Archives de catégorie : APT

Les pirates nord-coréens utilisent une nouvelle variante de FASTCash pour cibler les distributeurs de billets

Une nouvelle menace émerge dans le monde de la cybersécurité alors que des pirates informatiques nord-coréens exploitent une variante Linux du malware FASTCash pour infiltrer les systèmes de commutation de paiement des institutions financières et effectuer des retraits d’espèces non autorisés aux distributeurs automatiques (DAB). Ce développement marque une extension des capacités de ce malware, initialement conçu pour les systèmes Windows et IBM AIX (Unix), désormais adapté aux distributions Linux, notamment Ubuntu 22.04 LTS.

Le malware FASTCash a été utilisé pour la première fois en 2016 pour voler des fonds à des institutions financières en Asie et en Afrique. Il permettait aux pirates de manipuler les systèmes bancaires et d’autoriser des retraits massifs et simultanés aux DAB. En 2017, FASTCash a permis le retrait simultané d’espèces dans 30 pays, suivi d’un incident similaire en 2018 dans 23 autres pays.

L’attaque repose sur l’exploitation des commutateurs de paiement, des systèmes centraux qui gèrent la communication entre les guichets automatiques, les terminaux de paiement (PoS) et les banques. En interférant avec les messages de transaction ISO8583, un protocole utilisé pour traiter les paiements par carte de crédit et de débit, les pirates peuvent modifier les réponses aux transactions et approuver des retraits d’argent, même lorsque le compte de la carte n’a pas suffisamment de fonds.

Variante Linux de FASTCash

Repérée pour la première fois en juin 2023 par le chercheur en sécurité HaxRob sur VirusTotal, cette variante Linux présente des similarités avec les versions Windows et AIX. Le malware se dissimule sous la forme d’une bibliothèque partagée, injectée dans un processus actif sur les serveurs de la banque à l’aide de l’appel système ptrace. Il se connecte ensuite aux fonctions réseau du système, permettant aux pirates de manipuler les messages de transaction.

Plus précisément, FASTCash intercepte les transactions refusées pour insuffisance de fonds, remplaçant les réponses de « rejet » par des réponses « approuvées ». Ces réponses modifiées permettent aux mules d’argent, travaillant en collaboration avec les pirates, de retirer des sommes importantes aux DAB, allant de 350 à 875 dollars.

Une menace furtive et en constante évolution

L’un des aspects les plus inquiétants de cette nouvelle variante Linux est sa capacité à contourner les mécanismes de sécurité des systèmes de détection de malware. Lorsqu’elle est apparue sur VirusTotal, elle n’a été détectée par aucune solution de sécurité, ce qui a permis aux pirates d’opérer sans être perturbés.

En plus de cette version Linux, une nouvelle version de FASTCash pour Windows a été repérée sur VirusTotal en septembre 2024, démontrant que les attaquants continuent d’améliorer et de diversifier leur arsenal pour cibler plusieurs systèmes d’exploitation.

Le malware FASTCash a longtemps été attribué au groupe de hackers nord-coréen Hidden Cobra, également connu sous le nom de Lazarus ou APT38. Ce groupe est soupçonné d’être responsable de vols massifs d’argent et de cyberattaques sophistiquées visant les institutions financières du monde entier, notamment un vol de plus de 1,3 milliard de dollars.

En 2020, le US Cyber Command a relancé les avertissements concernant la menace de FASTCash 2.0, signalant une intensification des activités de Lazarus. Par ailleurs, en 2021, des accusations ont été portées contre trois ressortissants nord-coréens impliqués dans ces stratagèmes, soulignant le lien entre ce groupe de cybercriminels et le gouvernement nord-coréen.

Le gouvernement américain a montré du doigt, en 2021, plusieurs pirates informatiques Nord-Coréens qui semblent être cachés derrière ces nouvelles cyberattaques. Le ministère américain de la Justice affichait alors deux citoyens nord-coréens associés au groupe de hackers Lazarus (alias Hidden Cobra, Dark Seoul et APT28). L’acte d’accusation s’étendait également aux accusations déposées en 2018 contre Park Jin Hyok (alias Jin Hyok Park et Pak Jin Hek), le pirate informatique nord-coréen qui serait responsable des attaques massives du ransomware WannaCry en 2017 contre la Banque centrale du Bangladesh en 2016 ou encore la société Sony (vengeance pour le fait que le studio ait sorti le film « The Interview »). Park se retrouvait alors fiché avec Jon Chang Hyok et Kim Il. Les malveillants auraient aussi créé une fausse société de cryptomonnaie et le token Marine Chain.

Le ministère américain de la Justice estime que ce système permettait aux utilisateurs d’acheter des options dans des navires maritimes, et que la Corée du Nord pouvait à terme avoir accès aux fonds des investisseurs et contourner les sanctions américaines.

Le ransomware Cuba déploie un nouveau logiciel malveillant

Découvertes concernant le groupe de ransomware connu sous le nom de Cuba : le groupe a récemment déployé des logiciels malveillants qui ont échappé à la détection avancée, et ciblé des organisations partout dans le monde, compromettant ainsi des entreprises œuvrant dans divers secteurs d’activité.

En décembre 2022, des spécialistes  de la cybersécurité détectaient un incident suspect sur le serveur d’un de ses clients, avec la découverte de trois fichiers douteux. Ces fichiers ont déclenché une séquence de tâches qui ont conduit au chargement de la bibliothèque komar65, aussi appelée BUGHATCH.

BUGHATCH est une porte dérobée sophistiquée qui se déploie dans la mémoire du processus. Le programme exécute un bloc de shellcode intégré dans l’espace mémoire qui lui est alloué à l’aide de l’API Windows, qui comprend diverses fonctions. Il se connecte ensuite à un serveur de commande et de contrôle (C2) en attente d’autres instructions. Il peut recevoir des commandes pour télécharger des logiciels tels que Cobalt Strike Beacon et Metasploit. L’utilisation de Veeamp dans l’attaque suggère fortement l’implication de Cuba dans le déploiement de cette attaque.

Un moustique dans le serveur

Le fichier PDB fait notamment référence au dossier « komar », un mot russe signifiant « moustique », ce qui indique la présence potentielle de membres russophones au sein du groupe. En menant une analyse plus poussée, des experts ont découvert d’autres modules distribués par Cuba, qui améliorent les fonctionnalités du logiciel malveillant. L’un de ces modules est chargé de collecter des informations sur le système, qui sont ensuite envoyées à un serveur via des requêtes HTTP POST.

Poursuivant son enquête, les chercheurs ont identifié de nouveaux échantillons de logiciels malveillants attribués au groupe Cuba sur VirusTotal. Certains de ces échantillons étaient passés entre les mailles de la détection avancée fournie par d’autres fournisseurs de sécurité. Ces échantillons représentent de nouvelles itérations du logiciel malveillant BURNTCIGAR, exploitant des données cryptées pour échapper à la détection antivirus.

« Les gangs de ransomware comme Cuba évoluent rapidement, tout en affinant leurs tactiques, il est donc essentiel de rester à l’avant-garde pour contrer efficacement les attaques potentielles. Face à l’évolution constante du paysage des cybermenaces, la connaissance est l’ultime défense contre les groupes cybercriminels émergents« , a déclaré Kaspersky.

Cuba est une souche de ransomware à fichier unique, difficile à détecter, car elle fonctionne sans bibliothèques additionnelles. Ce groupe russophone est connu pour sa victimologie étendue, et cible des secteurs tels que la vente au détail, la finance, la logistique, les agences gouvernementales et la fabrication en Amérique du Nord, en Europe, en Océanie et en Asie. Les agents malveillants œuvrant au sein de Cuba utilisent un mélange d’outils publics et propriétaires, mettent régulièrement à jour leur boîte à outils et utilisent des tactiques telles que BYOVD (Bring Your Own Vulnerable Driver).

L’une des caractéristiques de leur opération consiste à modifier les dates et les heures des fichiers compilés afin d’induire les enquêteurs en erreur. Par exemple, certains échantillons trouvés en 2020 avaient une date de compilation du 4 juin 2020, alors que les horodatages de versions plus récentes étaient affichés comme étant datées du 19 juin 1992. Leur approche unique consiste non seulement à crypter les données, mais aussi à adapter les attaques pour extraire des informations sensibles, telles que des documents financiers, des relevés bancaires, des comptes d’entreprise et du code source. Les entreprises de développement de logiciels sont particulièrement exposées. Bien que Cuba soit sous les feux des projecteurs depuis un certain temps maintenant, ce groupe reste dynamique et affine constamment ses techniques.

Un groupe d’espionnage aligné avec les intérêts chinois usurpant Signal et Telegram

Des chercheurs identifient deux campagnes actives ciblant les utilisateurs d’Android. L’acteur opérant ces outils d’espionnage pour Telegram et Signal sont attribués au groupe APT GREF, aligné sur les intérêts de la Chine. 

Très probablement actives depuis juillet 2020 et depuis juillet 2022, respectivement pour chaque application malveillante, les campagnes ont distribué le code d’espionnage Android BadBazaar via le Google Play Store, le Samsung Galaxy Store et des sites Web dédiés se faisant passer pour des applications de chat légitimes – les applications malveillantes sont FlyGram et Signal Plus Messenger.

Les fausses applications Signal et Telegram sont obtenues en ajoutant aux applications open source Signal et Telegram pour Android du code malveillant. Signal Plus Messenger est le premier cas documenté d’espionnage des communications Signal; Des milliers d’utilisateurs ont téléchargé les applications d’espionnage.

ESET a signalé des détections sur des appareils Android dans plusieurs pays de l’UE, aux États-Unis, en Ukraine et dans d’autres endroits du monde. Les deux applications ont ensuite été supprimées de Google Play.

« Le code malveillant de la famille BadBazaar était caché dans les applications Signal et Telegram troyenisées. Les victimes installent une d’application fonctionnelle, mais avec des moyens d’espionnage en arrière-plan, explique Lukáš Štefanko, chercheur à ESET, qui a fait la découverte. « L’objectif principal de BadBazaar est d’exfiltrer les informations de l’appareil, la liste de contacts, les journaux d’appels et la liste des applications installées. En plus, l’application espionne les messages Signal en reliant secrètement l’application Signal Plus Messenger de la victime à l’appareil de l’attaquant« .

ESET signale les détections de l’Australie, du Brésil, du Danemark, de la République démocratique du Congo, de l’Allemagne, de Hong Kong, de la Hongrie, de la Lituanie, des Pays-Bas, de la Pologne, du Portugal, de Singapour, de l’Espagne, de l’Ukraine, des États-Unis et du Yémen.

En outre, un lien vers FlyGram dans le Google Play Store a également été partagé dans un groupe Telegram ouïghour. Les applications de la famille de logiciels malveillants BadBazaar ont déjà été utilisées contre les Ouïghours et d’autres minorités ethniques turques en dehors de la Chine.

Les deux applications ont été créées par le même développeur et partagent les mêmes fonctionnalités malveillantes, et les descriptions d’applications sur les deux magasins font référence au même site Web de développeur.

Signal Plus Messenger peut espionner les messages Signal en utilisant à mauvais escient la fonction « périphérique connecté ». Pour ce faire, il associe automatiquement l’appareil compromis au dispositif Signal de l’attaquant. Cette méthode d’espionnage est unique : les chercheurs n’ont jamais vu cette fonctionnalité utilisée à mauvais escient par d’autres logiciels malveillants, et c’est la seule méthode par laquelle l’attaquant peut obtenir le contenu des messages Signal.

En ce qui concerne la fausse application Telegram, FlyGram, la victime doit se connecter via sa fonctionnalité Telegram légitime, comme l’exige l’application officielle Telegram. Avant la fin de la connexion, FlyGram communique avec le serveur C & C et BadBazaar et obtient la possibilité d’exfiltrer des informations sensibles de l’appareil.

FlyGram peut accéder aux sauvegardes Telegram si l’utilisateur a activé cette fonctionnalité spécifique; La fonctionnalité a été activée par au moins 13 953 comptes d’utilisateurs. Le serveur proxy de l’attaquant peut être en mesure d’enregistrer certaines métadonnées, mais il ne peut pas déchiffrer les données et les messages réels échangés dans Telegram lui-même.

Contrairement au Signal Plus Messenger, FlyGram n’a pas la capacité de lier un compte Telegram à l’attaquant ou d’intercepter les communications chifrées de ses victimes.

Le FBI a annoncé avoir neutralisé un virus du FSB

Le Bureau fédéral d’enquête des États-Unis annonce la neutralisation d’un code malveillant du nom de Snake. Le malware serait une arme numérique du FSB, le service de sécurité russe.

Dernièrement, une l’alerte lancée dans un blackmarket russe de la tentative du service de renseignement russe FSB d’intercepter des informations du pirate auteur de stealer (logiciel voleur de données), Titan Stealer, affichait les nombreux fronts cyber de ce service de renseignement russe.

Le Département de la Justice explique comment le FBI venait de mettre fin à la vie de Snake, un présumé code malveillant exploité par le FSB. Selon le Bureau Fédéral d’Investigation, Snake aurait exploité un réseau P2P pour les basses besognes de ses exploitants. Selon le communiqué officiel de l’agence, la gestion de ce réseau était assurée par le « Centre 16 » du Service fédéral de sécurité russe (FSB). Snake est connu sous un autre nom, Turla.

