Tous les articles par Damien Bancal

Versioning : une méthode pirate qui a fait ses preuves

Les logiciels malveillants Android utilisent la technique de « versioning » pour contourner les scanners du Play Store.

Les cybercriminels utilisent la technique de « versioning » pour contourner les mécanismes de détection des applications malveillantes dans la boutique officielle Google Play Store. C’est ainsi que les malfaiteurs introduisent des chevaux de Troie bancaires et d’autres malwares sur les appareils Android. Même les experts de Google Cybersecurity Action Team (GCAT) ont reconnu ce problème dans leur rapport d’août (PDF). La technique de « versioning » n’est pas nouvelle, mais elle n’en demeure pas moins dangereuse.

Ces logiciels malveillants sont difficiles à détecter parce qu’une application tout à fait sûre est soumise à la vérification du Google Play Store. Puis, lors d’une mise à jour ultérieure, l’auteur ajoute simplement son code malveillant. Pour ce faire, ils utilisent une méthode appelée « dynamic code loading » (DCL), qui transforme essentiellement un logiciel inoffensif en porte dérobée, un outil d’espionnage installé, directement, dans notre poche.

À titre d’exemple de ce comportement, citons l’application iRecorder – Screen Recorder. Un autre exemple est le cheval de Troie bancaire SharkBot. Les auteurs peuvent publier plusieurs applications simultanément sous différents comptes de développeurs. Seule l’une de ces applications sera malveillante, les autres étant des réserves que les criminels activeront en cas d’échec du premier logiciel. « Cette tactique permet aux cybercriminels de mener des campagnes assez longues et de réduire au maximum le temps nécessaire pour publier un nouveau chargeur. » confirment les chercheurs.

Blocage de Telegram en Irak, Xiaomi bloque la messagerie en Chine

Les autorités occidentales souhaitent se rapprocher de Telegram pour traquer les cyber criminels, en Iraq et en Chine, la méthode est plus expéditive.

Telegram, la messagerie Russe dont l’auteur a délocalisé son business à Dubaï, fait couler beaucoup d’encre. Il faut dire aussi que les malveillants 2.0 et la guerre Russo-Ukrainienne ont fait migrer des millions de personnes sur cette message qui se veut sécurisée. Le blog spécialisé ZATAZ expliquait dans cet article comment les autorités occidentales tentent de se rapprocher de Telegram pour nouer des partenariats afin de bloquer et traquer les cyber criminels.

En Iraq, le ministère des Communications a annoncé le blocage de Telegram par le gouvernement pour des raisons « liées à la sécurité nationale« . Le Service Veille ZATAZ nous a fourni des captures écrans de vente de BDD irakiennes qui ont pu motiver le blocage de Telegram dans le pays.

Le message indique que le gouvernement a tenté à plusieurs reprises de contacter l’équipe de Telegram dans le but d’établir une coopération, mais n’a jamais reçu de réponse. Un fait que de nombreux pays reprochent à Telegram. « Nous respectons les droits des citoyens à la liberté d’expression et de communication sans porter atteinte à la sécurité de l’État, et nous sommes convaincus que les citoyens comprennent cette mesure [le blocage de Telegram] », ajoute le ministère des Communications d’Irak.

Telegram gagne rapidement en popularité, évinçant les produits de Facebook (WhatsApp, Messenger, Instagram Direct). A noter que Telegram abrite des représentations officielles d’organismes gouvernementaux irakiens qui continuent de publier des actualités sur la plateforme… malgré le blocage. Un blocage qui est facilement contourné par des VPN et des proxies.

A noter que des internautes Turcs et Géogiens se sont étonnés d’être, eux aussi, bloqués. Il est tout à fait possible que les réseaux des fournisseurs d’accès à Internet des pays voisins soient étroitement liés et que le blocage dans un pays ait des répercussions sur les autres.

L’une des principales raisons présumées du blocage de Telegram est la fuite de nombreuses données personnelles des citoyens irakiens à partir des bases de données gouvernementales. Le Service Veille ZATAZ a repéré de nombreuses fuites de données concernant le pays, comme celle visant l’université de technologie spatiale et l’université technique du Nord de l’Irak, ou encore la diffusion, il y a peu, des données des électeurs iraquiens ou d’une base de données baptisée : Sécurité Nationale Iraq. « Elles ont été volées à partir des dispositifs du ministère et n’ont pas été obtenues par des méthodes via le web, souligne le voleur. Les données contiennent toutes les informations sur les citoyens irakiens. »

Pendant ce temps, en Chine, le fabriquant de téléphone Xiaomi désactive Telegram pour les Chinois. Les résidents de Chine ne peuvent plus installer l’application de messagerie Telegram sur leurs smartphones. Selon Bleeping Computer, le système d’exploitation MIUI du géant technologique classe l’application comme dangereuse et la bloque. L’interface maison MIUI en est à sa quatorzième version (Android 13).

« Cette application est frauduleuse et son utilisation peut comporter le risque de devenir une victime d’escroquerie. Par mesure de sécurité, il est recommandé de prendre des mesures de protection pour éliminer la menace des applications dangereuses« , indique le message affiché pour les résidents de Chine lorsqu’ils essaient de lancer le programme. L’article établit un lien direct entre cet événement et l’ajout d’une fonctionnalité à MIUI 13 en 2022, qui permet de marquer les applications malveillantes et de les bloquer.

Suite à cela, l’entreprise a été soupçonnée de surveillance potentielle des utilisateurs et de préparation à des actes de censure. Ces soupçons se sont renforcés après que MIUI ait commencé à bloquer les applications qui permettaient aux utilisateurs de modifier les paramètres réseau en dehors des valeurs par défaut. Dans de tels cas, le système d’exploitation, comme c’est le cas actuellement avec Telegram, bloquait les applications qui ne lui plaisaient pas et essayait même de les supprimer de l’appareil.

Emotet revient, Lokibot persiste, DarkGate exploite

Un rapport dévoile les méthodes d’infection des familles de logiciels malveillants DarkGate, Emotet et LokiBot. En plus des méthodes de chiffrement unique en leur genre de DarkGate et le retour en force d’Emotet, les exploits de LokiBot se poursuivent, illustrant l’évolution constante du paysage des menaces cyber.

En juin 2023, des chercheurs ont découvert un nouveau loader baptisé DarkGate, doté d’un éventail de fonctionnalités dépassant les capacités habituelles des loaders. Parmi elles, on retrouve un VNC caché, un proxy inverse et des capacités de blocage de Windows Defender, de piratage de l’historique du navigateur infecté, de gestion des fichiers et de vol de jetons Discord.

Le fonctionnement de DarkGate implique une chaîne d’infection en quatre étapes, conçues de manière sophistiquée pour aboutir au chargement de DarkGate. Ce chargeur se distingue par sa façon unique de chiffrer les chaînes de caractères avec des clés personnalisées et une version originale de l’encodage Base64, utilisant un jeu de caractères spécial.

Dans son rapport, la société Kaspersky s’est penchée sur l’activité d’Emotet, un botnet notoire qui a récemment refait surface après avoir été démantelé en 2021. Dans cette nouvelle campagne, les victimes sont amenées à ouvrir, involontairement, un fichier OneNote malveillant qui déclenche l’exécution d’un VBScript caché et déguisé. Le script tente ensuite de télécharger la charge utile malveillante à partir de différents sites web jusqu’à ce qu’il réussisse à s’infiltrer dans le système. Une fois à l’intérieur, Emotet place une bibliothèque de liens dynamiques (DLL) dans le répertoire temporaire, puis l’exécute.

Cette DLL contient des instructions cachées (shellcode), ainsi que des fonctions d’importation chiffrées. En déchiffrant habilement un fichier spécifique à partir de sa section de ressources, Emotet prend le dessus sur le système et parvient à exécuter sa charge utile malveillante.

Une campagne d’hameçonnage ciblant des compagnies de cargos a tenté d’infiltrer les entreprises avec le malware LokiBot. LokiBot est un infostealer identifié pour la première fois en 2016 et conçu pour dérober des identifiants à partir de diverses applications, notamment via des navigateurs et des clients FTP. Les mails de hameçonnage utilisés dans la campagne contenaient un document Excel en pièce jointe invitant les utilisateurs à autoriser les macros.

Les attaquants ont exploité une vulnérabilité connue (CVE-2017-0199) de Microsoft Office, conduisant au téléchargement d’un document RTF. Ce document RTF exploite ensuite une autre vulnérabilité (CVE-2017-11882) pour distribuer et exécuter le logiciel malveillant LokiBot.

Attaques Acoustiques : comment des frappes de clavier deviennent une menace pour vos données

Dans le monde numérique d’aujourd’hui, où les pirates informatiques sont constamment à la recherche de nouvelles méthodes pour accéder à des données sensibles, une menace revient sur le devant de la scéne : les attaques acoustiques.

Des chercheurs d’universités britanniques ont développé un modèle d’apprentissage qui peut voler des données à partir de frappes de clavier enregistrées via un microphone, avec une précision étonnante de 95 %.

L’impact de cette nouvelle attaque a la capacité de compromettre les données les plus sensibles des utilisateurs, allant des mots de passe aux discussions confidentielles. Du moins sur le papier. Contrairement à d’autres attaques nécessitant des conditions spécifiques, les attaques acoustiques sont rendues plus accessibles en raison de la prolifération d’appareils équipés de microphones capables d’enregistrer des sons de haute qualité. Cette situation, conjuguée aux avancées rapides en matière d’apprentissage automatique, rend ces attaques sonores plus dangereuses et accessibles que jamais.

L’évolution des menaces et la nécessité d’une sécurité renforcée

Cette attaque met en évidence la nécessité d’adopter des mesures de sécurité renforcées. Les méthodes traditionnelles de protection, telles que les mots de passe, ne suffisent plus à garantir la sécurité des données. L’authentification multifactorielle, les clés physiques et les systèmes d’entrée sans mot de passe deviennent essentiels pour contrer ces menaces émergentes. Alors que les pirates continuent de rechercher des failles, les entreprises et les individus doivent prendre des mesures proactives pour sécuriser leurs données.

Bien que ce type d’attaque ne soit pas entièrement nouveau, son taux de réussite élevé, atteignant 95 %, est préoccupant. L’idée de capturer les frappes de clavier à partir du son est similaire à la prise d’empreintes digitales via la frappe, incluant la vitesse de frappe, les erreurs et les intervalles entre les touches. Tout cela peut être accompli simplement en écoutant une communication vocale, comme une conversation téléphonique. Cette menace a conduit à l’exploration de concepts tels que l’outil « keytap » développé par Georgi Gerganov en 2018, qui se concentrait sur le son spécifique des claviers mécaniques.

