Tous les articles par Damien Bancal

Méfiez-vous de l’ingénierie sociale, l’outil préféré des escrocs

L’ingénierie sociale est sournoise car elle exploite notre tendance naturelle à vouloir nous rendre utile. Les escrocs peuvent également jouer sur les émotions humaines, telles que la peur et la compassion. Voici quelques astuces employées par les escrocs pour soutirer des informations confidentielles, et comment vous en protéger. Vous êtes au bureau et un électricien vient résoudre un problème, ou votre téléphone sonne et c’est votre FAI qui vous informe d’un problème avec votre compte.

C’est dans la nature humaine de coopérer, non ? Vous laissez l’électricien entrer et le laissez faire ce qu’il doit faire. Vous répondez aux questions posées par le représentant du service clientèle afin de vérifier votre identité. Malheureusement, au lieu de vous rendre utile, vous êtes désormais victime de l’ingénierie sociale. L’électricien a installé un routeur pirate ou des caméras de surveillance dans votre bureau. Le faux représentant du service clientèle connaît vos données personnelles, les informations de votre compte ou encore votre numéro de carte bancaire.

L’ingénierie sociale désigne les techniques utilisées par des individus pour conduire d’autres individus à effectuer certaines tâches ou révéler certains types d’information. Les cybercriminels et les voleurs profitent du désir humain naturel de se rendre utile et de croire ce que les gens disent. Ces escrocs n’ont pas besoin d’employer de techniques de piratage sophistiquées ni de logiciels malveillants exploitant une vulnérabilité logicielle, quand il leur suffit simplement d’envoyer une pièce jointe malveillante par email et demander au destinataire d’ouvrir le fichier.

L’ingénierie sociale n’est pas quelque chose de nouveau ; les escrocs et leurs escroqueries élaborées ont existé de tout temps. Ce qui est nouveau, c’est la quantité d’information que les escrocs peuvent recueillir sur leurs victimes ciblées avant même d’attaquer. Grâce aux réseaux sociaux, ils peuvent trouver toutes sortes d’information, par exemple le lieu de travail de leurs victimes ciblées, les noms de leurs collègues, l’école où elles ont étudié, et même le dernier endroit où elles sont parties en vacances. Ils peuvent déterminer l’organigramme de l’entreprise ou les types de logiciels qu’elle utilise. Ils peuvent exploiter toutes ces informations pour convaincre une victime qu’ils disent la vérité.

Il est dans la nature humaine d’aider
Defcon, la plus grande conférence de pirates, organise tous les ans une compétition de type « capture du drapeau » en s’aidant de l’ingénierie sociale. Les participants ont quelques semaines pour étudier une société ciblée. De grandes entreprises telles qu’Apple, Johnson & Johnson et d’autres, ont été ciblées les années précédentes. Le jour de la compétition, les concurrents entrent dans une cabine, appellent une personne de la société, et tentent de lui faire révéler des « drapeaux », tels que la version du navigateur utilisé dans l’entreprise ou le type de logiciel installé sur son ordinateur. Les candidats prétendent généralement être des collègues d’un autre bureau essayant de recueillir des informations pour le PDG, et avoir vraiment besoin d’aide parce qu’ils sont complètement dépassés. La plupart du temps, les gens veulent aider et proposent librement des informations.

La peur est lucrative
Les escrocs sont passés maîtres de l’alarmisme. Une escroquerie courante consiste à appeler de la part d’un service d’assistance technique ou similaire en raison d’un problème sur l’ordinateur de l’utilisateur. L’appelant demande à l’utilisateur de taper quelques commandes standard sur l’ordinateur et explique que le résultat obtenu témoigne de la présence de programmes malveillants ou d’autres problèmes graves. À ce stade, l’utilisateur est convaincu que quelque chose ne va pas bien et communique son numéro de carte bancaire au « représentant » pour résoudre le problème.

Vérifiez vérifiez, et vérifiez encore
Si quelqu’un appelle en prétendant être d’une qualité officielle, demandez des preuves. Demandez un numéro de poste afin de pouvoir rappeler cette personne. Si la personne prétend être un employé d’un autre bureau ou d’un fournisseur, demandez une information vous permettant de confirmer son identité. S’il s’agit d’un policier, demandez son numéro de badge. Si ces personnes sont légitimes, elles vous fourniront les informations demandées sans hésitation. Ne cédez pas à la pression « vous avez quelques minutes pour agir ». Vous avez toujours le temps de réfléchir et de vérifier.

Méfiez-vous toujours des situations dans laquelle vous êtes activement contacté au sujet d’un problème. Aucune entreprise légitime ne vous demandera votre mot de passe, et le gouvernement enverra toujours une lettre pour les communications officielles. Et si vous recevez soudainement un appel d’un ami ou d’un parent prétendant être bloqué dans un pays étranger et ayant besoin que vous leur envoyez de l’argent au plus vite, ne leur faite pas simplement confiance parce qu’il ou elle connaît le nom de vos frères et sœurs ou le nom de votre chien.

Soyez conscient de ce que vous communiquez en ligne, et réglez les paramètres de contrôle de votre confidentialité. Il existe certaines informations que vous ne devriez jamais communiquer en ligne, telles que votre mot de passe, les réponses aux questions de sécurité (comme le nom de jeune fille de votre mère) ou votre numéro de sécurité sociale. Vous pouvez toujours vous rendre utile, mais prenez le temps de douter et de tout évaluer. Une petite dose de scepticisme n’a jamais fait de mal, et peut faire une énorme différence lorsqu’il s’agit de cybercriminalité. (Par Thierry Karsenti, Directeur Technique Europe – Check Point Software Technologies)

 

The Mask : nouvelle campagnes de cyber-espionnage

L’équipe de recherche en sécurité de Kaspersky Lab a annoncé la découverte de « The Mask » (alias « Careto »), une menace avancée, en langue espagnole, incluse dans des opérations de cyber-espionnage actives depuis au moins 2007. La particularité de « The Mask » réside dans la complexité des outils employés par les auteurs des attaques. Il s’agit de malwares extrêmement élaborés, notamment un rootkit, un bootkit, des versions Mac OS X et Linux, voire des versions pour Android et iOS (iPad/iPhone). Les principales cibles sont des administrations, des représentations diplomatiques et des ambassades, des compagnies pétrolières, gazières et énergétiques, des laboratoires de recherche et des activistes. Les victimes de ces attaques ciblées se répartissent dans 31 pays à travers le monde, allant du Moyen-Orient à l’Europe, de l’Afrique au continent américain. La France, la Belgique, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie font partis de la liste.

Les auteurs des attaques ont essentiellement pour objectif de collecter des données sensibles auprès des systèmes infectés : documents de travail mais aussi diverses clés de cryptage, configurations VPN, clés SSH (permettant d’identifier un utilisateur sur un serveur SSH) et fichiers RDP (utilisés par le logiciel Remote Desktop Client pour ouvrir automatiquement une connexion avec un ordinateur réservé).

« Plusieurs raisons nous amènent à penser que cette campagne pourrait être commanditée par certains Etats. Avant tout, nous avons observé un très haut degré de professionnalisme dans les procédures opérationnelles du groupe qui se cache derrière cette attaque, depuis la gestion des infrastructures, la clôture de l’opération, la dissimulation au moyen de règles d’accès et l’effacement du contenu des fichiers journaux au lieu de leur suppression. Tout cela contribue à rendre cette menace persistante avancée (APT) encore plus complexe que Duqu et à en faire l’une des menaces les plus évoluées du moment », commente à Data Security Breach Costin Raiu, directeur de l’équipe internationale de chercheurs et d’analystes (GReAT) de Kaspersky Lab. « Un tel niveau de sécurité opérationnelle n’est pas courant chez les groupes de cybercriminels. »

Les chercheurs ont pris pour la première fois conscience de l’existence de Careto, l’an passé, lorsqu’ils ont observé des tentatives d’exploitation d’une vulnérabilité qui avait été corrigée depuis cinq ans dans les produits de la société. Cette faille permettait au malware d’éviter toute détection. Ce constat a naturellement éveillé l’intérêt des chercheurs et déclenché leur enquête. Pour les victimes, une infection par Careto peut se révéler désastreuse, car celui-ci intercepte toutes les communications et recueille les informations les plus vitales sur les machines ciblées. Sa détection est extrêmement difficile en raison de ses capacités de rootkit furtif, de ses fonctionnalités intégrées et de ses modules additionnels de cyber-espionnage.

Les auteurs semblent avoir pour langue maternelle l’espagnol, ce qui est très rare dans le cas d’attaques APT. Cla ne prouve cependant pas qu’ils sont hispaniques. La campagne a été active pendant au moins cinq ans jusqu’à janvier 2014 (certains échantillons de Careto ont été compilés en 2007). Plus de 380 victimes uniques ont été répertoriées sur plus de 1000 adresses IP. Les pays suivants ont été infectés : Algérie, Argentine, Belgique, Bolivie, Brésil, Chine, Colombie, Costa Rica, Cuba, Egypte, France, Allemagne, Gibraltar, Guatemala, Iran, Iraq, Libye, Malaisie, Mexique, Maroc, Norvège, Pakistan, Pologne, Afrique du Sud, Espagne, Suisse, Tunisie, Turquie, Royaume-Uni, Etats-Unis et Venezuela. Cette opération de cyber-espionnage est atypique par la complexité et l’universalité des outils utilisés par les criminels. Ces outils incluent notamment des exploits haut-de-gamme, un bout malware extrêmement sophistiqué, un rootkit, un bootkit, des versions Mac OS X et Linux et potentiellement des versions pour Android et iPad/iPhone (iOS). The Mask a également utilisé une attaque spécialement conçue pour cibler les produits Kaspersky Lab.

Fonctionnalités & méthodes d’infection
Selon le rapport d’analyse, la campagne The Mask repose sur des emails de spear-phishing qui contiennent des liens vers un site web malicieux. Ce site web contient un certain nombre d’exploits conçus pour infecter les visiteurs, en fonction de la configuration du système. Lorsqu’un utilisateur a été infecté, le site web le redirige vers le site web bénin qui a été référencé dans l’email d’origine, qui peut être par exemple une vidéo Youtube ou un portail d’actualités. Il est important de noter que les sites web malicieux n’infectent pas automatiquement le visiteur. En effet, les cybercriminels hébergent leurs exploits sur le site dans des dossiers spécifiques qui ne sont pas directement référencés, excepté dans l’email d’origine. Parfois, les criminels utilisent des sous-domaines sur les sites web en question, pour accentuer le réalisme des sites web. Ces sous-domaines simulent l’existence de sous-sections des principaux journaux quotidiens espagnols et quelques journaux internationaux comme « The Guardian » ou « Washington Post ».

Le malware intercepte tous les canaux de communication et collecte les informations vitales du système infecté. Il est extrêmement difficile à détecter en raison d’un rootkit furtif. Careto est un système hautement modulaire, qui supporte des plugins et des dossiers de configuration. Cela lui permet d’exécuter de nombreuses fonctions. D’autre part, en plus des fonctionnalités intégrées, les opérateurs de Careto pourraient ajouter des modules complémentaires capables d’effectuer n’importe quelle attaque.

IP-tracking: Le Parlement européen demande une enquête à la Commission européenne

Une semaine après le rapport de la CNIL et de la DGCCRF, les eurodéputés demandent à la Commission européenne d’agir. Le Parlement européen a adopté aujourd’hui à une large majorité une résolution sur l’application de la directive 2005/29/CE sur les pratiques commerciales déloyales. Dans cette résolution, les eurodéputés « s’inquiètent du nombre croissant de plaintes concernant des usagers de sites d’achat de billets en ligne qui ont été victimes d’IP tracking »[1] ;

Les parlementaires demandent à la Commission européenne d’enquêter sur la fréquence de cette pratique « qui génère une concurrence déloyale et qui constitue un détournement des données personnelles des utilisateurs, et, le cas échéant, de proposer une législation adéquate pour protéger les consommateurs[2]« ;

Françoise Castex, qui avait reproché à l’enquête de la CNIL et de la DGCCRF, rendue publique le 27 janvier dernier, de ne pas lever pas le doute sur les tarifs obscurs pratiqués par les grands opérateurs de transports sur la toile, s’est félicitée de ce vote: « C’est la preuve que les usagers ne sont pas paranoïaques et que l’IP-tracking n’est pas qu’une préoccupation franco-française« .