Le FBI estime que cette division a utilisé différentes versions du malware Snake pendant près de 20 ans pour voler des documents confidentiels provenant de centaines de systèmes informatiques dans au moins 50 pays membres de l’OTAN.

Lors de l’opération baptisée Medusa [le même nom qu’un groupe de pirates utilisateurs de ransomwares], le malware a été désactivé sur les appareils compromis faisant partie du réseau unifié à l’aide de l’outil Perseus développé par le FBI. Le processus impliquait un contact physique avec les ordinateurs infectés. Des appareils provenant d’autres pays ont également été découverts dans le réseau, et les autorités américaines ont envoyé toutes les recommandations nécessaires à leur égard.

« Le ministère de la Justice, en collaboration avec nos partenaires internationaux, a démantelé un réseau mondial d’ordinateurs infectés par des malwares utilisés par le gouvernement russe pendant près de deux décennies pour mener des cyber espionnages, y compris contre nos alliés de l’OTAN« , a déclaré le procureur général des États-Unis, Merrick Garland. Nous continuerons à renforcer notre défense collective contre les efforts de déstabilisation de la Russie, visant à compromettre la sécurité des États-Unis et de nos alliés ».

Le DOJ affirme que le gouvernement américain « contrôlait des agents du FSB » affectés à l’utilisation de Turla. Ces agents auraient mené des opérations quotidiennes en utilisant Snake à partir d’une institution du FSB à Ryazan. Le virus lui-même est qualifié de « logiciel malveillant à long terme le plus complexe du FSB pour le cyber espionnage ».

Snake permet à ses opérateurs de déployer à distance des outils malveillants supplémentaires pour étendre les fonctionnalités du logiciel afin de détecter et de voler des informations confidentielles et des documents stockés sur un appareil spécifique. Un voleur 2.0 comme Titan Stealer.

De plus, le réseau mondial d’ordinateurs compromis par Snake fonctionne comme un réseau P2P caché, utilisant des protocoles de communication spéciaux conçus pour rendre l’identification, la surveillance et la collecte de données difficiles pour les services de renseignement occidentaux et d’autres services de renseignement radio. Après le vol de données, une routage en cascade est utilisé pour les livrer aux opérateurs à Ryazan.

L’activité Emotet a repris après une interruption de trois mois

Des experts ont remarqué que le code malveillant Emotet a repris son activité de spammeurs après une « accalmie » de trois mois.

Emotet, le retour. Après une pause de trois mois, l’outil malveillant refait surface via des vagues de spams dont il a le secret. Jusqu’à présent, les spécialistes de la sécurité de l’information n’ont trouvé aucune charge utile supplémentaire. Il semble que le logiciel malveillant collecte simplement des données pour de futures campagnes de spam.

La reprise de l’activité malveillante a été signalée par les analystes de la sociétés Cofense et du groupe Cryptolaemus. Cette team a été fondée en 2018 pour combattre Emotet.

Les chercheurs ont rappelé que la dernière campagne de spam Emotet avait été observée en novembre 2022. Un spamming de deux semaines.

Cette fois, au lieu d’utiliser des courriels de réponse à d’autres messages, comme lors de la campagne précédente, les pirates utilisent des e-mails qui imitent diverses factures. Des archives ZIP contenant intentionnellement des documents Word « gonflés » de plus de 500 Mo sont jointes à ces courriers électroniques. Les documents sont délibérément remplis de données inutilisées pour rendre les fichiers plus volumineux et plus difficiles à analyser pour les antivirus.

En fait, ces documents contiennent de nombreuses macros qui téléchargent le chargeur Emotet en tant que DLL à partir de sites compromis (principalement des blogs WordPress piratés). Après le téléchargement, le logiciel malveillant est enregistré dans un dossier avec un nom aléatoire. Un DLL gonflé pour perturber, une fois encore, les logiciels d’analyse.

Selon VirusTotal, jusqu’à présent, seul un fournisseur de solutions de sécurité sur 64 a détecté le piège !

SandStrike cible les utilisateurs d’Android avec une application VPN piégée

Au cours du troisième trimestre 2022, des chercheurs ont fait la découverte d’une campagne d’espionnage sur Android jusqu’alors inconnue, baptisée SandStrike. Cette dernière cible une minorité religieuse persanophone, les Baháʼí, en distribuant une application VPN qui contient un logiciel espion très sophistiqué.

Pour inciter leurs victimes potentielles à télécharger les extensions dissimulant les logiciels espions, les acteurs de la menace ont créé des comptes Facebook et Instagram comptabilisant plus de 1000 abonnés, et ont conçu des infographies attrayantes sur le thème de cette religion, constituant ainsi un piège efficace pour ses adeptes. De plus, la plupart de ces profils malveillants contiennent un lien vers un canal Telegram également créé par les cyberpirates.

Sur ce canal, l’acteur à l’origine de SandStrike a distribué une application VPN en apparence inoffensive permettant d’accéder à des sites interdits dans certaines régions comme, par exemple, des ressources relatives à la religion. Pour rendre cette application pleinement fonctionnelle, les criminels ont mis en place leur propre infrastructure VPN.

Mais contrairement aux apparences, le VPN contient un logiciel espion actif, avec des fonctionnalités permettant aux agents malveillants de collecter et de voler des données sensibles: le spyware leur permet de traquer l’activité en ligne des personnes ciblées, de consulter leurs historiques d’appels et leurs listes de contact.

Tout au long du troisième trimestre de 2022, les acteurs APT ont continuellement modifié leurs tactiques, affiné leurs outils et développé de nouvelles techniques. Les découvertes les plus significatives sont les suivantes :

  • Une nouvelle plateforme de logiciels malveillants sophistiqués ciblant les entreprises de télécommunication, les fournisseurs d’accès à Internet et les universités.

En collaboration avec SentinelOne, les chercheurs de Kaspersky ont analysé une plateforme de logiciels malveillants sophistiqués jusqu’alors inconnue, baptisée Metatron.

Metatron cible principalement les entreprises de télécommunications, les fournisseurs de services Internet et les universités des pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Metatron est conçue pour contourner les solutions de sécurité natives tout en déployant des plateformes de logiciels malveillants directement dans la mémoire des appareils infectés.

  • La mise à niveau d’outils avancés et sophistiqués

Les experts ont repéré Lazarus utiliser le cluster DeathNote pour faire de nouvelles victimes en Corée du Sud. L’acteur a probablement utilisé une compromission web stratégique, employant une chaîne d’infection similaire à celle que les chercheurs de Kaspersky avaient précédemment signalée, compromettant un dispositif de sécurité des terminaux. Autre élément, les chercheurs de Kaspersky ont observé que le malware et les schémas d’infection ont également été mis à jour. L’acteur a utilisé un logiciel malveillant qui n’avait jamais été observé auparavant, avec une fonctionnalité minimale pour exécuter les commandes du serveur C2. Grâce à l’implémentation de cette porte dérobée, l’opérateur a pu se cacher dans l’environnement numérique de la victime pendant un mois et recueillir des informations sur le système.

  • Le cyber-espionnage reste la finalité principale des campagnes APT

Au troisième trimestre 2022, les chercheurs de Kaspersky ont détecté de nombreuses campagnes APT, prenant essentiellement pour cible les institutions gouvernementales. Les récentes investigations montrent que cette année, à partir de février, HotCousin a tenté de compromettre des ministères des affaires étrangères en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.

Cyber attaque : campagne de cyber-espionnage du groupe POLONIUM contre des cibles basées en Israël

Des pirates s’intéressant uniquement à des cibles israéliennes, POLONIUM, ont attaqué plus d’une douzaine d’organisations dans différents secteurs, tels que l’ingénierie, les technologies de l’information, le droit ou encore les communications, le marketing et le branding, les médias, les assurances et les services sociaux.

POLONIUM a ciblé plus d’une douzaine d’organisations en Israël depuis au moins septembre 2021, et les actions les plus récentes du groupe ont même été observées en septembre 2022. Les secteurs ciblés par ce groupe comprennent l’ingénierie, les technologies de l’information, le droit, les communications, le marketing et le branding, les médias, les assurances et les services sociaux.

POLONIUM est un groupe de cyber espionnage décrit par Microsoft pour la première fois en juin 2022. Selon Microsoft, le groupe est basé au Liban et coordonne ses activités avec d’autres acteurs affiliés au ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité.

Selon ESET Research, POLONIUM est un acteur très actif qui dispose d’un vaste arsenal de malwares, et qui les modifie et en développe constamment de nouveaux. L’utilisation de services dans le Cloud tels que Dropbox, Mega et OneDrive pour les communications de commande et de contrôle (C&C) est une caractéristique commune à plusieurs des outils du groupe. Les renseignements et les signalements publics sur POLONIUM sont très rares et limités, probablement parce que les attaques du groupe sont très ciblées et que le vecteur d’infection initial n’est pas connu.

« Les nombreuses versions et modifications que POLONIUM a introduites dans ses outils personnalisés démontrent un effort continu visant le long terme pour espionner les cibles du groupe. ESET en déduit que ce groupe de pirates est intéressé par la collecte de données confidentielles auprès de ses cibles, et ne semble pas s’engager dans des actions de sabotage ou de ransomwares, » explique Matías Porolli, chercheur chez ESET qui a analysé la campagne.

La boîte à outils de POLONIUM se compose de sept portes dérobées personnalisées : CreepyDrive, qui détourne les services de OneDrive et Dropbox dans le Cloud pour les communications de C&C ; CreepySnail, qui exécute les commandes reçues depuis l’infrastructure des attaquants ; DeepCreep et MegaCreep, qui utilisent respectivement les services de stockage de fichiers Dropbox et Mega; et FlipCreep, TechnoCreep et PapaCreep, qui reçoivent des commandes depuis les serveurs des attaquants. Le groupe a également développé plusieurs modules personnalisés pour espionner ses cibles en prenant des captures d’écran, en enregistrant les frappes au clavier, en espionnant via la webcam, en ouvrant des shells inversés, en exfiltrant des fichiers, etc.

« La plupart des modules malveillants du groupe sont concis, avec des fonctionnalités limitées. Dans un cas, les attaquants ont utilisé un module pour effectuer des captures d’écran et dans un autre pour les transmettre au serveur de C&C. Dans le même ordre d’idée, ils aiment diviser le code de leurs portes dérobées, en répartissant la fonctionnalité malveillante dans plusieurs petites DLL. Espérant peut-être que les défenseurs ou les chercheurs n’observeront pas la chaîne d’attaque complète », termine Matias Porolli.

Macros bloquées par défaut

Microsoft bloque désormais les macros VBA par défaut dans les applications Office.

Les macros sont un vecteur d’infection populaire depuis des décennies. Elles ont été utilisées par les menaces décrites dans le rapport sur les menaces du deuxième trimestre 2022, notamment les chevaux de Troie d’accès à distance comme Nerbian RAT, un nouveau RAT écrit en Go apparu au deuxième trimestre 2022, et par le groupe APT Confucius pour déposer d’autres logiciels malveillants sur les ordinateurs des victimes.

Nous avons déjà remarqué que les acteurs de la menace commencent à préparer des vecteurs d’infection alternatifs, maintenant que les macros sont bloquées par défaut. Par exemple, IcedID et Emotet ont déjà commencé à utiliser des fichiers LNK, des images ISO ou IMG, et d’autres astuces supportées par la plateforme Windows comme alternative aux maldocs pour diffuser leurs campagnes.

Microsoft était revenue sur ce blocage à la suite d’une série de gens pas contents. Début août, retour du blocage, définitivement.

Echapper aux espions : comment éviter de devenir une victime ?

Nous pensons de manière générale qu’il est impossible de se protéger complètement des logiciels de surveillance professionnels. Les utilisateurs peuvent néanmoins prendre certaines mesures pour que les attaquants ne puissent pas les cibler aisément.

Pegasus, Chrysaor, Phantom et bien d’autres sont des logiciels dits de « surveillance légale », développés par des entreprises privées et largement déployés par le biais de divers exploits, dont plusieurs zero-days zero-click sur iOS. La version la plus ancienne de Pegasus a été identifiée par des chercheurs en 2016. Depuis lors, plus de 30 000 militants des droits de l’homme, journalistes et avocats à travers le monde pourraient avoir été ciblés à l’aide de Pegasus.

Conseils

Tout d’abord, il est important de redémarrer quotidiennement les appareils mobiles. Les redémarrages aident à « nettoyer » l’appareil, pour ainsi dire, ce qui signifie que les attaquants devront continuellement réinstaller Pegasus sur l’appareil, ce qui rend beaucoup plus probable la détection de l’infection par les solutions de sécurité.

Maintenez l’appareil mobile à jour et installez les derniers correctifs dès qu’ils sont disponibles. En fait, de nombreux kits d’exploitation ciblent des vulnérabilités déjà corrigées, mais ils restent dangereux pour les personnes qui utilisent des téléphones plus anciens et reportent les mises à jour.