Cyberattaque contre la Commission électorale britannique : Une menace prévisible pour les démocraties modernes

La fragilité croissante des systèmes d’information dans les démocraties modernes a été mise en évidence une fois de plus alors que la Commission électorale britannique a récemment divulgué avoir été victime d’une cyberattaque complexe.

Cette intrusion compromettant les données de millions d’électeurs souligne l’importance de renforcer la cybersécurité pour préserver l’intégrité des processus démocratiques.

Le mardi 8 août, la Commission électorale britannique a révélé être victime d’une cyberattaque sophistiquée qui aurait compromis la sécurité des données de millions d’électeurs. Selon l’organisme de surveillance des élections au Royaume-Uni, des acteurs hostiles non spécifiés ont réussi à accéder aux copies des listes électorales, contenant des informations sensibles telles que les noms, adresses et statuts d’inscription des électeurs entre 2014 et 2022. Cette intrusion a également touché les e-mails et les systèmes de contrôle de la commission, demeurant indétectée jusqu’en octobre de l’année précédente.

Impact potentiel sur la démocratie

La gravité de cette violation de cybersécurité ne peut être sous-estimée. Bien que la Commission électorale affirme qu’aucune élection ni inscription n’a été directement impactée, les conséquences à plus long terme pourraient être préoccupantes. Les cybercriminels ayant désormais accès à une masse d’informations sur les électeurs, ils pourraient propager de la désinformation subtile auprès des 40 millions de citoyens concernés. Cette désinformation pourrait servir à renforcer certaines visions du monde et à semer la discorde. En altérant les données des électeurs ou même les votes eux-mêmes, ils pourraient potentiellement remettre en question l’authenticité et l’exactitude des processus démocratiques.

Comment bloquer n’importe quel compte WhatsApp !

WhatsApp, le géant des messageries, est devenu le terrain d’une nouvelle vulnérabilité qui a touché pas moins de 2 milliards d’utilisateurs.

Une attaque de type Déni de Service (DoS) a été découverte dans le fonctionnement de WhatsApp, permettant à des personnes mal intentionnées de désactiver un compte de la messagerie appartenant à META (Facebook) en envoyant simplement une lettre au support technique. Cette faille, qui a déjà été exploitée, a généré des blocages de comptes intempestifs.

La vulnérabilité de désactivation de compte sur WhatsApp

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la désactivation d’un compte WhatsApp n’était pas limitée au seul propriétaire du compte. Toute personne ayant le numéro de téléphone enregistré dans le compte pouvait également envoyer une demande de désactivation au support technique. Cette demande pouvait être répétée à partir de différentes adresses e-mail, entraînant ainsi un déni de service d’une durée d’un mois. Initialement, la désactivation de compte était prévue pour les situations où un téléphone était perdu ou volé. L’utilisateur pouvait alors envoyer un e-mail au support technique avec la phrase clé « perte/vol, veuillez désactiver le compte » et le numéro de téléphone associé, ce qui bloquait l’accès pour une période de 30 jours. Cependant, pendant cette période, les contacts pouvaient toujours voir le profil du propriétaire et lui envoyer des messages, qui seraient accessibles une fois le compte réactivé sur un autre appareil.

Une faille exploitable pour les attaques DoS

La simplicité de cette procédure de désactivation a suscité des inquiétudes quant à sa vulnérabilité. Jake Moore, expert médico-légal et consultant en cybersécurité chez ESET, a mis en évidence cette faille en montrant comment un individu malveillant, connaissant simplement le numéro de téléphone de la victime, pouvait envoyer de multiples demandes de désactivation. En automatisant ce processus, une attaque DoS de 30 jours pouvait être mise en place, entraînant une interruption prolongée du compte de la victime.

Réaction de WhatsApp face à l’attaque

Suite à la révélation de cette vulnérabilité, WhatsApp a réagi rapidement pour contrer les attaques DoS. Dans un premier temps, l’option de désactivation via le support technique a été désactivée. Ensuite, toutes les demandes de désactivation ont commencé à renvoyer une confirmation de réception. Actuellement, WhatsApp exige en plus un document de confirmation du droit au numéro de téléphone spécifié avant de procéder à la désactivation. Ces mesures ont été mises en place pour réduire le risque de manipulations malveillantes.

Mesures de sécurité recommandées

Bien que WhatsApp ait pris des mesures pour résoudre cette vulnérabilité, certains utilisateurs pourraient toujours être confrontés au besoin de désactiver leur compte en cas de perte ou de vol de leur téléphone. Pour se prémunir contre de telles attaques, je vous recommande d’activer l’authentification à deux facteurs (2FA) sur WhatsApp. Cette option, qui est désactivée par défaut, ne permettra la désactivation du compte que si la demande provient de l’adresse e-mail associée au compte.

Une vulnérabilité bien connue de Microsoft Office a été exploitée six fois plus au cours deuxième trimestre de 2023

Des chercheurs ont constaté qu’une ancienne vulnérabilité de Microsoft Office gagne en popularité auprès des attaquants, qui l’exploitent pour cibler à la fois les particuliers et les entreprises.

Depuis le début de l’année 2023, la vulnérabilité CVE-2017-11882 a été exploitée près de 500 % plus souvent, affectant des milliers de personnes. Une autre vulnérabilité connue, CVE-2018-0802, semble être devenue « l’arme » la plus en vogue chez les cybercriminels, ayant été utilisée pour cibler plus de 130 000 utilisateurs. Étant donné que les anciennes versions des programmes Microsoft sont aujourd’hui encore utilisées et qu’elles constituent une cible très attrayante pour les attaquants, il est crucial d’installer une solution de sécurité fiable et d’effectuer les mises à jour régulièrement.

Tout au long du deuxième trimestre 2023, des chercheurs de Kaspersky ont détecté que plus de 11 000 utilisateurs ont été visés par des attaques exploitant une ancienne vulnérabilité du logiciel Microsoft Office, connue sous le nom de CVE-2017-11882. Cette vulnérabilité permet aux attaquants d’exploiter l’éditeur d’équation dans les documents Microsoft Office, pour exécuter un code malveillant sur l’appareil ciblé. Ce procédé leur permet d’installer des logiciels malveillants ou indésirables sur la machine affectée à l’insu de l’utilisateur. Pour exploiter la vulnérabilité, les attaquants peuvent procéder de plusieurs manières: soit en envoyant un fichier malveillant à une victime potentielle, soit en créant un site web avec le même type de fichier pour inciter les gens à l’ouvrir en utilisant des techniques d’ingénierie sociale.

Bien que la vulnérabilité ait été identifiée et corrigée depuis longtemps, les exploits ont augmenté de 483 % au cours du deuxième trimestre par rapport au premier trimestre de cette année. Cette tendance alarmante indique que même les anciennes vulnérabilités restent des points d’entrée efficaces pour attaquer à la fois les appareils des particuliers et les infrastructures informatiques des organisations.

Nombre d’utilisateurs attaqués via la vulnérabilité CVE-2017-11882 en 2023

« Les attaquants ont effectivement recommencé à utiliser cet exploit. Il est très probable qu’ils tentent de mettre en œuvre de nouvelles techniques d’obscurcissement afin d’échapper à la détection. Par exemple, ils pourraient essayer d’insérer de nouveaux types de données malveillantes dans les documents Microsoft Office. Toutefois, des solutions de sécurité éprouvées, conçues pour détecter les tentatives d’attaque de manière systématique, permettent de prévenir de telles attaques et de protéger les utilisateurs. Il est également essentiel d’installer les mises à jour et les correctifs des logiciels à temps« , commentent les experts.

Cette tendance a persisté au cours de cette période, les cybercriminels ayant continué à s’appuyer sur d’anciennes vulnérabilités des logiciels Microsoft comme vecteurs d’attaque. La vulnérabilité qu’ils ont le plus exploitée est CVE-2018-0802, avec laquelle ils ont ciblé plus de 130 000 personnes. L’exploitation de cette vulnérabilité suit généralement le même schéma que la CVE-2017-11882 susmentionnée, impliquant une corruption de la mémoire pouvant permettre à l’attaquant de contrôler le système à l’aide d’un fichier spécialement conçu à cet effet.

Les vulnérabilités CVE-2010-2568, CVE-2017-0199 et CVE-2011-0105 figurent également sur la liste des exploits les plus fréquemment détectés au cours du deuxième trimestre. La première implique l’exécution de code via un fichier LNK spécifiquement développé pour ces opérations, tandis que les deux dernières sont liées à la suite Microsoft Office.

Comment Google renforce la sécurité de ses collaborateurs en expérimentant l’exclusion d’Internet

Récemment, Google a annoncé une initiative audacieuse visant à réduire le nombre d’attaques sur ses collaborateurs en expérimentant une approche de sécurité innovante. L’entreprise souhaite exclure temporairement certains de ses employés d’Internet.

L’idée centrale derrière cette démarche est basée sur le concept bien connu de l »air gap’ (séparation physique). Ce concept a déjà fait ses preuves dans les milieux de la sécurité informatique en rendant les serveurs de sauvegarde moins vulnérables aux attaques. Lorsqu’un serveur est déconnecté d’Internet, il devient beaucoup plus difficile pour les agresseurs d’y accéder à distance, obligeant ainsi les pirates à se trouver physiquement près de l’ordinateur pour essayer de le compromettre. Mais comment cela se traduit-il lorsqu’il s’agit de collaborateurs travaillant au sein de la plus grande entreprise Internet au monde ?

Selon des documents internes relayés par le site d’information américain CNBC, Google est actuellement en train de mener une expérience ambitieuse impliquant environ 2 % de ses collaborateurs. Ces volontaires ont été choisis pour être exclus d’Internet pendant la durée de l’expérience. Cela signifie qu’ils ne peuvent pas accéder au World Wide Web et n’ont pas les privilèges root sur leurs ordinateurs. Le but ultime de cette démarche est de renforcer considérablement la sécurité des collaborateurs participants.

Des collaborateurs pas complètement déconnectés

Néanmoins, cette exclusion d’Internet ne signifie pas que les collaborateurs sont complètement déconnectés de tout support numérique. Google a pris soin de permettre l’utilisation de ses propres outils basés dans le nuage, ce qui permet aux employés de continuer à travailler de manière productive malgré l’absence d’accès à Internet. De plus, des exceptions ont été mises en place pour les collaborateurs qui ont un besoin impératif d’accéder à Internet dans le cadre de leurs tâches professionnelles.