« Nous demandons à la Commission européenne de protéger comme il se doit les millions de consommateurs victimes d’espionnage, notamment via l’utilisation de leur historique de navigation, » poursuit l’eurodéputée du Gers. « Le consentement explicite de l’utilisateur doit être la règle, et non l’exception!« , conclut Françoise Castex, qui presse le Conseil d’adopter le nouveau règlement européen sur les données personnelles.

[1] Pratique qui vise à retenir le nombre de connections d’un internaute via la même adresse IP puis à faire monter artificiellement les prix d’un bien en fonction de l’intérêt démontré par plusieurs recherches similaires

[2] Article 18

Le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales attaqué

Depuis plus de trois semaines, des pirates informatiques louchent sur des données militaires appartenant à des sociétés américaines et Françaises. D’après la société WebSense, dans la liste des sites visés, celui du Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS). Les pirates, une nouvelle fois des Chinois sont montrés du doigt, auraient exploité un 0Day [CVE-2014-0322  – faille non publique, ndr] visant Internet Explorer 9 et 10.

Les pirates auraient diffusé des courriels ciblés à l’encontre d’employés membre de le GIFAS. Missives électroniques qui incitaient à visiter un site malveillant. Page web, comme le montre notre capture écran, qui  déclenche le téléchargement d’un outil d’espionnage à partir d’une « pixel » flash pirate.

L’url proposé dans le courriel usurpait l’adresse web de l’association : https://www.gifas.asso.fr. Les pirates ayant enregistré gifas.assso.net [assso.net, avec trois S, ndr datasecuritybreach.fr]. La page se fait passer, elle est toujours active, pour l’espace presse du GIFAS.

Finalité de l’attaque, intercepter mots de passe et permettre des accès à des documents sensibles. Les pirates (qui utilisent la même technique que les groupes Deputy Dog et Ephemeral Hydra) ont-ils cherché à connaitre les « contrats »/ »accords » signés entre les USA et le FRANCE lors de la visite du Président de la République Française sur le sol de l’Oncle Sam ? Il faut dire que de nombreux patrons de l’aéronautique française/US (Jean-Paul Herteman, PDG de Safran, David Joyce, PDG de GE Aviation, Jean-Paul Ebanga, PDG de CFM International, …) se sont retrouvés ces derniers jours à Washington.

A noter que Microsoft conseille de passer à Internet Explorer 11 pour éviter d’être piéger par de vieille faille. Voilà une bonne idée… comme celle de penser à stopper l’utilisation de Windows XP !

Piratage de KickStarter

Nouvelle attaque, nouvelle fuite et nouveau vol de données appartenant à des internautes. Cette fois, c’est le portail de financement participatif KickStarter (Un MajorCompagny américain, ndr) qui vient de subir le passage d’un pirate dans sa base de données.

Une injection SQL plus tard et le malveillant est reparti avec les données clients : noms, adresses … Les mots de passe compris. Ces derniers sont chiffrés en MD5, détail technique qui ne devrait pas durer bien longtemps face à un logiciel de reverse de mot de passe.

KickStarter ne s’est jamais rendu compte de rien. C’est la police qui a contacté l’entreprise, mercredi 12 février, pour l’avertir de l’attaque. Depuis, la faille SQL a été corrigée. Pas être rassurant, KickStarter indique que les données bancaires de ses clients n’ont été impactés. Il n’avait aucune preuve de l’utilisation des données volées. Déjà qu’ils n’ont pas vu l’attaque, alors dire qu’il n’y a pas eu d’utilisation est légèrement prématurée. « Par mesure de précaution, nous vous recommandons fortement de créer un nouveau mot de passe pour votre compte Kickstarter, et autres comptes où vous utilisez ce même mot de passe« .

 

La commission « Libertés civiles » du Parlement européen ouvre la voie à une réelle protection de la neutralité du Net

Le 12 février, la commission « Libertés civiles » (LIBE) du Parlement européen a adopté son rapport pour avis [1] sur la proposition de règlement relatif au marché unique européen pour les communications électroniques. Des amendements clés ont été adoptés, qui, s’ils étaient inclus dans la version finale du texte, garantiraient l’application de la neutralité du Net au sein de l’Union européenne. La Quadrature du Net met en garde la commission « Industrie » (ITRE), en charge du dossier, contre les tentatives d’adoption d’amendements édulcorés qui permettraient aux opérateurs de télécommunication de distribuer des services spécialisés d’une manière qui limiterait radicalement la liberté de communication et l’innovation sur Internet.

Grâce aux amendements déposés par les groupes Verts, S&D et ALDE, des versions solides des articles clés 2(15) [2] et 23 [3], et de leurs considérants, ainsi que des dispositions sur les services spécialisés et des dispositions assurant l’application effective de la neutralité du Net, sont maintenant incluses dans le rapport de la commission « Libertés civiles ». Le rapporteur PPE Salvador Sedó i Alabart (ES – PPE) a lui-même soutenu des dispositions positives. La Quadrature du Net remercie tous les eurodéputés qui ont contribué à ce vote.

Le texte adopté doit maintenant être considéré comme une référence pour le reste de la procédure législative, particulièrement pour la commission ITRE, qui prépare la version finale des recommandations adressées à l’ensemble du Parlement européen sur ce dossier. Néanmoins, des inquiétudes importantes subsistent concernant l’issue du vote de la commission ITRE. Les amendements de compromis [4] proposés par la rapporteure Pilar del Castillo Vera (ES – EPP) ouvrent la porte aux abus des opérateurs de télécommunications de manière scandaleuse. Pire encore, ces amendements ignorent entièrement la substance des meilleures propositions déposées par les autres députés de la commission – y compris par les membres de son propre groupe politique [5]. Enfin, ils entrent fortement en contradiction avec les principaux amendements votés en commission LIBE aujourd’hui, qui assureraient que le futur règlement protège les droits fondamentaux.

À ce stade de la procédure, il est inquiétant que même les rapporteurs fictifs des groupes politiques favorables aux amendements positifs ne s’opposent que extrêmement timidement à la rapporteure. Soutenir les amendements de compromis de del Castillo équivaut à ignorer les intérêts et droits des citoyens européens, et à laisser carte blanche aux opérateurs télécom pour mettre en place une discrimination illégitime des communications sur Internet. Tous les rapporteurs fictifs de la commission ITRE – Jens Rohde (DK – ALDE), Catherine Trautmann (FR – S&D), Amelia Andersdotter (SE – Verts/ALE), Giles Chichester (UK – ECR) – doivent rendre leur position publique, et permettre à tous de juger leurs responsabilités dans la version définitive du rapport ITRE, adoptée durant le vote prévu pour le 24 février. Si ces députés, ou d’autres membres de leur groupe, refusent de tenir compte des recommandations émanant de leur propre groupe politique au sein de la commission LIBE, et adoptent des amendements de compromis faibles, ou même mettant en danger la neutralité du Net, les citoyens européens les tiendront pour responsables, particulièrement lors des élections européennes [6] à venir.

« Les citoyens européens doivent faire entendre aux membres de la commission « Industrie » qu’il n’existe qu’un seul vote acceptable : le rejet des soi-disant « amendements de compromis » de Mme Pilar del Castillo Vera et l’adoption d’amendements aux articles 2(15) et 23 similaires à ceux de la commission LIBE. Pour qu’Internet puisse continuer à bénéficier de l’innovation et de la liberté de communication, le droit européen doit clairement interdire aux opérateurs télécom de commercialiser des services spécialisés techniquement identiques aux services en ligne déjà disponibles sur Internet » déclare Philippe Aigrain, cofondateur de La Quadrature du Net.

« Chaque voix comptera le 24 février, lors de l’adoption de la version finale du rapport de la commission « Industrie » sur la proposition de règlement. Nous appelons chacun de ses membres à s’opposer à la position de la rapporteure Pilar Del Castillo Vera et à voter en faveur des amendements clés adoptés en commission « Libertés civiles », qui seuls peuvent assurer la protection des droits fondamentaux, de la libre concurrence et de l’innovation sur l’Internet ouvert », conclut Miriam Artino, analyste politique et juridique pour La Quadrature du Net.

* Références *
1. http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-%2f%2fEP%2f%2fNONSGML%2bCOMPARL%2bPE-523.069%2b01%2bDOC%2bPDF%2bV0%2f%2fFR
2. Article 2(15) : « « service spécialisé », un service de communications électroniques ou un service de la société de l’information qui fournit une capacité d’accès à des contenus, des applications ou des services spécifiques, ou à une combinaison de ces derniers, ou bien la capacité d’envoyer ou de recevoir des données à destination ou en provenance d’un nombre déterminé de parties ou points terminaux et qui n’est pas commercialisé ou largement utilisé comme produit de substitution à un service d’accès à l’internet; »
3. Article 23, sur la « liberté de fournir et de se prévaloir des offres d’accès à un internet ouvert, et gestion raisonnable du trafic »
4. https://www.laquadrature.net/files/NN-Castillo-ITRE-CA.pdf
5. Voir : http://edri.org/bad-leadership-kill-open-internet-europe/ [en]
6. http://www.wepromise.eu/

Ingésup propose une formation pour lutter efficacement contre les attaques des pirates

Données personnelles de 800 000 clients d’Orange dérobées, piratage de Skype par l’armée électronique syrienne, 4,6 millions de comptes Snapchat hackés,… Selon une étude menée en avril 2013 par B2B International, neuf entreprises sur dix ont connu un incident de sécurité externe au cours des douze derniers mois. Parallèlement à cela, le Norton Report de 2013 indique que 41% des français utilisateurs de smartphones ont déjà été victimes d’actes de cybercriminalité. Ainsi, les délits commis sur les systèmes d’information et les réseaux informatiques et téléphoniques ne cessent de s’amplifier chaque année.

Ingésup vient de placer la sécurité des systèmes d’information au centre de son programme pédagogique. En partenariat avec l’EC-Council (International Council of E-Commerce), organisme spécialisé dans la cyber sécurité, l’école dispense des cours sur la sécurité. Un laboratoire « Réseau et sécurité » est aussi mis en place et géré par des étudiants pour approfondir leurs connaissances. A travers des projets et des conférences techniques sur lesquels ils travaillent, ils mettent en pratique des techniques de prévention et de protection s’adaptant aux problématiques de hacking actuelles. Outre cela, ils bénéficient de la formation et de l’accès à la certification « Cyber-Sécurité » CEH (Certified Ethical Hacker). Le passage de cette certification phare est proposé aux étudiants de 3ème année (ING 1), et les frais de passage sont entièrement pris en charge par l’école.

A noter que l’école organise la St’Hack (le 14 mars prochain) avec conférences et concours CTF (« Capture the Flag »). A noter que l’université de Valencienne, et son antenne de Maubeuge propose une Licence CDAISI, et dans quelques mois une maîtrise, dédiée à cette problématique informatique.

 

Patch tuesday de février

Le contenu du Patch Tuesday de février, publié mardi dernier ne propose que cinq bulletins d’alertes. Deux des quatre bulletins de février sont classés comme « critiques », les deux autres ayant le statut « importants ». Le bulletin #1 résout directement une faille dans le système d’exploitation Windows et s’applique à la fois aux clients et aux serveurs sous Windows 7, 2008, 8 et RT. Windows XP et Vista ne sont pas concernés. Le bulletin #2 s’intéresse uniquement à l’aspect serveur de Microsoft Forefront Security, un outil anti-spam et anti-malware pour Microsoft Exchange Server.

Les bulletins #3 et #4 corrigent des vulnérabilités locales pour toutes les versions de Windows. Respectivement, une élévation de privilège et une vulnérabilité entraînant une divulgation d’information. Quant au bulletin #5, il résout un déni de service dans Windows 8. En plus de Microsoft, Adobe et Mozilla ont diffusé de nouvelles versions cette semaine.