Ne cliquez jamais sur les liens reçus par messages. Il s’agit d’un conseil simple mais efficace. Certains clients de Pegasus comptent davantage sur les exploits à 1 clic que sur ceux à zéro clic. Ceux-ci arrivent sous la forme d’un message, parfois par SMS, mais peuvent aussi se propager via d’autres messageries ou même par e-mail. Si vous recevez un SMS intéressant (ou par tout autre biais) avec un lien, ouvrez-le sur un ordinateur de bureau, de préférence en utilisant TOR Browser, ou mieux encore en utilisant un système d’exploitation non persistant sécurisé tel que Tails.

En outre, n’oubliez pas d’utiliser un autre navigateur web pour la recherche sur Internet. Certains exploits ne fonctionnent pas aussi bien sur les navigateurs alternatifs comme Firefox Focus par rapport aux navigateurs plus traditionnels comme Safari ou Google Chrome.

Utilisez systématiquement un VPN ; il est ainsi plus difficile pour les attaquants de cibler les utilisateurs en fonction de leur trafic internet. Lorsque vous souscrivez à un abonnement VPN, il y a quelques éléments à prendre en compte : recherchez des services établis qui existent depuis un certain temps, qui peuvent accepter le paiement avec des crypto-monnaies et qui ne vous demandent pas de fournir des informations d’enregistrement.

Installez une application de sécurité qui vérifie et prévient si l’appareil est soumis à un « jailbreak ». L’espionnage de votre téléphone peut débuter ainsi. Pour persister sur un appareil, les attaquants utilisant Pegasus auront souvent recours au jailbreak de l’appareil ciblé. Si un utilisateur a installé une solution de sécurité, il peut alors être alerté de l’attaque.

Si vous êtes un utilisateur iOS, déclenchez souvent des sysdiagnose et enregistrez-les dans des sauvegardes externes. Des analyses approfondies de l’objet malveillant peuvent vous aider à déterminer ultérieurement si vous avez été ciblé. Les experts de Kaspersky recommandent également aux utilisateurs iOS à risque de désactiver FaceTime et iMessage. Comme ils sont activés par défaut, il s’agit d’un mécanisme d’infection de premier plan pour les chaînes de zéro-clics et ce, depuis de nombreuses années.

En général, les attaques Pegasus sont très ciblées – ce qui signifie qu’elles n’infectent pas les gens en masse mais plutôt des catégories spécifiques. De nombreux journalistes, avocats et militants des droits de l’homme ont été identifiés comme des cibles de ces cyberattaques sophistiquées, mais ils ne sont pas toujours les plus équipés pour se défendre. C’est pourquoi, nous faisons de notre mieux pour fournir les meilleures techniques de protection contre les logiciels malveillants, les hackeurs et les menaces sophistiquées telles que celles-ci, afin de continuer à construire un monde plus sûr.

Troubler les assaillants

Changez d’appareil – si vous étiez sur iOS, essayez de passer à Android pendant un certain temps. Si vous étiez sur Android, passez à iOS. Cela pourrait dérouter les attaquants pendant un certain temps ; par exemple, certains acteurs malveillants sont connus pour avoir acheté des systèmes d’exploitation qui ne fonctionnent que sur certaines marques de téléphone et d’OS.

Procurez-vous un appareil secondaire, fonctionnant de préférence sous GrapheneOS, pour les communications sécurisées. Utilisez une carte SIM prépayée dans celui-ci, ou, ne vous connectez que par Wi-Fi et TOR en mode avion.

Évitez les messageries où vous devez fournir votre numéro de téléphone à vos contacts. Une fois qu’un attaquant a votre numéro de téléphone, il peut facilement vous cibler à travers plusieurs messageries différentes par ce biais – iMessage, WhatsApp, Signal, Telegram, ils sont tous liés à votre numéro de téléphone. Une nouvelle alternative pourrait être Session, qui achemine automatiquement vos messages à travers un réseau de type Onion et ne repose pas sur les numéros de téléphone.

« La sécurité n’est jamais une solution instantanée unique devenant une preuve fiable à 100 % ; considérez-la comme un cours d’eau qui coule et où vous devez ajuster votre navigation en fonction de la vitesse, des courants et des obstacles. » confirme Costin Raiu, responsable de l’équipe de recherche et d’analyse mondiale (GReAT) de Kaspersky.

Tibet, OMS et diplomates dans le viseur du groupe de cybercriminels chinois APT TA413

Initialement connu pour ses campagnes contre la diaspora tibétaine, le groupe APT (Advanced Persistent Threat) associé aux intérêts de l’État Chinois, a montré une évolution de ses priorités ces derniers mois. Leur objectif ? Cibler des entités spécifiques pour des motifs économiques, des États pour des motifs politiques ou des organisations mondiales à but non lucratif. Contrairement à leur intention habituelle de cibler la communauté tibétaine, ces campagnes ont cherché à recueillir des renseignements sur les économies occidentales.

Depuis plusieurs mois déjà, la propagation mondiale du virus COVID-19 a entrainé un changement majeur dans le paysage de la menace. Les cybercriminels en profitent pour utiliser des leurres d’ingénierie sociale sur le thème de la pandémie et des recherches publiques ont révélé que plusieurs groupes APT ont adopté des leurres liés au COVID-19 au cours des derniers mois pour mener des campagnes d’espionnage.

En mars 2020, Proofpoint a observé une campagne de phishing imitant les directives de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur la préparation au COVID-19 pour propager une nouvelle famille de malware surnommée « Sepulcher ». Cette campagne visait principalement des entités diplomatiques et législatives européennes, des organismes à but non lucratif et des organisations mondiales économiques.

Selon les chercheurs, on observe depuis juillet 2020 le retour d’un groupe APT avec des campagnes précédemment attribuées à l’acteur Chinois APT TA413. Une campagne de phishing datant de juillet 2020 ciblant les dissidents tibétains a notamment été identifiée, livrant la même souche de malware Sepulcher. En outre, les comptes de messagerie des opérateurs identifiés dans cette campagne ont été publiquement liés à des campagnes historiquement menées par le groupe Chinois APT TA413 ciblant la communauté tibétaine et diffusant le malware ExileRAT.

En se basant sur l’utilisation d’adresses d’expéditeurs connues du public, associées au ciblage des dissidents tibétains et à la livraison de la charge utile du malware Sepulcher, les chercheurs de Proofpoint ont attribué les deux campagnes à l’acteur APT TA413.

Il est clairement devenu indispensable de s’armer face à ces ennemis numériques. Les logiciels de sécurité, la formation, … ne peuvent être oubliés. Un antivirus pas cher ? L’important est d’en posséder un… à jour ! Qu’il se nomme Eset, Kaspersky, Gdata ou Bitdefender.

L’exploitation des rootkits Scranos se mondialise

Les menaces sophistiquées demeurent l’une des principales préoccupations des entreprises. Au fur et à mesure que les environnements se complexifient, les attaquants trouvent des moyens innovants d’infiltrer le réseau, s’y dissimulant pour faire des ravages tout en gardant une discrétion totale.

Les experts Threat intelligence viennent d’analyser les subtilités d’une nouvelle opération de spyware multiplateforme. Pour Harish Agastya VP of Enterprise Solutions de Bitdefender : « Cette campagne, nommée Scranos basée sur les rootkits s’étendra – au moins – aussi largement que l’opération de fraude Zacinlo, un logiciel espion extrêmement sophistiqué qui fonctionne secrètement depuis le début de 2012, générant des revenus pour ses opérateurs et compromettant la vie privée de ses victimes ».

Scranos infecte déjà les utilisateurs du monde entier en raison de sa capacité à survivre sur toutes les plates-formes, en obtenant une gamme plus étendue de endpoints d’entreprise, en particulier des appareils Android.

Comment fonctionne Scranos ?

Déguisé en logiciel craqué ou en applications légitimes telles que des lecteurs d’ebooks, des lecteurs vidéo, des pilotes ou même des produits antimalware, Scranos fait maintenant partie d’un projet plus vaste. Les serveurs de commande et de contrôle poussent d’autres programmes malveillants.

Cela indique clairement que le réseau pris en main par des personnes tierces, dans un schéma de paiement à l’installation.

Les acteurs derrière Scranos apportent en permanence des modifications au logiciel malveillant, en ajoutant de nouveaux composants aux utilisateurs déjà infectés et en améliorant les fonctionnalités les plus évoluées.

Les employés constituent l’un des premiers points d’entrée dans une entreprise. Selon des études récentes, ils restent le maillon faible de la sécurité informatique des entreprises et les acteurs de la menace les contournent facilement pour s’infiltrer dans les entreprises. Les cybercriminels exploitent également la myriade d’outils qu’utilisent les entreprises auprès de fournisseurs tiers. Leurs derniers vecteurs d’attaque comprennent le ciblage des fournisseurs de petites entreprises et qui sont moins protégés.

Scranos tire parti de l’infrastructure de l’entreprise pour lancer de nouvelles attaques

Prenant en charge les rootkits, Scranos est conçu pour ne pas être détecté par un système et peut facilement désactiver les pares-feux et les logiciels antimalwares traditionnels, si toutefois le système le demande. Il est persistant et exploite les capacités de camouflage pour revenir même après sa détection et son élimination.

L’objectif principal étant l’exfiltration de données, les enjeux sont importants : des problèmes de gestion, des risques au vol de propriété intellectuelle et atteintes à la réputation de la marque. La conformité est également une préoccupation majeure. En effet, « accélérer la réglementation en matière de protection de la vie privée » a dépassé la « pénurie de talents » dans les principaux risques émergents pour les entreprises, au premier trimestre 2019, selon une étude récente de Gartner.

Scranos tire parti de l’infrastructure de l’entreprise pour lancer de nouvelles attaques. Ce qui pose de graves problèmes juridiques, affecte la réputation de la marque et, en fin de compte, les bénéfices financiers.

SneakyPastes : une opération basique mais efficace du cybergang Gaza frappe des cibles liées au Moyen-Orient dans 39 pays

En 2018, le cybergang Gaza, dont nous savons désormais qu’il comprend plusieurs groupes plus ou moins sophistiqués, a lancé une opération de cyberespionnage ciblant des personnes et des institutions ayant un intérêt politique en lien avec le Moyen-Orient. La campagne, nommée SneakyPastes, utilisent des adresses e-mail jetables pour propager l’infection par phishing, avant de télécharger le malware par étapes successives depuis divers sites gratuits. Cette méthode peu coûteuse mais efficace a permis au groupe de frapper environ 240 victimes d’envergure dans 39 pays à travers le monde, notamment des responsables politiques, des diplomates, des activistes ou des médias.

Le cybergang Gaza est un collectif arabophone à motivations politiques, rassemblant des groupes malveillants étroitement liés qui ciblent activement le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, en particulier les Territoires palestiniens. Kaspersky Lab a identifié au moins trois de ces groupes ayant des objectifs et des cibles similaires – pour du cyberespionnage lié à des intérêts politiques dans la région – mais présentant des outils, techniques et niveaux de sophistication très différents. Il existe cependant des éléments communs à chacun d’entre eux.

Le cybergang Gaza

Parmi ces groupes, les plus avancés sont Operation Parliament et Desert Falcons, identifiés respectivement depuis 2018 et 2015, aux côtés d’un groupe sous-jacent moins complexe, également connu sous le nom de MoleRats, actif depuis au moins 2012. Au printemps 2018, ce groupe de base a lancé l’opération SneakyPastes.

SneakyPastes a commencé par des attaques de phishing autour de thèmes politiques, propagées à l’aide d’adresses e-mail et de domaines « jetables » (à usage unique). Les liens ou fichiers joints malveillants sur lesquels les destinataires cliquaient ou où qu’ils téléchargeaient installaient ensuite l’infection sur leur machine.

SneakyPastes

Afin d’échapper aux systèmes de détection et de masquer la localisation du serveur de commande et de contrôle (C&C), un malware supplémentaire était téléchargé sur les machines des victimes par étapes successives depuis divers sites gratuits, notamment Pastebin et Github. Les différents implants malveillants utilisaient PowerShell, VBS, JS et dotnet pour assurer leur résilience et leur persistance à l’intérieur des systèmes infectés. La dernière étape de l’intrusion était un cheval de Troie à accès distant (RAT), qui contactait le serveur C&C puis collectait, compressait, cryptait et transférait vers celui-ci un large éventail de documents volés (tableaux de chiffres, par exemple). L’opération SneakyPastes tire son nom de l’utilisation massive, par les auteurs de l’attaque, de sites de collage (paste) pour infiltrer progressivement le RAT dans les systèmes des victimes.

Les chercheurs ont collaboré avec les autorités afin de mettre au jour le cycle complet d’attaque et d’intrusion de l’opération SneakyPastes. Ces efforts ont permis d’aboutir, non seulement à une connaissance détaillée des outils, techniques, cibles, etc., mais aussi au démantèlement effectif d’une grande partie de l’infrastructure.

Territoires palestiniens, en Jordanie, en Israël et au Liban

L’opération SneakyPastes a connu son pic d’activité entre avril et mi-novembre 2018, se concentrant sur une liste restreinte de cibles constituées d’entités diplomatiques et gouvernementales, d’ONG et de médias. D’après les données télémétriques, il semble exister environ 240 victimes d’envergure – individus ou institutions – dans 39 pays à travers le monde, dont la majorité se trouve dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, en Israël et au Liban. Il s’agit notamment d’ambassades, d’administrations, de médias et de journalistes, d’activistes, de partis politique ou de particuliers, ainsi que d’établissements dans les secteurs de l’éducation, de la banque et de la santé ou encore des organisations contractantes.