Il est important de noter que Google a rapidement souligné sur Twitter que cette expérimentation ne deviendra pas une politique générale. Autrement dit, l’entreprise n’a pas l’intention de désactiver Internet pour l’ensemble de ses employés à l’avenir. Cependant, cette démarche est un exemple de l’approche proactive adoptée par Google pour renforcer la sécurité de ses infrastructures et de ses collaborateurs face à un paysage de cyber-menaces en constante évolution.

ChatGPT devient idiot avec le temps

Une étude menée par des analystes de Stanford et de l’Université de Californie a révélé que les dernières versions des chatbots ChatGPT ont montré une détérioration de leurs performances au fil du temps.

Les chercheurs de les universités de Stanford et de Californie n’ont pas pu expliquer la raison de cette dégradation des capacités du réseau de neurones, mais il s’avère que ChatGPT devient idiot, avec le temps. L’expérience impliquait de demander à ChatGPT-3.5 et ChatGPT-4 de résoudre des problèmes mathématiques, de répondre à des questions sensibles, de rédiger du code informatique et de démontrer des compétences de raisonnement spatial avec des conseils.

En mars, la version la plus récente de l’IA pouvait identifier les nombres premiers avec une précision de 97,6 %, mais en juin, ce chiffre est tombé à 2,4 %. Pendant la même période, pourtant, le modèle de réseau neuronal antérieur avait amélioré ses performances. De même, lors de la génération de lignes de code identiques, les capacités des deux versions de ChatGPT se sont détériorées après quelques mois. En mars, l’ancien modèle fournissait des explications détaillées sur les raisons pour lesquelles il ne pouvait pas répondre à certaines questions sensibles, comme l’appartenance ethnique des personnes. Cependant, en juin, les deux versions du réseau de neurones se sont simplement excusées sans fournir d’explications.

Les experts ont recommandé aux utilisateurs et aux entreprises qui dépendent des services de chatbots basés sur des réseaux de neurones d’effectuer des analyses régulières pour s’assurer que les chatbots sont toujours à jour et ne racontent pas de bêtises.

Par ailleurs, en juillet, les développeurs de ChatGPT ont publié un nouveau plugin pour la version payante, permettant au chatbot d’analyser des données, de créer du code Python, de construire des graphiques et de résoudre des problèmes mathématiques.

Le chatbot a également été capable de réfuter scientifiquement la théorie de la « terre plate. (Etude)

Forge, filiale de Société Générale, obtient la licence de DASP

La filiale de la Société Générale, Forge, a obtenu une licence de fournisseur de services d’actifs numériques (DASP) de la part de l’Autorité des marchés financiers (AMF). L’obtention de cette licence place Forge en position avantageuse sur le marché des crypto-monnaies, offrant ainsi une nouvelle dimension à l’activité du conglomérat.

La licence permet à Forge de mener plusieurs activités essentielles sur le marché des crypto-monnaies, y compris la négociation, la détention, l’échange, la vente et l’achat de crypto-monnaies comme monnaie légale. L’approbation de cette nouvelle activité par l’AMF est une nouvelle majeure, non seulement pour Forge mais aussi pour ses clients institutionnels.

En effet, l’annonce de cette approbation arrive à un moment particulièrement opportun. Forge est en effet un acteur majeur dans le lancement d’un stablecoin Ethereum régulé et basé sur l’euro qui a vu le jour en avril 2023. Cette approbation par l’AMF est un jalon important dans le parcours de cette initiative.

Depuis l’introduction de nouvelles réglementations sur l’octroi de licences et l’enregistrement des entreprises de crypto-monnaie par les autorités françaises en mars 2023, 87 organisations se sont enregistrées auprès de l’AMF. Parmi ces organisations figurent des filiales de poids lourds de l’industrie tels que Binance, Bitstamp, Luno et Bitpanda. Forge est le premier à obtenir une licence de DASP.

Ces nouvelles règles, plus souples que celles précédemment proposées, établissent néanmoins des normes réglementaires plus élevées pour les fournisseurs de services cryptographiques. Par exemple, les entreprises sont tenues de fournir des informations claires sur les risques et de mettre en place une politique sur les conflits d’intérêts. Les entreprises déjà agréées par l’AMF pourront continuer à opérer jusqu’à la fin de la période de transition prévue jusqu’en 2026.

Il est important de rappeler qu’en décembre 2022, la Commission européenne a annoncé son intention d’obliger les fournisseurs d’actifs virtuels à transférer les données des clients aux autorités fiscales locales. Par ailleurs, en avril, l’AMF a commencé à accélérer l’examen des demandes des entreprises de cryptographie pour se conformer aux nouvelles règles paneuropéennes prévues par la loi MiCA.

Enfin, il convient de noter que d’autres acteurs importants du secteur ont également déposé une demande de statut DASP auprès de l’AMF. C’est le cas de Circle, co-émetteur de l’USDC, en mars, et de la bourse OKX en mai. La route vers une régulation accrue et une adoption plus large des crypto-monnaies est donc clairement en marche.

Les logiciels espions Cytrox et Intellexa blacklistés par les USA

Le département du commerce US met sur liste noire les logiciels espions commercialisés par les entreprises Cytrox et Intellexa. Les utilisateurs sont dorénavant considérés comme étant dans l’illégalité.

L’une des méthodes du département du commerce américain, mais aussi de l’administration fiscale de l’Oncle Sam, est de mettre sur liste noire les entreprises et/ou leurs dirigeants. Bilan, les entreprises ne peuvent plus faire du business sur le sol des USA, mais aussi avec la moindre société américaine ou ayant des appointances avec les Etats-Unis d’Amérique. Par exemple, une banque travaillant avec une société blacklistée, et travaillant avec les USA, doit stopper son interaction avec le mouton noir au risque d’être poursuivi par les autorités étasuniennes.

Dans le nouveau cas repéré, la mise sur liste noire des sociétés Cytrox et Intellexa. Ces actions constituent la première initiative majeure sur les logiciels espions depuis que Biden a publié un décret exécutif restreignant l’utilisation par le gouvernement des logiciels de surveillance. Le département américain du Commerce a ajouté à sa liste noire commerciale les fournisseurs de logiciels espions Cytrox et Intellexa. Deux entreprises liées à des opérations d’espionnage de journalistes, d’hommes politiques et d’un dirigeant de Meta en Grèce. La raison invoquée pour l’inclusion sur la liste noire est « pour le trafic de cyber-exploits utilisés pour accéder aux systèmes d’information, menaçant ainsi la vie privée et la sécurité des individus et des organisations dans le monde entier« .

La liste complète des entités incluses est Intellexa SA basée en Grèce, Cytrox Holdings Zrt. en Hongrie, Intellexa Limited en Irlande et Cytrox AD en Macédoine du Nord.

Intellexa est connu pour son logiciel espion Android Predator qui a été décrit par les chercheurs comme l’un des logiciels espions les plus répandus après Pegasus de la société israélienne NSO. Cytrox a également été précédemment interdit par Meta pour des opérations de surveillance sur la plate-forme. Dans le cas de Meta [Facebook] 300 comptes liés à la société Black Cube, basée en Israël, ont été supprimés. Ils fonctionnaient comme des personnages fictifs pour établir des contacts avec des cibles. La société a supprimé des centaines de comptes appartenant à des sociétés connues sous le nom de Israel Cobwebs Technologies, Cognyte, Black Cube, Bluehawk CI, BellTroX (basée en Inde), Cytrox et une entité inconnue en Chine.

Pendant ce temps, sur Twitter

Trois comptes Twitter semblant être liés au gouvernement chinois ont été identifiés pour diffuser de la propagande auprès du public en Amérique latine. Les chercheurs de la société de cybersécurité Nisos ont publié une analys, indiquant que malgré les efforts précédents abandonnés par la société de médias sociaux pour étiqueter les médias d’État, ces comptes ont réussi à échapper à cette mesure.

Ces comptes Twitter transmettent des messages pro-Pékin au Paraguay, au Costa Rica, au Chili et au Brésil, et ils sont probablement liés au China News Service, une branche de propagande gouvernementale active dans le monde entier. Le réseau de comptes Twitter identifié fait partie d’un réseau plus large comprenant des comptes gouvernementaux chinois, des groupes de réflexion sino-latino-américains, des journalistes autoproclamés et d’autres acteurs diffusant des messages pro-chinois similaires.

Ces trois comptes Twitter ont été créés en juillet 2021 pour le plus ancien et en novembre 2021 pour les deux autres, à une époque où Twitter étiquetait encore les comptes affiliés à des États. Cependant, en avril 2023, Twitter a suspendu l’étiquetage de ces comptes suite à des critiques concernant la manière dont elle avait qualifié la National Public Radio de « média affilié à l’État« .

L’un des comptes connectés à ces trois comptes Twitter propose un lien vers une application qui, une fois téléchargée, recueille des informations personnellement identifiables auprès des utilisateurs. Ce compte demande également des autorisations à Twitter qui pourraient donner accès aux comptes des utilisateurs ainsi qu’aux comptes de médias sociaux chinois, Weibo et Weixin (WeChat).

Les chercheurs ont averti que cela pourrait permettre au gouvernement chinois de surveiller potentiellement les récits et d’obtenir des informations sur les dissidents résidant à l’étranger, une activité déjà signalée par des acteurs liés au gouvernement chinois par d’autres moyens.

Les chercheurs ont souligné que bien qu’ils ne puissent pas établir définitivement le lien entre ces comptes Twitter et le gouvernement chinois, les comptes identifiés font des efforts pour éviter de lier directement les utilisateurs au China News Service, qui est l’organisation médiatique chinoise liée à l’État d’où provient la majorité de leur contenu lié à la Chine.

Selon un rapport de juin 2020 d’Alex Joske, un chercheur du renseignement sino-australien, le China News Service est l’un des plus grands réseaux médiatiques du Parti communiste chinois, disposant de nombreux bureaux à l’étranger.

Ces opérations en Amérique latine font partie de l’avancée majeure de la Chine dans cette région au cours des deux dernières décennies, tant sur le plan économique que technologique. Le rapport indique que la Chine a renforcé ses liens militaires avec des pays comme le Venezuela, l’Argentine, la Bolivie, l’Équateur et le Pérou, tandis que Cuba a également cherché à renforcer ses liens militaires avec la Chine, comme en témoigne la présence présumée d’une base d’espionnage chinoise sur l’île.

La Chine chercherait à influencer les perceptions politiques et culturelles dans cette zone géographique, en particulier pour contrer les perceptions défavorables suite à la pandémie de COVID-19 présumée originaire de Chine.