Adobe a résolu une vulnérabilité Zero-Day dans Adobe Flash avec une mise à jour en mode console (APSB14-04). Cette dernière permet de résoudre une vulnérabilité (CVE-2014-0497) exploitée de manière aveugle. Les versions 12 et 11 de Flash sont touchées à la fois sur Windows et Mac OS X tandis que la version 11 de Flash est affectée sur la plate-forme Linux. Les utilisateurs de Google Chrome et de Microsoft Internet Explorer 10 et 11 ont automatiquement bénéficié de ces mises à jour via leurs navigateurs Web. Quant à ceux qui utilisent d’autres navigateurs tels que Safari sur Mac OS X, Firefox ou des versions antérieures d’IE, ils doivent mettre Flash à jour sur le système d’exploitation lui-même. Adobe remercie Kaspersky d’avoir découvert le problème et publié une analyse technique détaillée sur son blog.

Nous vous invitons à installer cette mise à jour aussi vite que possible. Adobe Flash est massivement installé et utilisé sur la plupart des pages Web pour fournir du contenu actif pour les vidéos et les jeux. Il est difficile de restreindre son utilisation et inutile d’imaginer que les utilisateurs puissent empêcher une attaque intégrée à une page Web bien connue et de confiance.

Mozilla a publié la version 27 de Firefox, un navigateur Web très populaire qui représente environ 23% de parts de marché d’après les statistiques collectées par BrowserCheck, notre outil gratuit de sécurisation des navigateurs Web. Mozilla a corrigé treize vulnérabilités. Cinq d’entre elles étaient considérées comme « critiques », c’est-à-dire qu’un pirate pouvait les utiliser pour prendre le contrôle de la machine ciblée. En règle générale, ce type d’attaque se produit via un site Web contrôlé par le pirate. Le site en question est soit lui-même victime de l’attaquant qui a tendu un piège aux visiteurs lambda du site, soit spécifiquement configuré pour utiliser la technique de l’empoisonnement des moteurs de recherche (SEO) qui attire les internautes sur le site compromis. Le bulletin MFSA2014-08 qui corrige l’une des cinq vulnérabilités dont le statut est critique décrit le modus operandi. Pour exploiter la faille, le pirate doit envoyer des images au navigateur Web avec certaines violations de format pour générer une erreur de traitement et exécuter ainsi le code dans le navigateur. Ce patch a permis de corriger le traitement de l’image au sein de Firefox.

Là encore, si vous utilisez ce navigateur, nous vous recommandons d’installer la toute dernière version de Firefox aussi vite que possible. (Par Qualys)

Discrète décision de justice sur Google France

Voilà une décision judiciaire qui n’aura pas fait grand bruit. Le Conseil d’Etat a imposé à Google la décision de justice lui indiquant l’obligation d’afficher sa condamnation à 150.000 euros d’amende après une délibération de la CNIL. Un affichage qui aura profité d’un discret week-end. Le texte a été installé sous la barre de recherche durant le week-end du 8/9 février.

Pour voir l’information judiciaire, il fallait taper Google.fr dans son navigateur. Un texte qui n’apparaissait plus si vous utilisiez une application pour navigateurs, ou lanciez une recherche sans passer au préalable via la page blanche Google.fr.

Le 7 février, une ordonnance de référé a imposé cet affichage à Google. Par chance pour le géant américain, le communiqué a été diffusé le week-end, sans que personne ne puisse véritablement sans rendre compte : « La formation restreinte de la Commission nationale de l’informatique et des libertés a condamné Google Inc. à 150 000 € pour manquement à la loi « Informatique et libertés »… ». Comme le rappel Legalis, le Conseil d’Etat a estimé que la société américaine n’avait apporté « aucun élément de nature à établir qu’un tel préjudice irréparable pourrait résulter de l’atteinte qui, selon elle, serait portée à sa réputation ».

Le 3 janvier dernier, la Cnil avait condamné Google Inc. à 150 000 € d’amende en reprochant au géant américain  d’avoir fusionné en une seule politique les différentes règles de confidentialité applicables à Google Search, YouTube, Gmail, Picasa, Google Drive, Google Docs, Google Maps, etc. Pendant ce temps, Google fait la chasse aux images que ses robots considèrent comme « pornographiques ».

Plusieurs exemples viennent de nous être rapportés, comme ce blog d’un photographe Lillois dont un champignon avait, aux yeux de Google, une forme un peu trop phallique. Bilan, Google a coupé les annonces publicitaires.

A noter, que le site de la CNIL est tombé en carafe, le temps de cet affichage. Trop de visiteurs ! Un DoS judiciaire légal. Malin ce Google !

 

 

Les fins d’Internet

Fiscalité des géants du web, non-respect de la loi informatique et libertés, vols de données, loi jugée liberticide en Turquie, privatisation, nationalisation ou fragmentation d’Internet : les questions de données personnelles, de régulation ou de gouvernance de l’internet ne cessent de faire l’actualité ces derniers mois. Le célèbre magazine américain dédié à l’innovation titre d’ailleurs en Une du mois de mars 2014 : « Le web est menacé. Il est temps de reconquérir ».

Cet ouvrage explique en détail toutes les raisons pour lesquelles Internet, qui a à peine plus de trente ans, est sur le point de disparaître, détruit par des revendications contradictoires. Construit très largement autour de valeurs nord-américaines, Internet doit aujourd’hui être à la hauteur de son ambition et s’adapter à un environnement d’une complexité considérable : le Monde.

Boris Beaude analyse les perspectives des grands enjeux sociétaux et politiques d’Internet et nous fait comprendre que les fondements d’Internet se trouvent désormais confrontés à de nombreux défis dont la diversité et la puissance sont susceptibles de mettre un terme à ce qui s’apparente de plus en plus à une utopie. Des acteurs très puissants et de plus en plus organisés tentent par ailleurs de se l’approprier en remplaçant la plupart des standards ouverts et documentés par des normes fermées et propriétaires.

Créé comme un espace de liberté, Internet est devenu le plus vaste panoptique du Monde et la liberté d’expression est soumise à un contrôle et à une surveillance d’une ampleur inédite. Les nobles présupposés de l’intelligence collective sont ébranlés par leur exploitation commerciale croissante. L’essentiel des communications se concentre au sein de quelques centres de données et quelques entreprises qui se partagent la majeure partie des pratiques numériques. Enfin, la robustesse d’Internet est de plus en plus affectée. Les failles se multiplient et de nombreuses entreprises, gouvernements et individus sont exposés à des attaques informatiques qui visent à obtenir des informations confidentielles et compromettre des infrastructures stratégiques.

Ce livre apporte un éclairage essentiel sur l’actualité d’Internet et de ses enjeux. Il démontre de manière claire, synthétique et non partisane qu’Internet n’est pas un support figé et neutre. Il fournit des clés pour qu’Internet survive aux intérêts particuliers et reste un espace mondial.

Boris Beaude est chercheur au sein du laboratoire Chôros de l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Il mène des recherches sur les modalités pratiques de l’interaction sociale et sur Internet comme espace contemporain d’information, de production, de collaboration et de transaction.

Les fins d’Internet de Boris Beaude.

Prix public TTC : 9,90 euros
Broché : 96 pages
Éditeur : FYP Editions
Collection : Stimulo
ISBN : 9782364051058
Parution : février 2014

 

DaVFI devient Uhuru

La solution de sécurité français baptisée DAVFI change de nom. C’est ce que nous apprend le communiqué de presse de Nov’IT, reçu à la rédaction. Le projet DAVFI, le démonstrateur d’Antivirus Français vient d’être rebaptisé UHURU. Uhuru est un mot Swahili qui signifie Liberté et Indépendance. D’après Nov’IT, cela correspondrait à l’ouverture de sa solution informatique. Le logo, un singe.

DAVFI reste le nom du projet de R&D financé pour partie par le Fonds national pour la Société Numérique (FSN). La version pour smartphones et tablettes sont baptisées Uhuru Mobile. Uhuru Mobile fonctionne sur les smartphones de dernière génération basés sur le système Android comme, Nexus, Samsung, Sony … Uhuru Mobile comporte un système d’exploitation sécurisé pour smartphones, tablettes et PC (sous Android) ; des modules de détection dynamique et comportementale de codes malveillants ; un magasin d’applications certifiées et donc installables sur les équipements ; des outils de validations des applications à intégrer au magasin ; une console centralisée de gestion de la flotte de terminaux. Uhuru Mobile, doit sécuriser les smartphones via du chiffrement des données, des conversations et des sms, ainsi que la protection contre les codes malveillants et l’exploitation de vulnérabilités.

Son modèle est notamment basé sur le contrôle d’intégrité de chaque application, il s’accompagne d’une librairie d’applications préalablement certifiées. La librairie dispose à ce jour plus de 450 applications. Toute entité pourra par ailleurs disposer de sa propre librairie ainsi que des outils de test et certification. Des efforts soutenus de R&D ont été réalisé pour l’évaluation des applications tierces, en vue de pouvoir proposer aux utilisateurs des applications de confiance. Certaines applications utilisent la géolocalisation sans réelle légitimité. Plutôt que de les exclure, Nov’IT a choisi d’intégrer un système envoyant de fausses informations de géolocalisation afin que l’utilisateur de soit pas tracé à son insu.

Uhuru Mobile sera présenté au salon Mobile World Congress 2014. Le consortium DAFVI va recevoir 5,5 millions d’euros de budget pour la R&D. Le consortium DAFVI regroupe : Nov’IT, L’école ESIEA, Qosmos, Teclib et DCNS Research.

Uhuru sera commercialisé à partir d’avril 2014. Nov’IT, à travers ses partenaires intégrateurs, proposera aussi une offre complète comprenant les téléphones avec l’OS installé, le magasin d’applications et les outils de gestion de la flotte mobile.

Java Bot, un code malveillant pour Windows, Mac et Linux

Un code malveillant Java multiplateforme découvert. Il fonctionne sur Windows, Mac et Linux. Les chercheurs en sécurité de chez Kaspersky sont tombés nez-à-nez sur un malware multi-plateforme qui est capable de fonctionner sur Windows, Mac et Linux. Plutôt facheux. Le malware est entièrement écrit en Java. L’exploit utilisé pour ré-installer le code pirate est connu comme étant un Java exploit (CVE-2013-2465) qui rend la campagne malveillante complètement multi-plateforme. Une fois que le bot a infecté un système, il se copie dans le répertoire personnel de l’utilisateur. Il ajoute des programmes de maniére à ce qu’il démarre automatique au lancement de l’ordinateur. Une fois sa configuration automatisée terminée, le logiciel génère un identifiant unique et en informe son « propriétaire » de pirate. La machine se transforme en zombie. Bilan, le pirate n’a plus qu’à revendre son accès ou l’utiliser plus tard, en communiquant avec son robot, via IRC. Ce bot java sert avant tout dans des attaques de Dénis Distribuées de Services (DDoS). Toutes les machines fonctionnant sous Java 7.21, ainsi que les versions antérieures sont susceptibles d’être vulnérables à cette attaque. (Securlist)

Piratage d’une compte Twitter estimé à 50.000 euros

Un internaute, propriétaire du compte Twitter N piraté via un social engineering bien préparé. Nous vous en parlons très souvent, le social engineering est la base du piratage informatique. Connaitre sa cible, son environnement, avant de s’attaquer à son informatique. C’est ce que vient de vivre l’ancien propriétaire du compte Twitter @N, Naoki Hiroshima. Son espace de micro blogging a été, d’après ses dires, très souvent sollicités pour être racheté. Des marketeurs lui auraient même proposé 50.000 dollars. Bref, une cible pour les pirates. L’un d’eux a pris la main sur la vie numérique de cet ancien de chez Google. L’idée, lui voler son compte @N. La méthode d’attaque : compromettre le Paypal, Facebook et GoDaddy du créateur de l’application Cocoyon et développeur d’Echofon. Le pirate a expliqué s’être fait passer pour un employé de Paypal pour récupérer les données bancaires de Naoki et récupérer quatre chiffres qui auraient donné l’occasion, ensuite, de valider son identité chez GoDaddy. « C’est difficile de dire ce qui est le plus choquant, le fait que PayPal donne les quatre derniers chiffres du numéro de ma carte de crédit par téléphone au pirate ou que GoDaddy l’accepte comme moyen de vérification ». Naoki a du fournir son compte Twitter @N au pirate afin de récupérer son compte, et ses sites web, gérés par GoDaddy. Depuis, Naoki a ouvert un nouveau Twitter baptisé @N_is_stolen, qui se traduit par N a été volé. (The Verge)

L’auteur de SpyEye jugé aux USA

L’auteur du code malveillant SpyEye jugé par l’Oncle Sam. Il connaitre son sort fin avril. SpyEye, un virus informatique qui avait infecté depuis 2009 pas moins de 1,4 millions de pc dans le monde. L’auteur, Aleksander Adreevich Panin, un russe connu sous le pseudonyme de « Gribodemon » et « Haderman » vient de plaider coupable devant un tribunal de Géorgie. Il est accusé d’avoir créé et diffusé SpyEye. Arrêté en juillet 2013, il a été invité aux USA par un faux « acheteur ». Il sera arrêté à l’aeroport d’Atlanta. Il faut dire aussi que l’Oncle Sam veut lui faire la peau. Sa création ayant volé des millions de données bancaires. Aleksander Adreevich Panin vendait sa création entre 1.000 et 8.500 dollars, selon les options. Le « SpyEye Daddy » connaitra son sort, soit plusieurs années de prison et une amende de plusieurs millions de dollars le 29 avril prochain. Dans le collimateur, aussi, un pirate algérien, Hamza Bendelladj, aka « Bx1 ». Son procés doit avoir lieu cette année.