« La découverte de Desert Falcons en 2015 a marqué un tournant dans le paysage des menaces car il s’agissait alors de la première APT connue qui soit entièrement arabophone. Nous savons à présent que ses auteurs, le cybergang Gaza, ciblent activement des intérêts moyen-orientaux depuis 2012. Celui-ci s’appuyait au départ sur les activités d’une équipe assez peu sophistiquée mais acharnée, à l’origine de l’opération SneakyPastes en 2018. SneakyPastes montre que le manque d’infrastructures et d’outils avancés n’est pas un obstacle au succès. Nous nous attendons à voir les dommages causés par les trois groupes du cybergang Gaza s’intensifier et leurs attaques s’étendre à d’autres régions du monde qui sont également liées à la question palestinienne », commente Amin Hasbini, responsable du centre de recherche pour le Moyen-Orient au sein de l’équipe GReAT (Global Research & Analysis Team).

Anubis : cheval de Troie bancaire décortiqué

Anubis 2 est apparu dans le « paysage des menaces » en 2017 en tant que cheval de Troie bancaire en location (disponible pour les fraudeurs dans des forums undergrounds), l’auteur et créateur du malware se surnomme « maza-in ». Si ce dernier a disparu des radars, son outil malveillant est toujours en action.

En tant que malware bancaire, Anubis incite ses victimes à fournir des informations personnelles et sensibles, telles que les logins bancaires, des codes de sécurité bancaire et même des informations de carte de crédit. Mais ce logiciel malveillant va au-delà des attaques « overlay » bien connues, utilisées par les chevaux de Troie bancaires, car il combine des fonctionnalités avancées telles que le streaming d’écran du téléphoné infecté, l’accès à tous les fichiers à distance, l’enregistrement sonore, le key-logging et même un proxy réseau, ce qui en fait un malware bancaire efficace, mais également un potentiel outil pour espionnage.

D’un point de vue opérationnel, Anubis peut être considéré comme l’un des chevaux de Troie bancaires Android les plus utilisés depuis fin 2017. En ce qui concerne les banques Françaises, les suivantes sont ciblées : Axa, Banque Populaire, BNP Paribas, Boursorama, Caisse d’Épargne, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, LCL, Palatine ou encore la Société Générale.

L’auteur a disparu, par son code malveillant

Au cours du premier trimestre 2019, l’auteur et créateur du cheval de Troie a disparu, laissant les clients existants sans assistance ni mises à jour; mais le risque demeure et pourrait même augmenter. Les campagnes d’infection d’Anubis comptent parmi les plus importantes jamais enregistrées pour les malwares bancaires : De nombreuses victimes ne sont pas conscientes du fait que le malware ne se déguise pas comme l’app de la banque, il se déguise principalement en tant qu’application tierce et reste inaperçu par les usagers. Anubis se fait par exemple passer pour : de faux jeux mobiles, de fausses mises à jour de logiciels, de fausses applications postales, de fausses applications Flash Player, de fausses applications utilitaires, de faux navigateurs et même de fausses applications de réseau social et de communication.

Les caractéristiques du cheval de Troie en font une menace importante : Habituellement, les chevaux de Troie bancaires effectuent principalement des attaques de type « overlay » afin de collecter les informations personnelles puis volent les SMS pour acquérir les codes bancaires, mais Anubis va plus loin que ça avec la streaming de l’écran du téléphone infecté, l’accès de fichiers à distance (accès au stockage du téléphone), l’enregistrement sonore, le key-loggign et même un proxy réseau (permettant au criminel de se connecter à la banque via le téléphone infecté).

300 banques dans le monde ciblées

Les campagnes d’infection d’Anubis ciblent en moyenne, plus de 300 banques dans le monde: La liste observée dans les campagnes Anubis contient environ 360 cibles, contenant la plupart des banques les plus grandes et les plus connues dans le monde, mais également des applications de communication et de réseautage social largement utilisées, ce qui signifie que personne n’est vraiment protégée, car même si une victime ne fait pas de banque en ligne le malware abusera d’autres applications (Liste complète de cibles en Annexe du blog).

Les malware qui deviennent orphelins ne sont pas toujours un bon signe : Beaucoup de gens pourraient penser que lorsque le propriétaire / auteur du malware disparaît, les opérations s’arrêtent… Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas, surtout pas avec Anubis. Bien que l’acteur ait disparu, le cheval de Troie est toujours actif et le pire est que son code a été divulgué/fuit, ce qui pourrait amener de nombreux autres criminels à utiliser le programme malveillant. Toute l’analyse complète à découvrir sur Threat fabric.

Un nouveau malware BabyShark cible les « Think Tanks » américains en charge de la sécurité intérieure

En février 2019, les chercheurs de l’Unité 42 au sein de Palo Alto Networks ont identifié des mails d’hameçonnage ciblé (spear phishing) envoyés en novembre 2018 qui contenaient un nouveau malware partageant la même infrastructure avec des playbooks(c’est-à-dire des feuilles de route listant les actions et les objectifs utilisés par un malware ou une famille de malware) associés aux campagnes nord-coréennes.

Ces mails étaient écrits comme s’ils émanaient d’un expert en sécurité nucléaire travaillant actuellement comme consultant pour des think tanks liés à la sécurité intérieure aux États-Unis. Ils ont été envoyés depuis une adresse publique avec le nom de l’expert et un sujet faisant référence au nucléaire nord-coréen. Ces messages avaient en pièce jointe un document Excel avec une macro infectée, qui ,quand elle était exécutée, menait à une nouvelle famille de malwares basée sur Microsoft Visual Basic (VB) que nous avons surnommé « BabyShark »

BabyShark est un malware récent. La version la plus ancienne que nous avons pu trouver dans des dépôts open source et nos propres jeux de données internes remontent à novembre 2018. Le malware se lance en exécutant à distance une requête HTML, qui peut être alors livrée au travers de différents types de fichiers comme des fichiers contenant des exécutables ou des documents malveillants. Babyshark extrait alors les informations du système vers un serveur C&C (Command and Control), se maintient au cœur du système et attend de nouvelles instructions de la part de l’opérateur.

BabyShark est utilisé pour une campagne limitée de spear phishing toujours en cours depuis novembre 2018. L’acteur derrière cette menace cherche clairement à glaner des informations liées à la sécurité nationale (américaine) en Asie du Nord-Est. Le soin apporté à la conception des mails d’hameçonnage et du camouflage laisse à penser que cet acteur connaît bien les cibles, et surveille de près les événements de cette communauté pour y récupérer les dernières informations. Sans pouvoir en être certains, nous pensons que l’acteur derrière BabyShark doit être en relation avec l’acteur (ou être le même groupe) qui a utilisé la famille de malwares KimJongRAT, et qui du moins partage des ressources avec l’acteur responsable de la campagne STOLEN PENCIL. Nous avons également remarqué des tests qui semblent indiquer que les attaquants travaillent sur de nouvelles versions d’exécutables pour envoyer BabyShark. Dans les prochaines campagnes, l’attaquant pourrait utiliser différentes méthodes pour déployer BabyShark.

Sofacy, un groupe de pirates omniprésent sur la toile

L’Unité42, unité de recherches de Palo Alto Networks, dévoile aujourd’hui une nouvelle étude sur le groupe Sofacy et le nouveau malware utilisé par le groupe pour mener des attaques de cyber-espionnage contre différentes agences gouvernementales partout dans le monde.

Sofacy continue ses attaques mondiales et sort un nouveau cheval de Troie « Cannon ». Découverte d’un nouveau malware « Canon », un cheval de Troie pour donner un accès distant (RAT pour Remote Access Trojan) : ce nouveau malware a été utilisé par Sofacy pour mener des attaques de cyber-espionnage. Ce groupe continue aussi à utiliser Zebrocy (un RAT déjà connu) dans leurs attaques. Utilisation de diverses techniques pour éviter d’être détecté et analysé : 1) au lieu d’inclure le code malicieux en pièce jointe, Sofacy le télécharge à distance à l’ouverture du document, 2) le groupe utilise des courriels pour envoyer et recevoir des instructions et 3) le groupe utilise également des macros spécifiques pour détourner les tentatives d’analyse du code malicieux. Ingénierie sociale : Sofacy a utilisé le récent crash aérien affectant Lion Air comme leurre dans l’une de leurs attaques — ce qui est un exemple de leur volonté permanente d’utiliser l’ingénierie sociale pour déployer leur malware.

Sofacy, l’ogre à données piratées

Depuis la fin du mois d’octobre 2018, Unit 42 a intercepté une série de documents vérolés en utilisant une technique qui fait appel à des modèles de mise en page distants contenant des macros dangereuses. Ce genre de document infecté n’est pas rare.

Les systèmes d’analyses automatisés ont plus de mal à les identifier comme dangereux en raison de leur nature modulaire. La particularité de cette technique est la suivante : si le serveur C2 (ou C&C pour Command and Control, le serveur utilisé par les cybercriminels pour finaliser l’infection et contrôler les machines infectées) n’est pas disponible au moment de l’exécution, le code malicieux ne peut être récupéré, et les documents délivrés sont alors sans danger.

Documents infectés

Ensuite, ces documents infectés ciblaient différentes agences gouvernementales à travers le monde, y compris en Amérique du Nord, en Europe, ou dans un des États de l’ancienne URSS. Heureusement, les serveurs C2 de plusieurs de ces documents étaient encore opérationnels, ce qui a permis de retrouver les macros dangereuses et les téléchargements qui y sont liés. L’analyse a révélé que le premier téléchargement lié était le cheval de Troie bien connu Zbrocy. D’autres données collectées ont dévoilé un deuxième téléchargement que l’Unit42 a surnommé « Canon ». Enfin, canon n’avait jusqu’ici pas encore agi via le groupe Sofacy, il contient une nouvelle voie de communication avec les serveurs C2 en passant par la messagerie électronique.

crash list(Lion Air Boeing 737).docx

Pour conclure, l’activité concerne plus précisément deux documents infectés bien spécifiques qui partage des données communes comme une adresse IP commun pour le serveur C2, un nom d’auteur commun, et des tactiques communes. Des données complémentaires ont révélé une campagne d’attaque importante associée avec le cheval de Troie Canon sur lequel l’Unit42 reviendra dans un prochain billet de blog. Un des aspects les plus intéressants des documents les plus récents utilisés par l’adversaire pour son infiltration était le nom du fichier : crash list(Lion Air Boeing 737).docx. Ce n’est pas la première fois qu’un groupe ennemi utilise les événements récents comme un leurre. Il est intéressant de voir que ce groupe essaie de miser sur des événements catastrophiques pour lancer leurs attaques. (U42)

Un Javascript permet de piéger des boutiques en ligne

Une bibliothèque Javascript hébergée par Feedify et utilisée par des sites de commerce électronique piégée à plusieurs reprises. Mission, intercepter les données bancaires des visiteurs.

Le code de la bibliothèque est généralement intégré aux pages Web de vente au détail par les administrateurs de sites et les développeurs afin d’ajouter un moyen de paiement pour les clients. Ce code – feedbackembad-min-1.0.js – se diffuse à partir des serveurs Web de Feedify. Altéré à plusieurs reprises par des pirates informatiques pour inclure le logiciel malveillant MageCart. Cet outil pirate recherche les informations de carte de crédit saisies sur les pages Web compromises. Copiées en temps réel sur un serveur externe (info-stat*ws) des pirates.

Ainsi, si quelqu’un visite un site Web piégé, leur navigateur va lancer le malware MageCart. Ce dernier va siphonner les informations confiées par le visiteur. Les internautes utilisateurs de l’un des sites de commerce basés sur le code de Feedify risquaient de tomber dans le piège. Selon Feedify, plus de 4 000 sites Web utilisent son code.

Une recherche rapide démontre quelques centaines d’utilisateurs de cette bibliothèque. MageCart est apparu sur les sites Web de British Airways et de Ticketmaster.

Gorgon Group : Des pirates pakistanais tentent d’infiltrer des institutions étatiques

Des pirates informatiques baptisés Gorgon Group, présumés venir du Pakistan, attaquent des institutions étatiques en Russie, en Espagne et aux États-Unis via des courriels piégés.

Gorgon Group – Le phishing et autres courriels piégés sont légions. Un groupe de pirates informatique présumés pakistanais tente d’attaquer des organisations gouvernementales via ce procédé. Une attaque qui a exploité les mêmes serveurs qui diffusent spams et logiciels malveillants.

Un faux mail sur le terrorisme

Comme rapporté par des chercheurs de l’unité 42 de Palo Alto Networks, le Gorgon Group est actif depuis Février 2018. Via des phishings ciblés, ils ont visé des bureaux gouvernementaux en Espagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Russie.

Script-kiddies au Pakistan ?