Bien que les comptes Twitter identifiés (« hoy_paraguay », « hoy_chile » et « hoyCosta ») aient un nombre limité d’abonnés, le réseau implique également des diplomates et des ambassades chinois. De plus, ils sont suivis par un compte en portugais (« NmqbChinaNews ») qui se concentre sur les relations sino-brésiliennes.

Augmentation alarmante des cyber attaques DDoS

Cloudflare signale une « augmentation alarmante » de la sophistication DDoS, une escalade ces derniers mois. La guerre RussoUkrainienne n’y serait pas pour rien !

Les attaques utilisées pour rendre les sites Web et les services Web inaccessibles évoluent et deviennent de plus en plus préoccupantes, a déclaré la société Cloudflare. Le deuxième trimestre de 2023 a vu « une escalade alarmante dans la sophistication » des attaques par déni de service distribuées DDoS, affirme le fournisseur de solution web, soulignant une prolifération d’attaques numériques plus ciblées conçues pour perturber des sites Web et d’autres services connectés.

La société a déclaré dans son rapport sur les menaces du deuxième trimestre qu’elle avait suivi des milliers d’attaques lancées par un consortium de groupes hacktivistes pro-russes, une augmentation des attaques ciblées sur le système de noms de domaine et un 600 % d’augmentation des attaques DDoS sur les sites Web de crypto-monnaie.

Bien que les attaques DDoS soient parfois considérées comme peu sophistiquées et plus gênantes qu’autre chose, elles peuvent être très perturbatrices. « La récupération d’une attaque DDoS peut durer beaucoup plus longtemps que l’attaque elle-même – tout comme un boxeur peut avoir besoin d’un certain temps pour se remettre d’un coup de poing au visage qui ne dure qu’une fraction de seconde« , ont écrit Omer Yoachimik et Jorge Pacheco. Une intensité, en particulier concernant les menaces dans le contexte de la guerre russe contre l’Ukraine.

Les machines virtuelles basées sur le cloud et les serveurs privés virtuels permettent des attaques plus importantes dans le cadre d’une « nouvelle génération de botnets« . Ces nouveaux botnets sont capables de fournir des milliers de fois plus de trafic que les réseaux traditionnels. Pour rappel, en février, une telle attaque a produit la plus grande attaque DDoS jamais enregistrée.

Parmi les développements préoccupants au cours des trois derniers mois, figure l’augmentation de 15 % des attaques HTTP DDoS , qui ciblent les sites Web et les passerelles tierces vers ces sites, alors même que ce type d’attaque a diminué d’année en année.

« Il semble que les acteurs de la menace derrière ces attaques aient délibérément conçu les attaques pour essayer de surmonter les systèmes d’atténuation en imitant habilement le comportement du navigateur de manière très précise, dans certains cas, en introduisant un degré élevé de randomisation sur diverses propriétés telles que les agents utilisateurs et JA3 empreintes digitales pour n’en nommer que quelques-unes, ont écrit les auteurs. Dans bon nombre de ces attaques, il semble que les acteurs de la menace essaient de maintenir leur taux d’attaque par seconde relativement bas pour essayer d’éviter la détection et de se cacher parmi le trafic légitime.« 

Microsoft a subi une telle attaque début juin dans le cadre d’un assaut plus large contre l’entreprise attribué à un groupe qu’il appelle Storm-1359, ou plus largement Anonymous Sudan. Le groupe est affilié à plusieurs réseaux d’hacktivistes pro-russes, dont Killnet, UserSec, et pourrait lui-même être un produit direct ou un groupe travaillant en collaboration avec les intérêts du gouvernement russe.

Des pirates Chinois font faire des économies aux clients de Microsoft Cloud

Microsoft a annoncé qu’il étendrait l’accès à un ensemble élargi de journaux de sécurité à davantage de clients sans frais supplémentaires. Cette décision fait suite aux révélations selon lesquelles des pirates basés en Chine ont exploité les vulnérabilités de l’infrastructure cloud de Microsoft pour accéder aux données de messagerie de plusieurs agences gouvernementales et fonctionnaires américains.

Les membres du personnel de sécurité du département d’État américain ont découvert une opération d’espionnage chinoise à la mi-juin 2023 en utilisant des journaux de données anormales disponibles uniquement dans le niveau premium du service Cloud de Microsoft. Une option « payante » qui a suscité des critiques sévères à l’égard de Microsoft de la part de responsables américains et d’experts en cybersécurité. La société facturait des frais supplémentaires pour ces fonctions de sécurité essentielles.

Pour remédier à cette situation, Microsoft a décidé de modifier ses prix et de fournir « l’accès à des journaux de sécurité cloud plus étendus pour tous nos clients dans le monde sans frais supplémentaires » à partir de septembre 2023. De plus, la durée de conservation des journaux par défaut sera désormais de 180 jours, contre 90 jours auparavant.

Bien que la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency ait qualifié cette initiative de « pas en avant significatif vers l’avancement des principes de sécurité par la conception« , certaines critiques persistent. Le sénateur Ron Wyden a déclaré que le changement de prix n’était pas suffisant pour remédier aux violations passées, soulignant que Microsoft semblait privilégier la monétisation des produits complémentaires de cybersécurité plutôt que de fournir des systèmes sécurisés de base.

Malgré cela, Microsoft a souligné qu’il était en étroite collaboration avec la CISA (2)pour répondre aux besoins de sécurité en constante évolution du monde moderne. L’enquête sur l’opération de piratage en Chine se poursuit, alors que les autorités cherchent à comprendre comment une telle attaque sophistiquée a pu se produire.

Une fuite de données inattendue pour VirusTotal

Une fuite de données inattendue a secoué le monde de la cybersécurité en juin dernier. Un fichier de clients VirusTotal s’est retrouvé accidentellement sur Internet, exposant une liste de 5 600 noms, parmi lesquels figuraient des employés des services secrets américains de la NSA et des services de renseignement allemands.

VirusTotal est essentiellement une immense base de données de logiciels malveillants. Les utilisateurs peuvent soumettre des fichiers suspects ou des liens vers des sites Web douteux, qui sont ensuite comparés aux bases de données de 70 fabricants d’antivirus pour détecter toute activité suspecte. Cela a permis la création d’une archive mondiale d’outils d’attaque numérique, une précieuse bibliothèque de codes malveillants. Cependant, cette plateforme n’est pas exempte de critiques, car elle peut potentiellement exposer involontairement des données confidentielles, comme l’a averti l’Office fédéral de la sécurité de l’information (BSI) l’année dernière.

Révélations troublantes sur la liste divulguée

La liste, 5 600 clients de VirusTotal, comprend des organismes gouvernementaux de premier plan tels que le Cyber Command américain, le FBI, le département américain de la Justice, la NSA ou encore le service de renseignement allemand MAD. De nombreuses entreprises allemandes sont également concernées, notamment la Deutsche Bahn, la Bundesbank, Allianz, BMW, Mercedes-Benz et Deutsche Telekom. Cette fuite suscite des inquiétudes quant à l’utilisation abusive des données pour l’ingénierie sociale et les attaques de phishing ciblées. Alertés, pas de doute que les « clients » concernés ont changé d’adresse électronique et redoublé de prudence.

Les implications de la fuite de données

Bien que les mots de passe ne soient pas affectés par cette fuite, la liste divulguée permet d’identifier les personnes en charge de la sécurité informatique et de la lutte contre les logiciels malveillants au sein des organisations concernées. Cela pourrait ouvrir la voie à des tentatives d’attaques ciblées contre ces individus. Ce qui rend cette fuite encore plus folle, c’est que VirusTotal appartient à Google. Cette situation soulève des questions sur la sécurité et le contrôle des données chez Google.

Google a rapidement supprimé la liste de la plateforme dès qu’ils ont été informés de la fuite. Ils se sont également engagés à améliorer leurs processus internes et leurs contrôles techniques pour éviter de tels incidents à l’avenir. Le BSI, tout en utilisant VirusTotal comme source d’informations, conseille aux autorités fédérales de ne pas télécharger de fichiers sur cette plateforme. Un courriel de 2022, temporairement retrouvé sur la plateforme de sécurité, montre l’importance de VirusTotal en termes de sécurité informatique et quelles informations critiques peuvent s’y retrouver. Dans ce mail, l’Association allemande pour l’ingénierie des machines et des installations (VDMA) a envoyé un lien vers un portail Web du ministère de l’Intérieur de Rhénanie-Palatinat en tant que service pour ses membres – avec le mot de passe associé.

D’autres entreprises touchées par la fuite, telles que Deutsche Telekom, ont également pris des mesures pour informer leurs employés et prévenir les éventuelles attaques.

Threads : fausse application aux couleurs du Twitter de META

Le 5 juillet 2023, l’application Threads, concurrente directe de Twitter développée par Meta, a été lancée aux Etats-Unis et a atteint en quatre jours plus de 100 millions d’utilisateurs, dépassant de loin les précédents records établis par ChatGPT et TikTok. Son indisponibilité actuelle en Europe a encouragé des développeurs malveillants à créer une application jumelle portant quasiment le même nom « Threads for Insta » sur l’Apple Store.

Créée par l’entreprise SocialKit LTD, qui avait déjà créé une fausse application ChatGPT, l’application Threads for Insta reprend les codes graphiques d’Instagram, réseau social auquel la vraie application Threads est liée. Son logo ressemble fortement à celui d’Instagram et incite l’utilisateur à penser qu’il s’agit de l’application légitime. Cette application jumelle est déjà classée à la 5ème place en nombre de téléchargements sur l’Apple Store, et numéro 1 dans la rubrique des réseaux sociaux !

Autre information clé, l’application Threads for Insta indique utiliser de l’intelligence artificielle pour émettre des « threads » alors que l’application officielle ne propose pas cette fonctionnalité.

Quel danger pour les utilisateurs ?

Contrairement à la véritable application Threads, cette supercherie n’est pas gratuite : seule la période d’essai l’est et son utilisation, une fois celle-ci expirée, est payante. Si l’utilisateur n’annule pas son inscription, il sera facturé 2,99 euros par semaine, ou 29,99 euros par mois, ou bien 89,99 euros par an. Pour l’instant, aucune cyberattaque n’a été reportée suite à l’utilisation de cette application. Cependant, les utilisateurs doivent rester vigilants pour ne pas tomber dans le piège d’un hackeur.

Comment être sûr de télécharger la véritable application Threads ?

L’application n’est pour l’instant pas disponible en Europe et aucune date de sortie n’a été annoncée. Toute application dont le lancement a eu un fort impact médiatique est sujette à des tentatives d’usurpation à des fins commerciales (comme c’est le cas ici de Threads for Insta), de collection de données personnelles (revendues par la suite sur le darknet), ou dans le pire des cas, de vol de coordonnées bancaires ou d’informations permettant de lancer une campagne de phishing (ou hameçonnage, technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité).