Bell canada piraté

Le groupe de pirates informatiques NullCrew revient sur le devant de la scène en mettant la main sur une base de données de Bell Canada. L’équipe Nullcrew est de retour ! Après plusieurs mois d’un étonnant silence, le groupe de pirates informatiques revient avec un piratage étonnant, celui de l’opérateur Bell Canada. D’après la NullCrew, une fuite de la base de données via le site bell.ca. Le fichier, diffusé sur un site qui a été fermé depuis l’annonce des hacktivistes, comporte des milliers de noms d’utilisateurs, adresses électroniques et mots de passe. DataSecurityBreach.fr qui a pu consulter le document des pirates confirme que les mots de passe en question n’étaient pas chiffrés… tout comme les données de cartes de crédit. « Allez comprendre, indiquent les pirates, les gens qui sont supposés offrir une connexion sécurisée à Internet ne peuvent pas eux-mêmes se sécuriser« .

 

Nouvelle fuite de données bancaires aux USA

La chaîne de magasins Michaels alerte ses clients sur une potentielle fuite de données à la suite d’un piratage. Les américains, il y a déjà plusieurs années, ont réfléchit à une loi obligeant les entreprises à alerter leurs clients d’une perte ou d’un piratage informatique ayant donné lieu à une fuite de données. Après Target, ZATAZ.COM vous en révélait le piratage début décembre de 70 millions de comptes clients, ou encore le spécialiste du luxe Neiman Marcus, voici le tour de la chaîne de magasins Michaels. Cette marque propose des produits pour les loisirs créatifs.

La direction vient d’annoncer qu’elle avait très certainement été visitée par un vilain pirate informatique. C’est, ici aussi, le système de paiement par carte bancaire qui a été visé. Les services secrets enquêtent. « Nous craignons que le système de protection des données de Michaels ait été attaqué, de telle manière que cela pourrait concerner les informations relatives aux cartes bancaires de nos clients, et nous avons entrepris une action énergique pour déterminer la nature et l’ampleur du problème« , déclare le directeur général de la chaîne, Chuck Rubin, dans un communiqué de presse.

 

Fuite de données pour Coca Cola

Vendredi dernier, sans trop de bruit, Coca-Cola a fait état d’une violation de données visant 74,000 personnes. La fuite est partie d’une ordinateur portable volé dans le quartier général de la compagnie, via son siége d’Atlanta. 74 000 personnes et leurs données personnelles. Selon le Wall Street Journal, la machine contenait les informations appartennant aux employés, aux fournisseurs et entreprises associées. Bref, le nerf de la guerre pour un marché très concurrentiel. Très génant pour les personnes ciblées. Les informations sont d’ordres sensibles : numéro de sécurité sociale, adresses, permis de conduire, détails financiers, … Coca Cola se veut cependant rassurant en indiquant que les portables de l’entreprise sont chiffrés. Pas de chance, pas ceux qui ont été volés ! Il semble qu’un ancien employé soit montré du doigt. Il était en charge de la maintenance et de l’élimination des équipements vieilissants. Les individus concernés par cette fuite ont été informés. Ils ont reçu en dédommagement un service gratuit de surveillance de leurs cartes de crédit. (WSJ)

Les vulnérabilités et menaces informatiques atteignent un niveau record depuis 2000

Le Rapport Annuel sur la Sécurité 2014 de Cisco révèle que le nombre total de vulnérabilités et de menaces a atteint un niveau record depuis le début de leur recensement en mai 2000. En octobre 2013, le nombre total d’alertes cumulées a augmenté de 14% en glissement annuel par rapport à 2012. Les conclusions du rapport offrent un tableau saisissant de l’évolution rapide des enjeux de sécurité auxquels sont confrontés les entreprises, les départements informatiques, et les particuliers. Les méthodes employées par les cybercriminels sont multiples : ingénierie sociale visant à dérober les mots de passe et identifiants d’utilisateurs, infiltrations « hide-in-plain-sight » (si évidentes qu’elles passent inaperçues), ou encore l’exploitation de la confiance que les internautes accordent nécessairement lorsqu’ils effectuent des transactions financières, utilisent les services publics, ou échangent sur les réseaux sociaux.

Principales conclusions du rapport :
·         Une pénurie de spécialistes de la sécurité informatique à prévoir en 2014
Le rapport souligne que l’année 2014 sera marquée par une pénurie de plus d’un million de professionnels spécialisés dans le domaine de la sécurité, ce qui pourrait mettre à mal les capacités des entreprises à contrôler et sécuriser les réseaux. Du fait de leur sophistication, les technologies et tactiques employées par les criminels en ligne – et leurs tentatives incessantes d’infiltration dans les réseaux et de vol de données – ont désormais pris de vitesse les professionnels de l’informatique et de la sécurité. La plupart des entreprises ne bénéficient pas de personnel ou de systèmes dédiés en permanence à la surveillance des réseaux étendus et à la détection des menaces. Pourtant, ces investissements sont les seuls capables d’appliquer des mesures de protection efficaces en temps voulu.

·         99% des malware mobiles ont ciblé les appareils Android en 2013
Avec 43,8 % des occurrences recensées, Andr/Qdplugin-A représente le logiciel malveillant le plus fréquemment détecté. Le malware transite habituellement via des versions dupliquées d’applications légitimes distribuées par des plateformes commerciales non-officielles.

·         Les industries chimiques et pharmaceutiques, ainsi que le secteur de la fabrication électronique, principales victimes des infections malveillantes.
En 2012 et en 2013, les malwares ont connu une recrudescence notable au sein des secteurs de l’agriculture et de l’exploitation minière, auparavant considérés comme des industries à faible risque. Les occurrences de malwares continuent de croître dans les secteurs de l’énergie ainsi que dans les industries gazière et pétrolière.

·         Les grandes entreprises, passerelles vers les sites web piratés
L’étude d’un échantillon de 30 entreprises issues du classement Fortune 500 a révélé que 100 % des réseaux de ces entreprises avaient généré un trafic visiteurs vers des pages Web hébergeant des logiciels malveillants. En effet, 96% des réseaux étudiés ont dirigé du trafic vers des serveurs piratés, alors que 92 % d’entre eux ont généré du trafic vers des pages vierges, qui hébergent généralement des activités malveillantes.

·         La recrudescence et le renforcement des attaques DDoS (par déni de service)
Les attaques DDoS (par déni de service) perturbent le trafic depuis et en direction de sites Internet ciblés, et sont capables de paralyser les FAI.  Elles ont progressé à la fois en termes de volume et de gravité. Certaines attaques DDoS ont pour objectif de dissimuler d’autres activités néfastes, telles que des fraudes électroniques perpétrées avant, pendant ou après une campagne DDoS, volontairement déstabilisantes et retentissantes.

·         Les chevaux de Troie multi-cibles constituent les attaques malveillantes les plus fréquemment repérées sur le Web
Les attaques des chevaux de Troie multi-cibles représentent 27 % de l’ensemble des attaques enregistrées en 2013. Les scripts malicieux, notamment les exploits ou les iframes malveillants, constituent la deuxième catégorie d’attaques la plus courante, avec 23 %. Les chevaux de Troie destinés au vol de données, tels que les password stealers et portes dérobées, représentent quant à eux 22 % des actes malveillants recensés sur la toile. Le déclin régulier du nombre d’adresses IP et hébergeurs de malware uniques – qui a chuté de 30 % entre janvier et septembre 2013 – laisse à penser que les activités malveillantes se concentrent désormais sur un nombre plus restreint d’adresses IP et d’hébergeurs.

·         Java demeure le langage de programmation le plus fréquemment visé par les cybercriminels.
D’après les données fournies par Sourcefire, société désormais détenue par Cisco, les exploits Java constituent la vaste majorité (91 %) des corruptions recensées par les indicateurs IOC (Indicators Of Compromise).

Tendances majeures de la cybercriminalité :
·         Une expansion et une sophistication croissantes de l’univers des menaces. Les simples attaques aux conséquences limitées ont été remplacées par des opérations de cybercriminalité minutieusement orchestrées et financées, capables d’occasionner des dommages économiques considérables et d’affecter la réputation de leurs victimes, qu’elles appartiennent au secteur privé ou à la sphère publique.

·         La complexité accrue des menaces et des technologies, qui résulte de l’adoption de plus en plus massive des Smartphones et du Cloud, permet d’étendre le champ d’attaques comme jamais auparavant. Les nouvelles catégories d’appareils et les architectures d’infrastructure les plus innovantes offrent aux pirates la possibilité d’exploiter des faiblesses jusqu’alors insoupçonnées et de s’attaquer à des composants mal protégés.

·         Les cybercriminels ont conscience qu’il est nettement plus rentable d’exploiter la puissance de l’infrastructure d’Internet que de simplement infiltrer les appareils et ordinateurs de particuliers. Ces attaques à l’échelle de l’infrastructure ciblent des serveurs d’hébergement en ligne bénéficiant d’un positionnement stratégique, des serveurs de nom de domaine ou des datacenters. Leur objectif est de multiplier les attaques sur les très nombreux systèmes individuels hébergés par ces serveurs. En ciblant l’infrastructure Internet, les pirates ébranlent la confiance des utilisateurs dans les terminaux qui y sont connectés ou qui y ont accès. (Le rapport)

Angry Bird, un aide involontaire de la NSA

Comme le montre l’émission de zatazweb.tv du mois de janvier [S3E5], espionner un smartphone est simple comme bonjour. Prendre des photos, filmer, écouter, lire les sms à l’insu de son propriétaire, à distance, peut se pratique en deux clics de souris. A première vue, espionner un smartphone peut aussi se pratiquer via les applications offertes.

D’après de nouveaux documents volés par l’ancien analyste du renseignement Snowden, les service de renseignements électroniques américain NSA et britannique, le GCHQ, s’amusent depuis 2007 a surveiller certaines cibles via les jeux et applications embarquées. AngryBird, Google Map, mais aussi Twitter ou encore Facebook sont indiqués dans les documents diffusés par le New York Times.

007 n’infiltre pas directement la machine, il exploite les informations sauvegardées par les logiciels. A la base, cela permet aux développeurs de cibler les publicités qu’ils veulent communiquer à leurs clients de joueurs. La NSA y a trouvé une autre possibilité. Connaitre les goûts de ses cibles, son emplacement géographique, ses amis, … Le journal américain explique que les services secrets anglais utilisent des outils baptisés « Smurf« , « Tracker Smurf« , « Nosey Smurf » ou encore « Dreamy Smurf« .

Des espions informatiques qui ressemblent comme deux goutes d’eau à celui présenté dans zataz tv de janvier 2014. The Guardian indique que la NSA aurait déjà dépensé plus d’un milliard de dollars pour suivre des smartphones.  Il n’est pas surprenant d’apprendre que des organisations tentent de tirer profit d’applications à priori anodines pour récolter des informations. Les données que fournissent des jeux comme Angry Birds sont utiles pour les développeurs tout autant que pour les publicitaires, alors pourquoi pas les agences de renseignement ?

De nombreuses applications permettent à un individu de jouer avec ses amis et ses contacts, créant un véritable réseau. Si nous analysons plus en détail le cas d’Angry Birds, sa dernière version requiert l’accès aux données de géolocalisation, à l’état du téléphone, ou encore aux SMS, de façon à pouvoir cibler les publicités qui sont diffusées pendant une partie de jeu. Cependant, une tierce personne qui aurait accès à ces informations aurait alors plus d’information sur vous que vous ne souhaiteriez sûrement en communiquer.