D’abord, les attaquants envoient des mails phishing à leurs victimes sur des questions de terrorisme, ainsi que sur des problèmes militaires et politiques au Pakistan. Les courriels contiennent des documents Microsoft Word. Fichier piégé par l’exploit CVE-2017-0199. Lorsque la victime ouvre le document, un script Visual Basic s’exécute avec des commandes PowerShell. Le pirate n’a plus qu’à installer son logiciel espion dans la machine piégée. Dans le cas du groupe Gorgone, les chevaux de Troie sont : NanoCoreRAT, QuasarRAT ou encore NJRAT.

Pour conclure, le nombre exact d’infections réussies est inconnu. Néanmoins, les chercheurs ont trouvé des preuves que même une campagne avec une infrastructure aussi primitive (script-kiddies ?) peut constituer une menace pour la sécurité des organisations gouvernementales.

Les malwares les plus actifs en France en juillet 2018

Le Global Threat Index pour le mois de juillet 2018 affiche le top 10 des virus et codes malveillants les plus répandus en France.

Ce dernier rapport virus et malware met en lumière l’augmentation des attaques ciblant l’IoT et la vulnérabilité des réseaux, comme en témoigne l’entrée dans le Top 10 des « Vulnérabilités les plus exploitées au monde » de 3 vulnérabilités en lien avec l’IoT : MVPower DVR router Remote Code Execution (5ème place), D_Link DSL-2750B router Remote Command Execution (7ème place) et Dasan GPON router Authentication Bypass (10ème place).

Au total, ce sont 45% des entreprises du monde entier qui ont été touchées par des attaques ciblant des vulnérabilités en lien avec l’IoT, contre 35% en juin 2018 et 21% en mai. Ces dernières permettent aux cybercriminels d’exécuter des codes malveillants dans le but d’obtenir le contrôle à distance de dispositifs cibles.

Point d’entrée facile

« Ces vulnérabilités, malwares et et virus offrent aux cybercriminels un point d’entrée facile dans les réseaux d’entreprise, ce qui leurs permet de propager un large éventail d’attaques « , a commenté Thierry Karsenti, vice-président technique Europe pour Check Point. « Une fois qu’un dispositif est compromis, il est très facile d’infiltrer d’autres dispositifs connectés. Il est donc essentiel que les entreprises se protègent efficacement et à tous les niveaux.« 

Il est important de noter que Coinhive reste le « malware » le plus répandu dans le monde, avec un impact sur 19% des entreprises mondiales. Cryptoloot et Dorkbot se classent respectivement en deuxième et troisième position, avec un impact global de 7% chacun. Pour rappel, CoinHive n’a rien d’illégal. C’est son utilisation par des malveillants qu’il faut montrer du doigt.

Top 10 des virus et malwares

Nom du malware Description Impact mondial Impact sur le pays
1 – Coinhive Ce cheval de Troie est conçu pour effectuer l’extraction en ligne de la crypto-monnaie Monero lorsqu’un internaute visite une page Web. Le script java implanté utilise les ressources informatiques des utilisateurs finaux pour extraire de la monnaie cryptée. 18.60% 16.02%
2 – Roughted Campagne de publicité malveillante à grande échelle, elle est utilisée pour diffuser divers sites Web et charges embarquées malveillants tels que des escroqueries, des logiciels publicitaires, des kits d’exploitation de vulnérabilité et les logiciels de rançon. Il peut être utilisé pour attaquer n’importe quel type de plateforme et de système d’exploitation, et utilise le contournement des bloqueurs de publicités pour attaquer de la manière la plus efficace. 5.85% 11.60%
3 – Cryptoloot Ce malware utilise la puissance du processeur ou du GPU de la victime et les ressources existantes pour le crypto-miningen ajoutant des transactions à la chaîne de blocage et en libérant de nouvelles devises. Similaire à Coinhive, ce programme est implanté sur des pages Web et utilise le pouvoir de traitement des internautes pour exploiter tous types de crypto-monnaies. 92829 6.92% 7.07%
4 – Conficker Conficker est un virus / ver informatique qui cible le système d’exploitation Windows. Il exploite les vulnérabilités de l’OS pour voler des données telles que des mots de passe. Ainsi, il prend le contrôle des ordinateurs touchés, les transformant en « zombie ». Les ordinateurs contrôlés forment alors un réseau, utile aux hackers. 3.50% 4.09%
5 – Jsecoin Ce mineur JavaScript peut être intégré à n’importe quel site Web.  JSEcoin permet de lancer un mineur directement dans le moteur de recherche en échange d’une navigation Web sans publicité. 5.92% 3.76%
6 – Dorkbot Dorkbot est un virus / ver basé sur un IRC conçu pour permettre l’exécution de code à distance, ainsi que le téléchargement de logiciels malveillants vers le système déjà infecté. Ce dernier permet de voler des informations sensibles et de lancer des attaques par déni de service. Il installe un rootkit en mode utilisateur pour empêcher l’affichage ou l’altération des fichiers et modifie le registre pour s’assurer qu’il s’exécute chaque fois que le système démarre. Il enverra des messages à tous les contacts de l’utilisateur infecté ou détournera un thread existant pour diffuser un lien renvoyant vers la copie du ver. 6.91% 2.98%
7 – Locky Locky est un cheval de Troie ransomware qui cible la plate-forme Windows. Ce logiciel malveillant envoie des informations système à un serveur distant et reçoit une clé de cryptage permettant de crypter les fichiers présents sur le système infecté. 1.72% 2.10%
8 – Fireball Fireball est un logiciel publicitaire largement distribué par la société chinoise de marketing numérique Rafotech. C’est un détourneur de navigateur qui change le moteur de recherche par défaut et installe des pixels de suivi, mais qui peut aussi servir à télécharger des logiciels malveillants. 3.02% 1.99%
9 – Nivdort Appartenant à la famille de chevaux de Troie ciblant la plate-forme Windows, il est capable de recueillir des mots de passe et des informations sur le système ou les paramètres telles que la version Windows utilisée, l’adresse IP, la configuration du logiciel et l’emplacement approximatif. Certaines versions de ce malware sont aussi en mesure de collecter les frappes de touches afin de modifier les paramètres DNS. Nivdort se propage via des pièces jointes de courriers indésirables ou des sites Web malveillants. 2.57% 1.88%
10 – Andromeda Repéré pour la première fois en 2011, Andromeda est un bot modulaire principalement utilisé comme porte dérobée afin de diffuser des logiciels malveillants supplémentaires sur les systèmes infectés. Il peut aussi être modifié dans le but de créer différents types de botnets. 6.35% 1.66%
10b – Ramnit Ramnit est un ver qui se propage principalement par l’intermédiaire de disques amovibles et de fichiers téléchargés vers des services FTP publics. Le logiciel malveillant crée une copie de lui-même pour infecter le système. 2.71% 1.66%

 

TEMP.Periscope : Des pirates Chinois, amateurs d’éléctions présidentielles ?

Il n’y aurait pas que les pirates Russes amateurs d’éléctions ? Le groupe d’espionnage chinois TEMP.Periscope cible le Cambodge avant les élections de juillet 2018, et révèle un large éventail d’activités au niveau mondial.

TEMP.Periscope – La société américaine FireEye, une des « sources » des médias concernant les « pirates Russes« , annonce avoir examiné une série d’activités du groupe d’espionnage chinois TEMP.Periscope, qui révèlent un intérêt majeur pour les événements politiques au Cambodge, illustré par des cyber attaques actives contre de multiples acteurs cambodgiens liés au système électoral du pays. Ceci comprend des cyber attaques contre des entités gouvernementales cambodgiennes chargées du contrôle des élections, ainsi que le ciblage de figures de l’opposition. Cette campagne a lieu alors que se préparent les élections générales dans le pays, qui auront lieu le 29 juillet prochain. TEMP.Periscope a utilisé la même infrastructure pour une série d’activités visant des cibles plus traditionnelles, dont l’industrie de la défense aux Etats Unis et une société de l’industrie chimique en Europe. Voir notre article précédent consacré au ciblage par le même groupe de sociétés d’ingénierie et de transport maritime aux Etats Unis.

Gloabalement, selon FireEye, cette activité indique que le groupe exploite une importante architecture d’intrusion et un large éventail d’outils, et cible des victimes très diverses, ce qui est en ligne avec la stratégie traditionnelle des acteurs chinois en matière d’APT (menaces persistantes avancées). Nous pensons que cette activité fournit au gouvernement chinois une visibilité étendue sur les élections cambodgiennes et les actions du gouvernement de ce pays. De plus, ce groupe est clairement capable de mener simultanément plusieurs intrusions à grande échelle ciblant un large éventail de types de victimes.

Notre analyse a également renforcé notre affirmation que ces activités peuvent être attribuées à ce groupe de pirates chinois. Nous avons observé les outils que nous avions précédemment attribués à ce groupe, les cibles visées sont en ligne avec ses actions passées et sont également très similaires aux operations APT connues menées par le Chine. En outre, une adresse IP originaire de Hainan en Chine a été enregistrée pour des activités C2 (command and control).

TEMP.Periscope en bref

Actif depuis au moins 2013, TEMP.Periscope s’est principalement intéressé à des cibles du secteur maritime dans de nombreux domaines, dont l’ingénierie, le transport, la fabrication, la défense, les agences gouvernementales et la recherche universitaire. Toutefois, le groupe a également ciblé des services de consulting et les industries high tech, de la santé et des medias. Ses cibles identifiées sont principalement basées aux Etats Unis, même si des organisations en Europe et au moins une à Hong Kong ont également été touchées. TEMP.Periscope coincide en termes de ciblage, ainsi que de tactiques, techniques et procédures (TTPs), avec le groupe TEMP.Jumper.

Description de l’incident

FireEye a analysé trois serveurs qu’il pense être contrôlés par TEMP.Periscope, ce qui lui a permis d’obtenir des informations sur les objectifs et les tactiques opérationnelles du groupe, ainsi qu’un grand nombre de données techniques d’attribution/validation. Ces serveurs était “open indexés” et donc accessibles par quiconque sur l’Internet public, sans exiger la moindre identification. Ce type d’erreur permet d’obtenir des informations intéressantes sur les activités d’un groupe car, à la différence de données contenues dans des messages de spear phishing, des acteurs malveillants n’anticipent pas que ces données puissent être analysées. L’analyse de FireEye couvre la période allant d’avril 2017 jusqu’à aujourd’hui, la plupart des opérations actuelles étant concentrées sur les élections au Cambodge. Pour l’heure, nous retenons les domaines concernés.

Deux serveurs, Domain 1 et Domain 2, fonctionnent comme des serveurs C2 et des sites d’hébergement traditionnels, alors que le troisième, Domain 3, fonctionne comme un serveur SCANBOX actif. Les serveurs C2 contenaient à la fois les logs et le malware. Une étude des trois serveurs a révélé une adresse IP d’un acteur potentiel située à Hainan en Chine, et des données volées provenant d’attaques potentielles ciblant d’autres industries et secteurs dont l’éducation, l’aviation, la chimie, la défense, les administrations gouvernementales, le monde maritime et le high tech dans de multiples régions du monde. Les fichiers sur les serveurs comprenaient des malwares nouveaux (DADBOD, EVILTECH) et précédemment identifiés (AIRBREAK, EVILTECH, HOMEFRY, MURKYTOP, HTRAN, and SCANBOX ) utilisés par TEMP.Periscope.

Attaques sur les entités liées aux élections cambodgiennes

L’analyse des logs des victimes associées avec les serveurs identifiés a révélé des attaques ciblant de multiples entités cambodgiennes, principalement celles liées aux élections de juillet 2018. De plus, un email de spear phishing séparé analysé par FireEye a mis en évidence une action simultanée ciblant des figures de l’opposition au Cambodge. L’analyse a révélé que des organisations gouvernementales cambodgiennes et des individus ciblés avaient été attaqués comme la Commission Nationale des Elections, Ministère de l’Intérieur, Ministères des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Sénat du Cambodge, Ministère de l’Economie et des Finances. Des membres du Parlement représentant le Parti cambodgien du Sauvetage National. De multiples personnalités cambodgiennes partisans des droits de l’homme et de la démocratie ayant écrit des articles critiquant le parti actuellement au pouvoir. Deux diplomates cambodgiens en poste à l’étranger et de multiples organes de presse au Cambodge.

Le Domain 2 a été identifié comme le serveur C2 pour un malware AIRBREAK attaché à un message leurre envoyé à Monovithya Kem, Directeur Général Adjoint, Affaires Publiques, Parti Cambodgien du Sauvetage National (CNRP), et à la soeur de Ken Sokha, leader (emprisonné) d’un parti cambodgien de l’opposition. Le document leurre prétend provenir de LICADHO (une ONG cambodgienne fondée en 1992 pour promouvoir les droits de l’homme).

Une infrastructure également utilisée pour des opérations contre des entreprises privées

’infrastructure décrite plus haut a également été utilisée contre des entreprises privées en Asie, en Europe et en Amérique du Nord. Ces entreprises appartiennent à des industries très diverses, dont l’éducation, l’aviation, la chimie, le monde maritime et le high tech. Beaucoup de ces attaques sont en ligne avec les activités précédentes de TEMP.Periscope en direction des secteurs du maritime et de la défense. Toutefois, nous avons également découvert une attaque visant une société européenne dans la chimie très implantée en Asie, ce qui démontre que ce groupe est une menace pour des entreprises partout dans le monde, et particulièrement celles ayant des intérêts en Asie.