« Afin de ne pas se faire piéger, l’utilisateur devra tout d’abord rechercher le site officiel de l’entreprise qui, lui, comportera un lien vers l’Apple Store pour effectuer le téléchargement de l’application. confirme à DataSecurityBreach.fr Cassie Leroux, Directrice Produit chez Mailinblack. Il pourra également vérifier assidûment le logo de l’application, les captures d’écran disponibles sur l’Apple Store, ainsi que les conditions générales de vente et d’utilisation.« 

130 failles corrigées en juillet pour Microsoft

Le Patch Tuesday de ce mois de juillet comprend des correctifs pour 130 CVE, ce qui en fait le plus vaste Patch Tuesday de l’année 2023 jusqu’à présent. Sur les 130 CVE corrigées ce mois-ci, neuf sont jugées critiques et 121 importantes. Ce mois-ci, cinq vulnérabilités ont été exploitées par des hackers sous forme de zero days et Microsoft a publié une alerte concernant l’utilisation malveillante de Microsoft Signed Drivers. »

« Deux vulnérabilités zero-day de contournement des fonctionnalités de sécurité dans Microsoft Outlook (CVE-2023-35311) et Windows SmartScreen (CVE-2023-32049) ont été exploitées dans la nature par des attaquants. Les détails de l’exploitation n’étaient pas disponibles au moment de la publication des mises à jour du Patch Tuesday, mais il semble que les attaquants aient pu avoir recours à l’ingénierie sociale pour convaincre une cible de cliquer sur une URL malveillante. Dans les deux cas, les messages d’avertissement de sécurité conçus pour protéger les utilisateurs ont été contournés. » indique à DataSecurityBreach.fr Satnam Narang, Senior Staff Research Engineer chez Tenable.

Des chercheurs du Threat Analysis Group (TAG) de Google ont révélé un zero day dans le Windows Error Reporting de Microsoft (CVE-2023-36874) qui pourrait permettre à un attaquant de bénéficier de privilèges administratifs. En outre, le Microsoft Threat Intelligence Center (MSTIC) a révélé un zero day dans Windows MSHTML Platform (CVE-2023-32046). Pour exploiter cette faille, il faut convaincre un utilisateur d’ouvrir un fichier spécialement conçu, soit par mail, soit par l’intermédiaire d’un vecteur d’attaque en ligne. Il est également intéressant de noter la présence de mises à jour cumulatives pour Internet Explorer. Malgré l’abandon d’Internet Explorer 11, certains de ses composants, dont MSHTML et EdgeHTML, sont toujours pris en charge par plusieurs versions de Windows Server, ce qui explique pourquoi des correctifs ont été publiés pour ces produits.

Microsoft a également corrigé la CVE-2023-36884, une faille d’exécution de code à distance dans Microsoft Windows et Office qui a été exploitée dans la nature en tant que zero day, et qui a été utilisée dans des attaques ciblées via des documents Microsoft Office corrompus. Ces attaques ont été attribuées à un acteur malveillant connu sous le nom de Storm-0978 ou DEV-0978, qui serait basé en Russie. Storm-0978 est connu pour mener des attaques de ransomware et d’extorsion uniquement, y compris des campagnes de vol d’informations d’identification, contre des cibles en Ukraine, en Amérique du Nord et en Europe.

Enfin, Microsoft a également publié des conseils concernant l’utilisation malveillante de pilotes signés dans le cadre de son programme Microsoft Windows Hardware Developer Program (MWHDP). Il est apparu que certains comptes de développeurs du Microsoft Partner Center soumettaient des pilotes malveillants afin d’obtenir une signature Microsoft. L’utilisation abusive de ces pilotes signés a été découverte dans le cadre d’une activité de post-exploitation, qui exigeait qu’un attaquant obtienne d’abord des privilèges administratifs sur le système ciblé avant d’exécuter les pilotes signés malveillants. Ces comptes de développeurs ont été suspendus et, grâce aux récentes mises à jour de sécurité de Windows, les pilotes malveillants sont désormais considérés comme non fiables.

Le cheval de Troie WISE REMOTE : un infostealer, RAT, bot DDoS et ransomware réunis

Le monde de la cybercriminalité ne cesse d’évoluer avec l’apparition de nouveaux malwares sophistiqués. Le dernier en date, WISE REMOTE, a été récemment mis en lumière par les experts en cybersécurité de CYFIRMA. Conçu comme un service malveillant (MaaS, Malware-as-a-Service) disponible sur le darknet, il se distingue par sa capacité à se transformer en infostealer, RAT, bot DDoS et ransomware. En quelques semaines seulement, plus de 1000 victimes ont été touchées. Cette menace multifonctionnelle, particulièrement visée sur les systèmes Windows, suscite une préoccupation majeure dans le monde de la cybersécurité.

Aussi sinistre que polyvalent, WISE REMOTE est un malware particulièrement pernicieux découvert récemment sur des forums de pirates informatiques [preuve qu’ils ne sont pas si pro que ça, NDR]. Il est constamment amélioré par ses développeurs qui en assurent la promotion à travers des preuves d’efficacité diffusées sur Discord et Telegram.

Cet infostealer, dont le code est écrit en Go, est également compatible avec les langages de programmation C++, C# et Python, ce qui démontre son niveau d’adaptabilité.

Il s’attaque principalement aux systèmes d’exploitation Windows, notamment les versions 8, 10 et 11. Pour se soustraire aux systèmes de détection d’antivirus, WISE REMOTE utilise une panoplie d’astuces ingénieuses, et chiffré toutes les communications avec son serveur C2 basé en Suisse.

Couteau Suisse de la malveillance

Il s’agit d’un véritable ‘couteau suisse’ du malware, qui sait à la fois collecter des informations système, créer un shell inversé, télécharger et exécuter des fichiers supplémentaires, extraire des informations sensibles des navigateurs, voler des données de portefeuilles de cryptomonnaie, interagir avec des sites web sans consentement, capturer des écrans, et même modifier des journaux système pour masquer son activité malveillante.

Grâce à son tableau de bord sophistiqué, l’opérateur de WISE REMOTE peut surveiller jusqu’à 10 000 ordinateurs infectés simultanément et donner des instructions générales, notamment pour déclencher une attaque DDoS.

À l’heure actuelle, WISE REMOTE Stealer dispose des fonctionnalités suivantes :

Collecte d’informations système et création d’un shell inversé ;
Téléchargement et exécution de fichiers supplémentaires ;
Extraction d’informations à partir des navigateurs (mots de passe enregistrés, cookies, données de cartes bancaires, favoris, historique de navigation, liste des extensions) ;
Vol de données à partir de portefeuilles de cryptomonnaie ;
Ouverture de sites web et interaction avec eux sans le consentement de la victime ;
Capture d’écran ;
Téléchargement de fichiers dans le dossier AppData ;
Création et personnalisation d’agents malveillants ou de modules pour mener des attaques ciblées ;
Modification des journaux système, suppression d’enregistrements pour masquer l’activité malveillante.
Le tableau de bord permet de surveiller jusqu’à 10 000 ordinateurs infectés. L’opérateur a également la possibilité de donner des instructions générales, par exemple, pour effectuer une attaque DDoS ou d’autres actions malveillantes.

Le malware est écrit en Go, bien que les développeurs utilisent également C++, C# et Python. WISE REMOTE vise principalement les systèmes Windows (versions 8, 10 et 11). Diverses astuces sont utilisées pour contourner les antivirus, et les communications avec le serveur C2 (basé en Suisse) sont chiffrées.

Les modules côté client sont importés via le cloud, les données volées sont enregistrées sur le disque (dans le dossier /temp) et effacées après l’envoi. Le builder fourni aux abonnés permet de personnaliser les icônes (adaptées aux méthodes de distribution du malware choisies et à la chaîne d’infection) ; les versions finales pèsent généralement moins de 100 Ko.

LetCall : un logiciel pirate qui dirige vers un centre d’appel malveillant !

Le code malveillant LetCall intercepte les appels téléphoniques des clients de banques afin de les diriger vers des centres d’appels pirates !

Les experts de ThreatFabric ont étudié la boîte à outils Letscall, qui est utilisée pour le phishing vocal en Corée du Sud. Une caractéristique intéressante de ces attaques est que si la victime essaie d’appeler la banque, le logiciel malveillant intercepte son appel et redirige la victime vers un centre d’appels pirate. En 2022, une attaque similaire avait été detectée. Elle avait été baptisée FakeCalls. Une fois installé, LetCal redirige les appels des victimes vers un centre d’appel contrôlé par des pirates. Là, des opérateurs spécialement formés, se faisant passer pour de vrais employés de banque, peuvent récupérer, sans mal, des informations confidentielles de victimes sans méfiance.

Le groupe derrière Letscall comprend des développeurs Android, des concepteurs, des développeurs d’interface et de backend, et des opérateurs de centres d’appels spécialisés dans les attaques vocales et l’ingénierie sociale. Les experts décrivent Letscall comme un logiciel espion multifonctionnel ou RAT (cheval de Troie d’accès à distance, « cheval de Troie d’accès à distance »). Les victimes téléchargent LetsCall via un site qui imitait la page officielle Google Play Store. L’une des applications a des messages vocaux pré-enregistrés permettant de « discuter » avec le client qui essaie d’appeler sa banque ! (TF)

Zimbra demande de corriger manuellement une vulnérabilité

Les développeurs de Zimbra demandent aux administrateurs de corriger manuellement une vulnérabilité zero-day qui est déjà activement exploitée par des pirates pour compromettre les serveurs de messagerie Zimbra Collaboration Suite (ZCS).

Comme il n’y a pas encore de correctif, les administrateurs sont priés de se protéger temporairement manuellement. Actuellement, la vulnérabilité n’a pas encore reçu d’identifiant CVE, mais on sait qu’il s’agit d’un bogue XSS découvert par des spécialistes du Google Threat Analysis Group. Bien que Zimbra ne signale pas que le problème est déjà utilisé dans des attaques, Maddie Stone de Google TAG met en garde à ce sujet. Selon elle, la vulnérabilité XSS a été découverte par des spécialistes lors de l’étude d’une cyberattaque ciblée.

Windows Update Restored : mettre à jour votre Windows 95

Un projet indépendant, Windows Update Restored vise à faciliter la mise à jour des anciennes versions de Windows, notamment Win95, 98 et NT 4.0. Attention, danger en cas de connexion web d’OS obsolètes !