À l’échelle d’une application, le problème n’est pas bien grave, mais il s’agit là d’un simple exemple. Il faut s’imaginer que nous acceptons de partager nos données privées avec pratiquement toutes les applications que nous téléchargeons sur notre smartphone, et qu’elles communiquent toutes des informations sur nous qui pourraient éventuellement être agrégées et utilisées à des fins que nous ne connaissons pas. À l’heure actuelle, les utilisateurs sont pris au piège de ce système car refuser de partager ses informations privées avec une application revient le plus souvent à refuser de télécharger l’application. Faut-il pour autant arrêter de télécharger ce type d’application sur son smartphone ? Non bien sûr, car cela n’empêcherait pas les utilisateurs d’être espionnés. Nous n’avons pas de visibilité sur le nombre d’applications surveillées et l’étendue des programmes de renseignement, et le problème va donc bien au-delà d’Angry Birds.

A noter qu’un pirate, qui a signé son acte ANTI NSA, a piraté quelques minutes le site officiel du jeu Angry Bird en rebaptisant l’espace web Spying Bird. Piratage confirmé par Zone H.

Lancement d’Ethereum : un nouveau bitcoin sécurisé ?

Pour sécuriser les transactions via des monnaies non centralisées, le projet Ethereum voit le jour. Derrière ce projet, des dizaines de spécialistes du Bitcoin, la monnaie décentralisée. Parmi ses membres éminents, Charles Hoskinson, chef du Projet Bitcoin, Anthony Di Iorio, directeur exécutif de l’Alliance Bitcoin du Canada et fondateur de la coworkingspace Bitcoin (Toronto) ou encore Mihai Alisie, fondateur de Bitcoin Magazine. Ethereum est une nouvelle sécurité cryptographique qui est conçu pour permettre aux utilisateurs d’encoder leurs transactions. Ethereum fonctionnera avec toutes les devises personnalisées. Contrairement à de nombreuses idées précédentes qui ont tenté de faire la même chose, Ethereum ne pas tenté de contraindre les utilisateurs via des « caractéristiques » spécifiques, mais plutôt, de proposer un langage de programmation complet qui peut être utilisé pour construire tout type de projet qui sera définie mathématiquement. Bref, un nouveau protocole développé par le pape du sujet, Vitalik Buterin. A suivre !

Le Premier Virus sur Téléphones Mobiles a fêté ses 10 ans

2014 marque le 10ème anniversaire de Cabir, le premier virus infectant les téléphones mobiles. Voici une rétrospective de l’évolution et l’importance des menaces sur les téléphones mobiles au cours des 10 dernières années. Elle est proposée à DataSecurityBreach.fr par Axelle Apvrille, chercheur sénior anti-virus sur mobile chez Fortinet.

De Cabir à FakeDefend, la dernière décennie a vu le nombre de virus mobiles exploser. En 2013, plus de 1.300 nouvelles applications malicieuses par jour ont été détectées. Plus de 300 familles de logiciels malveillants sur Android et plus de 400 000 applications Android malicieuses. Outre la croissance en nombre constatée, l’autre tendance importante à souligner est que les virus mobiles ont suivi la même évolution que les virus sur PC, mais de manière beaucoup plus rapide. La généralisation des smartphones et le fait qu’ils intègrent un système de paiement (numéros surtaxés) en font des cibles facilement monétisables. En outre, ils embarquent des systèmes type logiciel de géolocalisation, micro, GPS et caméras (Voir ZATAZWeb.tv émission de janvier), qui permettent d’espionner leur propriétaire de façon particulièrement intrusive. Tout comme les virus sur PC, les virus mobiles ont très vite, évolués dans le seul but de gagner de l’argent via des modèles économiques plus ou moins complexes.

Les virus mobiles les plus importants de ces 10 dernières années

2004 : Le coup d’essai !
Cabir est le premier ver mobile au monde. Conçu pour infecter les téléphones portables Nokia de la Série 60 en utilisant la technologie Bluetooth, son attaque résultait dans l’affichage du mot « Caribe » sur l’écran d’accueil des téléphones infectés. Le ver se propageait ensuite en recherchant d’autres appareils (téléphones, imprimantes, consoles de jeux…) à proximité de lui à l’aide des fréquences Bluetooth. Les experts pensent que ce ver a été développé par le groupe de hackers 29A en tant que « concept théorique » étant donné son caractère inoffensif.

2005 : La propagation par MMS
CommWarrior ajoute à Cabir l’infection par MMS. En effet, le ver se propage d’une part par Bluetooth, et d’autre part, par MMS à tous les contacts du téléphone infecté. Les MMS n’étant généralement pas gratuits, cela a engendré des coûts pour les victimes. Certains opérateurs ont eu jusqu’à 3.5 % de leur trafic infecté et, devant l’ampleur des faits, ont accepté de rembourser les victimes. Ce virus, ciblant les plateformes Symbian, a été signalé dans plus de 18 pays à travers l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. 115 000 appareils mobiles ont été infectés et plus de 450 000 MMS ont été envoyés à l’insu des victimes. Pour la première fois, on constate qu’un ver mobile peut se propager aussi rapidement qu’un virus sur PC. A cette époque, Symbian était la plateforme la plus populaire pour les smartphones avec un nombre d’utilisateurs dans le monde se chiffrant en dizaines de millions. L’objectif derrière CommWarrior était la propagation maximale du ver. Bien que cela ait engendré des dégâts financiers pour les utilisateurs, les attaquants, à cette époque,  ne se préoccupaient pas  de monétiser leurs attaques.

2006 : L’appât du gain !
Pour la première fois, en 2006, un Cheval de Troie connu sous le nom de RedBrowser a été conçu pour infecter un grand nombre de téléphones via la plateforme Java 2 Micro Edition (J2ME). A cette époque, la majorité des téléphones étaient compatibles avec Java et permettaient l’exécution d’applications Java téléchargées depuis Internet. Plutôt que de développer un logiciel malveillant spécifique à un OS, les auteurs de virus ont donc porté leurs efforts sur J2ME afin de pouvoir cibler non seulement les utilisateurs de Symbian mais également ceux utilisant d’autres plateformes. RedBrowser a été le premier cheval de Troie à explicitement dérober de l’argent aux utilisateurs de téléphones portables. Pour ce faire, il se faisait passer pour un utilitaire d’accès à Internet, alors qu’en réalité, il envoyait des SMS à différents numéros surtaxés. Le possesseur du téléphone se voyait ainsi facturé 5$ par SMS envoyé. L’utilisation de logiciels malveillants mobiles devient donc un moyen de générer de l’argent. Jusqu’à l’apparition de RedBrowser, l’infection par logiciels malveillants de tout type de téléphone mobile semblait impossible. L’apparition de chevaux de Troie pour J2ME est un événement aussi important que l’apparition du premier ver pour smartphones en 2004. Les SMS représentaient à cette époque pratiquement le seul vecteur de monétisation pour les auteurs de virus mobiles.

2007-2008 :  La période transitoire…
En 2007 et 2008, on constate une quasi stagnation dans l’évolution des menaces mobiles mais une augmentation en volume des virus envoyant des SMS à des numéros surtaxés à l’insu des utilisateurs de téléphones.

2009 : Les prémices des botnets sur  mobiles
Au début de l’année 2009, Fortinet découvre Yxes (anagramme de « Sexy »), un logiciel malveillant qui se cache derrière l’application « Sexy View » d’apparence légitime et certifiée Symbian. Une fois infecté, le téléphone portable de la victime communique son répertoire téléphonique à un serveur central, qui à son tour commande l’envoi aux contacts du répertoire de l’utilisateur de SMS incluant un lien URL. En cliquant sur ce lien, les destinataires téléchargent depuis Internet une copie du ver sur leurs propres téléphones, participant ainsi à sa propagation. Yxes s’est essentiellement attaqué à l’Asie où il a infecté au moins 100 000 appareils en 2009. Yxes est marquant dans l’évolution des virus mobiles à plusieurs titres. D’abord, il est considéré comme le premier logiciel malveillant visant la version 9 du système d’exploitation Symbian. Ensuite, c’est également le premier logiciel malveillant permettant d’envoyer des SMS et d’accéder à Internet à l’insu de l’utilisateur mobile, ce qui représente une innovation technologique dans les programmes malveillants. Enfin, son modèle de propagation hybride – SMS avec lien et conversation avec un serveur distant – fait redouter aux analystes anti-virus qu’il soit l’annonciateur d’une nouvelle gamme de virus : les botnets sur mobiles. L’avenir validera cette crainte.

2010 : L’ère de l’industrialisation des virus mobiles
2010 marque un tournant dans l’histoire des virus mobiles. L’utilisation des virus mobiles passent des mains de développeurs peu scrupuleux localisés à de véritables réseaux cybercriminels organisés. C’est en sorte le début de l’ère de « l’industrialisation des virus mobiles » où les attaquants se rendent compte que les virus mobiles peuvent facilement leur rapporter beaucoup d’argent et décident de les exploiter plus intensivement. C’est à cette époque d’ailleurs que l’on rencontre Zitmo. Ce virus est la première extension mobile connue de ZeuS, un cheval de Troie bancaire pour PC très virulent. Zitmo intercepte les SMS expédiés par les banques aux clients pour détourner les opérations bancaires en ligne. Cette année là, d’autres virus font également couler beaucoup d’encre, comme Geinimi, le premier logiciel malveillant à s’attaquer à la plateforme Android et également la première véritable instance de botnet mobile. Geinimi communique avec un serveur distant qui lui envoie des commandes comme l’installation ou la suppression de certains logiciels sur le smartphone. Outre les menaces visant le système d’exploitation Android, l’autre fait plus inquiétant est la monétisation des attaques qui marque l’entrée dans l’ère de la cybercriminalité sur mobiles.

2011 : Android en ligne de mire !
Alors que les attaques sur Android s’intensifient, 2011 voit l’apparition de virus beaucoup plus évolués. Notamment, DroidKungFu, qui, aujourd’hui encore, est reconnu comme l’un des virus mobiles les plus avancés d’un point de vue technologique. Il cherche à mettre le téléphone portable sous contrôle et pour cela, « roote » le téléphone à l’aide d’exploits connus (exploid uDev, Rage Against The Cage…). Résultat, l’attaquant peut ouvrir une page web de son choix sur le téléphone, installer ou enlever des applications… DroidKungFu met également en place des mesures pour passer inaperçu aux yeux des analystes anti-virus. Le combat cybercriminels/antivirus sur mobiles est lancé. Comme la plupart des virus jusqu’à présent, DroidKungFu était généralement disponible depuis des boutiques en ligne non officielles et forums en Chine. Plankton est un autre logiciel malveillant qui apparaît en 2011. C’est probablement le plus répandu de tous, et encore aujourd’hui il sévit de manière importante. Présent sur Google Play, la boutique en ligne officielle d’applications Android, et parfois simplement considéré comme un kit de publicité trop agressif, il modifie la page d’accueil du navigateur mobile ou ajoute de nouveaux raccourcis et marque-pages sur le téléphone portable… « Avec Plankton, explique à DataSecurityBreach.fr Axelle Apvrille, on joue dans la cour des grands ! Ce logiciel malveillant se retrouve dans les 10 virus les plus prévalents, toutes catégories confondues, c’est à dire qu’il est aussi fréquent que les virus PC les plus virulents. L’époque où les virus mobiles restaient en retrait des virus PC est terminée. En l’occurrence pour Plankton, on compte 5 millions d’appareils infectés à ce jour« .