Un malware MURKYTOP de 2017 et des données contenues dans un fichier lié au domain 1 suggère qu’une entreprise impliquée dans l’industrie de la défense aux Etats Unis, peut être en lien avec la recherche maritime, a également été attaquée. De plus, des attaques probables d’une entreprise du secteur américain de la défense et d’une entreprise européenne dans la chimie ayant des bureaux en Asie ont été découvertes sur les serveurs “open indexés”.

Les Downloaders et Droppers AIRBREAK révèlent des indicateurs leurres

Les noms de fichiers pour les downloaders AIRBREAK trouvés sur les sites “open indexés” suggèrent aussi un intérêt marqué pour des cibles associées à la géopolitique liée à l’Asie orientale. De plus, l’analyse des sites downloaders AIRBREAK a révélé un serveur associé qui souligne l’intérêt de TEMP.Periscope pour la politique au Cambodge. Les downloaders AIRBREAK redirigent les victimes vers les sites indiqués pour afficher un document légitime mais leurre tout en téléchargeant un contenu malveillant AIRBREAK à partir d’un des serveurs C2 identifiés. A noter que le site hébergeant les documents légitimes n’a pas été compromis. Un domaine C2 supplémentaire, partyforumseasia[.]com, a été identifié comme la fonction de rappel (callback) pour un downloader AIRBREAK référençant le Parti Cambodgien du Sauvetage National.

Le serveur SCANBOX utilisé pour prévoir des opérations futures

e serveur SCANBOX actif, Domain 3, héberge des articles liés à la campagne actuelle au Cambodge et à des opérations plus larges. Les articles trouvés sur le serveur indiquent le ciblage d’intérêts liés à la géopolitique Etats Unis – Asie orientale, à la Russie et à l’OTAN. Les victimes sont probablement attirées sur le serveur SCANBOX soit via une attaque stratégique de site web soit via des liens malicieux dans des emails ciblés, l’article étant présenté comme un leurre. Les articles proviennent de contenus open source disponibles directement en ligne.

La suite de malwares de TEMP.Periscope

L’analyse du catalogue de malwares contenus sur les trois serveurs révèle une suite classique de contenus malveillants utilisés par TEMP.Periscope, dont les signatures d’AIRBREAK, MURKYTOP, et de HOMEFRY. De plus, l’enquête de FireEye a révélé de nouveaux outils, EVILTECH et DADBOD.

Les données contenues dans les logs renforcent l’attribution à la Chine

FireEye suit les activités de TEMP.Periscope depuis 2013 et de multiples facteurs nous conduisent à affirmer qu’il agit au nom du gouvernement chinois. Notre analyse des serveurs et des données associées dans cette dernière campagne renforcent cette affirmation. Les données du log d’accès au panneau de contrôle indique que les opérateurs sont probablement basés en Chine et travaillent sur des ordinateurs fonctionnant en langue chinoise. Les cibles historiques de TEMP.Periscope restent cohérentes avec les objectifs du gouvernement chinois, et les outils qu’il utilise sont cohérents avec ceux utilisés par de nombreuses autres équipes chinoises. Un log sur le serveur a révélé des adresses IP qui avaient été utilisées pour se connecter au logiciel employé pour communiquer avec le malware implanté sur des machines victimes. L’une de ces adresses IP, 112.66.188.xx, est située à Hainan, en Chine. D’autres adresses appartiennent à des serveurs virtuels privés, mais des éléments indiquent que les ordinateurs utilisés pour se connecter sont configurés pour fonctionner en chinois.

Perspectives et Implications

Les operations révélées ici fournissent un nouvel éclairage sur les activités de TEMP.Periscope. Nous connaissions déjà l’intérêt de cet acteur pour les affaires maritimes, mais cette campagne malveillante apporte des indications supplémentaires indiquant que ce groupe va cibler le système politique de pays possédant une importance stratégique. Le Cambodge a été un supporter fiable de la position de la Chine dans le Sud de la Mer de Chine au sein de forums internationaux tels que l’ASEAN, et figure parmi les partenaires importants du pays. Bien que le Cambodge soit classé comme Autoritaire dans le Democracy Index de The Economist, le récent renversement surprise du parti au pouvoir en Malaisie peut motiver la Chine à surveiller étroitement les élections du 29 juillet au Cambodge.

Le ciblage de la commision électorale est particulièrement significatif, en raison du rôle stratégique qu’elle joue pour inciter les gens à voter. Nous n’avons pas encore suffisamment d’informations expliquant pourquoi cette organisation a été attaquée – simplement pour récolter des informations ou dans le cadre d’une opération plus complexe. Quelle que soit la raison, cet incident est l’exemple le plus récent de l’implication aggressive d’un état nation dans les processus électoraux dans le monde. Bien que des activités liées à des élections aient seulement été découvertes en Asie du Sud Est, ce serait une erreur d’assumer que ces menaces ne peuvent pas se reproduire ailleurs.

Nous pensons que TEMP.Periscope va continuer à cibler un large éventail d’entités gouvernementales, d’organisations internationales et d’entreprises privées, particulièrement celles travaillant dans l’ingénierie ou des processus chimiques utilisés par des navires. Nous ne pensons pas qu’il va modifier beaucoup voire même un seul élément révélé par cette enquête, mais il continuera probablement à développer de nouvelles architectures d’intrusion via de nouveaux domaines, sites compromis, certificats et outils. FireEye prévoit que ces intrusions vont se poursuivre et monter en puissance aussi longtemps que le groupe y trouvera un intérêt.

Les fraudes sur les réseaux sociaux augmentent de 200%

Chaque jour, les chercheurs analysent plus de 5 milliards de messages électroniques, des centaines de millions de messages sur les réseaux sociaux, et plus de 250 millions d’échantillons de logiciels malveillants pour protéger les entreprises du monde entier contre ces menaces.

Le Proofpoint Quarterly Threat Report met en lumière l’évolution des systèmes sophistiqués de menaces, que ce soit à travers les emails, les réseaux sociaux ou plus largement sur internet. Conçu pour mieux combattre les menaces d’aujourd’hui et anticiper les attaques émergentes, il permet de découvrir les tendances du premier trimestre de 2018 en termes de cyberattaques :

Attaques sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche en forte augmentation avec une hausse de phishing

La fraude par les réseaux sociaux, et le  » phishing « , ont explosé au T1 2018, avec une augmentation de 200% par rapport au trimestre précédent. 30 % des enregistrements de domaines liés au Bitcoin étaient suspects, mais les nouveaux enregistrements ont fortement diminué alors que la valeur du Bitcoin a continué à baisser au cours du premier trimestre. 84% des PDG du Fortune 500 ont été victimes de menaces et de discours haineux sur Twitter et sur le dark web en février 2018.

Tendances des menaces par email : les chevaux de Troie bancaires reprennent la première place tandis que le phishing explose

Au premier trimestre, 59% des messages malveillants étaient des chevaux de Troie bancaires.

Pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2016, les chevaux de Troie bancaires ont remplacé les ransomwares en tant que principaux logiciels malveillants dans le domaine de la messagerie électronique.

Les voleurs d’informations confidentielles et les adeptes du téléchargement représentaient le reste des menaces malveillantes avec respectivement 19 % et 18 % des courriels malveillants. L’accalmie des ransomwares et les volumes généralement plus faibles d’emails malveillants au premier trimestre semblent être associés à une perturbation du botnet Necurs, mais ont été accompagnés de charges utiles plus diverses, y compris des RAT et des backdoors. Emotet était le cheval de Troie bancaire le plus largement distribué, représentant 57% de l’ensemble des chevaux de Troie identifiés. 40 % des organisations ciblées ont été attaquées entre 10 et 50 fois au T1 2018, et le nombre d’entreprises recevant plus de 50 attaques a augmenté de 20% par rapport au dernier trimestre de 2017.

Menaces sur le Web : Les kits d’exploitation continuent de décliner à mesure que de nouvelles menaces émergent. Le trafic des kits d’exploitation (EK) a continué à baisser de 71 % par rapport au trimestre précédent. Environ 95% des attaques basées sur le Web sont maintenant redirigées vers des schémas d’ingénierie sociale au lieu de kits d’exploitation. Les chercheurs de Proofpoint ont joué un rôle clé dans le naufrage de l’EITest, la plus ancienne chaîne d’infection du web, empêchant jusqu’à deux millions de redirections malveillantes par jour.

Pour plus de détails.

ZooPark : une nouvelle campagne de malware Android propagée par l’infection de sites web légitimes

Des chercheurs en cybersécurité viennent de découvrir ZooPark, une campagne élaborée de cyberespionnage. ZooPark cible depuis plusieurs années les utilisateurs d’appareils Android dans divers pays du Moyen-Orient. Se servant de sites web légitimes comme sources d’infection, cette campagne paraît être une opération étatique visant des organisations politiques, des activistes et d’autres cibles dans la région.

Dernièrement, les chercheurs ont reçu ce qui semblait être un échantillon d’un malware Android inconnu. De prime abord, le malware ne paraissait guère sérieux, tout au plus un outil de cyberespionnage très simple sur le plan technique. Les chercheurs ont alors décidé d’enquêter plus avant et n’ont pas tardé à découvrir une version bien plus récente et complexe du même logiciel, qu’ils ont dénommé ZooPark. Sa cible : le Maroc, l’Egypte, le Liban, la Jordanie et l’Iran.

Certaines applications du code malveillant ZooPark sont diffusées à partir de sites d’actualités ou politiques très consultés dans certaines zones du Moyen-Orient. Elles se dissimulent sous la forme d’applications légitimes portant des noms tels que « TelegramGroups » ou « Alnaharegypt news ». Une fois l’infiltration réussie, le malware offre à l’auteur de l’attaque de nombreuse possibilités. Parmi les actes possibles : Exfiltration des contacts, identifiants de comptes, journaux et enregistrements audio des appels. A cela se rejoute les photos stockées sur la carte SD de l’appareil. Bien entendu, la localisation GPS. Les SMS. Les détails des applications installées, données du navigateur. Enregistrement des frappes clavier et contenu du presse-papiers. La backdoor peut envoyer, discrtement, des SMS. Téléphoner à des numéros, comme des lignes surtaxées.

Une autre fonction malveillante cible les messageries instantanées (Telegram, WhatsApp, IMO), le navigateur web (Chrome) et plusieurs autres applications. Elle permet au malware de dérober les bases de données internes des applications attaquées. Par exemple, dans le cas du navigateur, il s’agit des identifiants enregistrés pour d’autres sites web, susceptibles d’être infectés à la suite de l’attaque.

Les investigations laissent penser que les attaques ciblent en priorité des utilisateurs en Egypte, en Jordanie, au Maroc, au Liban et en Iran. En fonction des thèmes d’actualité choisis par les assaillants pour inciter par tromperie leurs victimes à installer le malware, des membres de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) font partie des cibles potentielles de ZooPark.

« Les utilisateurs sont de plus en plus nombreux à se servir de leur mobile comme principal voire unique moyen de communication. Or cette tendance n’est certainement pas passée inaperçue aux yeux des acteurs malveillants étatiques, qui développent leur arsenal afin de le rendre suffisamment efficace pour pister les utilisateurs mobiles. La menace persistante avancée (APT) ZooPark, qui espionne activement des cibles dans des pays du Moyen-Orient, en est un exemple mais il n’est sans doute pas isolé », commente Alexey Firsh, expert en sécurité chez Kaspersky Lab. Au total, au moins quatre générations du malware espion lié à la famille ZooPark ont été détéctées depuis 2015.

Le ransomware SynAck gagne en complexité pour échapper aux logiciels de sécurité

Des chercheurs ont découvert une nouvelle variante du ransomware SynAck. Il utilise la technique Doppelgänging pour échapper aux logiciels anti-virus en se cachant dans des process légitimes.

SynAck is back ! C’est la première fois que la technique Doppelgänging est utilisée par un ransomware « in the wild ». Les développeurs derrière SynAck font également appel à d’autres stratagèmes pour ne pas être détectés, notamment l’obfuscation de tout le code avant la compilation d’échantillons et la fuite s’ils détectent des signes suggérant un lancement depuis un « sandbox ».

Le ransomware SynAck existe depuis l’automne 2017. En décembre dernier, il ciblait principalement les utilisateurs anglophones via des attaques par force brute RDP (remote desktop protocol) suivies par le téléchargement manuel et l’installation du malware. La nouvelle variante découverte par les chercheurs de Kaspersky Lab exploite une approche bien plus sophistiquée.

Les chercheurs du Kespersky Lab pensent que les attaques utilisant cette nouvelle variante de SynAck sont hautement ciblées. A ce jour, ils ont observé un nombre limité d’attaques aux Etats-Unis, au Koweït, en Allemagne et en Iran, avec des demandes de rançon d’un montant de 3 000 dollars USD.

La technique Doppelgänging permet de faire passer des malwares derrière les lignes de défense et les mesures de sécurité les plus récentes ; c’est une menace majeure que les criminels n’ont pas attendu pour exploiter. « Notre rapport illustre la façon dont le ransomware SynAck, jusqu’ici assez discret, a utilisé cette technique pour gagner en furtivité et accroître sa capacité infectieuse. » explique Anton Ivanov, Lead Malware Analyst, Kaspersky Lab.