Voilà qui est original. Le site Windows Update Restored, mis en place par des amateurs d’ordinateurs rétro, donne accès aux pages Windows Update perdues. Mission, permettre la mise à jour de vieux, trés vieux Windows. L’équipe du projet espère aider ceux qui installent et mettent à niveau les systèmes Windows 95, NT 4.0, 98, Me, 2000 et XP. Le fait est que les anciennes versions de Windows reposaient principalement sur le travail de l’application Web Windows Update, et non sur les outils de mise à jour intégrés, comme c’est le cas actuellement. Et vers la mi-2011, Microsoft a fermé la version du site qui pouvait analyser et mettre à jour Windows 95 et 98.

Le site Windows Update Restored est une version légèrement modifiée du site de Microsoft, un clone du site Windows Update v3.1 (datant de 1997) qui couvre Windows 95, NT 4.0 et Windows 98 (et SE). Le site n’utilise pas SSL ou TLS, donc les anciennes versions d’Internet Explorer peuvent toujours y accéder. Pour accéder aux mises à jour, vous aurez besoin d’au moins Internet Explorer 5.

Étant donné que ce navigateur ne peut plus être téléchargé directement depuis Microsoft, le site Windows Update Restored propose des liens de téléchargement pour IE5 et IE5.5 dans toutes les langues prises en charge.

Pour rappel, à utiliser à vos risques et périls. Les mises à jour pour Windows 95 ont été stoppées il y a 22 ans, et que Windows 98 et ME ont cessé de recevoir des mises à jour en 2006.

Les vulnérabilités critiques de ColdFusion sont déjà exploitées par des pirates

Adobe vient de corriger des failles visant son outil ColdFusion. Des hackers malveillants exploitent déjà les vulnérabilités.

Adobe a corrigé des vulnérabilités critiques d’exécution de code dans ColdFusion. La semaine dernière, Adobe a signalé un problème de contournement d’authentification ColdFusion (CVE-2023-29298). Une faille découverte par la société Rapid7. Une seconde vulnérabilité d’exécution de code à distance de pré-authentification (CVE-2023-29300) avait été mise à jour par CrowdStrike.

La vulnérabilité critique CVE-2023-29300 est associée à la désérialisation (9,8 points sur l’échelle CVSS) et peut être utilisée par des visiteurs non autorisés pour exécuter à distance des commandes sur des serveurs vulnérables Coldfusion 2018, 2021 et 2023.

Le 14 juillet, Adobe a publié un correctif « urgent » pour une autre vulnérabilité, CVE-2023-38203, également découverte dans Project Discovery. Selon les chercheurs, cette vulnérabilité permet d’exploiter CVE-2023-29300 et d’exécuter du code à distance.

Selon Rapid7, des pirates utilisent déjà des chaînes d’exploit, combinant l’utilisation de CVE-2023-29298 avec un exploit du rapport Project Discovery. Les pirates utilisent ces exploits pour contourner la sécurité, installer des shells [portes dérobées] sur des serveurs ColdFusion vulnérables et obtenir un accès à distance aux appareils. Les shells se trouvent généralement dans le dossier : .\ColdFusion11\cfusion\wwwroot\CFIDE\ckeditr.cfm.

Pendant ce temps, les mises à jour de juillet de Microsoft corrigent 132 vulnérabilités dans les produits de la société, dont six 0day activement exploités, ainsi que 37 bogues qui permettent l’exécution de code arbitraire à distance. Alors qu’un total de 37 bogues RCE ont été corrigés ce mois-ci, Microsoft affirme que seuls neuf d’entre eux sont jugés critiques. Dans le même temps, l’un des problèmes RCE reste non corrigé et est activement utilisé dans des attaques déjà découvertes par de nombreux spécialistes de la sécurité de l’information.

Scanner les internautes pour lutter contre la pédopornographie

Plus de 150 scientifiques ont signé une lettre ouverte exprimant leurs inquiétudes concernant une proposition de la Commission européenne. Cette proposition demanderait aux plates-formes technologiques de scanner automatiquement les appareils des utilisateurs à la recherche de contenu pédopornographique. Les scientifiques soulignent les problèmes potentiels liés à la cybersécurité et à la confidentialité, ainsi que les limites techniques de cette approche.

Inquiétudes concernant la proposition de scannage des appareils : La proposition de la Commission européenne vise à lutter contre la pédopornographie en exigeant que les services de messagerie, tels que WhatsApp, scannent les messages à la recherche de contenu interdit. Les scientifiques mettent en évidence le fait que la principale méthode actuelle de détection de la pédopornographie consiste à comparer les images existantes avec une base de données d’images hashées. Cependant, cette approche peut être contournée en apportant de légères modifications aux images. De plus, la proposition exige que les nouvelles images soient scannées à la recherche de comportements de grooming grâce à l’utilisation de l’apprentissage machine. Bien que cette méthode puisse être précise, elle entraîne également des erreurs et des faux positifs, ce qui peut avoir un impact considérable sur la confidentialité des utilisateurs.

Conséquences pour la vie privée et la cybersécurité : Les auteurs de la lettre ouverte expriment leurs préoccupations quant à l’impact de la proposition sur le cryptage bout-à-bout, une mesure de protection de la confidentialité de plus en plus utilisée dans les services de messagerie. La proposition suggère l’utilisation du « client-side scanning » (CSS), qui impliquerait le suivi des activités de l’utilisateur sur son appareil. Les scientifiques craignent que cela puisse être utilisé à des fins abusives et entraîner une surveillance généralisée. De plus, ils soulignent le risque de mission creep, où le CSS pourrait être utilisé non seulement pour détecter des contenus pédopornographiques, mais également pour d’autres formes de criminalité ou pour restreindre la liberté d’expression.

Réflexions !

Les scientifiques cosignataires de la lettre mettent en garde contre les conséquences potentiellement négatives de la proposition de la Commission européenne sur la vie privée et la cybersécurité des citoyens de l’UE. Ils soulignent que cette approche ne garantit pas une réelle efficacité dans la lutte contre la pédopornographie, car les auteurs de tels contenus pourraient simplement chercher refuge ailleurs. La réglementation proposée suscite donc des préoccupations quant à son respect de la vie privée et à sa faisabilité technique. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la protection des victimes de la pédopornographie et le respect des droits fondamentaux des utilisateurs.

Les critiques de la proposition soulignent également que des approches alternatives pour lutter contre la pédopornographie sont disponibles. Par exemple, la collaboration étroite entre les autorités compétentes et les plateformes technologiques pourrait permettre de signaler rapidement et efficacement tout contenu illicite. De plus, des mesures préventives telles que l’éducation et la sensibilisation du public pourraient contribuer à réduire la diffusion de ce type de contenu.

0Day Ultimate Member WordPress Plugin : 200 000 sites impactés

La vulnérabilité critique CVE-2023-3460 dans le plugin Ultimate Member pour WordPress vous permet d’ajouter un compte avec des privilèges d’administrateur sur le site, en contournant les mesures de sécurité. Des hackers malveillants l’ont adoptée.

Le plugin Ultimate Member est conçu pour faciliter l’enregistrement et la gestion des comptes sur le site ; il vous permet d’ajouter des profils d’utilisateurs, de leur attribuer des rôles, de créer des champs personnalisés dans des formulaires Web, des listes de membres de la communauté, etc.

Actuellement, cette extension WordPress compte plus de 200 000 installations actives. La vulnérabilité CVE-2023-3460 (9,8 points sur l’échelle CVSS) appartient à la classe d’élévation de privilèges et est causée par une protection imparfaite des clés de métadonnées contre la manipulation.

Le fait est qu’à cette fin, le membre ultime utilise des listes de blocage et les vérifie chaque fois qu’un utilisateur tente d’enregistrer une clé lors de la création d’un compte.

Il s’est avéré que ce mécanisme peut être contourné en forçant le plugin à modifier la valeur de wp_capabilities pour le nouvel utilisateur.

Au cours d’attaques actuelles, les pirates informatiques en possession de l’exploit créent des comptes et utilisent la faille pour modifier les métadonnées afin de s’inscrire dans le groupe d’administrateurs, d’obtenir un accès complet au site WordPress et d’installer une extension CMS malveillante via le panneau d’administration.

Il est fortement conseillé aux utilisateurs de toutes les versions du plugin, y compris la 2.6.6, qui a été publiée le 29 juin 2023, d’installer la version 2.6.7, de réinitialiser tous les mots de passe sur le site et de rechercher les comptes inconnus avec le rôle d’administrateur.

Les 25 vulnérabilités à la mode chez les pirates !

L’organisation MITRE a récemment publié une liste des 25 vulnérabilités et bogues logiciels les plus dangereux qui ont suscité des préoccupations chez les utilisateurs et les entreprises du monde entier au cours des deux dernières années.

Cette initiative vise à attirer l’attention de la communauté de la sécurité de l’information sur ces failles critiques. En plus des vulnérabilités classiques, MITRE a également inclus des erreurs de configuration, des bogues et des implémentations incorrectes dans cette liste exhaustive.

La gravité de ces vulnérabilités peut entraîner des problèmes sérieux, allant de la prise de contrôle de systèmes cibles par des attaquants à la possibilité de voler des données et de provoquer des pannes d’applications. Dans le cadre de l’élaboration de cette liste, MITRE a étudié 43 996 vulnérabilités répertoriées par le National Institute of Standards and Technology (NIST) des États-Unis, en se basant sur leur niveau de gravité. Le catalogue CISA Known Exploited Vulnerabilities (KEV) a également été pris en compte. L’objectif de MITRE est de fournir à la communauté une compréhension claire de certains problèmes logiciels majeurs.

MITRE, l’organisation bien connue pour ses contributions à la sécurité informatique, vient de rendre publique une liste inquiétante des 25 vulnérabilités logicielles les plus dangereuses. Cette compilation, qui a suscité l’attention de la communauté mondiale de la sécurité de l’information, met en évidence les failles qui ont tourmenté les utilisateurs et les entreprises au cours des deux dernières années.

Top 5
– Out-of-bounds Write
– Improper Neutralization of Input During Web Page Generation (‘Cross-site Scripting’)
– Improper Neutralization of Special Elements used in an SQL Command (‘SQL Injection’)
– Use After Free
– Improper Neutralization of Special Elements used in an OS Command (‘OS Command Injection’)

La liste de MITRE ne se limite pas aux vulnérabilités classiques telles que les erreurs de programmation ou les faiblesses connues. Elle inclut également des erreurs de configuration, des bogues et des implémentations incorrectes. La diversité des failles répertoriées témoigne de l’ampleur des défis auxquels sont confrontés les développeurs et les utilisateurs de logiciels.