2013 : Vers de nouveaux modes d’attaques
2013 marque l’arrivée de FakeDefend, le premier ransomware sur Android visant les téléphones mobiles. Caché derrière un faux anti-virus, ce logiciel malveillant suit le même mode opératoire que les faux antivirus sur ordinateurs. Il bloque le téléphone et exige de la victime qu’elle paie une rançon (sous forme d’une souscription AV extrêmement élevée dans ce cas) pour récupérer le contenu de son appareil. Toutefois, le paiement de la rançon n’aide en rien car le téléphone doit être réinitialisé par défaut pour rétablir la fonctionnalité. C’est également en 2013 qu’apparaît Chuli, la première attaque ciblée contenant un logiciel malveillant Android. Le compte mail d’un activiste de la Conférence Mondiale Uyghur, qui se tenait les 11-13 Mars 2013 à Genève, a été utilisé pour viser des comptes de militants et défenseurs Tibétains des Droits de l’Homme. Ce logiciel malveillant visait à récolter des données telles que les SMS reçus, les contacts de la carte SIM et du téléphone, les informations de géolocalisation, et enregistrait les appels du téléphone de la victime. Toutes ces informations étaient ensuite envoyées à un serveur distant. 2013 peut être considérée comme l’année de la professionnalisation des attaques mobiles. Plus ciblés, plus sophistiqués, FakeDefend ou encore Chuli sont des exemples d’attaques pouvant être comparés à ceux que nous connaissons aujourd’hui sur les ordinateurs. De plus, avec une attaque comme Chuli, on peut se demander si nous ne sommes pas en train d’entrer dans l’ère de la cyber-guerre mobile et de ce fait, le début de l’implication potentielle de gouvernements et autres organisations nationales dans l’origine de ces attaques…

Et demain ?
En matière de cybercriminalité, il est toujours difficile de prédire ce qui arrivera l’année prochaine et encore moins durant les 10 prochaines années. Le paysage des menaces mobiles a considérablement changé au cours de ces dix dernières années, et, les cybercriminels se sont efforcés à trouver de nouvelles techniques, toujours plus ingénieuses pour gagner de l’argent. Face à l’explosion du marché des smartphones et autres technologies mobiles, on peut cependant prédire dans les années à venir la convergence des virus mobiles et des virus PC. « Tous les virus seront alors « mobiles », indique Axelle Apvrille à Data Security Breach, car tout sera devenu « mobile ». » Au-delà des appareils mobiles, la prochaine cible des cybercriminels pourrait être l’Internet des Objets (Internet of Things en anglais ou IoT). Difficile d’évaluer le nombre d’objets connectés sur le marché dans 5 ans, mais à en croire les estimations de Gartner, 30 milliards d’objets seront connectés en 2020 alors qu’IDC estime ce même marché à 212 milliards. Alors que de plus en plus de fabricants et de fournisseurs de services misent sur l’opportunité commerciale que représentent ces objets, la sécurité n’a pas encore été prise en compte dans le processus de développement de ces nouveaux produits. Une nouvelle aubaine pour les cybercriminels ?

 

Correction des épreuves du Challenge FIC 2014 – Partie 4

Voici la quatrième partie (Troisième sur zataz.com) des réponses concernant les épreuves du challenge Forensic proposé par les étudiants de la licence CDAISI lors du Forum International de la Cybersécurité 2014. Les 21 et 22 janvier derniers, la ville de Lille a reçu le 6ème Forum de la CyberSécurité. Pour la première fois, un Challenge « forensic » a été proposé. Le mardi 21, les étudiants de la licence CDAISI (Collaborateur pour la Défense et l’Anti-intrusion des Systèmes Informatiques) de l’Université de Valencienne (Antenne de Maubeuge) ont proposé une vingtaine d’épreuves. Étant l’animateur de ce rendez-vous, et que vous avez été très nombreux (et le mot est un doux euphémisme, Ndr) à demander les réponses aux épreuves, voici la seconde partie du Challenge Forensic FIC  2014.

Le challenge FIC a eu pour objectifs, en distinguant quelques profils prometteurs, d’encourager et de valoriser chaque année, les métiers liés au forensic et à la lutte informatique défensive. Vous allez comprendre pourquoi des étudiants, mais aussi des professionnels de chez Google, Thalès, … sont venus tâter du bit à la sauce ethical hacking [Voir]. Les nouvelles épreuves que nous vous présentons ici sont signées par Kévin B., Tony S. et Saïd M. Ils étaient encadrés par Thibaut Salut. Retrouvez la première partie des réponses au challenge forensic FIC 2014 de la CDAISI ici et . Pour rappel, ces épreuves consistaient à la recherche d’un mot de passe dans un ou plusieurs fichiers, dans des programmes compilé, ou encore en déchiffrant des messages codés. Le but était de valider le maximum d’épreuves et ainsi engranger un maximum de points. Les épreuves étaient classées par niveau. Chaque épreuve, selon sa difficulté, pouvait rapporter plus ou moins de points.

Épreuve : A la suite
Contenu du fichier :

d95679752134a2d9eb61dbd7b91c4bcc4b43b0aee35624cd95b910189b3dc2317b8b965ad4bca0e41ab51de7b31363a1

865c0c0b4ab0e063e5caa3387c1a8741e358efa489f58062f10dd7316b65649e2510c39011c5be704182423e3a695e91d

95679752134a2d9eb61dbd7b91c4bcc4b43b0aee35624cd95b910189b3dc231415290769594460e2e485922904f345d

7b8b965ad4bca0e41ab51de7b31363a17694f4a66316e53c8cdd9d9954bd611d7b774effe4a349c6dd82ad4f4f21d34ce1

671797c52e15f763380b45e841ec32.

Cette épreuve avait pour but de reconnaître des Hash MD5. En effet le fichier avait chaque lettre d’un mot hashé en MD5. Chaque hash placés les uns à la suite des autres. Nous avions donc ici 13 hash MD5. Les participants devaient découper cette chaîne de caractères, toutes les 32 caractères (longueur d’un hash MD5, Ndr) et à l’aide d’un dictionnaire de reverse MD5 trouver la lettre qui correspondait à chaque hash.

o = d95679752134a2d9eb61dbd7b91c4bcc
r = 4b43b0aee35624cd95b910189b3dc231
n = 7b8b965ad4bca0e41ab51de7b31363a1
i = 865c0c0b4ab0e063e5caa3387c1a8741
t = e358efa489f58062f10dd7316b65649e
h = 2510c39011c5be704182423e3a695e91
o = d95679752134a2d9eb61dbd7b91c4bcc
r = 4b43b0aee35624cd95b910189b3dc231
y = 415290769594460e2e485922904f345d
n = 7b8b965ad4bca0e41ab51de7b31363a1
q = 7694f4a66316e53c8cdd9d9954bd611d
u = 7b774effe4a349c6dd82ad4f4f21d34c
e = e1671797c52e15f763380b45e841ec32

La réponse finale était : ornithorynque.

Épreuve : Decode Me
Inspirée par Gilbert Vernam, le but de cette épreuve était de déchiffrer le masque ayant servit à chiffrer le message codé. Le principe de Gilbert Vernam est le suivant :
– Le masque doit être de la même taille que le message à chiffrer.
– Le masque ne doit jamais être ré-utilisé.
– Le masque doit être réellement aléatoire.

Cependant, pour cette épreuve, les organisateurs ont créé le masque, d’où le fait que cette épreuve est uniquement “inspirée “ de Vernam. Le message Codé était : HWYKSLK UEGWJSGU ZYMREE 3 TXEAA 1890 – 7 NVFVXEXG 1960 HBW RG VX&K OEXD PLPF WBTXEMRT EWS TR 1917 UNNUHXHR IG EWUMWMGE BSXCTLXSLFUNMN WFVWSM MROMW FEH WEFEJ SI MAZHBBXM AZ ACLSFRXVH IGM-EQEI AEP CAFBIU JMKRTD TISTZDIP E GXLPTRBBBVV RWJYGV BG ALXTL U KVRJCGHGFQ XEWEIISQ CHC CEBX HU DDTHV VHXJ NJ GAQOBRXF GATVCNXJE FQ VWAJANXEK KQKL ELQ DEDMCTWPX PIUWCNE EZ TEUHYUX ZPP DMGAZV KRXF. Le challenger devait utiliser les chiffres qui n’étaient pas “chiffrés“ pour pouvoir en déduire la page originelle se trouvant sur internet. La première difficulté était d’essayer ces dates, avec mois, en anglais.

Message d’origine : Gilbert Sandford Vernam 3 April 1890 – 7 February 1960 was an AT&T Bell Labs engineer who in 1917 invented an additive polyalphabetic stream cipher and later co invented an automated onetime pad cipher Vernam proposed a teleprinter cipher in which a previously prepared key kept on paper tape is combined character by character with the plaintext message to produce the cipher text. La seconde étape était d’en déduire le masque. Il était possible de le faire à la main, en comparant les caractères codés et d’origines. Une méthode longue. Il était donc possible d’utiliser des utilitaires disponible sur internet comme Dcode pour en déduire le masque.

Le masque reconstitué donnait : bonjour cette epreuve est inspiree de gilbert vernam selon son principe le masque doit etre de la meme taille que le message chiffre le masque ne doit jamais etre reutilise le masque doit etre reellement aleatoire pour cette epreuve nous nous inspirons de sa methode de chiffrement et cette clef n est pas aleatoire le mot de passe de ce challenge est gilbert vernam.

Épreuve : HaveFun
Cette épreuve était un fichier exécutable. Le programme, une compilation d’un code écrit en C, compilé à l’aide de GCC. Les participants devaient donc désassembler l’exécutable, à l’aide de GDB par exemple, pour retrouver le pass caché à l’intérieur. Code C : Une variable déclarée initialisée à 0x41. Elle correspond au code hexadécimal de l’ascii ‘A’. Il fallait déclarer un tableau de caractères. Puis incrémenter ou décrémenter la variable, puis assigner la valeur résultante dans l’une des cases du tableau. Le mot de passe final de cette épreuve était ‘OMGWTFBBQ‘.

 

Épreuve : Le rendez-vous du musée
Voici une épreuve se constituant d’un mail banal en apparence mais contenant un indice caché en WhiteSpace. Il suffisait de regarder dans le coin, en haut à gauche, et utiliser une image en pièce jointe. Le but était d’en déduire un lieu et une date de rencontre. Dans cette épreuve de stéganographie, il fallait apercevoir un QrCode, celui-ci, tel-quel, ne pouvait pas être scanné. Il devait être reconstitué. Il fallait donc recréer les carrés ; inverser horizontalement le QrCode ; inverser les couleurs. Une étape inutile avec certains scanners de QrCode. Cette reconstitution permettait de lire le flash code. Il dirigeait le joueur au pied de la Tour Eiffel.

L’étape suivante était de retrouver la date et l’heure du rendez-vous, pour cela, le challenger devait découvrir l’indice se situant dans le mail, sinon il devait  analyser l’image de fond en comble. La date et l’heure étaient fondus dans la peinture de la pièce. Difficile à déchiffrer. Une excellente vue ou bonne maitrise d’un  logiciel de retouche d’image était nécessaire. Le mot de passe était : TourEiffel10juin201416h15

Épreuve : cœur
Cette épreuve combinait de la stéganographie, de la recherche ainsi que la reconstruction d’un fichier corrompu. Les participants avaient à leur disposition un fichier PDF d’une nouvelle de Edgar Allan Poe. Ils devaient ouvrir ce fichier PDF en hexadécimal, à l’aide du logiciel hexeditor par exemple. Le concurrent devait se rendre compte que des données étaient cachées à la fin du fichier. En effet, un fichier PDF normal se termine par un EOF (End Of File). De ce fait, si on rajoutait des données à la suite de ce EOF, le fichier PDF restait lisible et sans perturbation. Il fallait constater après ce EOF, une suite de chiffre, 6, 22, 5, puis des données. Ces données correspondaient à une image compressée en RAR, rar corrompu. L’indicateur de fichier ‘Rar !’ était remplacé par des 0x00. Les données extraites du PDF, et les quatre premiers octets remplaçaient par 0x52, 0x61, 0x72 et 0x21, réclamaient un mot de passe. C’était ici que la suite de chiffre rentrait en compte.

En effet, 6, 22 et 5 correspondaient respectivement à un numéro de page, un numéro de la ligne et un numéro du mot. Si on ouvrait le PDF avec ces indications. La page 6, ligne 22, 5e mot correspondait à EPECTASE. Le plus « bourrin » auront utiliser un brute force sur le mot de passe qui donnait accès à l’image orgasme.jpg, et au mot de passe EPECTASE.

