaque

Août 2025. Une équipe de réponse à incident s’interroge sur l’échec des systèmes de détection d’une entreprise britannique frappée par le ransomware Medusa. Tous les outils de sécurité avaient été désactivés sans alerte. Pas de signal, pas d’alarme, pas même une trace résiduelle dans les journaux système. Rien qu’un silence avant le chaos.

C’est dans cette zone d’ombre que s’est glissé le « EDR Killer », un outil autonome, insidieux, sophistiqué, capable de tuer silencieusement la majorité des solutions de cybersécurité utilisées par les entreprises : Microsoft Defender, Bitdefender, Sophos, McAfee, SentinelOne, Webroot, et bien d’autres.

Les équipes de Sophos, en enquêtant sur plusieurs attaques coordonnées depuis 2022, ont constaté un phénomène inquiétant : le même outil, utilisé par plusieurs groupes sans lien apparent. Medusa, Blacksuit, Qilin, DragonForce, INC. Des groupes parfois rivaux, souvent concurrents dans leurs méthodes, mais qui, ici, partageaient un même couteau numérique. Mieux encore, chacun d’eux utilisait une version adaptée du code. Preuve d’une circulation technique, non pas d’une simple copie.

Des mécanismes d’effacement et de camouflage maîtrisés

Le « EDR Killer » n’est pas une simple charge virale. Il est préparé comme une arme tactique. Il ne chiffre pas les données. Il ne vole rien. Il prépare le terrain.

En amont de l’attaque finale, il désactive les agents de surveillance, coupe les connexions aux services cloud de sécurité, et tue les processus critiques liés à la détection comportementale. Il le fait en mémoire, sans écrire de fichiers persistants, rendant son analyse post-mortem quasi impossible.

Pour échapper aux antivirus eux-mêmes, le binaire est obfusqué par HeartCrypt, un service commercial illégal fonctionnant selon le modèle « packer-as-a-service ». Il chiffre les exécutables, empêche la rétro‑ingénierie, et peut muter à chaque exécution, comme un virus biologique contournant les vaccins.

Mais le plus remarquable reste l’utilisation de certificats numériques volés ou expirés, qui permettent à l’outil d’installer des pilotes système avec les droits les plus élevés. Ainsi, les protections profondes du noyau Windows sont elles aussi désactivées, ouvrant la voie au déploiement du ransomware proprement dit.

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Une convergence inquiétante entre acteurs criminels

L’enquête de Sophos ne s’est pas arrêtée à l’analyse technique. Très vite, un élément stratégique est apparu : les multiples versions de l’outil n’étaient pas identiques. Chaque groupe criminel semble avoir obtenu, modifié et adapté le code à ses propres chaînes d’attaque. Ce n’est pas un simple exécutable partagé, mais un projet logiciel, vivant, distribué.

Ce phénomène rappelle les logiques de coopération entre mafias numériques : partage de ressources, vente de services spécialisés, mutualisation de moyens. HeartCrypt, par exemple, est commercialisé sur les forums clandestins à des prix variant selon le niveau de personnalisation. Des criminels y vendent des solutions de chiffrement sur mesure, avec signature valide, support client, mises à jour hebdomadaires.

Ainsi, un opérateur ransomware peut commander un « EDR Killer » customisé, obfusqué, certifié, prêt à l’emploi. Il l’intègre ensuite dans sa chaîne d’exploitation. Cette industrialisation des moyens techniques marque une nouvelle étape dans l’économie souterraine du cybercrime, où l’optimisation opérationnelle prime sur l’exclusivité.

Une opération éclair : SimpleHelp comme point d’entrée

Un cas précis illustre la redoutable efficacité de ce schéma. En mai 2025, Medusa a exploité une vulnérabilité zero-day dans la plateforme de support à distance SimpleHelp. En quelques minutes, l’EDR Killer est injecté, les défenses abattues. Le ransomware prend alors le contrôle. Aucun antivirus ne s’est réveillé.

Le vecteur initial (SimpleHelp) était légitime. Le code était signé. Les protections désactivées proprement. Pour les victimes, la sidération a été totale. Pour les experts en sécurité, un rappel brutal : même les outils de gestion IT peuvent devenir des armes contre les réseaux qu’ils protègent.

L’incident révèle une évolution stratégique majeure dans l’univers du cybercrime. D’abord, on assiste à une désintermédiation des phases d’attaque : en désactivant les EDR au tout début de l’intrusion, les assaillants éliminent la première ligne de défense, celle qui agit en temps réel, réduisant à néant les capacités de réaction automatisée. La chaîne d’attaque devient silencieuse, plus rapide, plus létale.

Ensuite, cette affaire fournit la preuve concrète d’un partage d’outils entre groupes traditionnellement indépendants. Ce ne sont plus des tactiques uniques, mais des briques logicielles mutualisées, adaptées localement selon les cibles. Cette convergence suggère l’émergence d’un véritable marché noir modulaire où chaque groupe assemble son propre kit d’agression.

Par ailleurs, la dépendance croissante à des services criminels spécialisés, comme HeartCrypt, témoigne d’un écosystème structuré. Ces services d’obfuscation et de chiffrement opèrent selon des logiques commerciales classiques, avec catalogue, support, mises à jour. Cela rapproche de plus en plus les réseaux cybercriminels d’un modèle industriel, où la sophistication est achetée à la demande.

Enfin, cette dynamique pose un défi renouvelé au renseignement technique. Il ne suffit plus d’analyser des souches virales isolées : il faut désormais cartographier les flux technologiques, identifier les empreintes des fournisseurs, suivre les patterns d’obfuscation. La guerre n’est plus seulement contre un virus, mais contre une logique collaborative qui dépasse chaque attaque.

Que peut faire la défense face à cette menace mutante ?

Face à cette mutation du paysage numérique, la riposte ne peut être uniquement technique. D’abord, il est essentiel de renforcer la surveillance active des marchés clandestins, là où les outils comme HeartCrypt sont distribués, évalués, améliorés. L’enjeu est de comprendre les cycles de vie des outils, de détecter les variantes dès leur phase de test.

En parallèle, les acteurs de la cybersécurité doivent développer des mécanismes de détection comportementale capables d’identifier les symptômes d’un EDR Killer, même si celui-ci reste inconnu en signature. Cela suppose un changement de paradigme, passant de la reconnaissance de fichiers à l’analyse des effets systémiques.

Il devient également crucial de durcir la gestion des pilotes système. Trop souvent, des certificats numériques volés ou expirés sont encore tolérés par les systèmes d’exploitation. Réformer cette tolérance permettrait de réduire considérablement la surface d’attaque.

Enfin, la collaboration entre entreprises, y compris concurrentes, doit devenir une norme. Si un outil est partagé entre cybercriminels, il peut aussi être détecté collectivement. Les mécanismes de threat intelligence mutualisée, ouverts, intersectoriels, peuvent faire émerger une défense coordonnée à la hauteur d’une attaque elle-même collaborative.

 

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