L’impact de ces vulnérabilités est considérable

Les attaquants peuvent exploiter ces failles pour prendre le contrôle de systèmes cibles, voler des données sensibles et causer des pannes d’applications. Face à ces risques, MITRE estime qu’il est essentiel de sensibiliser la communauté de la sécurité de l’information à ces problèmes majeurs.

La méthodologie utilisée par MITRE pour établir cette liste est rigoureuse. L’organisation a analysé pas moins de 43 996 vulnérabilités répertoriées par le National Institute of Standards and Technology (NIST) des États-Unis, en se concentrant sur leur niveau de gravité. En outre, elle a pris en compte le catalogue CISA Known Exploited Vulnerabilities (KEV), qui recense les vulnérabilités exploitées.

Calculer la gravité des vulnérabilités

Selon MITRE, la création de cette liste s’est appuyée sur une formule qui permet de calculer la gravité des vulnérabilités. Les scores CVSS (Common Vulnerability Scoring System) ont également été pris en compte pour évaluer la gravité de chaque vulnérabilité. Ainsi, la liste résultante met en évidence les problèmes logiciels les plus critiques, touchant une large gamme de logiciels qui ont été publiés ces deux dernières années.

L’objectif de MITRE est de fournir à la communauté une compréhension claire et approfondie de ces problèmes logiciels majeurs. En rendant cette liste publique, l’organisation cherche à sensibiliser les développeurs, les entreprises et les utilisateurs aux risques auxquels ils sont confrontés.

La publication de cette liste ne vise pas seulement à attirer l’attention sur les vulnérabilités, mais aussi à encourager les acteurs de l’industrie à prendre des mesures proactives pour remédier à ces failles. En identifiant et en comprenant ces vulnérabilités, la communauté de la sécurité de l’information peut développer des stratégies pour renforcer la sécurité des systèmes, améliorer les pratiques de développement et mettre en place des mesures de protection efficaces.

Il est essentiel de noter que la liste de MITRE ne représente pas un classement statique et immuable. Les vulnérabilités évoluent avec le temps et de nouvelles failles peuvent être découvertes. Néanmoins, cette liste offre un point de départ précieux pour identifier les problèmes les plus urgents et les plus préoccupants.

Proxy jacking : détournement SSH

Proxy jacking : Des hackers malveillants détournent les serveurs SSH en les attachant à un réseau proxy.

Les attaques en ligne sont devenues une préoccupation majeure pour les entreprises et les utilisateurs individuels. Une nouvelle menace a été identifiée par les experts d’Akamai Technologies, mettant en évidence une campagne de proxy jacking qui cible les serveurs SSH vulnérables. Les attaquants exploitent les serveurs pour lancer un service Docker qui utilise la bande passante de la victime pour alimenter un réseau proxy commercial.

Cette technique, moins visible que le cryptojacking, offre aux attaquants un moyen discret de générer des avantages financiers en utilisant la bande passante des victimes. Dans cet article, nous allons examiner de plus près cette menace croissante et discuter des mesures que vous pouvez prendre pour protéger vos serveurs SSH contre les attaques de proxy jacking.

Les attaques de proxy jacking

Les attaques de proxy jacking sont une méthode sophistiquée utilisée par les attaquants pour détourner les serveurs SSH vulnérables. Une fois qu’ils ont obtenu un accès à distance au système, les attaquants déploient un service Docker qui partage le canal Internet de la victime avec un réseau proxy commercial. Contrairement au cryptojacking, cette attaque est beaucoup moins visible, ce qui réduit considérablement le risque de détection précoce. Les attaquants utilisent cette méthode pour obtenir des avantages financiers en exploitant la bande passante supplémentaire de la victime, pour laquelle ils reçoivent une récompense du propriétaire du service proxy.

Les chercheurs notent que, contrairement au cryptojacking, de telles attaques sont beaucoup plus discretes : elles chargent beaucoup moins de ressources, ce qui réduit le risque de détection. L’objectif : obtenir des avantages financiers, seuls les proxyjackers n’utilisent pas la puissance de l’ordinateur, mais la bande passante supplémentaire de la victime, pour laquelle ils reçoivent une récompense du propriétaire du service proxy – comme Peer2Profit ou Honeygain.

Le rôle des services proxy

Les services de proxy de trafic sont des outils légaux couramment utilisés par les annonceurs et d’autres utilisateurs. Les participants à ces réseaux proxy installent volontairement un logiciel spécialisé sur leurs machines, permettant ainsi le partage de leur bande passante inutilisée avec d’autres appareils. Malheureusement, ces outils et services ne sont pas à l’abri des abus. Les attaquants exploitent depuis longtemps les proxys pour masquer la source du trafic malveillant et recherchent activement des services qui offrent un anonymat similaire.

Détection d’une campagne de proxy jacking

Dans cette campagne de proxy jacking, les pirates informatiques ont réussi à installer un script Bash obscurci après avoir détourné un serveur vulnérable. Ce script recherche et met fin à tous les processus concurrents, puis lance un service Docker pour partager la bande passante de la victime. Une analyse plus approfondie a révélé que le logiciel malveillant obtenait toutes les dépendances nécessaires du serveur Web compromis, y compris un outil de ligne de commande Curl déguisé en fichier CSS (csdark.css). (Akamai)

Une nouvelle méthode de piratage révèle les clés secrètes des appareils via la LED d’alimentation

Une équipe de chercheurs de l’Université Ben Gourion et de l’Université Cornell ont trouvé un moyen de récupérer les clés secrètes des appareils cibles en analysant la LED d’alimentation.

Une équipe de chercheurs de l’Université Ben Gourion et de l’Université Cornell a récemment fait une découverte inquiétante en matière de sécurité informatique. Ils ont trouvé un moyen de récupérer les clés secrètes des appareils cibles en analysant la LED d’alimentation. Cette méthode, basée sur l’analyse des variations de luminosité, permet à un attaquant potentiel de dérober des clés cryptographiques en utilisant une caméra de smartphone ou une caméra de surveillance. Dans cet article, nous explorerons les détails de cette découverte et ses implications pour la sécurité des données.

Le lien entre la consommation électrique et la luminosité de la LED

Les chercheurs expliquent dans leur rapport que les calculs effectués par le processeur d’un appareil ont un impact direct sur sa consommation électrique, ce qui se reflète dans la luminosité de la LED d’alimentation. Ils ont découvert que ces changements de luminosité peuvent être exploités pour extraire les clés cryptographiques d’un appareil. En analysant les variations rapides de luminosité de la LED, un attaquant peut utiliser l’effet de « parallaxe temporelle » de la caméra pour capturer les émissions physiques.

Les résultats des tests

Les chercheurs ont réalisé plusieurs tests pour valider leur méthode de piratage via la LED d’alimentation. Ils ont réussi à récupérer avec succès une clé ECDSA de 256 bits à partir d’une carte à puce en analysant l’enregistrement vidéo du scintillement de la LED. Dans un autre test, ils ont extrait une clé SIKE de 378 bits à partir d’un téléphone Samsung Galaxy S8. Dans ce cas, ils ont pointé la caméra d’un iPhone 13 vers la LED d’alimentation des haut-parleurs Logitech Z120 connectés au hub USB. Ces tests démontrent l’efficacité de la méthode et la vulnérabilité des appareils face à cette nouvelle forme de piratage.

Les conditions nécessaires pour une attaque réussie

Pour qu’une attaque réussisse, plusieurs conditions doivent être remplies. Tout d’abord, la caméra utilisée par l’attaquant doit être capable de capturer les variations de luminosité de la LED à une distance de 16 mètres du dispositif cible. De plus, la LED d’alimentation doit être en ligne de mire directe de la caméra. Ces exigences peuvent sembler restrictives, mais avec l’avancée des technologies de caméra, il est probable que les attaquants puissent contourner ces limitations à l’avenir.

Une entreprise accusée d’utiliser des données cellulaires pour évaluer la fiabilité de milliards d’utilisateurs

Une entreprise américaine, en collaboration avec une société de détection de fraude, est actuellement confrontée à des accusations portées par une organisation européenne de défense des droits numériques. Ils se serviraient de milliards de données de téléphones portables sans autorisation.

Ces allégations soutiennent que les lois sur la confidentialité ont été violées par la collecte et le transfert de données cellulaires de la moitié de la population mondiale, utilisées ensuite pour établir des scores personnalisés de fiabilité pour chaque individu. Cette affaire, déposée auprès de l’Autorité belge de protection des données par le Centre européen pour les droits numériques (noyb), met en cause BISC, une société de télécommunications opérant avec plus de 500 opérateurs mobiles dans plus de 200 pays, TeleSign, une entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle et la prévention de la fraude, ainsi que leur société mère, Proximus.

Les accusations portées contre BISC et TeleSign font suite à un article paru en mars 2022 dans le journal Le Soir, qui révélait que le fournisseur de télécoms collectait des données sur l’activité téléphonique des clients et les partageait secrètement avec TeleSign. Ces données incluaient des informations telles que le type de technologie utilisée pour passer des appels ou des SMS, la fréquence et la durée des appels.

Grâce à l’utilisation d’un algorithme sophistiqué, TeleSign attribue ensuite à chaque utilisateur des « scores de confiance » qui sont prétendument utilisés par des géants de l’industrie tels que Microsoft, Salesforce et TikTok pour décider si les utilisateurs doivent être autorisés à créer des comptes.

Classement par activité téléphonique !

Cependant, lorsque certains plaignants ont demandé l’accès à leurs propres données conformément au Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne, ils ont découvert qu’ils avaient effectivement été classés par TeleSign en fonction de leur activité téléphonique. Dans un exemple cité dans la plainte, l’un des plaignants s’est vu attribuer un niveau de risque qualifié de « moyen-faible« .

Bien que le RGPD autorise certaines concessions en matière de protection de la vie privée, notamment dans le cadre de la détection des fraudes et des utilisations malveillantes des réseaux et services, la plainte soutient que l’étendue de l’activité de TeleSign et de BISC est injustifiée. Selon les plaignants, « le transfert systématique et massif de tous les numéros de téléphone à TeleSign pour qu’il puisse attribuer une note à chaque numéro n’est pas proportionné ». Ils estiment que cela revient à surveiller tous les utilisateurs dont les communications passent par BISC, alors que la conservation systématique de telles données à des fins policières et judiciaires n’est autorisée que dans des cas très précis.

Violation du RGPD ?

De plus, les plaignants allèguent que ce système de classement viole l’interdiction du RGPD de profiler les individus à l’aide d’algorithmes prédictifs. En effet, la loi interdit « le traitement automatisé de données à caractère personnel… pour évaluer certains aspects personnels relatifs à une personne physique, notamment pour analyser ou prédire des facteurs concernant les performances au travail, la situation économique, la santé, les préférences personnelles, les intérêts, la fiabilité, le comportement, la localisation ou les mouvements de cette personne physique« .