Épreuve : Wait Whaat
Cette épreuve se composait de 6 fichiers. Ces fichiers étaient en fait composés de données aléatoires dans le seul but de brouiller les pistes. Les participants devaient se concentrer sur les droits des différents fichiers, chaque fichier ayant des droits bien spécifiques et « non normaux ». Prenons par exemple le fichier 1, qui avait les droits : – – – x – – x r w x. On admettra que : ‘-‘ = 0 ; lettre = 1. On obtennait donc : – – – x – – x r w x, soit 000 1 001 1 1 1. Informations qui donnait le chiffre hexadécimal 0x4F. Dans la table ascii correspondante, cela donnait la lettre ‘O’. La procédure était la même avec les autres fichiers.
—x–xrwx = 0 001 001 111 = 0x4F = ‘O’
—xr—wx = 0 001 100 011 = 0x63 = ‘c’
—xrw-r– = 0 001 110 100 = 0x74 = ‘t’
—xr—-x = 0 001 100 001 = 0x61 = ‘a’
—xrw-rw- = 0 001 110 110 = 0x76 = ‘v’
—xr–r-x = 0 001 100 101 = 0x65 = ‘e’

Les droits étaient les suivant :
fichier 1 : chmod 117 1
fichier 2 : chmod 143 2
fichier 3 : chmod 164 3
fichier 4 : chmod 141 4
fichier 5 : chmod 166 5
fichier 6 : chmod 145 6

Au final, le mot de passe de l’épreuve était ‘Octave’.

La suite de la seconde partie des épreuves du challenge Forensic FIC 2014 CDAISI.

 

 

 

 

Piratage chez Yahoo!

S’il ne fallait retenir qu’une seule chose de cet article: changer rapidement vote mot de passe utilisé pour votre compte Yahoo!. La firme américaine vient d’avouer, mais il faut rappeler que la loi américaine oblige les entreprises victimes de fuite/piratage de données à alerter la justice et les clients de la dite entreprise, une intrusion informatique dans un de ses espaces. Ici, les pirates se seraient attaqués à l’un des services de mailing list de Yahoo! Bilan, de nombreuses informations ont été ponctionnées par le pirate informatique derrière cette exploitation d’une faille iSQL. Yahoo! parle « d’un effort coordonnée pour accéder de manière non autorisée ». La firme américaine n’indique pas le nombre de clients impactés par cette attaque. Une plainte a été déposée. Marrant, façon de parler. Quelques jours auparavant, Yahoo! s’était moqué d’un bug ayant visé son concurrent gMail. Une mauvaise blague sur Twitter qui s’est suivi d’excuse.

 

 

Piratage d’un Android en 10 secondes

L’application Bing de Microsoft sous Android permettait de pirater un smartphone en 10 secondes. Microsoft a corrigé la faille. Faut-il encore que les utilisateurs de smartphones sous Android, utilisateurs de l’application de Microsoft, pensent à faire la mise à jour de leur outil. Un hacker a découvert, il y a quelques jours, comment il était possible de pirate un smartphone via l’application fuiteuse. Il fallait 10 secondes pour réussir le tour de passe-passe. Le chercheur de chez Trustlook a motivié Microsoft à passer son application en version 4.2.1.

L’attaque était simple : connecté en WiFi, sur une connexion non sécurisée, l’application permettait une prise de contrôle des informations  de votre « précieux ». La société de sécurité informatique indique qu’il y aurait près d’un milliard de propriétaires de smartphones visés par cette potentialité malveillante.

Bref, après Snapchat, Microsoft démontre que les applications pour smartphone sont réalisées à la va vite et que les utilisateurs installent, sans le savoir, de véritable mouchard. ZATAZWeb.tv de janvier vous montre, d’ailleurs, un de ces logiciels espions, capable de lire vos SMS, de photographier, filmer ou enregistrer des sons avoisinant le smartphone. Sans parler d’un suivi, en temps réel, de votre situation géographique.

 

Les jeux en ligne menacés par les attaques DDoS

L’industrie des jeux en ligne, et notamment celle des éditeurs européens et américains qui accueillent des millions de joueurs sur leurs sites comme Origin, Steam, League of Legends, Battle.net, SOE, Arena.net, est fragilisée par les attaques répétées d’une bande organisée de pirates.

Plusieurs éditeurs de jeux viennent d’être confrontés à ce problème. Les joueurs ne pouvaient plus se connecter à leurs services en ligne ou subissaient des interruptions ou des ralentissements de connexion. Leurs serveurs ont été visés et parfois sévèrement touchés ces derniers jours, tout comme le Playstation Network. Il semble que ce soit le même groupe de hackers qui ait coordonné les attaques. Pourquoi en quelques jours ces attaques DDoS ont-elles pris pour cible la plupart des gros services de jeux en lignes européens et nord-américains ? On ne connait pas réellement les motivations des pirates. Voulaient-ils faire part de leur mécontentement ? Préparer un chantage au déni de service ?   Si les raisons sont assez peu claires, les faits sont là, des attaques avérées, avec de fortes perturbations de services allant jusqu’à l’arrêt des serveurs de jeu. Il semble bien que les systèmes de sécurité en place étaient insuffisants et manquaient de capacité de détection et de protection efficaces.

Les éditeurs concernés doivent faire face à une perte financière directe non négligeable, mais aussi assumer un déficit d’image, ce qui est toujours difficile à corriger, avec des répercussions sur le long terme. Ces actes de sabotage de plus en plus courants pénalisent en effet les joueurs, les empêchent de poursuivre une partie en cours, les privent de leur passe-temps favori et déstructurent des groupes de joueurs qui existent depuis longtemps. Et les joueurs, ce sont les clients… L’impact pour l’éditeur peut être désastreux.

Méthode d’attaque
Derrière la force des attaques DDoS qui ont secoué l’industrie du jeu vidéo se cachait une nouvelle méthode de hacking, dont les gestionnaires vont devoir tenir compte à l’avenir. Comment les hackers ont-ils pu faire chuter autant de cibles, aussi rapidement et avec autant de conséquences ? Pour parvenir à leurs fins, les pirates n’auraient pas submergé les cibles de requêtes, selon la méthode habituelle, mais les auraient attaquées indirectement en passant par le Network Time Protocol. Le NTP est utilisé par les serveurs de jeu pour synchroniser leur horloge. En adressant des flots de demandes dont les identifiants ont été manipulés pour sembler provenir de l’entreprise, la force de l’assaut est multipliée. Chaque envoi de 8 bits se répercute par une réponse de 468 bits vers les services de jeu concernés. Les pare-feu n’ont pas été conçus pour la détection de ce genre d’attaques, pas plus que les antivirus ou les systèmes traditionnels. Une fois la brèche ouverte, les serveurs sont inondés et incapables de faire face. Pour l’utilisateur, c’est l’arrêt, la déconnexion, la partie en cours bloquée et l’impossibilité d’enregistrer ses performances. Pour les passionnés, c’est l’angoisse totale !

Placer les attaques sous contrôle
En attendant que la lumière soit faite sur les auteurs, on ne peut que conseiller aux éditeurs de jeux en ligne de se prémunir contre le risque de rupture de la continuité de service de leur portail de jeux  avec une solution active 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’idéal est une solution technologique de prévention d’intrusion et de défense anti-DDoS, située en périphérie du SI, afin de contrer, avant qu’elles n’y pénètrent, les attaques destinées à perturber le jeu en ligne. Cette première ligne, outre la lutte contre les DDoS, permet de lutter contre les intrusions sur le réseau, en détectant et bloquant de nombreuses autres attaques, comme des injections SQL ou un cross-site scripting, dont le but est d’exploiter les applications de jeux et compromettre les bases de données. Une Première Ligne de Défense met aussi un terme à toutes sortes de hacks exécutés par certains joueurs pour tricher en ligne, tout en assurant la fluidité de jeu indispensable. Une réelle qualité de service doit être assurée ! Cette disponibilité permanente, cette réactivité totale est le cœur de métier de ces prestataires.  Pour ce faire, il faut disposer d’une prévention totale contre les intrusions par attaque malveillante utilisant le contenu comme vecteur. Il faut aussi éviter que des données personnelles soient compromises au cours des attaques.  C’est tout l’intérêt d’une Première Ligne de Défense qui protégera les actifs tout en assurant la continuité des activités. Au-delà du service lui-même, c’est en effet le contenu et l’activité des serveurs (gestion, paiement, archives…) qui peut se trouver affecté, volé ou détruit. Pour une entreprise de jeu en ligne, c’est la mort annoncée. (Par Adrian Bisaz, Vice President Sales EMEA de Corero Network Security)

La gestion de l’identité au cœur des préoccupations des services informatiques en 2014

Andre Durand, CEO de Ping Identity, le leader de la gestion sécurisée de l’identité, partage ses prédictions avec les lecteurs de DataSecurityBreach.fr pour l’année 2014. Si l’on se fie à l’évolution des 12 derniers mois, 2014 va connaître d’autres avancées en matière de gestion des identités. En 2013, l’évolution a revêtu de multiples facettes. Les acronymes ont gagné en notoriété : MFA, IoE, API, REST, JSON et JWT. La norme OAuth a été approuvée et OpenID Connect approche de son terme. Le duo forme la base qui va agir sur l’évolution de l’identité numérique en 2014 : mobile, cloud, contrôle d’accès, fédération, infrastructure et plates-formes d’identité. « Le vol de millions de mots de passe en 2013 sur des sites allant d’Adobe à Facebook et GitHub peut avoir ébranlé suffisamment les utilisateurs, les fournisseurs de services et les commerçants en ligne pour que la question de la sécurité supplante finalement celle du confort d’utilisation ». Conscient de tous ces changements, voici une liste de six prédictions pour 2014 :

1. Le MFA (Multi-Factor Authentification) pour la facilité d’utilisation
Le MFA pour les terminaux mobiles va se répandre de plus en plus et gagner en qualité. Chacun possède un système différent pour s’authentifier sur son terminal mobile (mot de passe, code chiffré, etc.) mais en 2014, les plus fondamentaux vont prévaloir. Cet intérêt à l’égard du MFA marque le début d’une tendance plus vaste qui va finir par en engendrer une autre : les objets comme facteur d’authentification. Par exemple, votre bracelet Fitbit Flex pourra probablement vous permettre de déverrouiller votre smartphone…

2. L’essor du BYOI (Bring Your Own Identity)
La connexion aux applications d’entreprise se fera de plus en plus via nos identifiants et mots de passe personnels utilisés pour les réseaux sociaux. La mise en place du MFA permettra notamment de généraliser cet usage. Toutefois, les exigences en matière de sécurité ne seront pas à négliger pour autant. Ce mode d’identification conviendra pour les ressources demandant un degré minimal de sécurité, mais un autre type d’identification (fourni ou approuvé par l’entreprise) sera requis en cas d’exigences plus strictes.

3. L’authentification continue : un seul couple identifiant/mot de passe pour un accès à des milliers d’applications en toute sécurité
Le dispositif d’authentification continue renforce le degré de sécurité lors d’une ouverture de session sur un terminal, mais aussi pendant toute la durée d’utilisation du terminal. Les entreprises vont tendre de plus en plus à adopter ce dispositif d’authentification continue. Conjuguée à des solutions de gestion des identités et d’authentification biométrique, l’authentification continue va permettre de réduire les coûts et améliorer la facilité d’utilisation. Il ne sera plus nécessaire de rentrer son identifiant et son mot de passe pour accéder à une application. En revanche, la procédure de connexion à l’ouverture de cession sera plus lourde.

4. La fédération des identités évolutive
Les entreprises utilisant des solutions classiques de fédération des identités, et souhaitant multiplier par cent voire milles leur nombre de partenaires, et donc ajouter plus d’identités à leur solution de fédération, devront faire face à des limitations fonctionnelles ou technologiques. C’est là qu’intervient la fédération évolutive. Elle va permettre d’intégrer des technologies comme Trust Frameworks, Multi-Party Federation (comme par exemple InCommon), des architectures de Centralized Proxy ou encore du Metadata Peering. La fédération évolutive va demander de combiner tous ces éléments, ou une partie.

5. Le nombre de fournisseurs de solutions de gestion des identités se réduit au profit d’une meilleure qualité de prestation
La liste des fournisseurs en solutions IAM (Identity Access Management) n’a cessé de s’agrandir. Cependant, elle va se réduire en 2014. Certains d’entre eux seront sous le contrôle d’autres plus dynamiques ou mieux établis. Les solutions d’authentification sur les terminaux mobiles, la gestion des mots de passe et le SSO (Single Sign-On) en mode cloud figurent parmi les domaines d’activités où la concurrence s’avère intense car c’est là où la demande est la plus forte.