La Thaïlande saisi un serveur exploité les pirates Nord-Coréens Lazarus

Les pirates informatiques du groupe Lazarus, affichés comme Nord-Coréens, auraient perdu un de leur serveur saisi par les autorités thaïlandaises.

Souvenez-vous ! En 2014, un groupe de pirates informatiques prénommé Lazarus Group (Hidden Cobra) s’attaque à Sony Picture. Motif de cette cyberattaque, punir le producteur du film « L’Interview qui tue ». Gros nanar qui se moque du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Le groupe Lazarus sera étiqueté « Hackers de la Corée du Nord ». Des films, des données sensibles internes, dont des courriels et fiches de paie, avaient été diffusés par les pirates.

Quatre ans plus tard, le ThaïCert (Groupe d’intervention en cas d’urgence informatique ThaiCERT) annonce qu’il avait pris le contrôle d’un équipement utilisé par le Lazarus Group. Un serveur utilisé dans plusieurs importantes. Étonnant que des pirates étatiques exploitent toujours le même espace numérique, et cela depuis 4 ans !

Selon un rapport de McAfee Advanced Threat Research, une campagne appelée opération GhostSecret visait les infrastructures sensibles. Une cyberattaque lancée de ce serveur basé dans les locaux de l’Université Thammasat de Bangkok.

Le ThaiCERT a déclaré travailler avec McAfee pour analyser le serveur compromis afin de comprendre les menaces en cours et d’aider les victimes potentielles. Le rapport détaille la méthode d’attaque inconnue utilisée. Elle est connectée aux opérations récentes impliquant des serveurs en Inde.

Lurk, le pirate russe derrière Wannacry

Retour sur le ransomware Wannacry. Un pirate Russe a avoué être derrière cette attaque, lui et son groupe Lurk.

Les chantages informatiques pullulent sur la toile. Mission clairement énoncée par les pirates et leurs outils malveillants, gagner un maximum d’argent et un minimum de temps. Il y a quelques semaines, un pirate Russe, fraichement arrêté, a avoué être l’auteur du rançonnage 2.0 du mois de juin 2017.

Konstantin Kozlovsky, le pirate en question, a expliqué, que lui et son groupe, Lurk Team, était l’auteur de Wannacry.

L’information n’étonne pas vraiment. On sait que les pirates Russes sont avides d’argent. L’homme a été arrêté dans la banlieue d’Ekaterinbourg. Kozlovsky avait déjà expliqué au mois d’aôut 2017, être le pirate derrière l’attaque informatique ayant visé le parti politique Démocrate américain. Une cyberattaque pour le compte du FSB, le service de renseignement Russe.

Lors d’une interview à la télévision locale (Dozhd), le pirate a confirmé avoir reconnu des bouts de code d’un autre logiciel pirate créé par son Crew, Lurk. D’ici là que les services de renseignement Russe se sont servis des 0day et autres exploits du groupe Lurk après l’arrestation de Kozlovsky, il n’y a qu’un pas. Le pirate a indiqué que les attaques à l’encontre d’entreprises Russes, telles que Rosneft et GazProm n’étaient rien d’autres… que des tests pour valider le code malveillant.

Kozlovsky rajoute une couche en expliquant que les tests ont été lancées depuis les machines de la société Samolet. « Le virus a été testé sur des ordinateurs de la société Samolet Development. Une société spécialisée dans les logements sociaux, à Moscou ». Dans les « buts » avoués, Lurk avait pour projet de pirater le réseau informatique de Novolipetsk Steel et de tenter d’arrêter ses hauts fourneaux. Voilà qui démontre que personne n’est capable de connaitre un assaillant avant de lui avoir mis la main dessus.

La Corée du Nord n’est pas coupable !

Pour rappel, l’Oncle Sam indiquait par communiqué de presse, en février 2017, avoir les preuves du créateur de Wannacry : la Corée du Nord. Une information qui leur avait été fournie par Kaspersky Lab et Symantec. Les sociétés de sécurité informatique soupçonnaient le groupe Nord Coréen Lazarus d’être derriére le ransomware. « Cette vaste attaque a coûté des milliards et la Corée du Nord en est directement responsable« , écrivait alors le conseiller à la sécurité intérieure de Donald Trump, Tom Bossert. Des propos tenus dans le Wall Street Journal.

Le gang Lurk était connu dans l’écosystème cybercriminel pour avoir développé le kit exploit Angler. Une enquête conjointe menée par la police russe et le laboratoire de Kaspersky avait permis d’identifier les personnes à l’origine du malware Lurk. Les membres de Lurk ont ??été arrêtés par les forces de l’ordre russes à l’été 2016. Selon les autorités, Lurk a pu voler 45 millions de dollars US aux institutions financières locales. A noter qu’un agent du FSB, Dmitri Dokouchaïev, un employé du Centre de Sécurité de l’Information du FSB, serait le donneur d’ordre. Il a depuis été arrêté dans une affaire de haute trahison.

Pendant ce temps, un ancien fonctionnaire du FSB, le lieutenant-général Vladimir Skorik, a intégré la 15e entreprises mondiales de technologie de pointe, SAP CIS. Cette entreprise est spécialisée dans la création de logiciels d’entreprise. le lieutenant-général Vladimir Skorik était le directeur du Centre de Sécurité de l’information du service de renseignement Russe jusqu’en 2009.

Skygofree : un puissant logiciel de surveillance pour Android

Skygofree : des chercheurs ont découvert un implant mobile avancé, actif depuis 2014 et conçu pour une cybersurveillance ciblée, peut-être afin de constituer un produit de « sécurité offensive ». Cet implant, nommé Skygofree, comporte des fonctionnalités inédites, telles que l’enregistrement audio suivant la géolocalisation via des appareils infectés. Le spyware se propage à travers des pages web imitant celles de grands opérateurs mobiles.

Skygofree est un logiciel-espion élaboré, à plusieurs modules, qui permet à des pirates de prendre totalement le contrôle à distance d’un appareil infecté. N’ayant cessé d’évoluer depuis la création de sa première version fin 2014, il est désormais capable d’intercepter les conversations et les bruits ambiants lorsque l’appareil infecté se trouve à un endroit donné, une fonctionnalité jamais vue jusque-là. Parmi les autres capacités avancées et inédites figurent des services d’accessibilité permettant de pirater des messages WhatsApp ou encore la possibilité de connecter l’appareil infecté à des réseaux Wi-Fi contrôlés par des individus malveillants.

Un logiciel espion très élaboré qui prend totalement le contrôle de l’appareil infecté.

L’implant exploite diverses vulnérabilités pour obtenir un accès root. Il peut également prendre des photos et des vidéos. Capturer des appels. Voler des SMS. Lancer une géolocalisation de l’appareil, des événements de l’agenda voire des informations professionnelles stockées en mémoire. Une fonction spéciale permet de contourner une technique d’économie de la batterie employée par un grand fabricant : l’implant s’ajoute alors à la liste des « applications protégées » de façon à ne pas être désactivé automatiquement lorsque l’écran est éteint.

Les pirates paraissent également s’intéresser aux utilisateurs Windows et les chercheurs ont découvert un certain nombre de modules développés récemment et ciblant cette plate-forme.

La plupart des pages web factices servant à répandre l’implant ont été enregistrées en 2015 alors que, selon les données télémétriques de Kaspersky Lab, la campagne de diffusion était à son paroxysme. La campagne est toujours en cours et le domaine le plus récent a été enregistré en octobre 2017. Les données indiquent plusieurs victimes à ce jour, toutes en Italie.

« Un malware mobile avancé est très difficile à identifier et à bloquer, et les développeurs qui se cachent derrière Skygofree en ont clairement tiré profit, en créant et faisant évoluer un implant capable d’espionner largement ses cibles sans éveiller les soupçons. Les éléments que nous avons découverts dans le code malveillant et notre analyse de l’infrastructure nous portent à croire avec un haut degré de certitude que les auteurs des implants Skygofree travaillent par une société informatique italienne proposant des solutions de surveillance, à la manière de HackingTeam », commente Alexey Firsh, analyste en malware spécialisé dans l’étude des attaques ciblées chez Kaspersky Lab.

Pour s’en protéger, être attentifs aux emails entrants, et équipés de logiciels de sécurité.

Les chercheurs ont identifié 48 commandes différentes pouvant être mises en œuvre par les pirates, pour un maximum de souplesse d’utilisation.

Pour assurer la protection contre la menace des malwares mobiles avancés, Kaspersky Lab recommande vivement l’installation d’une solution de sécurité fiable, capable d’identifier et de bloquer ces menaces sur les appareils des utilisateurs. Les utilisateurs sont en outre invités à faire preuve de prudence lorsqu’ils reçoivent des e-mails provenant de personnes ou d’entreprises inconnues ou comportant des demandes ou pièces jointes inattendues et de toujours vérifier à deux fois l’intégrité et l’origine des sites web avant de cliquer sur des liens. En cas de doute, mieux vaut contacter l’exploitant du site pour en avoir le cœur net. Les administrateurs système, pour leur part, doivent activer le contrôle des applications dans leur solution de sécurité mobile afin de maîtriser les programmes potentiellement dangereux vulnérables à cette attaque.

Kaspersky Lab détecte les versions de Skygofree sur Android sous HEUR:Trojan.AndroidOS.Skygofree et HEUR:Trojan.AndroidOS.Skygofree.b, et les versions Windows sous UDS:DangerousObject.Multi.Generic.

De plus amples informations, notamment la liste des commandes de Skygofree, les indicateurs d’infection (IoC), les adresses des domaines et les modèles d’appareils ciblés par les modules de l’implant, consultez le site Securelist.com.

Notes

Skygofree est nommé ainsi parce que le mot a été utilisé dans l’un des domaines. Le malware n’a rien à voir avec Sky, Sky Go ou une quelconque filiale de Sky, et n’affecte pas le service ou l’application Sky Go.

Infy : Prince of Persia persiste et signe

En février 2017, l’Unit42, unité de recherches de Palo Alto Networks a observé une évolution du malware “Infy” que nous avons appelée « Foudre ». Les acteurs concernés semblent avoir tiré les enseignements suite à notre démantèlement et notre sinkholing (redirection vers un serveur que nous contrôlons) de leur infrastructure de commande et de contrôle (C2). En effet, Foudre intègre désormais de nouvelles techniques anti-démantèlement censées éviter que ses domaines C2 ne soient détournés vers un site sinkhole comme nous l’avions fait en 2016.

L’Unit42 a documenté ses travaux de recherche originels sur cette campagne vieille de dix ans en utilisant le malware Infy en mai 2016. Un mois après la publication de ces travaux, l’Unit42 a donné une description détaillée de notre démantèlement et de notre sinkholing des serveurs C2 de l’acteur. En juillet 2016, au congrès Blackhat U.S.A, Claudio Guarnieri et Collin Anderson ont présenté des preuves montrant qu’un sous-ensemble des domaines C2 redirigés vers notre sinkhole avaient été bloqués par falsification DNS et filtrage HTTP par la Telecommunication Company of Iran (AS12880), empêchant l’accès depuis le territoire national iranien à notre sinkhole.

Voici les modifications apportées au malware dans ce blog post dédié, quelques informations et précisions ci-dessous. L’Unit42 en profite également pour mettre en avant certaines erreurs courantes, et explique comment elle les a exploitées pour en savoir plus sur cette campagne.
Cartographie des victimes

L’Unit42 avait prévu l’un des noms de domaine DGA et l’avait enregistré avant que l’adversaire ne puisse le faire.

Les victimes ont tenté de se connecter à un C2 dans ce domaine, mais, ne possédant pas la clé privée RSA, l’Unit42 n’a pas pu vérifier son domaine auprès d’elles. Cependant, elle a pu établir une cartographie géolocalisant les victimes à l’aide de GeoIP (voir pièce jointe).

On remarque la prépondérance des victimes sur le territoire national iranien, ce qui rappelle fortement les campagnes d’Infy. Les attaques menées contre les États-Unis et l’Irak sont aussi familières. Ici encore, le très petit nombre de cibles fait penser à une motivation non financière.

L’une des victimes en Irak utilise une adresse IP dans le même réseau de classe C que l’une des victimes Infy déjà observées, ce qui laisse à penser que l’adversaire cible la même organisation, voire le même ordinateur.

Même si, en l’absence de la clé privée RSA, l’Unit42 n’a pas réussi à établir la communication avec les victimes, elle a découvert qu’en envoyant un fichier de signature non valide à la victime, du fait de l’absence de validation en entrée du contenu/de la taille de ce fichier, elle arrive à faire échouer le processus rundll32 qui exécute la DLL malveillante de Foudre. Cela permet de désactiver l’infection jusqu’à ce que la victime réinitialise sa machine.
Conclusion

Dans son post, blog Prince of Persia, l’Unit42 avait indiqué que cette campagne durait depuis au moins une dizaine d’années. Ainsi, elle a poursuivi le sujet avec son blog Prince of Persia: Game Over, qui documente son démantèlement et son sinkholing de l’infrastructure C2 de l’adversaire.