En outre, la plainte souligne que les transferts de données de BISC à une société basée en Californie exposent potentiellement les informations des citoyens européens aux forces de l’ordre américaines, ce qui soulève des préoccupations supplémentaires quant à la protection de la vie privée des utilisateurs.

Un porte-parole de TeleSign a répondu à la plainte en affirmant que l’entreprise avait mis en place un programme de confidentialité des données, conformément aux réglementations mondiales telles que le RGPD et la loi californienne sur la protection des consommateurs. L’entreprise affirme également revoir en permanence ses politiques et pratiques internes pour se conformer à l’évolution du paysage réglementaire.

Le Centre européen pour les droits numériques demande à l’autorité belge des données d’agir en faveur des plaignants. Ils réclament l’arrêt des transferts de données de BISC et le traitement des données par TeleSign. De plus, ils demandent une amende pouvant atteindre 236 millions d’euros (257,4 millions de dollars), correspondant à 4 % du chiffre d’affaires annuel de Proximus, conformément au RGPD et la législation européenne.

Marseille : un consortium d’industriels pour le 1er Campus Cyber méditerranéen

Marseille future capitale de la cyber sécurité : Unitel Group rassemble un consortium d’industriels pour créer le premier Campus Cyber méditerranéen.

 Unitel Group rassemble un consortium d’industriels pour lancer le projet Campus Cyber basé à Marseille, un investissement majeur dans l’innovation et la réindustrialisation. Ce projet ambitieux vise à créer un campus de pointe dédié à la cyber sécurité et aux technologies connexes, afin de répondre aux attaques ciblant désormais l’ensemble des acteurs économiques français dans un monde de plus en plus connecté.

La Cité phocéenne aujourd’hui reconnue pour ses datacenters et sa position de 7ème Hub mondiale de télécommunications accueille son Campus Cyber. Ce site idéalement positionné au cœur d’Euromediterannée sera un lieu de recherche, d’innovation et de formation pour les professionnels de la cybersécurité et les futurs talents du secteur. Il rassemblera des laboratoires de recherche, des centres de formation, des entreprises de la tech et des partenaires industriels, afin de créer un écosystème dynamique de collaboration et de développement de projets innovants.

Avec des cyberattaques dont la gravité a augmenté et un niveau de menace qui reste « très élevé » le projet Campus Cyber est une réponse aux défis posés par la transformation numérique et la nécessité de protéger les infrastructures critiques, les données sensibles et les systèmes de communication. Il contribuera également à la réindustrialisation de la France en stimulant la croissance de l’industrie de la cybersécurité et en favorisant l’innovation dans d’autres secteurs clés.

Les attaques par déni de services ou par ransomwares peuvent paralyser pendant plusieurs semaines des entreprises ou collectivités en proie à des ruptures de services aux conséquences difficiles à anticiper. Certains groupes n’ayant aucune limite avec l’attaque d’hôpitaux ou d’opérateurs d’intérêt vital.

« Le projet Campus Cyber est un investissement crucial pour l’avenir de notre territoire. Il témoigne de notre engagement à développer une attractivité forte, compétitive et résiliente dans un monde en mutation rapide. Les équipes seront prioritairement axées sur la sensibilisation et à la prévention des menaces. Nous sommes convaincus que la cybersécurité est un domaine stratégique qui peut apporter une contribution majeure à la croissance économique et à la souveraineté nationale », a déclaré Kevin Polizzi, Président d’Unitel Group

Le projet Campus Cyber bénéficiera d’un premier financement de 3,6 millions d’euros portés par les entreprises, ainsi que d’un soutien de partenaires technologiques de premier plan. Les équipes seront logées dans la tour Mirabeau dont la finalisation des travaux est attendue en fin d’année. Cette localisation est idéale car le quartier concentre une forte densité d’infrastructures numériques et de start’ups. Ce tiers lieu de la sécurité numérique mettra librement à disposition 24h/24 ses espaces collaboratifs pour les entreprises de toutes tailles et collectivités locales.

La mise en œuvre du Campus Cyber débutera dans les toutes prochaines semaines, avec une ouverture opérationnelle prévue pour Janvier 2024. Ce projet audacieux témoigne de la volonté des entreprises de jouer un rôle de premier plan dans le développement et l’innovation, et de se positionner comme un acteur clé de la cybersécurité à l’échelle mondiale.

Quand la cybersécurité sort de la facture d’électricité des clients

Des incitations financières, tirées des factures clients, pour renforcer la cybersécurité des services publics : un pas vers une protection renforcée contre les menaces en ligne ?

Dans le domaine de la cybersécurité, le manque de ressources financières représente souvent un obstacle majeur pour les services publics. Cependant, une nouvelle règle mise en place par la Commission fédérale de réglementation de l’énergie (FERC) américaine pourrait apporter une solution à ce problème. À partir du mois prochain, les services publics d’électricité auront la possibilité de financer des investissements dans la cybersécurité grâce à une augmentation des factures d’électricité des consommateurs. Cette mesure vise à aider les propriétaires et les opérateurs qui manquent de ressources à renforcer leur protection contre les cyberattaques malveillantes.

Le nouveau cadre volontaire de cyber incitations, requis par la loi bipartite sur l’investissement et l’emploi dans les infrastructures de l’administration Biden, permettra aux services publics de bénéficier d’un allégement tarifaire lorsqu’ils effectuent des investissements préqualifiés dans la cybersécurité ou rejoignent un programme de partage d’informations sur les menaces. Cette règle vise à éliminer l’excuse financière souvent invoquée par les acteurs du secteur public pour ne pas investir dans la cybersécurité.

Le défi du manque de ressources financières

Cette nouvelle règle pour surmonter le principal obstacle rencontré par les propriétaires et les exploitants d’infrastructures critiques, à savoir le manque d’argent pour investir dans la cybersécurité. Les services publics dépendent des tarifs réglementés approuvés pour l’électricité, et ils ne peuvent pas compter sur les contribuables pour couvrir l’ensemble de leurs dépenses. Les commissions des services publics sont généralement réticentes à approuver une augmentation des tarifs, à moins qu’elle ne soit directement liée à la fourniture d’électricité aux clients.

Une opportunité pour les services publics

La nouvelle règle ouvre la voie à une opportunité pour les services publics d’investir dans la cybersécurité. Les commissions des services publics pourront désormais accorder des allégements tarifaires aux services publics qui souhaitent effectuer des investissements dans la cybersécurité. Cela incite les services publics à renforcer leurs défenses numériques et à mieux se protéger contre les menaces croissantes.

Une réponse aux besoins changeants

La règle qui entrera en vigueur le 3 juillet s’inscrit dans les efforts du gouvernement fédéral pour renforcer la cybersécurité des infrastructures critiques. Alors que les cybermenaces évoluent rapidement, il est crucial que les services publics puissent s’adapter rapidement aux nouvelles menaces. La lenteur du processus réglementaire existant est une préoccupation majeure, mais les incitations proposées permettront aux services publics de mettre en place des mesures de cybersécurité plus rapidement et d’assurer une protection plus efficace.

La nouvelle règle prévoit des investissements préqualifiés qui bénéficieront d’un allégement tarifaire. Actuellement, deux investissements préqualifiés sont mentionnés : la surveillance de la sécurité du réseau interne et l’adhésion à un ISAC (Information Sharing and Analysis Center). Ces investissements permettront aux services publics de renforcer leur capacité à détecter et à prévenir les attaques cybernétiques. De plus, la FERC envisage d’autoriser des incitations au cas par cas pour d’autres investissements qui amélioreraient considérablement la posture de sécurité des services publics.

La FERC prévoit également d’intégrer des contrôles supplémentaires provenant du catalogue de l’Institut national des normes et de la technologie (NIST) et des recommandations spécifiques d’agences fédérales telles que CISA, le FBI, la National Security Agency et le DOE. Ces mesures garantiront une approche plus complète de la cybersécurité et aideront les services publics à se conformer aux normes et aux meilleures pratiques recommandées.

Thales et Google Cloud s’associent pour renforcer la sécurité des données grâce à l’IA générative

Thales, un fournisseur mondial de technologies et de solutions de sécurité, a annoncé un nouveau partenariat avec Google Cloud dans le but de développer de nouvelles capacités de sécurité des données alimentées par l’IA générative. Cette collaboration vise à renforcer la faculté des entreprises à découvrir, classer et protéger leurs données les plus sensibles. En exploitant l’IA générative, Thales cherche à améliorer sa plateforme de sécurité des données CipherTrust, offrant ainsi de nouvelles fonctionnalités et expériences aux utilisateurs.

Dans un monde où de plus en plus d’entreprises hébergent leurs données sensibles dans le cloud, la sécurité et la protection de ces données sont devenues des préoccupations majeures. Selon le rapport sur les menaces liées aux données de Thales en 2023, seulement 24 % des entreprises connaissent l’emplacement exact de l’intégralité de leurs données. Pour remédier à cela, Thales s’associe à Google Cloud pour exploiter l’IA générative et renforcer la capacité de sa plateforme de sécurité des données CipherTrust.

L’objectif principal de ce partenariat est d’améliorer la découverte, la classification et la protection des données sensibles dans le cloud. Grâce à l’utilisation de l’IA générative, la plateforme CipherTrust bénéficiera d’une nouvelle fonctionnalité appelée « Data Discovery and Classification Machine Learning ». Cette fonctionnalité, alimentée par Vertex AI de Google Cloud, permettra une découverte et une classification plus précises des données.

En utilisant l’apprentissage automatique, les données seront classées en différentes catégories et sous-catégories, en s’appuyant sur la « reconnaissance d’entités nommées » pour identifier différents types d’informations sensibles. Les techniques d’apprentissage automatique permettront également de renforcer la découverte et la classification des données en utilisant des caractéristiques sémantiques communes. Cette approche permettra de découvrir et de classifier les informations sensibles à partir d’un ensemble de référentiels documentaires d’entreprise, tout en garantissant leur protection.

Ce partenariat entre Thales et Google Cloud vise à aider les entreprises à accélérer leur efficacité opérationnelle, à réduire les délais de mise en conformité et à corriger les lacunes en matière de sécurité. En renforçant la capacité de la plateforme CipherTrust à protéger les données sensibles, les utilisateurs bénéficieront d’une meilleure tranquillité d’esprit et pourront se concentrer sur leur activité principale, en sachant que leurs informations les plus sensibles sont sécurisées.