6. La gestion des identités devient un aspect fondamental de la sécurité du cloud
L’importance des solutions IAM devient de plus en plus une évidence pour les entreprises. De ce fait, ces solutions vont désormais être reconnues parmi les références en matière de gestion sécurisée des identités notamment pour l’accès au cloud. La RSA Conference en février, le Cloud Identity Summit en juillet et le Cloud Security Alliance Congress en décembre vont assoir ce statut. (Andre Durand, CEO de Ping Identity)

Equipes de sécurité – l’humain au cœur du dispositif de défense

Fin de règne pour les produits magiques de sécurité – Retour aux travaux manuels ? Les 15 dernières années ont vu fleurir un nombre incroyable de produits « magiques » de sécurité informatique. Leur point commun étant leur capacité à opérer sans ou avec très peu de ressources humaines impliquées. Le meilleur exemple de cette évolution est probablement l’avènement de l’IPS, pensé pour remplacer le bon vieil outil IDS trop consommateur de ressources dans l’analyse des évènements de sécurité. « Si on peut détecter, autant décider de bloquer automatiquement ! ».

Seulement, de nos jours, la majorité des attaques sérieuses et ciblées, commanditées et réalisées sur mesure sont détectées à posteriori par l’entreprise et souvent grâce à un signal faible, voire même un coup de chance (comportement étrange, remontée utilisateur, nouveau flux détecté, etc.). Ces attaques ne peuvent donc pas être bloquées à priori car elles sont pensées pour passer au travers (ou à coté) des outils de détection classiques. Ces outils continuent de détecter et de stopper une majorité d’attaques non ciblées ou non sophistiquées générant des signaux forts (exploit frontal de vulnérabilités réseau par exemple).

Pour adresser le risque lié aux attaques ciblées commanditées et hautement financées, il est nécessaire de changer de posture de défense et de repositionner l’humain au centre des décisions.

Ainsi, on demande aujourd’hui aux IPS de nouvelle génération (NGIPS) d’être capables de remonter des Indicateurs de Compromission. Ceux-ci sont des évènements de sécurité qui, une fois corrélés et enrichis par le contexte local du réseau, font apparaître des soupçons forts de compromission pour telle ou telle machine du réseau. Comme il s’agit de soupçons et uniquement de soupçons, l’IPS Next-Generation ne peut pas décider de bloquer sans l’avis expert d’un analyste de sécurité.

Ne serait-ce pas un retour à la détection d’intrusion ? Quoi qu’il en soit, les Indicateurs de Compromission et l’expertise de l’équipe qui analyse ces indicateurs sont clés dans la capacité de détection de la présence d’une attaque ciblée sur un réseau.

Un nouveau métier pour les analystes et un besoin pour de nouveaux processus et outils : le Forensic et la remédiation
La découverte d’une attaque ciblée ouvre un chantier nouveau et ardu qui doit faire partie intégrante de la nouvelle posture de défense de l’entreprise. L’attaque est réelle, il faut être capable d’en définir le scope, d’en comprendre la dynamique complète avant de décider de se découvrir en reprenant le contrôle et en l’annihilant.

De nouveaux processus et outils sont nécessaires à cette tâche. Il faut de réelles capacités de Forensic et de retour en arrière. La capacité de remonter le temps pour comprendre le scénario d’attaque et son niveau de déploiement est nécessaire pour décider de la « bascule » (reprise du contrôle et suppression des codes ennemis déployés).

Pour la « bascule » également, il faut adopter de nouvelles capacités techniques et opérationnelles. Souvent, une telle attaque a permis de déployer un écosystème de malwares avancés sur un grand nombre de machines du réseau. Une bascule efficace doit être brutale et globale. Or, ces capacités n’étaient que très rarement intégrées dans les postures de sécurité historiquement adoptées dans les entreprises.

Encore une fois, que ce soit sur les tâches de recherche et de compréhension de l’attaque ciblée sophistiquée et sur les tâches de « bascule » et de reprise de contrôle, la compétence des ingénieurs sécurité en charge du sujet est la clé pour le succès de l’opération. (Par Cyrille Badeau, Directeur Europe du Sud, Sourcefire pour DataSecurityBreach.fr)

Géolocalisation : les députés doivent corriger la loi de programmation militaire

À l’occasion de l’examen du projet de loi relatif à la géolocalisation [1] par la commission des lois de l’Assemblée nationale, les députés Sergio Coronado et Lionel Tardy proposent de revenir sur certains points de l’article 20 de la loi de programmation militaire [2]. La Quadrature du Net appelle l’ensemble des parlementaires à saisir cette opportunité de revenir sur les dispositions adoptées au mois de décembre, et ce afin de répondre aux nombreuses inquiétudes exprimées par les citoyens et d’en protéger les droits fondamentaux.

Déposé dans l’urgence en décembre 2013 par Christiane Taubira, ministre de la Justice, le projet de loi sur la géocalisation a pour objectif d’encadrer plus rigoureusement la procédure de géolocalisation judiciaire, considérée [3] par la Cour de cassation comme une ingérence illicite dans la vie privée des citoyens. Adoptée dans sa version actuelle, cette loi limiterait le recours à la géolocalisation par les services de police aux seules enquêtes et instructions portant sur des infractions punies d’au moins trois ans d’emprisonnement [4], et la soumettrait à l’autorisation du procureur de la République, ou à celle d’un juge si ces mesures durent plus de huit jours.

Bien que perfectible, ce texte est surtout l’occasion d’ouvrir un débat plus urgent, sur les dangereuses ambiguïtés de la loi de programmation militaire, puisqu’il porte précisément sur l’encadrement des procédures de géolocalisation. Les députés Sergio Coronado (ECOLO) et Lionel Tardy (UMP) ont ainsi déposé deux amendements (n°CL16 [5] et n°CL1 [6]) proposant de corriger la définition trop vague des données visées par l’article 20 de la loi de programmation militaire, portant justement sur les mesures administratives de géolocalisation. Actuellement, la rédaction de cet article [7] autorise l’administration à intercepter les données de connexion (identité des correspondants, lieux, date et durée) des communications, leur contenu, ainsi que tout document stocké en ligne, et ce pour des finalités très larges et avec un contrôle bien trop faible.

L’amendement déposé par Sergio Coronado propose de lever toute ambiguïté sur cette définition afin qu’elle ne recouvre plus que les données de connexion. En effet, Jean-Jacques Urvoas, président de la commission de lois de l’Assemblée nationale [8] et membre de la CNCIS [9], avait vigoureusement défendu la loi de programmation militaire, en répondant aux nombreuses critiques exprimées par la société civile que l’article 20 ne concernait que les données de connexion [10]. Cet amendement sera débattu aujourd’hui au sein de la commission des lois de l’Assemblée nationale, lors de l’examen du projet de loi géolocalisation. La Quadrature du Net invite l’ensemble de la commission à se saisir de cette opportunité pour corriger l’ambiguïté de l’article 20, et s’assurer que la lettre de la loi corresponde sans équivoque à l’intention du législateur, telle que l’a définie à plusieurs reprises le président de cette commission Jean-Jacques Urvoas.

« Au cours des débats sur la loi de programmation militaire, le président Urvoas n’a eu de cesse d’affirmer que seule l’interception de données de connexion était en jeu. Il a aujourd’hui l’occasion de corriger certains points ambigüs de cette loi, afin de la faire correspondre aux intentions qu’il a régulièrement exprimées. Mais au-delà de cette question, l’ensemble des parlementaires devrait considérer ce projet de loi comme une opportunité de revenir sur les nombreuses autres dérives de l’article 20 de la loi de programmation militaire, qu’il s’agisse de ses finalités trop nombreuses et trop vagues, ou de l’absence d’encadrement satisfaisant à la surveillance administrative » déclare Benjamin Sonntag, cofondateur de La Quadrature du Net.

* Références *
1. http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/geolocalisation.asp
2. https://www.laquadrature.net/fr/lpm-promulguee-la-derive-du-politique-vers-la-surveillance-generalisee
3.http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000028116556&fastPos=1
4.  Plus précisément, pour l’enquête et l’instruction relative à « un crime ou à un délit puni d’une peine d’emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à cinq ans ou, s’il s’agit d’un délit [contre les personnes], d’une peine d’emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à trois ans ».
5. http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/1717/CION_LOIS/CL16.asp
6. http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/1717/CION_LOIS/CL1.asp
7. Article 20 de la loi de programmation militaire : « […] peut être autorisé le recueil, auprès des opérateurs de communications électroniques […], des informations ou documents traités ou conservés par leurs réseaux ou services de communications électroniques, y compris les données techniques relatives à l’identification des numéros d’abonnement ou de connexion à des services de communications électroniques, au recensement de l’ensemble des numéros d’abonnement ou de connexion d’une personne désignée, à la localisation des équipements terminaux utilisés ainsi qu’aux communications d’un abonné portant sur la liste des numéros appelés et appelants, la durée et la date des communications ».
8. À ce titre, Jean-Jacques Urvoas a joué un rôle actif dans la préparation de la loi de programmation militaire : https://www.laquadrature.net/fr/canardenchaine-la-feroce-appetit-du-service-de-renseignement-interieur
9. La Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité est l’organisation chargée de contrôler certaines pratiques de surveillance instaurées par la loi de programmation militaire.
10. Lors des débats ayant eu lieu pendant et après le vote de la loi, Jean-Jacques Urvoas expliquait par exemple que « l’article 13 permet non une interception de contenu, mais le recueil des données techniques de connexion » (Source : http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/urvoas-pas-de-blanc-seing-octroye-aux-services-de-renseignements-10-12-2013-1767128_53.php)

Twitter et Facebook de CNN piratés

La Syrian Electronic Army s’empare quelques minutes du Twitter de CNN. Qu’on le veuille ou non, les actions de la SEA, la Syrian Electronic Army, sont particuliérement impressionnantes. Après les Twitters, Facebook blogs de Microsoft, du New-York Times, voici venir le compte communautaire de CNN.

Jeudi, des espaces communautaires Twitter, mais aussi des blogs et Facebook de la chaîne d’information américaine CNN ont été compromis par les hacktivistes pro gouvernement syrien. Les comptes affectés : le Facebook de CNN, le compte politique Facebook et Twitter et une dizaine d’autres espaces. « L’armée électronique syrienne est ici … Arrêtez de mentir … Tous vos reportages sont faux! » indiquait l’un des messages sur le compte Twitter de CNN comptant plus de 11 millions d’abonnés.

Le groupe affirme avoir piraté d’autres grands organes de presse américains et britanniques, ainsi que le groupe de l’Université de Columbia et de l’association des droits de l’homme : Human Rights Watch. ZATAZWeb.tv propose une interview de la SEA dans son émission de septembre 2013.

Social engineering à 17 millions d’euros

Plusieurs entreprises françaises ponctionnées de centaines de milliers d’euros via des pirates informatiques adeptes du social engineering. Le social engineering est vieux comme le monde. L’étude sociale d’une cible permet de tout connaitre sur sa vie afin de réussir à lui extraire des informations, des secrets ou tout simplement de l’argent.

Plusieurs entreprises du sud de la France viennent de vivre cette mauvaise aventure. Elles ont été ponctionnées de 800.000 à … 17 millions d’euros. Toujours la même méthode. Les escrocs récoltent des centaines d’informations sur l’entreprise, les collaborateurs : adresses, emails, photos, … L’idée, faire une parfaite cartographie de la cible. Dans la police, cette technique est baptisé « faire l’environnement ».

Une fois les informations en main, Google, Facebook et le web sont de précieux alliés dans ce genre d’escroquerie, les voleurs n’ont plus qu’à faire croire à une transaction qui doit rester secrète. Un mensonge qui peut prendre plusieurs semaines, mais qui semble payant !

La juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux (Jirs) est sur les dents et tente de remonter la piste. Le journal Sud-Ouest indique que les voyous font virer l’argent sur des comptes de transit, à Chypre, au Danemark ou en Lettonie. Ensuite, des petites mains, des « mules », retirent l’argent pour le renvoyer en Chine et en Israël. La Jirs, quand elle est alertée à temps, semble pouvoir bloquer l’attaque. Dans l’affaire des 17 millions, une partie de la somme a pu être récupérée.