En ce qui concerne les actions de la Telecommunication Company of Iran en vue d’empêcher les C2 d’être redirigés vers notre sinkhole, Guarnieri et Anderson font observer que « la politique de filtrage indique que les autorités iraniennes sont intervenues spécialement pour bloquer l’accès aux domaines de commande et de contrôle d’une campagne d’intrusion visant l’État, au niveau national. »

L’Unit42 s’attend à voir Infy faire son retour : dans les grandes lignes, ce sera toujours le même malware, ciblant les mêmes victimes.

Les acteurs ont compris qu’ils avaient besoin d’une infrastructure C2 plus robuste pour empêcher l’infiltration et le démantèlement. L’algorithme DGA apporte une dose de résilience, mais n’est pas invulnérable à un démantèlement.

Toutefois, l’utilisation de la signature numérique constitue un dispositif de défense contre un C2. Sans accès aux clés privées, il n’est pas possible d’usurper l’identité d’un C2 même si un domaine DGA est enregistré par un chercheur. Il se peut que les clés privées résident localement sur le serveur C2, mais sans accès au C2, nous ne pouvons pas confirmer cette vulnérabilité potentielle de leur infrastructure.

Décidément, Prince of Persia persiste et signe.

Les risques, les vulnérabilités, les licences des logiciels open source

Les risques concernant la sécurité et la conformité des composants tiers atteignent des proportions incontrôlables, et menacent l’intégrité même de la chaîne d’approvisionnement de logiciels.  Il suffit de voir l’impact de la faille Heartbleed pour s’en convaincre !

Aujourd’hui, les entreprises incluent davantage de code open source que d’éléments conçus en interne ou propriétaires dans leurs produits.  Malheureusement, en profitant de ces logiciels open source (OSS) pour accélérer le développement de leurs produits, la plupart d’entre elles ne respectent pas les licences open source associées à ces composants.  Bien que les OSS soient gratuits, leurs utilisateurs ne sont pas pour autant libres de toute obligation les concernant.  Celles-ci peuvent aller de la reproduction de déclarations de droits d’auteur ou d’une copie d’un document de licence à la divulgation de l’intégralité du code source de leurs produits.  Des enquêtes récentes ont montré que la plupart des entreprises ne connaissent qu’un faible pourcentage des composants open source sur lesquels elles s’appuient, et ne sont donc pas en mesure de respecter les obligations indiquées dans les licences de ces éléments.  En outre, ces logiciels peuvent comporter des bugs ou des vulnérabilités susceptibles d’affecter votre produit.  Sans un suivi adéquat, ce dernier peut passer à côté de mises à jour ou de patches corrigeant des vulnérabilités connues. Mais malgré cela l’open source offre de précieux avantages.

Découverte, gestion et conformité en cinq étapes

Face aux problématiques de conformité ou de gestion des vulnérabilités des OSS, la première question est généralement : « Comment savoir quels composants open source nous utilisons ? » Il est possible de mieux comprendre ce que l’on fait et de mettre en place un processus pour découvrir, gérer et s’assurer de la conformité avec ces OSS en cinq étapes.

Étape 1 :  comprendre comment les OSS sont introduits dans votre entreprise

Les OSS peuvent s’introduire de différentes façons.  Cas classique : un développeur décide d’utiliser un composant open source, télécharge le code source, et l’intègre au produit.  Ce cas est encore très fréquent, mais il existe bien d’autres scénarios.  Très souvent, les développeurs utilisent ce qu’on appelle des gestionnaires de référentiels (repository manager).  Ces outils leur permettent d’indiquer les composants qu’ils veulent utiliser, puis s’occupent eux-mêmes d’en télécharger le code source ou des fichiers binaires compilés. Ces gestionnaires stockent généralement les composants open source dans un référentiel distinct, hors du système classique de gestion des codes source.  On peut notamment citer parmi eux Maven, Nuget ou npm.

Des éléments open source peuvent également être introduits dans une organisation en tant que sous-composant d’un composant open source plus important ou commercial.  Les composants de premier niveau ont très souvent plusieurs sous-composants ou dépendances open source, qui sont rarement divulgués ou gérés.

En outre, ces éléments serviront de pièces d’une infrastructure runtime, comme des serveurs Web, des systèmes d’exploitation ou des bases de données et peuvent permettre de contrer les risques.

Étape 2 :  chercher les OSS

Une fois que vous savez comment vos composants open source sont sélectionnés et utilisés, vous pouvez évaluer les risques et ceux dont vous avez besoin, et comment ils sont utilisés ou répartis.  On appelle ça dresser une nomenclature (Bill of Materials), ou une liste de divulgation.  Cette liste sert à suivre les obligations, à modifier les politiques vis-à-vis des OSS, et à réagir aux vulnérabilités rendues publiques.  Souvent, des paquets open source comporteront des termes de licence que votre organisation ne pourra pas respecter, ce qui pose automatiquement un problème de conformité.  Dans de tels cas, le composant en question devra être supprimé et la fonctionnalité remplacée, soit par un autre composant OSS, ou en écrivant une fonctionnalité équivalente.

L’examen du code base, les risques, la tenue d’entretiens et l’utilisation d’outils d’analyse de code peuvent être utiles dans le cadre de ce processus.

Étape 3 : questionner l’équipe de développement

Les projets devenant sans cesse plus vastes, complexes et distribués, il est de plus en plus difficile de découvrir l’ensemble des éléments utilisés.  Il est donc important d’avoir des échanges réguliers avec les développeurs, équipes DevOps, ainsi que l’ensemble du personnel informatique impliqué dans la création, le déploiement et la mise en œuvre du projet en question.  Posez-leur des questions ciblées, comme « Quelle base de données utilisons-nous ? », ou « Quelle bibliothèque de chiffrement utilisons-nous ? ».  Cela peut être utile pour découvrir d’autres modules potentiellement passés inaperçus la première fois.

Demander simplement « Quel code open source utilisons-nous » permet rarement de créer une liste complète pour un certain nombre de raisons, notamment à cause d’oublis ou de l’absence de registres adéquats.

Étape 4 : comprendre comment les OSS entrants sont gérés

La gestion des composants tiers et les risques doivent faire l’objet d’un processus cohérent et correctement appliqué.  Votre organisation pourra ainsi respecter ses obligations des licences open source, mais aussi faire face à de nouvelles vulnérabilités.  Il est fréquent de voir ce processus atteindre différentes étapes et niveaux de conformité.  Certaines organisations se contentent encore de suivre les composants « sollicités » par les développeurs.  Celles-ci n’ont souvent connaissance que des éléments les plus importants, ou découvrent que certains développeurs sont plus assidus que d’autres dans le cadre du respect du processus.

D’autres entreprises utilisent des outils d’analyse pour découvrir et suivre leurs OSS.  Leurs résultats varieront en fonction des solutions utilisées ou du niveau d’analyse.  Certains outils ne découvrent que les textes de licence, pas les composants open source. D’autres ne peuvent retrouver que les composants gérés par des gestionnaires de paquets.  Il est donc important de savoir quel niveau d’analyse est adopté et ce que l’on peut espérer repérer…

Étape 5 :  cherchez des preuves de conformité des OSS

Une fois toutes ces étapes franchies, il est important de confirmer la visibilité de cette conformité.  Les déclarations et autres avis légaux (droits d’auteurs) nécessaires sont-ils présents dans les produits ou leur documentation ?  Les textes des licences sont-ils visibles comme il se doit ?  Existe-t-il une offre écrite relative au code source ou ses distributions, et ciblant du contenu rendu libre que vous utilisez ?  Tous ces éléments seront les témoins visibles de l’efficacité de votre processus de gestion des composants open source.

En suivant ces cinq étapes, en sensibilisant votre personnel à l’utilisation adaptée des OSS, et en encourageant les membres de votre écosystème à en faire de même, vous pourrez créer des applications modernes et puissantes, tout en respectant les licences open source.

En outre, plus vous en savez sur les ingrédients, les éléments tiers et les vulnérabilités de votre produit, mieux ce dernier pourra être sécurisé et pris en charge ! (Par Christian Hindre – Directeur Commercial Europe de Flexera Software)

Le cyberespionnage via les APT devient le pire cauchemar des entreprises

En France, plus de deux tiers (71 %) des DSI estiment que leur entreprise pourrait « certainement » être la cible de campagnes de cyberespionnage utilisant des menaces persistantes avancées (Advanced Persistent Threats – APT) selon une récente étude.

Les APT, des cyber-outils complexes conçus sur mesure pour attaquer des grandes entreprises ou organismes d’état, et collecter discrètement des données sensibles sur de longues périodes. 27 % des personnes interrogées considèrent que leur infrastructure informatique pourrait « éventuellement » être la cible d’actions de cyberespionnage de haut niveau visant à exfiltrer des informations de manière systématique.

Seule une petite minorité n’est pas préoccupée par les APT

L’année dernière, des entreprises de  grande envergure ont été confrontées à un nombre croissant d’incidents et de violations de sécurité, avec une augmentation significative des APT et des attaques ciblées visant aussi bien les entreprises que les entités gouvernementales (telles que APT-28 et, plus récemment, Netrepser). En fait, moins de 2% des DSI considèrent que les APT ne sont pas une menace réelle pour leur environnement de travail. Les inquiétudes sur la sécurité vont en se multipliant, et la question est de plus en plus souvent traitée par les conseils d’administration des entreprises. Les hauts responsables de services informatiques, tout comme les membres des conseils d’administration s’en préoccupent de plus en plus, non seulement parce qu’une violation de la sécurité peut leur coûter cher, mais aussi parce que le futur des entreprises est en jeu quand des données sensibles sont dérobées par des pirates informatiques.

Les risques ne sont pas toujours visibles, mais ils sont bien présents

Étonnamment, si 42% des DSI ont déclaré qu’il leur faudrait entre quelques semaines et un mois pour repérer une APT, 23% d’entre eux pensent qu’il leur faudrait entre deux mois et plus d’un an pour détecter les menaces modernes les plus sophistiquées. Preuve que de nombreux professionnels interrogés sont au courant et craignent ces menaces, mais qu’ils pensent ne pas être suffisamment bien protégés pour les détecter et les bloquer.

Selon Liviu Arsene, Analyste des e-menaces chez Bitdefender, « les cyberattaques peuvent passer inaperçues pendant des mois et, dans la plupart des cas, les violations proviennent de failles Zero-day ou de malwares s’attaquant au noyau du système. Ce sont précisément ces vulnérabilités que ciblent les APT, car elles leur évitent d’être détectées. Les exploits au niveau du noyau et les rootkits peuvent échapper aux solutions de sécurité traditionnelles pour endpoints et prendre le contrôle total du système d’exploitation. »

Les menaces persistantes les plus avancées ne se limitent pas aux attaques soutenues par des États : les entreprises peuvent également devenir les victimes de cybercriminels qui exploitent des vulnérabilités Zero-day pour diffuser des malwares extrêmement ciblés conçus pour les espionner et voler des éléments de propriété intellectuelle. L’enquête de Bitdefender confirme que les RSSI considèrent leurs concurrents comme les plus susceptibles d’attaquer leurs entreprises, dans le cadre d’un espionnage professionnel (66%), suivis des hackers (57%).Les cybercriminels soutenus par des Etats, les agences gouvernementales et les personnes en interne arrivent respectivement en 3ème, 4ème et 5ème position (51, 41 et 30%).

Les risques sont réels, et les entreprises doivent les limiter

76 % des responsables de services informatiques français estiment que la pire conséquence à craindre d’une attaque par une APT est d’ordre financier. En deuxième position on retrouve l’atteinte à la réputation (66%), suivie de la faillite (51%). Parmi les risques les plus sinistres, citons également la guerre ou les cyber-conflits (24%) ; et même un décès par suicide ou attaque cardiaque (14%).

Les entreprises ont surtout peur de perdre des informations relatives à leurs clients (52%), suivies des informations financières (47%), des recherches sur de nouveaux produits (37%), des informations sur certains employés (35%), des informations et de caractéristiques de produits (34%), leur propriété intellectuelle (34%) et leurs recherches sur la concurrence (20%).

Ainsi, 94 % des conseils d’administration estiment que la cybersécurité est un sujet critique dans la gestion des risques de l’entreprise, avec des conséquences sévères sur leur situation financière et leur réputation si elle est négligée. Seuls 4% ne lui accordent pas encore une telle importance. La plupart des entreprises (58%) ont un plan de réponse aux incidents et un plan de reprise après sinistre dans le cas d’une attaque par APT ou d’une violation de sécurité massive, et 40% reconnaissent qu’elles sont en train d’élaborer une stratégie en la matière. Moins de 2% n’ont adopté aucune procédure de ce type à ce jour, et n’’envisagent pas de le faire dans le futur.

Une sécurité multi-couches est la meilleure solution

64% des responsables informatiques français interrogés perçoivent la défense multi-couches, associant plusieurs politiques de sécurité et outils conçus pour combattre les menaces et intrusions modernes, comme étant la meilleure défense contre les menaces persistantes avancées. Les audits de sécurité, les solutions de nouvelle génération, la sécurité traditionnelle et la surveillance des journaux ont également été mentionnés par plus d’un tiers des sondés. (Bitdefender)